Gaspard est jeté sans ménagement au cachot par ses geôliers.
Mordant la poussière avec dégoût, il relève la tête et distingue dans la pénombre une silhouette… qui n'est autre que celle de son pire ennemi. Les jours passent dans le silence le plus total car aucun des deux prisonniers ne veut adresser la parole à l'autre. Mais n'y tenant plus, Gaspard demande :

: Tu es là pourquoi, toi ?
levant les yeux au ciel : Qu'est-ce que ça peut te faire ?
haussant les épaules : On va croupir ici, de toute façon.

: Pas moi ! Mais si tu veux absolument savoir, j'ai pris trente ans pour secourisme.
étonné : Pour secourisme ?! On enferme pas les gens pour ça !

: Eh bien, apparemment si ! Mon beau-père s'était coupé le menton en se rasant la barbe, donc j'ai fait un garrot autour du cou pour arrêter l'hémorragie…
Gaspard ne peut s'empêcher de ricaner tandis que Mendoza lui jette un regard noir.

: Et toi ?

: Oh moi ! Pour avoir encore trouvé de l'or.

: Tu es un conquistador sous les ordres de Charles Quint. Il va te sortir de là !
soupirant : Ca, j'en doute…

: Pourquoi ?

: Parce que quand j'ai trouvé de l'or la première fois, j'en ai fait deux livres : le premier s'intitulait
Comment dissimuler de l'or aux yeux du roi… C'était un best-seller, je t'assure !
riant : Oui je m'en rappelle, Isabella l'avait lu pour voir ton style d'écriture de cochon. Et le deuxième ?

:
Mes dix ans de cabane ! Alors récidive, tu comprends…