Je métrai à jour au fur et mesure...
Messages 1/5
Voici un récapitulatif total (j'ai mis les messages dans l'ordre logique)
TOME 1: Retour à Barcelone.
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15 Juillet 1542.Barcelone.
Ce jour là, dans la magnifique ville espagnole que l'on nomme Barcelone, il y fait bon vivre.
Malgré des nuages gris, les enfants sont heureux de jouer avec leurs amis dans les rues et les ruelles de leur ville, les femmes se retrouvent, parlent et rient tout en surveillant leurs petits rejetons.
Si nous nous enfonçons plus profondément dans la ville, nous arrivons au point de rendez-vous des hommes célibataires ou mariés, n'ayant qu'une chose en tête, boire.
Le propriétaire commençait à se faire vieux, cela se voyait, mais on ressentait chez lui une énergie débordante, Rico est heureux de servir ces hommes assoiffés de bière, riant fort sous l'effet de l'alcool, faisant des blagues ''d'hommes'' parfois douteuses.
Quand un homme capuchonné entra dans la Taverne.
-Eh, Rico, comment vas-tu ? Toujours pas fatigué ?
Ri: Compte sur moi pour te répondre non ! répondit-il en riant, et toussant un peu.
-Tu me sers une choppe ?
Ri: Tout de suite !
Une fois le verre plein, l'homme se posta au comptoir, s'assit sur une chaise et continua de discuter avec le tavernier .
-Tu as entendu la nouvelle ?
Ri: Laquelle ?
-Ah...attends, je vais le dire aux autres en même temps.
L'homme se retourna, et cria aux autres la nouvelle qu'il était sur le point d'annoncer à Rico.
- ÉCOUTEZ-MOI, J'AI UNE GRANDE NOUVELLE À VOUS ANNONCER !
-Tu ne vas pas nous refaire le coup d'il y a 10 ans de ...ils s’appellent comment déjà?
-Sancho et Pedro.
- Voilà, tu ne vas pas nous raconter encore ces balivernes, non, tu vas nous parler des cités faites en or ?
-Il y a un rapport .
Les buveurs chuchotèrent, visiblement étonnés.
- Tu ne vas pas nous dire d'aller chercher les cités d'or, on sait qu'elles n'existent pas !
-ELLES EXISTENT !
- Comment compte-tour le prouver ?
-Demande à Esteban.
Le nom d'Esteban jeta un froid dans toute la taverne, le souvenir de l'enfant du soleil disparu il y a maintenant 10 ans, après que le Père Rodriguez ait rejoint les cieux, effraya les hommes qui passaient jusque-là du bon temps.
- Pourquoi évoques-tu son nom, Mendoza ?
Mendoza retira sa capuche, faisant apparaitre ses cheveux devenus en partie gris foncé/clair.
M: Il est de retour. Il va arriver en cours de journée, au milieu de l'après-midi, au port de Barcelone.
D'un coup, tout le monde hurla de joie, tout le monde sortit de la taverne pour répandre la nouvelle.
Bientôt, tout Barcelone fut au courant de son retour, du retour de cet enfant qui était devenu une légende parmi les histoires, les discussions de femmes et d'enfants, tout le monde connaissait Le Fils Du Soleil.
Chez Rico, ce dernier encore abasourdi, Mendoza était le dernier à être resté.
M: Tu me sers un verre de vin, Rico ?
Ri: Je...euh..ou...oui.
M: On dirait Sancho.
Tout en lui servant son verre de Rouge, Rico demanda à Mendoza:
R: Comment tu sais qu'il sera de retour?
M: On s'est fait une promesse, il y a 9 ans, qu'on se retrouverait ici le jour des 10 ans de notre départ sur l'Esperanza.
Ri: Tu es sûr qu'il arrivera aujourd'hui? Et puis, vous êtes déjà revenus une fois ici, non ?
M: Ce fût il y a 8 ans, Rico, et il est venu me sauver, je lui doit encore la vie à ce jeune homme.
Ri: A moi aussi, eh !
M: Ne t'en fait pas, il m'a raconté pour ce que tu as fait pour l'aider.
Ri: Eh bien alors, trinquons !
Rico se servit un verre puis Mendoza et lui entrechoquèrent leurs verres pour le retour d'Esteban.
14H30, au bord de La Méditerranée. 5,39957 Miles Marin de Barcelone.
Tandis que tout Barcelone attend l'arrivée de leur légende, un voilier s'approche du rivage..
Le bateau faisait penser à L'Esperanza, en meilleur état et en plus somptueux, le nom du bateau est d'ailleurs ''L'Esperanza II''.
Il y avait, étrangement, que 3 personnes à bord du bateau, ce qui parait ridicule voire suicidaire, vu la grande taille du voilier.
L'un d'entre eux était perché en haut du mat, en train de regarder au loin, attendant que la destination soit en vue, et justement...
-EH OH ! LE PORT DE BARCELONE EST EN VUE, ON Y SERA DANS QUELQUES MINUTES !
-D'ACCORD, MERCI MON VIEUX !
La personne qui avait répondu s'avança vers la proue du navire, remplit ses poumons d'air salé, et regarda l'horizon.
Barcelone semblait être une longue bande depuis L'Esperanza II.
Barcelone...les souvenirs lui revint en tête, toute son épopée, ses amis, ses découvertes.
Il réfléchissait à cela toute la demi-heure restante, quand une main douce lui prit la main.
Il se retourna vers son amie.
-On va arriver, tu es prêt ?
-Je voulais te demander si tu étais prête.
-Bien Sûr...
Ils rentrèrent dans la cabine commune, regardant toujours la mer...
Le Navire s'arrima au port, les trois amis allaient descendre, quand une foule immense s'entassa devant le voilier.
La foule: Oh...Oh...
La foule grossissait à vue d’œil, on aurait dit que la ville, non, la région, non LE PAYS ENTIER était venu pour les accueillir.
La population criait :
-LE.FILS.DU SOLEIL LE FILS DU SOLEIL...
-ESTEBAN !
Les Hommes, les Femmes, les Enfants hurlaient.
Dans la cabine, Esteban, Zia et Tao parlaient entre eux.
T: Esteban, tout le monde veut te voir mon pote !
E: Oui, et ça m’inquiète
Z: Tu n'as pas à t'inquiéter, Esteban, cela fait plusieurs mois que l'on ne court aucun danger !
E: Tu as peut-être raison, Zia...
T: Tu dois sortir en premier, mec, je pense que le public est là pour ça.
E: OH, je ne suis pas une attraction ! Et je voudrais que...
Z : ...je sois avec toi ?
Esteban rougit, il est vrai qu'à l'époque, au XVIéme siècle, il fallait cacher au maximum ses relation quand on était jeune.
E: Euh...Ahem, oui, je voudrais bien.
Tao fit semblant de bouder envers son ami, mais au final il était habitué, il comprenait qu'entre Esteban et Zia, il y avait autre chose que de l'amitié simple, il savait qu'Esteban aimait Zia et qu'un jour, les deux s’uniraient pour la fin des temps.
Esteban attrapa la main de Zia, sortirent de la cabine, et s’avancèrent vers le ponton de débarquement.
Tout le monde resta silencieux, ils étaient fascinés, à vrai dire, tout le monde (en tout cas les plus âgés) avaient vu Le Fils Du Soleil enfant.
Aujourd'hui, il est devenu un beau jeune homme, grand, on pouvait deviner ses muscles au travers de son vêtement blanc.
Il avait gardé son visage d'enfant, avec une pilosité faciale plus développée que quand on avait 15 ans.
Zia...tout le monde avait ''flashé'' sur elle, personne ne s'attendait à voir une si jolie fille descendre, main dans la main avec Esteban.
Certains hommes auraient dit que ce fût une déesse descendant sur Terre.
Elle aussi avait gardé son visage d'enfant, mais elle avait grandi un peu, et son corps a évolué en même temps (ne comptez pas sur moi pour une description précise), elle avait gardé son caractère doux, aimable, mais était quand même devenu plus forte, même si on avait l'impression que sa force était absente.
Notre cher Tao avait gardé le même visage également, il avait grandi, il était presque comme Esteban mis à part le fait qu'il soir un peu moins fort (mais nettement plus intelligent)
Depuis qu'il avait découvert sa descendance commune avec Zia, il la prenait comme sa petite sœur, si leurs parents auraient été les mêmes, il n'aurait pas été choqué.

- Par: ôkami kitsune
La population regardait le trio descendre, puis un silence pesant et gênant prit possession du Port de Barcelone.
Esteban et Zia se tenaient toujours la main, il pensait que tout le monde ne parlait pas à cause de cela.
Soudain, une petite fille de 6 ans s'avançait vers le couple.
-Bon...bonjour.
Z: Bonjour, petite, comment tu t'appelles ?
-Je m'appelle Zia.
La Zia que nous connaissons tous rigola légèrement.
Z : Moi aussi, je m'appelle Zia.
-Ah bon ?
Z: Oui, on a le même prénom.
-C'est drôle. fit la petite Zia en rigolant elle aussi.
Esteban sourit légèrement.
E: Tu voulais me poser une question, Zia ?
-Oui, c'est vrai que le soleil t’obéit ?
E: Oui, tu veux une preuve ?
-REGARDEZ, LE SOLEIL !
Le Soleil apparu soudain, chassant la grisaille pesant sur Barcelone, éclairant Esteban et les deux Zia de mille feux.
Le caractère divin que l'on pouvait attribuer à Esteban venait d'être justifié encore une fois aux yeux des Barcelonais.
Tout le monde se rua soudainement vers Le trio, les soulevèrent, et les montrèrent aux yeux de tous dans les rues de la ville.
T: Ranh, mais LÂCHEZ-MOI !
E: Tao, calme toi, j'ai déjà connu cette situation, ils ne vont pas nous lâcher.
-EMMENONS-LES CHEZ RICO, J'AI VU MENDOZA LÀ BAS !
Z: Je crois même qu'ils nous épargnent de la marche…
Devant chez Rico, Mendoza attendait Esteban impatiemment.
M: Mais, que fait-il ?
Soudain, il vit arriver une foule immense de villageois débarqué vers lui à toute vitesse.
Il vit aussi 3 formes connues, non, cela ne peut pas être...
-ESTEBAN ! ZIA ! TAO !
Les trois concernés descendirent, et prirent chacun Mendoza dans leur bras.
M: Vous m'avez drôlement manqués, vous trois.
Les 4 amis avaient les larmes aux yeux, désormais, leurs aventures étaient finies, tous se rappelaient le bon vieux temps.
M: Je pense que vous êtes affamés, venez manger quelque chose.
E: Mendoza, tu pourras m'attendre, je dois aller quelque part.
M: Je vois, vas-y, je t'attendrais avec Tao et ...
E: ..Zia, tu peux venir avec moi ?
Z: Euh...oui.
Esteban et Zia filaient désormais en direction de...euh...Zia ne le sait pas.
Une fois arrivé devant le lieu où Esteban emmenait Zia, elle reconnut immédiatement la...
Z: ...Cathédrale ? Esteban, pourquoi es-tu venu ici ?
E: Je voulais parler de quelque chose avec toi.
Esteban et Zia allèrent dans un coin où personne n'était présent.
Pour Esteban, tout était prêt depuis des jours, le lieu, le temps, ce qu'il fallait.
Il inspira un peu pour faire passer son expiration incognito, il fallait y aller.
E: Tu te rappelle de notre rencontre ?
Z: Je crois que c'est un peu inoubliable, n'est-ce pas ?
En effet, il était étrange de rencontrer quelqu'un dans la cale d'un navire, bâillonnée et enfermée dans une grosse caisse.
E: Oui, je pense aussi, Zia...
Z: Oui ?
E: Depuis qu'on s'est rencontré, on a passé beaucoup de moments ensemble, des épreuves, des adversaires, on a dû affronter beaucoup d'obstacles...
Z: ...on s'est aimés...
E: ...et on s'aime encore.
Ils s’embrassèrent, ils ne s'embrassent pas tant que cela en fait, puisque Tao pouvait apparaitre à tout moment et avec la mentalité de l'époque...
E: Bref, un jour, celui où nous nous sommes rencontrés, je t'ai promis de te protéger et de rester avec toi pour la vie, que puisque j'étais avec toi, tu ne pouvais plus t'en faire, et je veux honorer cette promesse.
Z: Mais, tu le fait déjà.
E: Ce n'est pas ça, je veux rester tout le temps avec toi, je veux être ton protecteur, ton confident, tout ce que tu veux.
Z: -Esteban...
E: Attends, et si tu veux bien, je voudrais être...
Esteban s'agenouilla devant sa petite-amie, sortit un tissu blanc orné de bordures dorées, le déplia, et fit apparaitre deux bagues en or pur, gravés manuellement des symboles de leurs médaillons, et orné de quelques pierres précieuses récoltés au fils de leurs exploits.
E: ...Zia, je voudrais être ton mari, veux-tu devenir...ma femme ?
Zia en avait les larmes aux yeux, elle savait quelle portée, quelle importance avait cette question.
Elle releva Esteban, et lui répondit d'une voix douce mêlant joie et surprise:
Z: Oui, je veux bien.
Ils s’enlacèrent et s'embrassèrent fougueusement.
Désormais plus rien ne pouvait les déranger, ils étaient eux deux dans leur monde, leur vie, leur fantaisie.
Ce rêve qui était inaccessible, devint réalité.
Cette évidence prenait forme.
Esteban et Zia s'aiment. Et rien ni personne ne pourra le contredire.
Dans la taverne de Rico, Tao commençait à s'impatienter.
T: Pff...j'ai faim moi. Dis Rico, t'as pas des petites choses à grignoter en attendant?
M: et si on trinquait d'abord à votre retour?
T: trinquer sans eux? tu n'y penses pas Mendoza!
M: allons, détends toi, Tao, je plaisantais...mais tu permets que je finisse mon verre?
T: Pff...j'espère qu'ils ne se sont pas perdus en chemin.
M: ne t'inquiète pas, Esteban connait Barcelone comme sa poche. Je suis sûr qu'il se fera un plaisir de te faire visiter ses merveilles, à présent que vous n'êtes plus pressés, enfin, je suppose...vous resterez quelques jours cette fois, bien sûr?
T: ah, oh...je suppose, oui...
A cet instant un marin héla Mendoza, une chope à la main.
- Eh, Mendoza, t'as raté quelque chose tout à l'heure, sur le port! Un navire sans pilote! Et pis une donzelle... Eh Eh Eh, on dirait que ton fils du soleil a trouvé autre chose qu'une cité d'or! Dis donc, gamin, t'étais avec eux, non? Alors, t'en as plein les poches de ta robe, de l'or? Montre-nous un peu ça! Dix ans que Mendoza et ses deux guignols nous ont promis de l'or si on les suivait, dix ans! Et il paraîtrait que vous en ramenez plein les cales, hein, c'est ça Mendoza?
M: Va donc cuver ton vin ailleurs, Rodrigues, mes amis n'ont pas de révélations à faire à des ivrognes tels que toi!
- Non mais dis donc, qui c'est qui a annoncé à tout le monde ici, à la ville entière, que le fils du soleil se repointait et qu'il avait trouvé une cité d'or? On veut tout savoir, nous, maintenant, t'en as trop dit! Pas vrai les gars!
L'atmosphère de la taverne devenait électrique, un brouhaha approbateur grondait en s'amplifiant, entraînant la nervosité du patron, qui glissait des regards inquiets vers Mendoza et Tao. Ce dernier avait le poing serré , et semblait prêt à répliquer. Le marin à la cape bleue se leva alors lentement, et après avoir levé sa chope, il annonça à la cantonade une tournée générale en l'honneur du retour d'Esteban, avant de se tourner vers Tao et de lui signifier d'un signe de tête de quitter la salle. Déjà les cris d'allégresse s'élevaient, tandis que Mendoza allait glisser un mot à l'oreille de l'aubergiste. Puis il se dirigea à son tour vers la porte.
Tao, le nez fièrement levé, n'en menait pourtant pas large au milieu de tous ces rudes gaillards qui saluaient son départ d'un rire gras:
- Eh, l'indien, merci pour la tournée, hein, et reviens vite nous dire où t'as caché ton or!
- tiens, t'as rien mangé, v'là un bout de pain!
- la prochaine fois, on veut un tas d'or chacun, sinon, couic!
C'est avec un soulagement immense qu'il se retrouva dehors. Mendoza l'entraîna aussitôt quelques mètres plus loin.
M: Bravo Tao, un instant j'ai cru que tu allais leur infliger une tirade sur tes glorieux ancêtres, mais tu as su garder ton sang-froid. Crois-moi, il n'y a qu'une bonne rasade de vin pour faire taire un marin, ou pour le faire parler, ça dépend de ce que tu veux obtenir.
T: tu aurais dû me laisser abreuver ces ignares puants de la sagesse de mes ancêtres de Mu, au moins ils auraient appris les bonnes manières!
Mendoza le considéra un instant en silence avant d'esquisser un sourire:
M: tu n'as pas changé toi, ça fait plaisir..
T: peuh! je n'ai pas changé, non, je me suis même amélioré, tu n'as encore rien vu!
M: ah oui? je suis curieux de découvrir tout ça....et d'ailleurs, le marin a parlé d'un navire sans pilote, qu'est-ce que c'est que cette histoire?
T: ben quoi, tu ne voulais tout de même pas qu'on ramène notre or avec un équipage qui nous aurait jeté par-dessus bord à la première occasion pour nous dépouiller?
M: allez, sérieusement, tu n'aurais pas bricolé un navire de ton invention? Histoire de ne pas faire un atterrissage spectaculaire en condor sur le port de Barcelone? Vous n'avez pas pu vous empêcher de vous faire remarquer, hein, vous n'avez retenu aucune leçon!
T: Roohhh, si on peut même plus s'amuser....
M: bon, de toute façon toute la ville est au courant de votre arrivée à présent, et pas seulement les marins de la taverne.
T: et toi, qu'est ce qui t'as pris de faire le malin en annonçant notre retour? Où est-ce qu'on va manger maintenant? Je n’ai aucune envie de retourner chez Rico!
M: un peu de patience...attendons tranquillement le retour d'Esteban et Zia, je suppose qu'ils ne devraient plus tarder à présent. Et ensuite...
T: Ensuite quoi?
M: Ah ah! Tu verras bien!
A cet instant, deux silhouettes élancées parurent au bout de la rue. Le soleil derrière eux faisait rayonner leurs cheveux flottant au vent, les illuminant d'un halo de lumière...Esteban et Zia marchaient main dans la main en souriant. En les apercevant, Tao esquissa un geste pour attirer leur attention, et Mendoza se détacha lentement du mur contre lequel il était appuyé pour mieux les contempler. Quelle allure ils avaient, ces gamins! Enfin, ce n'étaient plus des gamins, il fallait qu'il s'y habitue...quel chemin ils avaient parcouru depuis leur première rencontre, depuis ce jour où le destin les avait réunis, à Barcelone...Mendoza s'était toujours interdit de penser à ce qu'aurait pu être sa vie, s'il n'avait pas entrepris sa folle quête des cités...et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait commencer...en cet instant, il lui semblait que sa vie prenait définitivement sens, que tout ce qu'il avait accompli, souffert, trouvait sa justification dans la contemplation de ce jeune couple auréolé de la légende des cités d'or, légende qui n'en était plus une, et qui était bien plus que toutes les légendes que les marins avinés se racontent le soir au fond des tavernes pour noyer leurs désillusions: une légende devenue réalité.
T: Oh eh, Esteban, Zia, on est là! On vous...
Tao n'eut pas le temps d'achever, car au même moment un cavalier surgit en trombe derrière les deux jeunes gens, fonçant droit sur eux dans la ruelle étroite. Le temps se figea...Mendoza et Tao hurlèrent pour alerter leurs amis, qui se retournèrent brusquement. Esteban entraîna immédiatement Zia sur le côté afin de la soustraire au danger, mais il sentit sa main glisser et libérer malgré lui les doigts qu'il tenait tendrement serrés quelques secondes avant, tandis qu'à ses oreilles résonnait le cri de sa bien-aimée, soulevée de terre...
Mendoza et Tao se jetèrent en arrière afin de ne pas être écrasés sous les puissants sabots de la monture, et le cavalier disparut dans un fracas en emportant la jeune fille sous le regard impuissant et effaré des trois hommes.
E: Noooooooooon! Ziaaaaaaaaa!
Mendoza aurait donné sa vie pour n'avoir pas à entendre ce hurlement déchirant, le cri de celui à qui on a arraché ce qu'il a de plus précieux au monde. Esteban déjà s'élançait à la poursuite de Zia, mais Mendoza l'arrêta d'un bras ferme.
M: Inutile de courir, ils sont déjà loin.
E: Mais...Zia! il faut la secourir! Il faut...
M: Ne t'inquiète pas, j'ai eu le temps de remarquer que les fers de ce cheval venaient du meilleur maréchal-ferrant de la ville, et je pense qu'il se souviendra avoir ferré un pur-sang arabe tel que celui-ci. As-tu remarqué la couleur particulière de sa robe?
T: Et il avait un drôle de truc dans la crinière!
M: Bravo, Tao, bien observé...je n'ai pas vu ce que c'était exactement, mais cela constitue un indice précieux pour retrouver son propriétaire, si toutefois Zia nous laisse le temps de mener notre enquête.
E: Hein? Que veux-tu dire?
M: Que je ne me fais pas trop de souci pour elle, enfin, vous la connaissez mieux que moi...je suppose que notre cavalier a du souci à se faire s'il veut la garder prisonnière, à moins que ce ne soit pas son intention.
E: mais....il l'a enlevée!
M: oui, Esteban, c'est indéniable, mais certaines personnes aiment à jouer avec les nerfs des autres...avez-vous remarqué l'accoutrement du cavalier?
T: Oh! bon sang! il portait un fouet!
E: Ben, et alors?
T: Esteban, un fouet, tu te rends compte!
E: Personnellement, moi je ne connais que deux personnes qui se trimballaient en permanence avec un fouet, et elles sont mortes, hein, Mendoza? Mendoza?
M: Oui, Esteban, ces deux personnes sont mortes...Allons, il est temps de nous restaurer un peu, Tao, je suis sûr que je viens d'entendre à l'instant ton estomac crier famine, que dirais-tu d'un bon poulet rôti? Tiens, mais au fait, Pichu n'est pas avec vous?
T: Un poulet rôti? Pichu? Oh, Mendoza, s'il te plaît, n'en parlons pas maintenant...
M: Je vois....Esteban, tu nous accompagnes, bien sûr.
E: Hein? oh, oui, oui...
M: Allons, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure, mon garçon, Zia s'est déjà sortie de situations bien plus périlleuses, n'est-ce pas?
E: Mais j'étais à ses côtés...Et je ne suis plus un garçon, Mendoza, arrête de me traiter comme un gamin! Tu sais très bien ce qu'elle risque aux mains d'inconnus! Des individus sans foi ni loi, comme toi, prêts à toutes les bassesses pour un peu d'or!
Esteban toisait Mendoza en frémissant de rage. Le marin, impassible, tourna les talons pour rentrer dans la taverne.
T: Esteban, tu es injuste...
E: J'ai pas besoin de tes conseils Tao! Lâche-moi!
M: Eh bien, tout est arrangé, le temps que nous arrivions et le poulet sera prêt! En route!
Les deux jeunes gens, interdits, le suivirent un instant des yeux tandis qu'il s'éloignait tranquillement dans la ruelle, sa cape ondulant doucement au rythme de ses pas. Puis ils se regardèrent, et Tao, après avoir haussé les épaules, lui emboîta le pas. Esteban hésita un instant puis se décida à son tour. Tous les trois marchèrent en file indienne, en silence, perdus dans leurs pensées, jusqu'à une impasse au fond de laquelle Mendoza se dirigea, pour entrer dans un petit immeuble de deux étages, d'allure simple. Le long de la façade peinte en ocre grimpait un rosier aux fleurs d'un rouge sang velouté. Mendoza poussa la porte en bois et se retourna:
M: Ce n'est pas un guet-apens, Esteban, je peux te l'assurer. J'habite au premier, l'escalier est un peu étroit, mais ça évite qu'une armée puisse pénétrer ici en masse.
Il disparut dans la pénombre laissant ses amis indécis. Esteban se retourna en grommelant, prêt à partir.
E: En plus il se fiche de moi!
T: Allons, Esteban, fais pas ta tête de mule ! Pense un peu aux autres, j'ai faim, moi! Toutes ces émotions, ça creuse!
Tao ne récolta qu'un regard noir.
T: Bah, comme tu veux, en tout cas tout ce que je sais c'est qu'il faut prendre des forces si on veut retrouver Zia, on va peut-être devoir passer la ville au peigne fin, et qui sait combien de jours peuvent s'écouler avant qu'on la retrouve?
E: Oh, ça va, j'ai compris, mais s'il arrive malheur à Zia, vous me le paierez!
T: Hum, mais on réfléchit mieux l'estomac plein, et il nous faut un plan!
L'escalier, en colimaçon et fort étroit en vérité, menait à un palier sur lequel Mendoza les attendait. Sans mot dire, il poussa la porte, qui ne comportait pas de serrure, entra dans une pièce unique au confort sommaire en détachant sa cape, qu'il jeta négligemment sur un fauteuil tapissé de velours vert, seul luxe apparent. Au milieu de la pièce se trouvait une table encombrée d'objets et de papiers divers, sur lesquels était posée une carafe de vin à moitié vide. Un lit complétait l'ameublement.
M: Il est assez grand pour deux, précisa Mendoza, qui n'avait rien perdu du tour d'horizon que les garçons avaient effectué depuis le seuil, ni de leur regard incrédule. Et la porte ne peut être fermée que de l'intérieur, grâce au loquet, cela évite bien de la peine aux gens mal intentionnés qui s'aviseraient d'entrer en mon absence....j'en ai eu assez de changer la serrure ou carrément la porte. Remarquez aussi qu'on peut facilement s'échapper par la fenêtre qui donne sur une arrière-cour, laquelle est reliée aux rues adjacentes par deux passages, venez, approchez, vous les voyez?
T: Euh, Mendoza, pourquoi toutes ces précautions? Tu as des ennuis?
M: Moi? non, pas pour le moment, rassurez-vous, mais on n'est jamais trop prudent! Et puis, comme vous êtes là, je préfère anticiper en vous informant, on ne sait jamais...Allons, le poulet ne devrait plus tarder, mettez-vous à l'aise, j'ai fait l'acquisition d'une troisième chaise en votre honneur hier, moi je prendrai le fauteuil!
Ma Señor Mendoza?
M: Ah, voilà notre livraison! Entre, Maria!
L'ordre fut aussitôt exécuté, et une vieille femme à la peau tannée par le soleil fit son apparition dans la pièce, portant un plateau sur lequel trônait un appétissant poulet rôti.
M: Pose le ici, tiens, dit Mendoza en balayant de la main un coin de la table.
Ma: Alors, les voilà enfin les trois gamins dont tu me parlais tant? Mais, j'y vois plus trop clair, lequel d'entre vous est la jeune fille, Zia, c'est bien ça?
M: Hem, elle doit nous rejoindre plus tard, j'ai donné des instructions à la taverne pour qu'on la conduise ici. Si tu la croises en route, accompagne-la, veux-tu? Et maintenant file, vieille crapule!
Ma: Ah ah ah, j'ai compris, vous avez besoin d'être seuls pour vous raconter tous vos petits secrets entre garçons, t'inquiète pas, Mendoza, je suis une tombe, tu sais..
M: et une grande curieuse, allez, file, je sais que tu connais les secrets de la ville entière. Nous aurons peut-être besoin de toi, mais en attendant, laisse nous tranquilles.
Ma: vos désirs sont des ordres, señor, je m'incline. Et Maria sortit après avoir gratifié ses hôtes d'une profonde révérence.
Mendoza s'assura qu'elle était bien partie, puis se tourna vers les garçons.
M: Faisons un sort à ce poulet! Maria est ma logeuse, mais elle arrondit ses fins de mois en travaillant à la taverne. C'est une mine de renseignements! Mais elle nous aurait coupé l'appétit en continuant à parler de Zia, n'est-ce pas? Allons, Esteban, nourris-toi un peu...
E: ça va, je ne vais pas m'laisser mourir de faim non plus, hein, si c'est ça que tu crains...inutile d'en faire des tonnes....je t'ai connu plus subtil...
M: le temps nous change parfois imperceptiblement, sans que nous nous en rendions compte....excuse-moi.
T: Bon, eh ben moi, ce n’est pas la disparition de Pichu qui va m'empêcher d'apprécier un bon poulet rôti!
M: Ah? Pichu est...
A cet instant, trois coups impérieux retentirent à la porte, et le temps se figea.
Maria se matérialisa dans l'embrasure avant d'annoncer à la cantonade:
Ma: J'ai oublié de préciser que le poulet était aromatisé à la sauge....Personne n'y est allergique?
Avec nonchalance, Mendoza répondit à la logeuse, une cuisse de poulet à la main:
M: Non, rassure-toi, Maria, et maintenant va laisser traîner tes oreilles ailleurs, tu seras bien plus utile à la taverne.
Ma: Dans ce cas, bon appétit messieurs!
Elle referma soigneusement la porte derrière elle, et Mendoza attendit que son pas s'éloigne dans l'escalier pour attaquer son repas. Esteban soupira, Tao lui jeta un œil distrait avant de prélever l'autre cuisse et de l'enfourner goulument.
T: Au fait, Mendoza, tu ne fermes pas le loquet pour être tranquille?
M: Hum? ah, non, j'attends quelqu'un...
T: Ah? qui donc?
M: Tu le sauras dans quelques instants, il ne nous a même pas laissé le temps de savourer cette délicieuse volaille!
Il posa son morceau, se versa une rasade de vin, puis fit signe à Tao et Esteban de se taire. Esteban, perdu dans ses pensées, n'avait de toute façon ni touché au repas, ni écouté la conversation. Quant à Tao, il se mit à mâcher très lentement en écarquillant les yeux et en levant les bras en signe d'incompréhension. Son regard était fixé sur Mendoza, qui était assis dos à la porte. Ce dernier se mit à lever lentement son index, tandis qu'il finissait son verre. Tao perçut alors un claquement sec et cadencé en provenance de l'escalier, il quitta Mendoza des yeux pour fixer son attention sur la porte, et bientôt le claquement cessa. Trois coups impérieux retentirent. Tao n'avait pas bougé, et Esteban leva enfin la tête en direction de la porte, réveillé soudain par un secret espoir: et si c'était elle? Mendoza, d'un signe de tête, lui ôta aussitôt toute illusion, puis il déclara d'une voix forte:
M: Entrez donc, señor Gomez, ma porte est toujours ouverte pour les amis!
Les deux garçons se redressèrent tout à coup et s'écrièrent:
-Gomez!
G: En chair et en os rétorqua ce dernier. En parlant de chair, je prendrai volontiers un petit morceau. Reste-t-il les sot-l'y-laisse par hasard? C'est mon pêché mignon. Il s'approcha de la table sous le regard médusé des deux jeunes gens. En retournant la carcasse, le médaillon de Zia, qui était caché à l'intérieur, tomba...
Le temps était suspendu...Mendoza avait reposé son verre et attendait, impassible. Tao avait baissé les bras mais son visage affichait désormais un rictus indéfinissable tandis qu'il se tenait prêt à bondir, les mains crispées sur la table. Esteban se leva, point serrés et regard noir. C'est alors que la porte s'ouvrit lentement. Dans l'encadrement se dressait la silhouette élancée d'un homme à la chevelure grise, qui à n'en pas douter était celle de Gomez. Ce dernier fit un pas vers la lumière de la pièce, faisant résonner le sol de sa jambe de bois. Une courte barbe soulignait toujours son air cruel, mais un bandeau masquait désormais son œil gauche.
M: je ne vous attendais pas si tôt, mais vous êtes le bienvenu dans ma modeste demeure, entrez, je vous prie, et prenez cette chaise, à moins que le fauteuil ne soit plus confortable pour un homme dans votre état...
Mendoza s'était levé, avait salué son visiteur d'une brève révérence puis s'était empressé d'approcher le fauteuil, qu'il débarrassa de la cape qui l'encombrait.
M: je vous sers un verre de vin? Oh, non, pas pendant le service, je suppose...
G: Va au diable, Mendoza, comment oses-tu...
M: vous traiter avec une telle déférence, après tout ce qui a pu nous séparer par le passé? N'y voyez là aucune malice...
G: impertinent!
M: vous préférez la chaise? Alors je prendrai le fauteuil, asseyons nous tous, mes amis, nous serons plus à l'aise pour causer du bon vieux temps. Car c'est bien l'objet de votre visite? Esteban, Tao et Zia sont à Barcelone, après toutes ces années, et vous n'auriez pas voulu manquer de leur rendre une visite de courtoisie, histoire de vous rappeler à leur bon souvenir. C'est vrai que vous avez dû leur manquer...
T: Le médaillon de Zia! Dans la carcasse du poulet!
Esteban s'empara aussitôt de l'objet, qu'il enfourna dans sa bouche pour le nettoyer, avant de le serrer précieusement contre son cœur. Mais loin de celle qui devait le porter, le médaillon déjà se ternissait...Gomez s'exclama d'un air dégouté:
G: Que signifie? Donne-moi ce médaillon!
M: Calme toi Gomez, le médaillon ne te sera plus d'aucune utilité à présent, la quête des cités est finie, désolé de te l'apprendre, tu es hors-jeu depuis trop longtemps, mon vieux...par contre, n'as-tu pas remarqué qu'il manquait quelqu'un autour de cette table? Tu pourrais peut-être te rendre utile pour la retrouver, toi, le chef de la police secrète de sa majesté...
G: Hein? Comment sais-tu cela, Mendoza? J'ai pourtant tout fait pour rester caché afin que tu ne découvres pas mon retour...
M: que veux-tu, c'est moi que le roi aurait dû choisir pour le job, ça fait des années que tu me fais surveiller dans l'espoir d'apprendre quelque chose sur les enfants, et tu crois que je ne l'ai jamais remarqué?
G: Je vois.....tu es décidément un adversaire à ma mesure...
M: nous avions commencé par être associés, avant que tu ne me trahisses...
G: bah, oublions cela, on dirait que vous avez besoin d'aide, si j'ai bien compris...Zia a disparu?
E: elle a été enlevée!!!!sous nos yeux!!!en pleine rue!!!!
G: je vois, et ce médaillon vous a été retourné dans cette poularde...astucieuse....
T: c'est un poulet rôti à la sauge, pas une poularde!
G: ah, mon cher Tao, je vois que tu as toujours le souci de la précision...bien, bien...c'est drôle, ils ont grandi, hein, Mendoza, mais ils n'ont pas changé!
M: bon, si tu nous disais pourquoi tu es venu, et si tu as l'intention de nous aider à retrouver Zia?
G: Vous voulez vraiment le savoir?
E: Nous t'écoutons s'impatienta le fils du soleil.
G: Eh bien en fait, être le chef de la police secrète de Sa Majesté n'est qu'une couverture. Mon vrai travail est celui d'orfèvre. Tourneur-repousseur pour être plus précis. C'est pour cette raison que l'or m'intéresse toujours. Je tiens une échoppe sur le vieux port: CHEZ GOMEZ . Voilà pourquoi je faisais cette tête quand ce médaillon a touché le sol.
T: Hum, cette fascination de l'or, qui pourtant a failli te coûter la vie, ne t'a donc pas quittée...mais chapeau pour ta reconversion, Gomez, plus besoin de te fatiguer à courir après l'or, c'est l'or qui vient à toi, malin, hein, Esteban? qui aurait cru ça de ce bon vieux Gomez?
G: Ah, cher Tao, merci pour tes compliments, cela me touche...mais laissez-moi finir: si j'ai fait cette tête tout à l'heure en voyant le médaillon, c'est parce que son apparition inattendue me semblait être un signe de la providence! Je vous explique: j'ai monté une affaire très lucrative au Portugal....des agents à moi font miroiter à de pauvres marins le trésor des cités d'or, accessible grâce à un médaillon comme le vôtre. On leur vend le médaillon avec une carte, et hop ces idiots se précipitent...en général on n'en entend plus parler, pas de risque qu'ils viennent dénoncer l'arnaque, et puis s'ils repointent leur nez un jour, de toute façon, ils n'ont aucune chance de remonter la filière jusqu'à moi...
E: pourquoi tu nous fais perdre notre temps avec cette histoire? T'es un escroc, et alors, rien de nouveau...
G: ah ah, mais c'est que j'ai besoin de nouveaux associés, il me faut plus d'or pour fabriquer les médaillons, et j'ai entendu dire que vous...
T: ce type se fiche de nous, hein, Esteban? Il veut nous faire croire que les médaillons qu'il vend sont en or! C'est quoi l'embrouille?
M: Tao à raison, Gomez, tu n'es pas crédible pour un sou....
Pour la première fois depuis le début de l'entretien, Mendoza montra un signe d'impatience en se levant de son fauteuil.
M: et si c'est tout ce que tu as à nous raconter, je ne te retiens pas, nous avons un poulet à finir...
E: et nous devons retrouver Zia! Que faisait son médaillon dans ce poulet?
A ce moment-là, Gomez partit d'un grand éclat de rire.
G: le médaillon de Zia, hi hi hi, elle est bien bonne!
E: comment oses-tu?
M: Esteban, non!
Mendoza eut tout juste le temps de s'interposer, Esteban avait brandi son poignard et le pointait vers Gomez.
G: Hi hi hiiiii.....excuse-moi, Esteban, mais....
M: accouche, Gomez, ou je laisse Esteban te crever l'autre œil.
G: oh, oh....vous manquez cruellement d'humour ce soir...
E: Zia a été enlevée!!!Si tu sais quelque chose, crache le morceau!!
G: Bon, bon, mais il faut me promettre de ne pas vous fâcher, j'ai l'impression qu'Esteban est particulièrement chatouilleux...
M: C'est promis, n'est-ce pas Esteban? Et baisse cette arme, veux-tu?
Devant le ton calme et déterminé de Mendoza, Esteban s'exécuta. Puis il poussa un profond soupir.
E: Vas-y, je suis prêt...
G: bien, bien, euh....je ne veux pas vous décevoir, cependant, le médaillon qui se trouvait dans la carcasse, et que tu tiens à présent, Esteban, eh bien, euh...j'en fabrique des comme ça à la pelle, pour ma petite affaire, vous voyez, dans mon atelier, et euh....Mendoza, tu es sûr que tu peux maîtriser Esteban, au cas où...
E: au cas où quoi??? tu vas parler, oui, sale type!
G: Par la malepeste! Esteban! Un peu de sang froid!
E: je préfère avoir le sang chaud plutôt que de l'avoir froid comme toi vil serpent!
G: bon, bon, tout ce que je voulais dire c'est que ce médaillon, c'est peut-être un de ceux que je fabrique, et ça ne m'étonnerait pas que ce poulet l'ait avalé par mégarde, enfin, c'est peut-être pas un message des ravisseurs de Zia, quoi...
E: Quoi!!!! Mais c'est toi-même qui as émis cette hypothèse tout à l'heure! Tao, retiens moi, ou ...
G: Boh, si on ne peut même plus plaisanter...et puis, je me trompe peut-être...je ne sais pas quand Zia a été enlevée, mais le temps que la volaille avale le truc, se fasse plumer et cuire avant de se retrouver sur votre table....
T: voyons, je dirais qu'il faut bien un jour, or Zia n'a été enlevée que depuis deux heures à peine!
M: Tao a raison, Esteban, j'ai bien peur qu'il ne s'agisse pas du médaillon de Zia...
E: mais, Mendoza...il est terni! loin d'elle!
M: la mince couche d'or dont cet escroc recouvre ses contrefaçons se sera enlevée quand tu as euh...nettoyé l'objet...je suis désolé, Esteban, il faut accepter l'évidence...sois courageux, mon garçon...
E: Non, ce n’est pas possible...il ment !
Esteban voulait se ruer vers Gomez, mais il était encore retenu par Mendoza et Tao.
T: Esteban, calmes-toi, mon vieux, calmes toi.
Esteban retourna sur sa chaise, il regarda le faux médaillon, et le jeta violemment à terre
Il mettait son visage dans ses mains, et pleura.
Il n'y avait donc aucune chance de retrouver Zia, sa femme qu'il avait demandée en mariage quelques heures à peine plus tôt ?
E: Zia...revient...
Tao posa sa main sur l'épaule de son ami, et tenta de le réconforter.
T: On la retrouvera, c'est notre meilleure amie, on la connait bien.
E: C'est TA meilleure amie, Zia maintenant...c'est ma fiancée !
L'annonce d'Esteban jeta un froid dans la pièce, Tao fut abasourdi, Gomez se senti mal d'avoir fait une blague d'aussi mauvais goût, Mendoza ne réagit pas.
T: TU ES DEVENU FOU ESTEBAN !
Il attrapa son ami au niveau du cou et le plaqua contre le mur.
M: TAO, QU'EST CE QUE TU FAIS ?
T: TAIT TOI MENDOZA !
Esteban se débattit et se libéra facilement de la poigne de Tao, il reprenait son souffle.
T: Toi alors, tu n'arrives pas à tenir une promesse !
E: Si, j'y arrive.
T: Tu te rappelle de ce que tu avais dit, il y a 4 ans ?
E: Je m'en rappelle , Tao, je m'en rappelle...
M: Qu'est-ce que tu avais promis, Esteban ?
E: C'est secret.
La tension montait dans la pièce, Mendoza et Gomez ne comprenaient rien à ce qui venait de se dérouler entre Esteban et Tao.
T: On dirait que tu as oublié ce jour-là...
E: JE N'AI PAS OUBLIÉ, TU ME PRENDS POUR QUI? SURTOUT APRÈS CELA !
Il leva son chandail, offrant à Mendoza l'horrible spectacle d'une terrible cicatrice, traversant le torse d'Esteban de part-et-d ‘autre .
M: Mais...mais, Esteban, comment...c'est arrivé ?
J'étais enragé, je savais que Tao allait remettre cette histoire sur le devant, à un moment ou à un autre.
E: Désolé Mendoza, mais c'est personnel.
Tao me regarda avec un mélange de rage et d'approbation.
E: Tao, je sais que ce qui s'est passé il y a 4 ans nous a tous traumatisés, et je sais que je t'avais dit que je ne savais pas si je devais me lier à Zia, je le sais.
T: Alors pourquoi tu t'es fiancé avec elle ? Tu m’as dit toi-même...
E: ...que je ne voulais pas qu'elle soit en danger à cause de moi comme c'était arrivé.
T: Tu avais promis qu'il lui arriverait rien surtout
Mon cœur s'emballa en repensant à cet évènement, à cette promesse, des souvenirs immondes me revenaient en tête, et le malais que j'avais instauré dans cette pièce ne m’aidait pas.
Je réfléchis vite, et pris ma décision.
E: Si c'est moi qui ai mis Zia là-dedans, si je n'ai pas tenu ma promesse, je me dois de la sauver !
Je me ruai vers la fenêtre, sauta, et m'agrippa aux pierres pour descendre en sécurité.
T: ESTEBAN ! REVIENS !
E: JE T'AI DIS QUE JE DOIS Y ALLER !
Je courrai dans les rues de Barcelone au milieu de la nuit, je n'y voyais rien, tout ce que j'avais en tête...c'était le visage de Zia, le visage que je voyais quand j'ai pris la décision d'en faire ma femme, je ne voulais rien d'autre, juste la revoir.
Les larmes me montèrent aux yeux, je ne réalisais pas l'horrible trahison que je venais de faire à mon meilleur ami, je voulais aller quelque part, un endroit familier où je pourrais me reposer, et commencer à chercher ma Zia.
J'arrivai à la Taverne de Rico, exceptionnellement vide, rentra et demanda d'une faible voix:
E: Rico, je peux rester un peu ?
Il aperçut mon visage trempé de larmes et de sueur, et m'invita à sa table.
Ayant pourtant renoncé au poulet x-) de Mendoza, l'estomac d'Estéban se rappela à son bon souvenir en commençant par gargouiller doucement, puis de plus en plus fort.
Ri: Tu as faim?, demanda Rico.
Tout en se frottant le ventre, le jeune homme opina du chef.
Ri: Je reviens tout de suite, annonça le tavernier.
Sur ces entrefaites, Maria en profita et accosta le jeune marié.
Ma: Tu as enfin compris le message, fit-elle...
E: Quoi?
Ma: Je voulais que tu viennes seul...Le médaillon, c'était moi....Je crois savoir qui a enlevé ton épouse...
du côté de Zia...
Noooooooooon! Ziaaaaaaaaa!
Ce fût les derniers mots que j'entendis d'Esteban.
Tout s'est déroulé tellement vite...je n'eus à peine le temps de me rendre compte qu'on m'avait arraché de lui que mon kidnappeur m'assena un coup immense sur la tête, la dernière image que je voyais était Esteban courant après nous retenu par Mendoza.
Après, je tombai dans un profond sommeil.
À mon réveil, j'avais mal au crâne, je ne voyais presque rien à part du flou, j'étais à genoux.
Je ne distinguais à peine les formes, juste deux silhouettes de forme humaines, dont les visages étaient cachés.
La vue me revenant petit à petit, je remarquai que j'étais enfermée dans une pièce circulaire, dont la seule source de lumière se trouvait sûrement au plafond, les murs étaient en pierre.
Z: Mais...Mais...Où suis-je ? ESTEBAN !
Je bougeai mes bras, avant de me rendre compte que mes ravisseurs m'avaient enchainée les bras au plafond solidement, je commençai à imaginer le pire...
F: Oh, elle s'est réveillée !
R: Bien sûr, Fernando, tu sais bien que je ne tue JAMAIS ma marchandise !
F: C'est pour ça que je t'ai engagé !
Hein ? Quoi ? Marchandise...Oh non...pas ça...
Z: Vous comptez me vendre ? lui demandé-je sur un ton de défi, eh bien, vous allez regretter ce choix !
Il fallait que je gagne du temps pour permettre aux autres de me retrouver.
F: Eh ben, tu avais raison, elle a un sacré caractère, elle sera parfaite.
Z: Vous me faites rire, je suis née libre, et je ne deviendrais pas votre esclave de sitôt !
Je savais ce qu'il allait me réserver pour mon insolence, mais peu m'importe.
F: Quoi, toi, une esclave ? Mais...tu n'es pas une nègre !
Z: Une...quoi ?
R: Un de ces africains qui ont la peau noire, brrr, heureusement qu'ils nous servent sinon je me ferais un plaisir de tous les exterminer !
Je pensai à Tao immédiatement, il aurait été outré d'entendre cela, je ressentais la haine qu'il aurait pu avoir.
Z: Mais, que me voulez-vous alors ?
F: Mmm, venant d'une belle inca comme ton genre...
Z: Je viens du Peuple de Mû, ignare !
F: INSOLENTE !
Je repris mon souffle un instant avant de leur demander :
Z: Que...voulez-vous...de moi ?
F: Tu seras ma femme.
Hein...QUOI ? IL EST HORS DE QUESTION QUE JE ME MARIE AVEC CE...TYPE !
Z: Je...
F: Tu quoi ?
Z: Je suis déjà mariée.
Il rentra dans une colère noire, il crachait et crachait sa haine sur les murs en pierre.
Cela me redonna de la force de le voir en rage, lui qui avait élaboré un plan parfait, qui ne pouvait pas rater, lui qui avait surement dépensé je-ne-sais-pas-combien pour me capturer, pour rien.
De savoir que j'avais un mari...Esteban...
R: Bon, je vais te faire un marché.
Z: Je croyais que tu en faisais un avec l'autre colérique là...
Je le mettais sur un ton de défi, j'étais en forme désormais.
R: Espèce de sale petite...
F: ARRÊTE, ELLE A RAISON ! Tu as accompli ta part du marché, cousin, maintenant, file d'ici !
R: Mais...bon, d'accord...
F: Reprenons, alors je disais que si tu fais en sorte de plus croiser ton ''mari'', si tu l'oubli, tu auras une vie des plus douces et des plus calmes avec moi.
Z: Et si je refuse ?
F: Tu subiras la pire des tortures qui puisse exister...
Je déglutis, cela veut dire que, dans tous les cas, je ne reverrais jamais Esteban...
Z: Tu vois l'anneau en or autour de mon majeur ?
F: Oui.
Z: C'est mon mari, Esteban, qui me l'a offert, en symbolisant notre union...
F: Esteban ? Le Fils Du Soleil ?
Z: Oui, et crois-moi, je ne l’enlèverais jamais car je refuse ton offre !
F: INSOLENTE FEMME !
Il était en colère, désormais une partie de lui était révélée à présent.
F: ''AU SECOURS, A L'AIDE !'' reviens sur Terre, femme, personne, et je dis bien, PERSONNE NE VIENDRA POUR TOI !
Z: Si...
Une force en moi me forçait à rassembler mes forces pour le remettre sur un ton de défi.
Z: Si, quelqu'un viendra...Esteban...
F: Lui ? AHAHAH, tu me fais rire, femme !
Z: Ne me parle pas sur ce ton, PAUVRE M***E !
Je ne faisais plus de différence entre ce qu'il fallait faire ou non, je lui crachai au visage, je l’insultais de toutes mes forces.
F: Je me permets tout ce que je veux, femme, car tu m'appartiens, comme tu aurais dû m'appartenir.
Z: Il viendra.
F: Ah, cet Esteban, courageux, mais faible.
Z: IL N'EST PAS FAIBLE !
F: Oh que si, surtout après, ceci ... me reconnais-tu maintenant ?
Il enleva son masque, révélant son visage balafré par une grande cicatrice, mais il était reconnaissable.
F: Tu sais ce que cela représente, non? pour ton Esteban.
Il dessina avec son doigt un grand trait sur le corps, comme pour représenter une blessure
Z: N...NON, ça ne peut pas être toi, tu étais mort !
F: Ah, si tu savais ce qui s'est passé en 4 ans, maintenant, je te laisse une dernière chance.
Z: Qu..que veux-tu dire ?
Il s'approcha de moi, me prit le menton et me releva la tête.
Z: Après 4 ans, tu n'as pas tourné la page ?
F: C'EST MOI QUI POSE LES QUESTIONS !
Z: Ok...
F: Maintenant, qui aimes-tu, lui ou...moi ?
Et, comme un appel à l'aide ultime, je lui dis le nom du seul homme de ma vie avant de tomber dans les pommes.
Z: Esteban...
Ma vision devenait noire, je ne voyais plus rien, j'entendis juste :
F: Emmenez-la.
Du cotée de Tao, Mendoza et Gomez
Le premier mouvement de Tao avait été de se précipiter à la poursuite de celui qu'il n'était plus sûr désormais de pouvoir appeler 'son ami', ce faux-jeton d'Esteban qui avait osé trahir sa promesse et qui avait le culot de se trouver des excuses; mais le bras ferme de Mendoza l'avait arrêté, et son regard noir avait achevé de dissuader Tao, qui d'ailleurs se sentait soudain submergé par une immense tristesse, plus forte que sa colère. Gomez avait observé la scène sans mot dire, sans comprendre, et avait fini par se laisser tomber dans le fauteuil. Un silence de mort régnait dans la pièce. Mendoza alla fermer la porte, puis mit le loquet, et se retourna vers Tao, mais celui-ci s'était posté face à la fenêtre du fond, bras croisés, et n'offrait que son dos au regard inquisiteur du marin.
M: Bon, je suppose que tu ne veux rien dire, c'est une affaire personnelle qui ne concerne que vous trois, si j'ai bien compris. Très bien. Vous revenez, dix ans après, avec vos petits secrets, et à peine avez-vous posé le pied à terre que tout le monde se retrouve dans les ennuis jusqu'au cou!
A ce moment-là, Mendoza se laissa aller à un mouvement d'humeur inhabituel et frappa la table devant lui de ses deux poings, puis il continua, ses poings toujours serrés en appui sur la table dont on entendit crisser les pieds.
M: vous n'en avez jamais fait qu'à votre tête...surtout Esteban...j'ai pourtant tout essayé pour le retenir avant qu'il n'aille se fourrer dans un guet-apens...tu ne dis rien, Tao? ça ne te fait rien de savoir que ton meilleur ami risque la mort?
T: tu me demandes ça, alors que tu n'as pas voulu que je le suive? laisse-moi rire!
Mendoza se redressa, se dirigea vers Tao et l'obligea brusquement à se retourner, avant de lui lancer froidement:
M: c'est peut-être la dernière fois que tu auras l'occasion de rire, alors profites-en!
Puis il lâcha Tao et alla se servir un verre de vin qu'il avala d'une traite.
M: Bon, señor Gomez, nous allons avoir besoin de vos services..
Gomez se redressa imperceptiblement et lança d'une voix mielleuse:
G: et qu'est-ce qui vous fait croire que je suis prêt à vous accorder mon aide?
M: si tu veux garder ton poste et éviter de finir en prison comme un vulgaire escroc...
G: du chantage, à présent? on dirait que tu oublies à qui tu parles...et puis, tu es pitoyable, Mendoza, si tu crois que je n'ai pas pris mes précautions pour assurer mes arrières...
M: oh, mais je n'en doute pas, mais j'ai moi-même une carte maîtresse: je parie que ton employeur serait bien embêté si tu ne lui ramenais pas ce qu'il veut, c'est à dire les trois gamins dont il attend une mine de renseignements utiles pour écraser définitivement ses ennemis? Car c'était là le vrai but de ta visite...
G: Huuum...effectivement, je venais prier ces chers enfants de bien vouloir accepter une invitation de la part de Sa majesté, en toute discrétion et intimité..histoire de pouvoir aborder des sujets délicats...j'avoue que cela arrangeait bien mes affaires aussi...mais à présent....Oh mon Dieu, Mendoza, qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire à Sa majesté?
T: Eh! Mendoza! A quoi joues-tu? Tu crois qu'on est revenus pour servir les intérêts de types de son espèce? Tu crois qu'on va aider Sa majesté Charles Machin Chose à détruire la terre entière? Tu..
M: du calme, Tao, je ne crois rien du tout! Vous êtes assez grands pour savoir ce que vous avez à faire! Mais pour l'heure, Zia a été enlevée par le pire individu que je connaisse, Esteban risque sa vie pour la sauver sans avoir la moindre idée d'un début de plan, comme d'habitude, et moi j'essaie de garder la tête froide et de réfléchir pour nous tous, parce que si tu crois que j'ai risqué ma vie des centaines de fois pour vous trois , pour que ça finisse comme ça, pour que je vous perde tous!...
Mendoza s'interrompit soudain. Il était blême. Tao s'approcha de la table, prit son verre et se planta devant lui:
T: tu peux me servir?
Mendoza s'exécuta et remplit le verre à ras bord, puis le tendit à Tao. Celui-ci laissa un instant sa main sur le verre, le temps de plonger ses yeux dans ceux de son ami, et de murmurer:
T: à la vie, à la mort, Mendoza..
Puis il vida son verre d'un trait.
G: J'en prendrais bien un moi aussi...Bon, en quoi puis-je vous être utiles, messieurs?
M: La carafe est presque vide, mais tu peux te servir, Gomez, fais comme chez toi...
G: Je suppose qu'il va falloir aller interroger tous les maréchaux ferrants de la ville...
M: ce ne sera pas nécessaire, vois-tu, Tao, je sais où se cache notre serpent...du moins, j'en suis presque sûr...ce qu'il s'est passé entre vous et lui, il y a quatre ans, en revanche, je l'ignore, et vous me le direz quand vous serez prêts à le faire..
T: mais alors, si tu savais? pourquoi?
G: disons que ce n'est pas mon habitude de me précipiter tête baissée dans un nid de scorpions, même si j'ai parfois dû le faire...et je ne pense que Zia risque réellement quelque chose, du moins, pour le moment...Esteban, en revanche...et ce que j'ai vu tout à l'heure confirme mes craintes...cette cicatrice...
M: et tu le laisses partir!
G: s'il ne sait pas où aller, pas de danger, n'est-ce pas? Nous allons essayer de le devancer, car dans l'état où il est, je ne donne pas cher de sa vie, s'il vient à croiser la route de ce cher Fernando...