FANFICTION COLLECTIVE : Tome 1

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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TEEGER59
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par TEEGER59 »

:D Trop bien celle-là!
Fichiers joints
10.PNG
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Alors la je n'ai qu'une chose a dire!!!!!: https://www.youtube.com/watch?v=chwXfGkMFvc

Ps: j'adore tellement ce passage du film^^
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par nonoko »

Je valide (presque) tout, surtout le photomontage de Teeger dans la forêt, avec les nouveaux costumes de Tao et Esteban, vraiment bien fait et en accord avec le dessin d'Okami. Et j'attends toujours le dessin de Dek, m'en fiche si Mendoza a pas toujours la même tête, c'est comme dans les différentes saisons quoi, c'est l'homme aux mille visages! x-)
Par contre Isabella sur le bateau une épée à la main, il faudrait lui enlever cette épée, et la doter au moins d'un manteau noir (genre cape). Je sais pas si c'est possible. Et je ne pense pas que l'image du duel sur la colline convienne, en partie à cause du costume là encore. Mais je chipote. ;)
"On savoure mieux ce qu'on a désiré plus longtemps, n'est-ce pas Mendoza?"
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

nonoko j'ai fait une petite modif au niveau du texte avec un enchainement d'image pour que sa colle bien:

A son bord, une femme qui s'exercé a l'escrime, saisie d'une intuition soudaine, leva les yeux vers le ciel. Elle fut la seule à remarquer et à reconnaître le condor, et son cœur se serra,
19_Isabella 0.1 (TEEGER59).PNG
19_Isabella 0.1 (TEEGER59).PNG (238.66 Kio) Vu 4221 fois
Elle se retourna brusquement en lâchant sont épée et fixa l'oiseau.
19_Isabella 0.2.JPG
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par nonoko »

Bon ben , j'ai plus qu'à valider alors, mais attention, le texte doit tout de même primer sur l'image! ;)
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Voici la suite:


Isabella gravissait quatre à quatre les marches de l’escalier menant au premier étage, s’efforçant de rattraper son retard sur son père. Il n’était pas question qu’il lui échappe ! Mais il avait filé si vite, et ce Maure l’avait retardée: s’il venait à s’enfermer dans son laboratoire, ou à rejoindre le toit en terrasse, cela lui compliquerait la tâche. Elle n’avait aucune envie de perdre du temps à forcer une porte ou à éliminer d’autres gardes armés jusqu’aux dents. Elle voulait se retrouver seule face à son adversaire, elle voulait en finir, vite. Mais elle savait qu’il était capable de la faire exécuter par une salve tirée par ses hommes dès qu’elle mettrait le pied sur la terrasse, elle devait le coincer avant. L’escalier débouchait sur un nouveau couloir dont les murs étaient percés de moucharabiehs ; il était désert. A l’autre bout, une porte était entrouverte. Le fuyard devait déjà être en train de grimper dans le minaret vers son laboratoire, elle avait échoué ! Dépitée, elle força l’allure même si la moindre gorgée d’air lui brûlait la poitrine. Elle avait parcouru la moitié de la distance qui la séparait de la porte menant à la tour du minaret, quand elle s’arrêta soudain, comme frappée d’un coup invisible. Elle se retourna brusquement : une silhouette noire fondait sur elle aussi silencieusement qu’un vautour sur sa proie. Le charognard l’avait attendue, caché dans l’angle sombre à côté de l’escalier, pour l’achever ! Elle était habituée à sa lâcheté, mais elle en eut le souffle coupé : c’est donc ainsi qu’il voulait terminer sa besogne et l’envoyer rejoindre la tombe d’où il l’avait tirée il y a cinq ans pour la vendre telle une vulgaire marchandise, elle, sa propre fille ! L’indignation décupla ses forces, elle s’apprêta à parer le coup, mais quelques secondes avant que le fer de Laguerra ne s’abatte sur son épée, elle vit surgir de l’ombre le visage de son assaillant, éclairé par la lumière diffuse du moucharabieh. La stupéfaction manqua de la faire chanceler : ce n’était pas le Docteur !
Elle plia les genoux sous la force du coup mais se redressa aussitôt et repoussa violemment l’homme qu’elle avait pris pour son père, et qui lui ressemblait tant, du moins à la faveur de l’ombre, car elle se rendait compte à présent que seule l’urgence et la confusion de la situation, ainsi que son propre désir de trouver son père au plus vite, lui avaient fait croire que cette silhouette noire qu’elle poursuivait pouvait être Fernando Laguerra. L’homme repartit à la charge, tout en brisant le silence d’une voix moqueuse.
R : Père m’avait prévenu que tu étais une redoutable bretteuse, mais comme toutes les femmes tu agis sans réfléchir !
Isabella encaissa le coup et la pique verbale tout en mesurant la signification de ces paroles : cet inconnu ressemblait bien au Docteur, elle ne se serait pas laissée abuser s’il n’en avait pas été ainsi, cela signifiait donc..elle se rua en avant, frémissante de colère.
R : je vois que tu as compris, chère sœur, mais tu t’obstines à te conduire de façon irrationnelle !
I : que fais-tu là, Roberto, mon cher demi-frère ? Car c’est bien toi, n’est-ce pas, à moins que notre père n’ait laissé en Espagne d’autres bâtards sans scrupules tels que toi !
R : allons, allons, n’as-tu pas songé à te servir de mon absence de scrupules contre notre bien-aimé géniteur ? Tsss tss tsss….car tu n’as pas agi par bonté d’âme en m’envoyant cette lettre où tu m’éclairais sur mes origines….avoue que tu espérais que je ferais le sale boulot à ta place !
La puissance du coup déstabilisa Isabella. Elle devait garder l’esprit en alerte et se concentrer sur le combat. Ce Roberto semblait être aussi doué à l’escrime que son père…mais elle avait un avantage sur lui, Fernando ne pouvait pas lui avoir enseigné sa botte secrête…il lui fallait juste trouver le bon moment…Roberto n’en reviendrait pas, tout tueur à gages qu’il était !
I : je m’étais renseignée sur ta réputation, et ta personnalité, c’est vrai…j’ai cru que le parricide serait le couronnement de ta carrière, et que tu te ferais un plaisir d’accomplir le seul crime qui manquait encore à la liste de tes innombrables forfaits !
R : quelle naïveté, ma chère sœur ! Je suis un professionnel, et un professionnel ne se laisse pas influencer par ses sentiments, on t’aura mal renseignée, hélas…non pas que tu aies complètement tort sur ma haine vis-à-vis de notre père, mais je ne tue que de sang-froid, et par pur intérêt.
I : alors il t’a payé pour m’éliminer ?
R : ah ah ah ! Je n’ai encore rien gagné à lui avoir livré certaines informations, je l’avoue, mais j’espère qu’il sera satisfait de mes services aujourd’hui, il ne sait plus où donner de la tête…alors je l’aide un peu…
A cet instant, Roberto esquiva un coup d’Isabella en se baissant brusquement, puis, jetant son bras droit en arrière il plia son bras gauche devant lui et percuta de toutes ses forces la jeune femme, qui reçut la pointe de son coude en plein ventre et tomba rudement sur le sol, en laissant échapper un cri de douleur. Roberto revint aussitôt à la charge en la soulevant cette fois de terre pour la projeter contre la cloison de bois d’un moucharabieh, qui craqua sous la violence du choc. Malgré elle, Isabella avait laissé tomber son épée. Elle allait s’effondrer quand elle sentit sa poitrine enserrée par la lanière brûlante du fouet de Roberto. Ses bras étaient plaqués le long de son corps, elle était impuissante. Il l’attira à lui, la maintenant debout d’une poigne de fer et lui enlevant toute possibilité de coup bas en passant sa jambe droite entre celles d’Isabella .
R : alors, soeurette, qu’en penses-tu ? Crois-tu que Père sera satisfait de mes services ? Pas mal le maniement du fouet, non ? Il m’a suffi de quelques leçons…il paraît que tu as mis des années à maîtriser la technique…
I : si tu crois que Père, comme tu oses l’appeler, te sera reconnaissant de quoi que ce soit…il se débarrassera de toi dès que tu ne lui seras plus utile !
R : à moins que je ne me débarrasse de lui avant…quand il ne me sera plus utile ! Désolé de te voler ta vengeance, soeurette, mais tu n’avais de toute façon aucune chance…
Isabella le fixait d’un regard haineux. Pas de doute, Roberto était bien le fils de Fernando Laguerra. Mais contrairement à lui, il se vantait un peu trop. Elle allait lui faire payer sa morgue, et lui prouver qu’il avait tort, comme son père, de la sous-estimer.
I : on voit bien que tu n’as pas eu la chance de fréquenter la cour d’Espagne, tu y aurais appris qu’on ne nargue jamais un adversaire qui semble en position d’infériorité !
A ces mots, elle mobilisa tout son énergie pour lui porter un coup fatal grâce à un petit poignard qu’elle dissimulait sur sa hanche droite. Il était si fin qu’il épousait les formes de son corps et qu’il passait parfaitement inaperçu , caché dans la double épaisseur du tissu. Si ses bras étaient immobilisés par le fouet, sa main avait pu tirer l’arme de sa cachette. Elle porta son corps en avant de toutes ses forces dans l’espoir de transpercer la chair de ce frère qui ne lui inspirait qu’une violente envie de meurtre : le tuer lui servirait de répétition avant qu’elle n’efface de la surface de la terre leur géniteur maudit. Mais il avait senti le danger et il la repoussa brutalement vers le moucharabieh, lâchant son fouet et envoyant le poignard valser d’un coup de pied sur la main de la jeune femme. La cloison délicate craqua à nouveau. Roberto se jeta alors en avant en hurlant :
R : sale catin ! je vais te précipiter dans la seule cour où tu as ta place, celle de l’Enfer !

Isabella sentait une légère brise caresser son dos meurtri. Si elle ne réagissait pas immédiatement, elle irait s’écraser dans la cour ; elle devait rassembler son énergie pour se jeter sur le côté. Elle n’en eut pas le temps : Roberto fut projeté à terre. Mendoza venait de surgir de l’escalier et s’était précipité pour l’arrêter dans son élan. Les deux hommes chutèrent lourdement à quelques mètres d’Isabella. Un corps à corps s’engagea.
M : Isabella, cours délivrer Zia !
Reprenant ses esprits, la jeune femme ramassa ses armes éparpillées à terre avant de filer vers la porte menant au minaret.
R : c’est ça, va brûler en Enfer, ah ah ah !
M : je vais te faire rentrer ton rire dans la gorge !
Le tueur à gages évita de justesse un coup de poing puissant de son adversaire, parvint à se dégager de son emprise et le repoussa d’un violent coup de pied. L’instant d’après, il était debout tandis que Mendoza se redressait, l’épée à la main. Roberto chercha son arme, qu’il avait fichée dans le plancher au moment où il avait sorti son fouet. Il bondit pour s’en emparer. Il était désormais derrière Mendoza, prêt à lui porter un coup fatal. Mais le marin se retourna pour lui faire face. Soudain, le plafond vola en éclats. Presque simultanément, le moucharabieh contre lequel Roberto avait projeté Isabella fut pulvérisé, ainsi qu’une grande partie du mur donnant sur la cour, à deux ou trois mètres à peine devant Mendoza. Une nouvelle explosion entama sérieusement le plancher, qui s’effondra presque instantanément en une large crevasse barrant le couloir. Mendoza gisait à présent à terre à un mètre de l’ouverture béante ouverte dans le sol, plaqué sur le dos par le souffle des explosions successives. « Ces canons à trois coups sont diablement efficaces », songea-t-il dans la brume d’une semi-conscience. Il tenta de se redresser mais une douleur intense à l’épaule gauche lui arracha un cri. Il persista néanmoins. Il fallait fuir au plus vite, avant que de nouveaux tirs ne l’achèvent. Il fallait rejoindre Isabella, elle avait besoin de lui, Zia avait besoin de lui, et Arthur…s’il arrivait maintenant, le marin ne donnait pas cher de sa peau. Il se remit debout péniblement. La fumée produite par les explosions se dissipait. Des gravats tombaient encore du plafond, par lequel on pouvait désormais voir le ciel. Mendoza ramassa son épée en grimaçant de douleur. Il s’apprêtait à quitter l’étage à moitié détruit quand la voix de Roberto lui parvint.
R : Eh, Mendoza, tu ne veux pas savoir ce qui me faisait tant rire !
Mendoza se figea : il ne pouvait distinguer la silhouette du tueur à gages nulle part. La voix semblait venir d’en bas. Roberto devait être tombé à l’étage inférieur. « Qu’il crève ! » pensa Mendoza. Mais la voix reprit, sur un ton enjoué :
R : je vais te le dire quand même ! je songeais à la tête que ferait ma sœur en ouvrant la porte de la pièce où est retenue l’Inca !
Un frisson parcourut le corps du marin. Que voulait dire Roberto ? Il distinguait à présent la jambe de ce dernier ; elle était coincée sous une poutre tombée du plafond, qui dépassait d’un tas de gravats à la limite de la crevasse , sur le bord opposé à celui sur lequel se tenait Mendoza. Il s’approcha prudemment et vit le corps de Roberto suspendu dans le vide, retenu par cette seule poutre.
R : te voilà enfin ! tu te souviens du dernier contrat que nous avons passé ensemble ? Passe-moi mon fouet et je te dirai un secret qui pourrait sauver la vie de ma charmante sœur, à moins qu’il ne soit déjà trop tard…Tu sais que j’honore toujours ma parole…
Le fouet était aux pieds de Mendoza, et pendait à moitié dans la crevasse, comme son propriétaire. Il suffisait à Mendoza de le pousser du pied plus ou moins fort pour qu’il tombe à l’étage inférieur, ou atterrisse dans les mains de Roberto. Les autres n’allaient probablement pas tarder à tirer à nouveau, dès que la fumée se serait dissipée totalement. Et alors c’en serait fini de Roberto..mais s’il détenait vraiment une information cruciale ? Si la pièce était simplement vide, si Zia n’était plus détenue dans le minaret, que risquait Isabella ? Roberto obligeait Mendoza à jouer avec la vie de la jeune femme ; il était peut-être déjà trop tard, avait-il dit…Il poussa brusquement le fouet du pied.
M : tiens, attrape, sale vermine ! je t’écoute !
Roberto réceptionna son fouet de justesse.
R : ah ah, je savais bien qu’on pouvait s’entendre entre hommes d’honneur ! La porte de la pièce est piégée, une simple poussée et boum ! Adieu Isabella, ah ah ah ah !!!
Le rire sadique de Roberto poursuivit Mendoza tandis que le marin courait vers la porte de la tour ; déjà le tueur à gages entreprenait de se hisser grâce au fouet jusqu’au bord de la crevasse, dans l’espoir de dégager sa jambe prise sous la poutre et de quitter ce couloir ravagé par les boulets de canon. Une ombre passa au-dessus des deux hommes, le condor survolait à cet instant cette partie du bâtiment . Mais Mendoza n’y prêta pas attention, dans sa hâte d’empêcher l’irréparable. S’il arrivait trop tard, il ne se le pardonnerait jamais, pourquoi avait-il écouté ce chien puant au lieu de foncer rejoindre Isabella comme il en avait d’abord eu l’intention ? D’après les indications d’Arthur, la pièce était au deuxième étage du minaret. Un silence inquiétant régnait dans la tour, à peine brisé par les éclats du combat à l’extérieur. Mendoza se concentrait sur ce silence, plus rien ne comptait. Il parvint sur le palier du deuxième étage, le cœur prêt à exploser, l’épaule en feu. La porte était grande ouverte, intacte. Le bâtard avait réussi à le tromper et à se servir de lui, il s’était fait avoir comme un gamin ! Mais s’il riait…Il lui avait sans doute menti sur la vraie nature du danger que courait Isabella ! Mendoza se précipita vers le sommet du minaret, vers le laboratoire du Docteur, jetant un bref coup d’œil au passage à l’intérieur de la pièce, vide comme il en avait eu l’intuition. Le rire de Roberto résonnait dans sa tête. Il hurla le nom d’Isabella.
Isabella tenait encore entre ses mains la lettre de son père quand Mendoza apparut, bouleversé, sur le seuil du laboratoire. Il se précipita vers elle pour l’enlacer, éperdu, mais elle l’arrêta d’un geste impérieux tout en s’écriant d’une voix suraigüe :
I : Non !! N’approche pas !!
Elle jeta la lettre loin d’elle et se dirigea lentement vers Mendoza. Ses pupilles étaient étrangement dilatées, sa démarche semblait mal assurée. Elle gardait son bras tendu devant elle, comme pour maintenir le marin à bonne distance. Dans un souffle, il prit la parole, pressentant le pire, mais incapable de déterminer de quelle façon le malheur allait s’abattre sur eux. Roberto n’avait certainement pas ri pour rien…
M : Isabella…est-ce que tout va bien…
Elle était maintenant tout près. Il aurait tant voulu la serrer dans ses bras. Elle paraissait si fragile à cet instant, le regard comme égaré. Elle chuchota :
I : partons d’ici…il n’était pas ici...pas ici…
Elle continua à avancer, bras tendu, le forçant à lui laisser le passage. Elle franchit le seuil du laboratoire, lentement, trop lentement. Mendoza était au supplice, elle partait sans se retourner, il devait comprendre ce qui s’était passé dans cette pièce ; il l’interpella d’une voix faussement ferme :
M : Isabella ! Attends !
Elle se retourna, lentement. Il tendit son bras droit dans sa direction ; ses doigts touchaient presque ceux d’Isabella. Il reprit, d’une voix plus douce où perçait l’inquiétude :
M : Attends.....ton frère…ton frère a évoqué un danger mortel pour toi….
Elle haussa les épaules.
I : mon très cher frère….un tueur, un menteur, un manipulateur, une belle ordure….comme son père !
Mendoza se rapprocha imperceptiblement, ses doigts effleurèrent ceux de la jeune femme. Elle sursauta et recula vivement.
I : ne me touche pas ! tu es…tu es comme tous les autres !
Mendoza fronça les sourcils ; qu’est-ce qui pouvait bien provoquer chez Isabella cette réaction étrange, cette défiance incompréhensible ? Et quelle attitude devait-il adopter, si toutes ses tentatives pour communiquer avec elle étaient vouées à l’échec ? Il baissa la main, lentement, sans quitter Isabella des yeux, et esquissa un geste d’apaisement.
M : d’accord…quittons cet endroit… Zia n’est plus dans la tour, ni le Docteur…il est inutile de s’attarder ici, nous ferions mieux d’aller aider les autres….J’ai laissé ton ami Arthur assez mal en point au rez-de chaussée, après la salle de prière. Il voulait nous rejoindre…Il risque de tomber sur Roberto…tu m’expliqueras plus tard ce qui s’est passé dans cette pièce…
I : Roberto est encore en vie ? Comment as-tu pu le laisser en vie ?! Tu n’es qu’un lâche, un incapable !
La colère déformait son visage. Elle avait craché ces mots d’une voix soudain redevenue forte, trop forte. Ce changement déstabilisa Mendoza encore plus que ses reproches. Isabella lui jeta un regard noir, le poussa violemment contre le mur avant qu’il ne puisse réagir, puis dévala les escaliers. Il ressentit une douleur atroce dans son épaule blessée mais accusa le coup ; il ne devait pas la lâcher, pas maintenant. Qu’elle le veuille ou non, elle avait besoin de lui. Et il avait terriblement besoin d’elle.
La jeune femme s’était précipitée dans le couloir dévasté par les coups de canon, pour constater que ce qu’elle redoutait était bien vrai : aucune trace de Roberto, ni à cet étage, ni à l’étage inférieur qu’elle scruta par le plancher éventré. Elle leva les yeux vers le plafond crevé : non, il n’avait pas pu fuir par là..Elle courut regarder vers la cour en contrebas. C’est là que Mendoza la surprit, au bord du vide qui s’ouvrait à ses pieds, là où le mur avait volé en éclats. Elle se tenait parfaitement immobile, le regard fixé vers le sol, une main en appui sur le mur en ruine. Une balle siffla et frôla le visage de la jeune femme sans qu’elle réagisse, une autre manqua de peu sa cuisse et termina sa trajectoire dans le mur opposé. Elle lâcha son appui. Elle allait sauter, il en eut soudain la certitude.
Isabella se sentit brutalement basculer, elle chuta lourdement sur le sol. Elle entendait tout près de son visage une respiration haletante, difficile, la respiration de quelqu’un qui tentait de taire sa souffrance. Elle sentait sous sa tête un cœur battre à toute allure, une poitrine se soulever au rythme de cette respiration désordonnée. Elle éprouva soudain le désir de voir la bouche d’où s’échappait ce souffle saccadé, ce souffle familier qui éveillait ses sens ; elle bougea ; un gémissement de douleur frappa ses oreilles, comme amplifié par la caisse de résonance de la poitrine sur laquelle sa tête reposait. Elle eut l’impression de l’entendre en écho alors même qu’elle s’était redressée et contemplait à présent sans comprendre l’homme qui gisait à terre à ses côtés. Puis elle regarda autour d’elle, vit la crevasse, le mur béant, le plafond crevé. La tête lui tournait, sa gorge et ses yeux brûlaient, ses doigts s’engourdissaient peu à peu. Dans son cerveau dansaient les phrases de son père, ces phrases qu’elle voyait s’écrire à l’encre rouge au fond de ses pupilles dilatées. Le sceau…le sceau de cire noire, bombée et luisante comme la carapace d’un scarabée… sous ses mains fébriles, la cire s’était effritée en une poudre noire tandis qu’un nuage de fumée grisâtre s’échappait du sceau et montait à ses narines, comme lorsqu’on écrase une vesse de loup sèche. Mais elle n’avait pas lâché la lettre. Elle en avait lu chaque mot, indifférente au poison qui s’instillait en elle de la plus odieuse façon. Elle avait cru vouloir vivre, pour se venger. Elle avait cru vouloir vivre, pour aimer. Mais elle était déjà morte, et ces mots tracés par son père achevaient de l’anéantir plus sûrement que la plus toxique des drogues. Ma très chère fille, je te félicite d’être parvenue jusqu’à ce laboratoire, et je te remercie d’avoir fait venir à moi le fils que je désirais tant, moi qui n’osais me déclarer son père. Roberto est l’héritier parfait, c’est un Laguerra jusque dans les replis les plus noirs de son âme. Il s’est fait tout seul, quand toi tu peinais à satisfaire mes exigences. Que d’années perdues à t’éduquer, quel mal me suis-je donné pour un si piètre résultat ! Combien tu m’as déçue…mais sans doute n’ai-je reçu que ce que je méritais : quelle folie de croire que je pouvais faire d’une fille, qui en naissant n’avait rien trouvé de mieux que de tuer sa mère, un héritier à ma mesure ? Il semblerait bien que tu ne sois née que pour le malheur de tes parents, toi la porteuse de trépas. Mais n’espère pas tuer aussi ton père, il est évident que tu n’en es pas capable. Sache que je regrette profondément d’avoir laissé vivre un être aussi faible et peu doué que toi. Cependant, cette erreur sera bientôt réparée, et j’en suis fort aise. Adieu, ma fille. Adieu, Isabella, adieu ! Isabella, regarde cet homme, regarde-le pour la dernière fois ! Aies pitié de lui, achève-le ! Achève-le tant que tu en as encore la force ! Toi, la porteuse de trépas, offre lui le repos, il le mérite, tu le sais, il le mérite tant, il a tant souffert, par ta faute…il souffrira encore, tu es la porteuse de trépas, ne l’oublie pas, tu peux le délivrer, à jamais, père l’a dit, c’est ton seul don, tuer ceux que tu aimes, ceux que tu as aimés, ceux qui t’ont donné la vie, qui t’ont aimée à la seconde où ils ont senti battre ton cœur tout près du leur, qui t’ont aimée jusqu’à ne plus faire qu’un avec toi, à ceux-là tu peux offrir la délivrance, loin de cet être monstrueux que tu nommes père…achève-le !Non..Non père, tu ne gagneras pas…tu n’as pas encore gagné..je me battrai..jusqu’au bout…et je t’apporterai la damnation éternelle, je t’apporterai le trépas…Une main se posa sur ses cheveux, une main fit tourner doucement sa tête. Un frisson la parcourut, elle secoua la torpeur qui l’envahissait. Non, il n’avait pas encore gagné. Elle sentit un souffle se mêler au sien, ses lèvres s’ouvrirent comme pour aspirer avidement les dernières gouttes de vie qu’il lui offrait. Il était encore temps, à condition de ne pas être faible ! Oh non, père, je ne serai pas faible, et tu seras fière de moi ! Dans un regain soudain d’énergie et de lucidité, elle se dégagea et se releva tout à fait, échappant à l’étreinte de son amant. Elle devait mobiliser toutes ses forces pour faire taire les voix, et la seule parole qu’elle adressa à Mendoza, qui se relevait à son tour péniblement, lui déchira la gorge.
I : aide-moi…il va payer !
Ils se faisaient à présent face ; derrière Isabella Mendoza pouvait apercevoir les remparts, la plateforme où s’agitaient les hommes de Laguerra ; ils semblaient quitter leur poste, pris par la panique ; un vent puissant fit voler les mèches de la jeune femme ; le condor apparut dans le champ de vision de Mendoza puis disparut tout aussitôt ; il avait dû prendre de la hauteur ; immédiatement après il le vit passer au -dessus de la plateforme comme pour quitter la mosquée, sans distinguer le pilote. Il reporta ses yeux sur Isabella, qui luttait manifestement pour respirer, les pupilles dilatées. Pourquoi n’avait-il pas compris tout de suite, dans le laboratoire ? Il avait pourtant observé des symptômes similaires sur Maria, après qu’elle ait bu le vin empoisonné qui lui était destiné, et il avait réussi à la sauver. Il n’était peut-être pas trop tard. Il sortit de sa bourse en cuir un objet noir.
M : je vais t’aider, prends ça, aies confiance.
Il lui tendait un morceau de charbon végétal. Depuis la tentative d’empoisonnement de Roberto, il en gardait toujours sur lui, par prudence. Avec un peu de chance, cela suffirait à absorber une partie des toxines, et à atténuer les symptômes, mais il savait qu’il ne devait pas laisser Isabella seule désormais, les hallucinations pouvaient reprendre à tout moment et la conduire à se mettre en danger à nouveau. Elle fixait le morceau sans réagir.
M : je t’en prie…attends, ce sera plus facile ainsi.
Il cassa le morceau en deux et entreprit d’en broyer une partie au creux de sa main, puis il s’approcha dans l’intention de lui faire avaler la poudre noire.
M : tiens, ouvre la bouche..
Mais Isabella fit voler la poudre d’un coup violent sur la main de Mendoza ; à son air paniqué, à sa respiration sifflante, il comprit ce qui se passait : la crise reprenait, elle devait s’imaginer qu’il s’agissait d’une nouvelle drogue, mais il devait lui faire absorber le charbon, coûte que coûte ; avant qu’elle tente quoi que ce soit d’autre, il écrasa l’autre morceau dans sa main gauche, et la plaqua sur la bouche d’Isabella tandis qu’il maintenait fermement de sa main droite le bras d’Isabella. Elle se débattit, ravivant la douleur de sa blessure à chaque mouvement qu’elle faisait pour se dégager, mais il tint bon. Elle risquait de s’étouffer, mais il préférait encore qu’elle meure ainsi, de sa main à lui, plutôt que d’assister, impuissant, à son agonie. Elle lutta encore quelques secondes, puis se calma. Il avait réussi. Il retira sa main, essuya la bouche noircie de sa compagne, puis lui fit prendre un peu d’eau. Elle tremblait.
M : ça va aller ?
Elle acquiesça. A cet instant un éclair éblouissant illumina le ciel, au-delà du mur d’enceinte de la mosquée. Pourtant l’horizon avait toujours sa couleur azurée et n’avait pas viré au gris acier qui précède les orages. Sur la plateforme, les derniers hommes de Laguerra s’enfuirent.
M : le condor ! Allons-y !
Il prit Isabella par la main et l’entraîna, déterminé à ne pas la lâcher désormais.

Du côté de Tao, Arthure, Esteban, Zia et Fernando, une vingtaine de minutes auparavant.

Tao déposa Arthur au pied de la tour, ce dernier titubant toujours.
T : Tu es sûr que ça va aller Arthur ?
A : Pour être honnête…non
Arthur s’éloigna en courant du mieux qu’il pouvait, la blessure causée par sa balle encore bien ouverte, le sang coulant toujours.
-IL EST LÀ ! MAINTENANT !
Tao eut à peine le temps de comprendre ce qu’il se passait qu’il se fit bombarder par derrière.
L’aile était très abimée, la toile en tissu était complétement délabrée du côté droit, mais la partie gauche état encore en bon état, déséquilibrant par conséquent Tao.
T : Oh…PU****
Il continuait à remonter légèrement, réussissant miraculeusement à monter jusqu’à la hauteur d’une fenêtre.
En quelques millisecondes, il avait deviné qu’il allait s’écraser au sol et que la chute serait fatale s’il ne se dépêchait pas.
Et puis, tant pis, il sauta en direction de la fenêtre protégée d’un moucharabieh, s’agrippa à la cloison mais se cogna la face contre celle-ci, s’ouvrant la lèvre. Un des volets était ouvert, il en profita pour se glisser à l’intérieur, et disparut, la bouche sanguinolente, dans le bâtiment.
Durant ce temps-là, Esteban, toujours visé par les bombardiers, vit la seconde aile pilotée par un des sbires de Laguerra.
Ce dernier se posa pour recharger le stock de bombes, mais fut pris par un doute : tous leurs ennemis se trouvaient désormais dans l’enceinte du bâtiment, et le Condor n’avait aucune égratignure, il semblait indestructible. Il tenta de faire part de ses remarques à son supérieur, le Docteur Laguerra, qui était revenu sur la plateforme pour diriger les opérations, mais celui-ci ne voulut rien entendre et le renvoya au combat.
Esteban commença à faire descendre le Condor, il l’avait vu.
-Parfait.
Le Docteur disparut à nouveau dans la tour puis réapparut quelques secondes après dans la cour, au pied du minaret , un sourire au coin des lèvres.
Esteban devina qu’il voulait lui parler, il posa le Condor à terre, et leva légèrement la vitre afin d’entendre ce que ce chien voulait dire.
F : ESTEBAN ! Je t’attendais !
E : En quel honneur ?!
F : Oh, allez, ne te moque pas de moi, tu sais que je veux mon artefact !
E : Quel artefact ? Demanda-t-il sur un ton de défi.
F : Ma patience et ma tolérance ont des limites, gamin, j’ai vu que tu l’avais lors de tes petites manœuvres !
E : Ah bon, mais de toute façon, pourquoi vous le donnerais-je ? Vous ne pouvez rien me faire avec vos petits jouets !
F : Certes, je ne peux malheureusement pas te toucher de là où tu te trouves, mais…
Il pointa le haut du minaret, Esteban tourna la tête.
Sur le toit plat de la tour se trouvaient deux personnes, dont une avec les yeux bandés, les mains liées dans le dos.
F : …pour ta chère Zia, c’est différent.
Esteban fut frappé d’horreur en voyant sa Zia en haut du toit, ne se débattant pas, il ne vit même pas une grimace de terreur sur le visage de sa bien-aimée.
Il tourna furieusement la tête vers Laguerra, riant grassement en voyant la tête de son ennemi.
F : Vois-tu, en voyant que mon plan tournait au vinaigre, je me suis dit que la manière forte serait la meilleure.
E : QUE LUI AS-TU FAIT, SALAUD !
F : Oh, rien de plus qu’un petit peu de drogues et de somnifères, rien de mortel, juste de quoi l’étourdir pour éviter tout risque…
Esteban sentait son sang bouillir, il était prêt à l’achever une fois pour toutes, mais se calma et réfléchit rapidement.
Il avait déduit qu’il ne pourrait pas faire redécoller le Condor et manœuvrer assez vite pour la sauver, sachant qu’elle tenait difficilement sur ses jambes.
E : Que veux-tu que je fasse ?
F : Ah, tu deviens raisonnable, je n’en attendais pas moins de ta part, si tu veux que Zia soit en un seul morceau, tu devras me donner ton médaillon et l’artefact, bien évidemment, sinon Zia fera une chute fatale !
Esteban soupira, il ne pouvait rien faire à présent, il était coincé…à moins que…
E : ‘’Le faux médaillon ! Je l’ai encore’’
Il fouilla sa poche et sortit le médaillon de Gomez, parfait.
E : D’accord, je vais coopérer, mais promets-moi que Zia s’en sortira !
F : Je suis un homme d’honneur, dit-il avec un sourire narquois au coin de la bouche.
Esteban ouvrit complétement le cockpit, et jeta le faux en direction de Laguerra qui s’empressa de le ramasser.
F : Et mon artefact ?!
E : tiens, le voilà !
Laguerra n’eut pas le temps de se réjouir qu’un cri de surprise attira son attention du côté du minaret.
Esteban aperçut alors le gardien de Zia en train de se débattre avec Tao, le tenant fermement avec les bras au niveau de son cou.
Tao réussit toutefois à s’extirper de l’emprise de son adversaire, , et profita du fait que l’homme reprenait son souffle pour lui donner un coup de pied sur le torse, le faisant alors chuter fatalement au sol.
Esteban sentit alors un retour d’énergie dans son corps s’apprêtant à déborder, il savait que tout n’était pas perdu.
Il referma la vitre du Condor, s’éleva dans les airs et fit une manœuvre assez délicate pour le Condor.
Il pivota l’engin à 180°, présentant le bec de l’oiseau à ses amis.
E : MONTEZ VITE, IL NE VA PAS TARDER A DONNER L’ORDRE DE TIRER !
T : ET JE FAIS QUOI POUR ZIA ? ELLE PEUT A PEINE MARCHER !
E : AIDE LA, DEPECHE TOI !
Tao mit un bras de Zia autour de son cou et monta à l’échelle en coordination avec elle.
Avant de refermer le Condor et de se poser dans la cour, ils entendirent Fernando Laguerra hurler de colère. Les salves de canon ne tardèrent pas à pleuvoir à nouveau, toujours aussi inefficaces, ne parvenant qu’à éventrer les murs de la mosquée.
Une fois dans le poste de pilotage, Tao déposa Zia à l’arrière.
Après s'être posé, Esteban lui enleva son bandeau, Zia ouvrit ses yeux, mais fut aussitôt aveuglée par la lumière. La drogue du Docteur embrumait encore son esprit.
Z : Qui…qui êtes-vous ? demanda-t-elle.
E : Zia, c’est moi, n’aies pas peur, c’est fini.
Zia enlaça Esteban dans ses bras, en pleurant.
Les deux jeunes gens étaient enfin réunis, submergés par un torrent de joie et de bonheur.
Ils étaient sur le point de s’embrasser, mais Tao les ramena à la réalité…
T : Euh, les amis, sans vouloir être gênant, je voudrais moi aussi prendre Zia dans mes bras ! Vous n’êtes pas tout seuls, là !
Z : Oh, euh…pardon…viens, grand frère !
Ils se serrèrent également dans les bras, dans une étreinte plus fraternelle, moins intime.
Z : Je suis heureuse de vous revoir ! Cette fois j’ai réellement cru que ça allait mal se finir !

Esteban souriait, maintenant que Zia était ici, il n’y avait qu’une seule chose à faire : achever Laguerra.
T : Bon, maintenant, il faut se reconcentrer sur l’attaque, Esteban ! Mais au fait…POURQUOI TU LUI AS DONNE TON MEDAILLON ?
E : Eh, tu me crois assez bête pour lui donner mon médaillon ? Il est là.
Il sortit son véritable médaillon de sa poche, avec un clin d’œil à ses deux amis.
T : Génial ! Mais il a…
E : …l’artefact…
Z : …et mon médaillon !
Zia venait tout juste de se rappeler de la disparition de son médaillon.
E : Sérieusement ?! Bon, il ne sait pas qu’il est inutile si tu ne l’as pas, donc on a de l’avance sur lui.
T : En effet, mais il faut savoir où il veut aller et que…
Z : NE VOUS POSEZ PAS CES QUESTIONS, IL S’ENFUIT !
Laguerra courait à toute vitesse, avec l’artefact et les médaillons en sa possession. Il se dirigea vers une sorte de hangar que la fumée avait dissimulé à leurs yeux jusque là et disparut sous le auvent .
E : que prépare-t-il encore ?
T : de toute façon, que veux-tu qu’il fasse ? il ne peut rien contre nous maintenant !
Z : attends, Tao, Arthur m’a montré cette arme…une sorte de carapace hérissée de canons..c’est là qu’il la garde !
T : Arthur ! bon sang, il est toujours quelque part à l’intérieur !
E : ainsi que Mendoza et Isabella…si nous n’avons plus rien à craindre de ce salopard, il est bien capable de s’en prendre à eux !
Z : regardez ! il sort !
La carapace noire était sortie de l’ombre du auvent et son revêtement luisait à présent au soleil.
T : ouaaah…pas mal, la forme conique, je suppose que c’est pour offrir moins de prise aux tirs ennemis.
Z : Arthur a appelé ça un char..
E : Tao, c’est pas le moment de t’extasier ! Bon…Zia, Tao, vous allez vous occuper d’arrêter le char avec le Condor à tout prix, Zia aux commandes, et Tao tu la guideras pour l’armement.
Z : Et toi ?
Esteban marqua un silence de trente secondes avant de répondre d’un ton glacial :
E : Il va payer pour ce qu’il nous a fait. Et je ramène les autres !
Esteban ouvrit la vitre du cockpit, sauta vers l’extérieur et courut à toute vitesse en direction du char.
Zia cria :
Z : ESTEBAN ! ATTENDS, ON N’A PAS DE…
T : …de plan, comme toujours, il est déjà trop loin, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Z : C’est évident, non ? On ne va pas laisser Laguerra s’en sortir comme ça, il est hors de question qu’il ait encore UNE occasion de tuer Esteban !
Zia fit décoller le Condor immédiatement, Tao lui expliquant comment fonctionne l’armement de la machine.
Elle repensait sans cesse à ce jour-là, il y quatre ans, à ce jour maudit, ce jour où…
Elle ne voulait pas que tout recommence, il était hors de question que quelqu’un meure aujourd’hui, mis à part ce monstre au nom horrible. Elle en avait assez, elle était lasse de tout cette violence, de toute cette haine, mais quand tout serait terminé, il serait enfin à elle, elle ne le perdrait plus jamais, ils resteraient ensemble , juste eux deux, jusqu’à la fin des temps.

Tao analysa la situation et le terrain : Laguerra est à bord de son char, il fonce à toute allure, droit devant lui… le Docteur doit maitriser tous les éléments de son char, il pourrait à tout moment leur échapper si le Condor le vise dans une direction précise...cette machine se meut bien plus agilement qu’il ne l’aurait cru…elle fonce vers l’entrée de la propriété..
T : JE SAIS ! On va creuser un énorme fossé circulaire autour de la mosquée, Fernando ne pourra pas s’échapper !
Z : C’est une bonne idée Tao, mais tu veux qu’on fasse comment ?
T : Ah, ça, je suis sûr que le Condor peut nous aider…
Z : Je le sais bien on ne va pas le creuser à la main quand même !
Tao actionna une sorte de petit bouton à côté du levier de commandes, un CLIC se fit entendre.
Au niveau des ailes du Condor, sur la partie inférieure au niveau de l’articulation des ‘’plumes’’ de chaque aile, leur centre prirent un effet liquide comme des Soleils Noirs.
31_enclenchement armement condor.JPG
T : Prête ?
Z : A bloc !
Tao actionna une deuxième fois le même bouton, faisant alors chauffer les machines.
T : Bon, Zia, tu attends que le condensateur soit complétement chargé avant de tirer, sinon, tu risques d’abimer l’armement.
Z : D’accord, ça va prendre combien de temps ?
T : Quinze secondes.
Quinze, Quatorze, Treize…
Laguerra était toujours à bord de son char, surexcité, il avait déjà franchi l’entrée et descendait la pente légère qui s’étendait devant la mosquée. Plus rien ne pouvait l’arrêter désormais…il avait l’artefact, il avait les médaillons, sa victoire était totale !
Six, Cinq, Quatre…
T : Et maintenant, mesdames et messieurs, admirez le génie de nos ancêtres !
Trois, Deux…UN !
Une fois au-dessus du char de Fernando, Zia fit un mouvement brusque sur le levier du Condor, et il pivota à 360° sur lui-même.
Tao fut collé à son siége, heureusement qu’Esteban ne conduisait pas, cette fois, ça aurait été mille fois pire !
Il se souvenait toujours des pirouettes face au Seigneur Shimazu, plusieurs années auparavant.
Deux lasers semblables à ceux des Soleils Noirs mais nettement plus puissant sortirent des deux ailes, le Condor fut transporté violament en hauteur, déviant le mouvement, mais Zia avait réussi à tracer une profonde crevasse en demi-cercle au sol. Cependant, n’étant pas préparée aux turbulences causées par la vitesse, la jeune fille fut légèrement sonnée. Le condor retombait à présent.
T : Zia, Zia, redresse, vite !
La voix de Tao lui fit reprendre ses esprits. Elle stabilisa le condor.
Z : WOW, que s’est-il passé ?!
T : Regarde ! On a réussi à tracer une tranchée, mais elle n’est pas complète, il vire déjà pour s’enfuir de ce côté ! Recommençons la manœuvre ! Euh…plus doucement si possible !
Zia s’exécuta aussitôt, produisant le même résultat. Mais cette fois, le char se trouva sur la trajectoire du tir. Un des rayons le toucha sur le côté, découpant sa carapace aussi facilement qu’une feuille de papier. Presque aussitôt, l’engin prit feu. Une porte s’ouvrit, et le Docteur s’extirpa avec difficulté de la carcasse de bois et de métal en flammes. Il grimaçait de douleur, déjà sérieusement brûlé .
F : ARGH, MON VISAGE !
Le visage de Laguerra présentait des plaques rouges et roses, les cheveux et la moustache étaient pour la plupart brûlés, quelques mèches brûlaient toujours.
Il se releva, la main sur le visage comme pour calmer ou cacher les blessures, il ne voyait quasiment rien, à part ce tas de métal tordu misérable qu’était devenu son précieux char.
Il essaya d’avancer, mais manqua de tomber dans un grand fossé.
L’œuvre du Condor était un large ovale 5 mètres de profondeur, entourant grossièrement le ‘’char’’ pris au piège dans une aire de 5024 m2 , le char se trouvant sur le bord droit du fossé.
Laguerra, désemparé et terrorisé, distingua soudain à quelques pas une de ses ailes volantes, et courut vers elle. Le pilote, heurté par le condor lors des manœuvres, s’était posé en catastrophe et s’était enfui aussitôt pour sauver sa peau.

-J’espère que vous ne comptez pas fuir comme tous ces lâches, père ?
-Fernando, j’aurais dû te tuer quand j’en ai eu l’occasion, aux Amériques !
-Bonjour…Docteur.
Laguerra était entouré par…non…
F : Esteban, Mendoza…Isabella…
E : Cette fois, tu n’en réchapperas pas ! Je ne suis plus l’enfant naïf d’autrefois, et tu ne mérites plus aucune pitié !
Fernando n’écoutait même pas Esteban, ne le voyait même pas, il avait les yeux rivés sur sa fille.
Elle en qui il plaçait tant d’espérances…et qui l’avait si stupidement déçu…une faible femme, comme toutes les autres, une catin, rien d’autre ! il cherchait dans son regard, dans son comportement, les traces de l’empoisonnement, et fut satisfait. S’il devait mourir aujourd’hui, elle le suivrait de peu, et pour de bon cette fois ! Cette pensée le revigora, il se redressa, fanfaron, à présent indifférent à la douleur.
F : Je vois que tu t’es bien entourée, Isabella.
I : Mieux que depuis plusieurs années, faux père.
F : Oh, tu me flattes !
Isabella dégaina son épée et son pistolet, pointant ce dernier en direction de son père. Il remarqua que ses mains tremblaient légèrement, et esquissa un sourire.
Esteban, quant à lui, dégaina son poignard.
Mendoza s’avança d’un pas devant Isabella, l’épée à la main.
Fernando ne pouvait bouger, il avait l’artefact sous le bras droit, trois lames et un canon de pistolet pointés dans sa direction .
E : Bon, on va faire les choses correctement, on va d’abord laisser la personne qui te déteste le plus de tuer, ensuite on va reprendre une vie normale, ça te va ? demanda-t-il sur un ton sarcastique.
F : Du coup, qui me tuera en premier ?
Esteban fut déstabilisé un instant par l’assurance de Laguerra, et parce que le moment dont il avait tant rêvé était enfin arrivé…mais curieusement, il sentait l’angoisse monter en lui à l’idée d’accomplir sa vengeance de cette façon ; le Docteur était impuissant, à leur merci, il n’avait jamais envisagé de procéder à une exécution de sang-froid. Devait-il laisser Isabella tuer son père ou devait-il tuer Fernando de ses propres mains ? Quant à Mendoza…non, il n’allait pas faire de lui un vulgaire bourreau. Il fallait gagner du temps.
E : Bon, on va marchander, si tu rends les médaillons et l’artefact, on te laissera PEUT-ETRE la vie sauve.
I : TU ES MALADE ? LAISSE MOI ECLATER LA TÊTE DE CETTE ORDURE !
Isabella frémissait de rage. Mendoza, inquiet, se prépara à bondir sur leur ennemi.
Ce dernier se mit à rire légèrement, la situation lui paraissait à présent délicieusement absurde.
F : très drôle, mes amis, dommage que je ne puisse applaudir à ce spectacle que vous m’offrez si gentiment pour mes derniers instants…
Isabella bouscula Mendoza.
I : Esteban, Mendoza, inutile de vous salir les mains, il est à moi !
Elle avait déjà collé le canon de son arme contre le front de son monstrueux père.
Les deux Laguerra se fixaient dans les yeux, l’une avait le visage déformé par la colère et la souffrance, l’autre arborait un abominable sourire, il se moquait d’elle, il la jugeait du regard.
Il la voyait misérable, faible et idiote.
Elle le voyait misérable, faible et idiot.
Il susurra d’une voix pleine de fiel :
F : Alors, ma fille, si tu en as le courage, tue-moi.
Isabella voulut appuyer sur la gâchette à l’instant même où elle reçut ces paroles en plein cœur, mais elle était paralysée, sans force. Son corps la lâchait, elle ne pouvait réprimer les tremblements qui le parcouraient, son esprit sombrait, la ramenant dans le laboratoire, les mots dansèrent à nouveau sous ses yeux. Non, pas maintenant, elle ne pouvait pas lui laisser avoir raison..
F : Je suppose que tu m’en veux à cause du passé, mais tu ferais mieux de retourner l’arme contre toi, pour effacer la honte que tu m’as infligée ta vie durant !
M : Non !!!Isabella !!!
Elle avait commencé à enlever son pistolet de la tempe de son père, mais le cri de Mendoza l’arracha aux paroles mortifères de son géniteur. Elle plaqua à nouveau l’arme contre la tête aux mèches roussies.
I : Oui, je t’en veux, je t’en veux pour ta bêtise, pour ton avidité, je t’en veux pour ta cruauté, pour ton inhumanité, pour ta soif de vengeance absurde, et maintenant, je vais me faire un plaisir d’en finir avec toi !
Elle n’eut pas le temps d’appuyer sur la détente, qu’un fouet s’enroula autour de l’artefact, surprenant tout le monde, même Fernando.
-Toujours vivant ? Peuh, qu’importe.
Esteban, Mendoza et Isabella tournèrent la tête…Roberto avait en sa possession l’artefact, et fuyait à toutes jambes en ricanant !


A suivre...
Modifié en dernier par Seb_RF le 23 déc. 2016, 21:37, modifié 3 fois.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Raang »

On est proche de la fin, mes amis !
Aurais-je eu raison en promettant la fin pour le 25 ?
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Akaroizis »

Tout est magnifique, l'armement du condor très bien pensé, avec un suspens présent du début jusqu'à la fin ! C'est splendide. Mais on ne sait toujours pas ce qu'est devenu Arthur là. J'attends impérativement la suite xd x-)
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Seb_RF »

Modifié en dernier par Seb_RF le 30 déc. 2016, 02:46, modifié 36 fois.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Jeu

Message par Raang »

La liste étant grande, nous avons bien évidemment besoin de nouveaux dessinateurs comme ôkami kitsune ou DeK, ou bien des pros des logiciels photos comme notre tigre (TEEGER_59)
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