Souffle par ici
Bonjour bonjour !
Aujourd'hui vais pas faire très long, car le texte l'est. Nous sommes le jour de mes 22 ans
(ouais, miracle, j'ai réussi à survivre jusque là ), et cette année j'ai décidé de me faire un
petit GROS plaisir.
Le texte que vous allez voir est un gros délire d'un esprit encore enfantin, qui mélange à tout va les personnages préférés de son enfance qui s'en va petit à petit. Alors, pour qu'elle reste, je me fais des piqures de rappel :p
Il y a énormément de références et de fanservice, les gens qui auront tout ne seront pas légion, mais voilà. En espérant que vous puissiez y trouver un peu d'amusement !
Melting Pot
QG de la Raang Corp.,
06 Décembre 2023.
C’est le branle-bas de combat dans les couloirs bleutés de la tour. Une grande tour similaire à celle de la chaîne prétentieuse de Boulogne-Billancourt, où défilent des couleurs et humeurs bien plus variées et amusantes que le triste tuxedo des cadres. Ça courre, ça crie, ça braille, ça virevolte de partout, c’est la pagaille comme pas permis, c’est une cour d’école depuis 22 ans. Vêtu de son chandail blanc, et essoufflé comme jamais, Esteban des Mystérieuses Cités d’Or fait claquer ses chausses sur le sol carrelé du couloir. Il grogne dans sa barbe inexistante.
— Pourquoi ils les font toujours aussi tard, ces réunions ?! J’en ai marre, moi !
Une porte battante de deux fois et demie sa taille lui fait face : c’est ici qu’il doit se rendre. Attrapant les poignées grises de la porte, il tire de toutes ses forces. Il s’épuise, il se déchaine, il en sent ses tendons se distordre douloureusement. Et puis, s’affalant sur la porte, elle s’ouvrit derrière lui. Comprenez-le, difficile pour un atlante-espagnol du XVIe siècle de lire le « Poussez » bien français du XXIe. Il se promit d’aller pester contre le Docteur d’activer le traducteur de sa fichue cabine bleue (la dernière fois, à ses 60 ans, il avait l’air d’avoir pris un coup de jeune…ou de vieux ? ou d’hormones, aussi). Il entra dans la salle de réunion, bien évidemment pleine à craquer et avec un boucan pas possible. Une lame d’eau frôla son crâne.
— Percy ! Du calme ! entendit Esteban.
C’était la voix de Katara, maîtresse de l’eau du Pôle Sud, deuxième personnage le plus classe d’Avatar : Le Dernier Maître de l’Air. Les deux aimaient bien se chamailler, en même temps entre deux maîtres de l’eau les étincelles (haha) arrivaient vite. Percy Jackson, lui, était un demi-dieu fils de Poséidon. Seulement le dire est classe, il en avait bavé tout au long de sa vie. Être considéré comme une erreur ou un manquement de promesse, ça forge un caractère. Ils restent complices et drôle cependant.
— C’est bon, Kat’, je maitrise ! Désolé Esteban, t’inquiète pas, le patron est encore à la bourre, installe toi.
Esteban le remercia d’un sourire et d’un pouce levé, et se faufila entre ses amis aussi fluidement que possible. Il vit au loin Annabeth, fille d’Athéna aussi belle que tactique et à craindre, et Aang, le maître de l’Air avec une flèche sur un crâne bien dégarni, s’amuser ensemble. Vraisemblablement la complicité de leur partenaire avec celui de l’autre les amusait bien. Un des boomerangs de Sokka, frère de Katara, vola au-dessus de sa tête. Un tonitruant « Pardon ! » de sa part retentit. Il entendit Arthur, taille humaine malgré sa forme de Minimoy, rigoler à une blague de Luffy au Chapeau de Paille. Sans faire exprès, il se cogna dans la cuisse disproportionnée de Boom. Un très gentil garçon, un peu maladroit et benêt sur les bords, mais attachant comme tout. Bon, ses griffes de la taille d’un bras et sa peau rouge le rendaient assez effrayant, mais sa personnalité de grand nounours le rendait adorable. Zia adorait quand il tentait de faire quelque chose de tout simple, tout en mettant à l’épreuve la patience de son ami Linus. Ce dernier passa à côté d’Esteban, et lui tapa dans la main avec un sourire.
— Content de te voir ! Je pensais que tu étais occupé !
— J’ai bien failli l’être, s’amusa Esteban ! Sérieusement, comment ils font les gens de ce siècle pour s’en sortir avec leurs métros et leurs bus ?
— M’en parle pas, dans le futur c’est pas mieux. T’as pas hâte des voitures qui volent, crois-moi…
Parfois, Esteban oubliait que les véhicules flottaient dans le monde de Linus. Déjà voir des sortes de Grand Condor sans structure d’oiseau flotter dans le ciel l’épatait toujours, mais que les « voitures » puissent flotter…cela dépassait l’entendement. Derrière eux, Iris, à la fois douce et caractérielle appela Linus. Sa petite amie de longue date, jamais montré à l’écran mais la magie de l’imagination du patron comblait les fins laissées en suspens. Il les laissa s’éloigner en souriant, et se remit à chercher son meilleur ami et sa petite-amie (et ça, c’est canon maintenant, se disait-il tout fier), quand soudain…
DING ! DING ! DING !
7 Décembre 2023.
Une grande holà héla dans la salle de réunion. Un courant d’air, une flamme un peu grande, un volute de terre et un crachat d’eau virevoltèrent durant la holà. La salle entière raqua son regard, blasé et plein de jugement, vers les quatre responsables. Zuko, prince de la Nation du feu, resta digne. La maitresse de la terre Toph tenta de fixer qu’un du regard…malgré sa cécité, il fallait saluer l’intention. Aang se fit tout petit, et Percy subit une nouvelle brimade de Katara. Esteban repéra enfin la chevelure de jais de Zia, côte à côte avec Tao – peu surprenant – et un garçon habillé en noir et aux cheveux blancs – soudainement plus surprenant. Le garçon riait de bon cœur, et malgré le bandeau noir cachant ses yeux, on pouvait sentir sa sympathie comme s’il en était parfumé. 9S, c’était son nom, tourna sa tête vers sa partenaire de combat, une femme plus grande que lui, toute vêtue d’une robe « haute-couture » noire, elle aussi aux cheveux blancs et aux yeux cachés. Elle était assise dans le fond, l’air impassible comme à son habitude.
— Eh, 2B ! Je sais que c’est ton caractère, mais viens rire avec nous, ça te fera du bien ! héla-t-il.
— Je ne vois pas ce qu’il y a d’amusant à manquer de ponctualité. Il ne suit pas les ordres qu’il a donné à tous.
Esteban soupira en entendant 2B lorsqu’il eut rejoint ses amis. Les deux androïdes – terme qu’Esteban a dû apprendre, comprendre et conceptualiser…des humains de métal, vraiment ? – étaient comme le jour et la nuit mais se complétaient bien. Parfois il se demandait comment les deux se supportaient, mais il imaginait que ce genre de relations typiquement humaines pouvaient être vécues par des êtres artificiels, également. Tao et Zia l’appelèrent. Avec joie, il prit Tao dans ses bras, puis glissa un baiser sur la joue de Zia.
— La prochaine fois, mon pote, dit Tao en riant, tu amèneras le Condor à cette époque.
— Tu parles ! répliqua Esteban, y’a aucun endroit où le garer, il n’y a plus de nature dans ce siècle !
Zia lui donna une tape sympathique sur l’épaule.
— Pour plus tard, les remarques écologistes, Esteban ! On avait dit quoi, la dernière fois ?
Esteban se gratta la tête de gêne, se souvenant bien de sa plainte sur le fait qu’il faisait la même température à Paris en 2023 qu’au Sahara en 1535. Ce fut très long de lui expliquer pourquoi les gens prenaient mal le fait qu’on dise que le monde va pas forcément bien. Le déni, c’est quelque chose de trop pervers pour son esprit innocent. Avant que ses pensées ne deviennent déprimantes, deux filets passèrent au-dessus de sa tête. Un filet de yoyo noir, et un filet blanchâtre artificiel. Deux personnes volèrent au-dessus de leurs têtes et se fixèrent au plafond, commençant à se disputer de manière adolescente.
— Marinette ! Miles ! crièrent ensemble deux personnes.
Evidemment que ça devait arriver. Miles Morales et Gwen Stacy, deux versions alternatives du célèbre Spider-Man, avaient débarqué tout récemment dans l’équipe. Et, évidemment dès que Marinette – dit Ladybug – les a rencontrés, une sorte de mini-rivalité s’était filée entre les trois héros se balançant dans les airs. Toile d’araignée face à yoyo magique, le duel était épique. Cette-fois, le concours n’était pas sur la vitesse mais sur la hauteur et les pouvoirs. L’un avait des pouvoirs électriques, l’autre avait son yoyo multifonctions. Le premier se rendait invisible, l’autre invoquait un deus-ex-machina à chaque épisode. Gwen et Adrien/Chat-Noir, les deux plus sages de chaque duo, soupirèrent. Eux aussi, adoraient plus que tout leur compagnon ou compagne, mais la patience s’épuisait bien vite. Esteban en rit, et en rajouta en disant :
— Y’en a un qui a été vachement plus haut !
Les deux compétiteurs n’en avaient pas besoin de plus pour continuer le débat. Un flash attira l’œil d’Esteban, et il tourna sa tête vers la photographe attitrée du groupe : Maxine Caulfield, du jeu Life is Strange. Il la salua en souriant. Elle était sans doute la personne la plus normale du groupe, une simple étudiante de cette époque en photographie, assez discrète mais gentille. Enfin, un petit détail mis à part…
— Décale-toi sur la gauche, Esteban ! dit-elle.
Ce qu’il fit. Le yoyo de Marinette fendit les airs et s’écrasa au sol, pile poil là où Esteban y était. Personne n’en fut surpris, Maxine avait l’habitude d’utiliser son pouvoir de rembobinage pour prévenir ce genre de petites catastrophes. Elle avait dû éviter au moins quatre incendies et cinq inondations de la tour depuis son arrivée.
— C’est magique, le retour dans le temps, soupira Esteban.
Maxine sourit, et prit une photo avec son vieux Polaroid. Elle donna la photo à sa petite-amie, Chloé. Plus tête brûlée, un peu « punk » (si c’était bien le terme), parfois antipathique aux premiers abords mais très sympa aussi. Quand il les vit s’embrasser, il laissa les deux femmes tranquille et prit la main de Zia.
— Il est en retard, mais on devrait quand même s’installer, non ?
Son amie lui sourit et acquiesça. Les trois enfants rejoignirent leur bout de tablée, tandis que Miles et Marinette descendaient. Ils étaient en costumes – bien obligé pour Marinette – tout comme Spider-Gwen et Chat Noir. Les deux compétiteurs avaient l’air tout penauds quand leur moitié leur rappelait quelques règles de bienséance. Ils étaient drôles et adorables, pensa Esteban. Il balaya son regard sur la grande tablée ovale : chaque personne y était réunie par univers et ordre chronologique d’arrivée. Les Minimoys, les futuristes, l’équipage pirate de Luffy, les maîtres des éléments, les demi-dieux, la voyageuse temporelle et sa compagne, les deux androïdes, les héros parisiens et les héros new-yorkais. Ils formaient un groupe extrêmement hétéroclite, complètement barré, mais tous cohabitant avec une certaine bonne humeur. Le vacarme ne s’arrêtait pas, les blagues fusant un peu partout, des tacles bien sentis entre faux rivaux et vrais amis, les rires emplissant l’air.
Au moment où Esteban se demanda quand est-ce que le patron devrait arriver, un bruit sourd retentit au milieu de la salle. Un grincement, faible d’abord, qui s’intensifia de plus en plus. Des courants d’air, pour une fois non causés par Aang, firent voler les cheveux de quasi tout le monde. Par transparence, une cabine de bois bleue apparaissait, ses couleurs s’intensifiant à chaque seconde. Avec un grand
BOOM la cabine resta en place. Le grand panneau «
POLICE » semblait légèrement abîmé, et de la fumée blanche sortait des fenêtres. Esteban soupira, se demandant ce que le TARDIS – le nom de la machine – avait bien pu subir. La petite porte d’entrée s’ouvrit avec fracas, et le patron, Raang, en sortit. Visage noirci de suie, avec des petits bouts de sa barbe brûlant, les lunettes toutes de travers, il salua tout le monde.
— Désolé ! Y’avait des bouchons !
Une bonne partie des gens ici présents soupirèrent en levant les yeux au ciel. Raang sortit du vaisseau plus petit dehors que dedans, chaussettes dépareillées, portant un sweatshirt bleu marine et un jean noir, et se rua à sa place. Le calme était à peu près venu, « à peu près » étant un bel euphémisme. Devant chaque personne se trouvait deux verres, un à vin et un plus classique. Après avoir repris son souffle, Raang prit la parole.
— Désolé du retard, le Docteur m’a gentiment prêté un TARDIS mais j’ai eu quelques…soucis, à le piloter.
Esteban souffla du nez. Il avait déjà réussi à piloter le TARDIS avant, c’était très drôle. Un peu moins quand il s’est rendu compte qu’il l’avait fait atterrir sur le bord de l’Etna avant une éruption, mais s’en aller fut plus rapide que d’arriver.
— Plus sérieusement, merci à tous d’être là, les gens, reprit Raang. Ça fait plus de quinze ans que j’imagine des dizaines d’histoires, de bêtises, de petites intrigues avec vous tous. Grâce à vous, j’ai traversé des moments compliqués, j’ai eu un refuge dans je me sentais seul, je me réconfortais lors des moments difficiles. C’est grâce à vous que je fais ce que je fais aujourd’hui. Peu importe l’époque à laquelle vous êtes arrivés, peu importe la qualité de vos fictions de base, vous m’avez tous apporté quelque chose. J’ai pas toujours été tendre dans mes fictions avec certains d’entre vous (il regarda les enfants du XVIe siècle, Maxine et les demi-dieux), mais j’ai toujours adoré créer avec vous. On a encore bien des années devant nous encore, et je suis pas prêt d’arrêter d’écrire. Bon, un jour, peut-être que je finirai une deuxième fiction à part celle sur Max et Chloé…
Les concernés rirent, les autres sourirent. Raang attrapa un sac en dessous de sa table, et le mit devant lui. Il en sortit, évidemment, de la nourriture, et plein, plein, plein de bouteilles en tous genres.
— Alors je préviens, dit-il, je bois pas d’alcool, mais j’en ai pris pour les buveurs. Le premier mineur que je vois qui essaye de se siffler un verre ou une bouteille d’alcool alors qu’il n’a pas le droit, je le fais valdinguer en bas de la tour. Sur ce…Champomy !
POP ! Il ouvrit la bouteille, le bouchon de liège sautant au plafond. Tout le monde se servit, festoyant et profitant d’un moment de détente, loin de leurs univers, loin de leur soucis. Au loin, un couple regardait, avec un sourire tendre. Une coupe de champagne à la main, ils trinquèrent. Au-dessus d’eux, un petit bout de leur univers se dévoilait : une île d’allure paradisiaque entourée d’un océan violacé, serti d’une montagne à la neige noire et d’une forêt argentée. Le premier univers vraiment original hébergé par la Corp., sans doute pas le dernier.
— On les rejoindra bientôt, mon cœur, souffla le jeune homme nommé le Voyageur. Encore un peu de patience.
— C’est le défaut des écrivains, titilla la jeune femme appelée la Chanteuse, ils font toujours trop en même temps. T’es bien le premier à le savoir !
— Eh ! répliqua-t-il avec amusement.
Ils finirent leur coupe de champagne, et tandis que de la musique retentissait en contrebas, ils se mirent à joindre leurs mains. Le Voyageur fit tourner sa compagne, qui l’entraîna dans quelques pas de danse charmeurs mais sages. Et ils tournent, dansent, ensemble, tout le long de la nuit, attendant le moment où ils seront mis à la lumière de tous.
Ce qui, espérons-le, ne saura tarder…
Crédits. Contient les personnages de:
Arthur et les Minimoys de Luc Besson, selon une idée originale de Luc Besson et Céline Garcia
Linus et Boom de Hervé Trouillet, Timoon Animation et SAMG Animation
One Piece de Eiichiro Oda, Toei Animation/Shueisha
Avatar : Le Dernier Maître de L'air de Bryan Konietzko et Michael Dante DiMartino, Nickelodeon
Percy Jackson et les Olympiens de Rick Riordan, Disney Hypérion Books
Les Mystérieuses Cités d'Or de Jean Chalopin, Mitsuru Kaneko, Mitsuru Majima et Sōji Yoshikawa, MK Production et DIC
Life is Strange de Raoul Barbet et Michel Koch, développé par DontNod, édité par Square Enix
NieR Automata de Yoko Taro, développé par Platinum Games, édité par Square Enix
Miraculous : les aventures de Ladybug et Chat Noir par Thomas Astruc, TF1, Gloob, Disney Channel, Toei Animation
Spider-Man: New Generation et Spider-Man: Across The SpiderVerse écrit et produit par Phil Lord et Christopher Miller, Sony Animation, selon le concept de Spider-Man créé par Stan Lee et Steve Ditko
Le Voyageur en cours d'écriture par moi-même, un jour chez une maison d'édition on espère