Dans l'étuve, Juan vida plusieurs seaux d'eau dans le grand baquet. Ce soir, un seul mot lui hantait l'esprit. Traque.
Il aurait tant voulu profiter de son statut de gendre impérial pour les débusquer, tous, les uns après les autres. Leur éclater le crâne sous sa semelle, comme autant de moustiques.
Malgré ces rivières pourpres qui avaient irrigué sa vie, il restait une peur qu'il ne maîtrisait pas, celle d'être séparé des siens... définitivement.
Le visage du colporteur lui apparut une dernière fois, une bulle de sang entre les lèvres...
Au moment où il se dépouilla de ses habits pour entrer dans le cuveau, où épuisé, il commençait à s'assoupir, alors, à ce moment-là, le justicier s'endormait tandis que l'homme, l'époux et le père s'éveillait.
La traque.
Allait-il la reprendre le lendemain?
Après avoir longuement savonné son corps à l'aide d'une éponge pour le débarrasser des poussières de la chevauchée du jour, il se sécha avec une serviette fine puis se rhabilla en bâillant.
Il se dirigea ensuite vers le fond de la pièce. Ouvrant le petit coffre d'apothicaire de Zia, il en fit l'inventaire. Les produits de l'élue se révélaient toujours convenables. Isabella lui demandait, chaque fois que c'était nécessaire, le remède oriental, l'électuaire miellé ou l'antidote mystérieux qui prolongeait la vie et qui se composait la nuit, derrière les gros alambics verts et les paquets de baume.
Le capitaine désinfecta la plaie avec une lotion composée d'essence de thym et de lavande. Tout à coup, il s'interrompit. De l'autre côté de la cour lui parvenait l'odeur de la soupe.

Les sourcils froncés par la concentration, il apposa ensuite une pommade faite d'ortie, de sauge et de romarin. Il ne banda pas sa main, préférant laisser ses doigts libres de leurs mouvements.
En sortant, il huma le vent, observa le vol d'un oiseau, le faîte d'un arbre. Les yeux plissés, la tête renversée, il regarda les gros nuages se faire et se défaire autour de la lune, en un puzzle gigantesque.

Lorsqu'il pénétra dans la cuisine, il se retrouva en tête-à-tête avec sa femme.



Juan comprit ce qui l'attendait.
Avant de se servir elle-même, Isabella posa devant lui le reste du chanteau de pain rassis, une écuelle de soupe aux choux pleine à ras bord, une petite motte de beurre et un pichet de vin frais.
Le capitaine tailla deux épaisses tartines et en offrit une à sa moitié.

Il coupa la sienne en morceaux qu'il trempa dans son potage. Baissant le nez, il renifla et promena son couvert autour de l'assiette pour laisser refroidir. L'aventurière le regardait faire quand il glissa le bout de la cuillère entre ses dents.

Mendoza risqua:



Ses silences avaient des airs de défi. Il se versa un verre, le goûta et approuva de la tête. Il fit la même chose pour sa princesse.


En effet, il semblait tout à coup peser sur son siège, redevenu lourdaud, presque absent. Attendrie, Isabella se dit:

Un moment, elle se tut, puis, devant son mutisme, elle déclara tranquillement:

Son regard impérieux fit comprendre au marin qu'il devait dire quelque chose.


L'Espagnol, qui avait entamé son assiette en commençant par le pain, suçait la croûte avec lenteur.




Juan écoutait, lourdement appuyé sur son poing valide:

La jeune femme, qui savourait une lichette de beurre sur le reste de sa tartine, lui demanda:


Son imperceptible hésitation avant de prononcer le nom du colporteur n'avait pas échappé à l'aventurière. Mendoza le vit en rencontrant son regard et en constatant, avec un peu d'agacement, qu'il venait encore de détourner le sien.
Isabella regarda la soupière dont Juan s'était à peine resservi:


Défaisant son chignon et soulevant la masse de ses cheveux noirs et soyeux pour les aérer, elle se pencha en gloussant:


Elle réattaqua en lui susurrant:

Brusquement, Mendoza se leva et se mit à arpenter d'un pas nerveux la pièce. Son épouse ne dit rien et le laissa faire. Au bout d'un instant, le capitaine s'arrêta en face d'elle:


En riant, le Catalan dit:

Avec bonne humeur, elle fit:

Il était près de vingt-deux heures quand l'Espagnol reçut la tisane en question et se glissa dans des draps frais qui sentaient la menthe et le pin. Tandis qu'il buvait, ses yeux, par-dessus le bord de la tasse, interrogeaient ceux d'Isabella debout, bras croisés, auprès du lit:




Ayant dit, l'aventurière moucha la presque totalité des bougies de la chambre, se fit enjôleuse et se pencha pour l'embrasser. Le Catalan lui prit le visage des deux mains. Après un long échange de saveurs et de chaleur, sans un mot, elle se releva, ôta sa chemise et se glissa auprès de son époux, qui, ne pouvant résister à ses avances, la prit à la hussarde.
Dehors, tandis que l'orage roulait sans éclater, de l'ombre se détacha une ombre plus dense que le reflet lointain de la lune effleura à peine...
☼☼☼
Un seul d'entre eux survivrait. Ils fonçaient dans l'obscurité, uniquement guidés par un instinct relayé depuis trois milliards d'années. Et chacun d'entre eux avait moins d'intelligence qu'un automate.
Un seul survivant sur combien? L'endurance avait sans doute sa part dans l'affaire mais c'était surtout une question de chance. Il s'agissait d'être au bon endroit au bon moment. Comme dans la vie.
Une foultitude de créatures frétillantes pareilles à des têtards dans une mare, propulsés dans les entrailles de cette mangrove, à la fois libérés et livrés à leur destin. Des ondes de contraction se joignaient à leurs propres efforts pour les orienter en ligne, au rythme lent de deux ou trois centimètres toutes les huit minutes, droit vers l'objectif. Ils se bousculaient, luttant pour se frayer un chemin dans cet écosystème où des espèces ligneuses entravaient leur progression et retenaient certains d'entre eux dont la course s'arrêtait là, pris au piège de ces tentacules. Les autres continuaient, mus par une urgence qu'ils n'étaient pas conçus pour comprendre, sans aucune notion de ce que signifiait l'échec.
Inconsciente du cataclysme qui se déchaînait au plus profond de son corps, Isabella leva les yeux vers le visage de son mari éclairé par le halo de l'unique bougie et lui sourit.

Elle l'embrassa. Juan sentit la caresse de sa langue entre ses lèvres. Il lui rendit son baiser et fourra son nez contre son oreille.


D'une voix impassible, il remarqua:

Avant de lui mordiller le lobe, elle répondit:


D'une voix moqueuse, l'aventurière dit:



Elle le sentit se contracter et l'enserra de ses bras pour le retenir plus longtemps. Leurs regards étaient rivés l'un à l'autre dans les brefs instants où, entre les baisers, ils ouvraient les yeux. Mais ils n'avaient pas besoin de se regarder car ils se connaissaient avec les autres sens.
Le cœur battant encore follement, Isabella passa les doigts dans la chevelure de son époux. Cette caresse fit déferler en lui de nouvelles ondes de plaisir. Il inspira profondément et alors seulement son propre rythme cardiaque commença à s'apaiser.


Son attention se focalisa soudain sur un éclair qui craquela le plafond du ciel. Ses lèvres se mirent à remuer, faiblement mais distinctement. Elle comptait, les secondes s'égrenaient sur le rebord de sa bouche.

Sans détourner son regard de la vitre, elle agita une main qui invitait son homme à se taire. Quand l'éternument de Zeus ébranla le ciel, elle se tourna à nouveau vers lui et s'interrogea:


L'aventurière se colla un doigt sur la tempe, comme pour focaliser les ondes.

Le velours de sa voix charriait de l'intensité, de la franche émotion. Juan l'imaginait, petite, penchée à la fenêtre de son couvent, mesurant mentalement la distance la séparant de l'orage. Et à tomber encore et toujours sur ce nombre, sept...


Ses yeux l'emmenèrent ailleurs. Mendoza les replongeait là où ils en étaient car sa première fringale assouvie ne lui avait pas suffi.
Ses gestes devinrent de plus en plus pressés, ses caresses plus profondes. Isabella ne pouvait résister. Emportée dans cette folle sarabande, elle laissa son besoin d'amour reprendre le dessus. Gémissant, elle s'étira pour mieux s'offrir aux mains qui glissaient sur elle, dispensatrices d'un plaisir dont elle sentait déjà la chaleur monter aux creux de ses reins. Quand elle commença à se tordre avec une plainte heureuse, il renouvela sa danse d'amour pour la rejoindre dans le spasme suprême.
Plus des trois quarts des petits nageurs étaient morts, à présent, mais la plupart poursuivaient leur voyage, à la même vitesse que ceux qui étaient encore vivants, charriés comme des épaves dans les turbulences par les contractions du muscle porteur de vie.
À peine trois mille étaient encore vaillants en attaquant la dernière ligne droite. Deux mille autres périrent, écrasés, asphyxiés ou épuisés peu de temps après. Un unique spécimen, bien vivant et vigoureux se détacha de ses congénères pour atteindre finalement l'œuf et fusionner avec lui.
Son rôle touchait à sa fin.
Quand Isabella finit par s'endormir, elle était enceinte d'un garçon. Ni elle ni Juan n'eurent le moindre pressentiment cette nuit-là. Ils ne pouvaient se douter, alors qu'ils reposaient dans les bras l'un de l'autre, que l'enfant qu'ils venaient de concevoir ne connaîtrait jamais ses parents.
☼☼☼
Le lendemain, après avoir assisté à l'office de prime et communié en même temps que tous les assistants, la famille Mendoza et quelques-uns de leurs serviteurs reprirent le chemin du logis.
Sur les brins d'herbe perlaient encore de petites gouttes de rosée, fraîches et spontanées, perdues sur la frontière de la nuit et du jour. Il était dix heures du matin, le soleil de mai trempait de lumière les tendres feuilles des arbres. Allégé par l'orage de la nuit, l'air avait une douceur délicieuse.
C'est alors que Diego les rejoignit en courant. Le palefrenier était au comble de l'excitation: on venait de repêcher, au bief du moulin de Julio, le corps d'un inconnu qui avait un large trou derrière la tête!
Un peu plus tard, une ambiance de veillée aux morts balayait les rues serrées et désertiques du village. Guidé par les indications de Joaquim qui était allé le quérir à la savaterie, Benicio arrivait, après une demi-lieue en rase campagne où même les vaches faisaient office d'exception, devant la bâtisse du meunier.
Sous les nuées qui s'amoncelaient, autour d'une forme étendue dans l'herbe épaisse du pâturage, plusieurs personnes faisaient cercle. Leurs silhouettes se découpaient dans la brume légère du matin comme les mégalithes de Stonehenge.
Joaquim cria:
Joaquim: Nous voilà!
Tendu comme un nerf de bœuf, son père se retourna mais resta silencieux. Juan sentit son être se dissocier, comme si une onde invisible vibrait en lui et séparait l'homme qu'il était du justicier, le papa du bourreau.

Le savetier salua le prêtre, qui avait tout juste eu le temps de retirer ses vêtements de cérémonie pour revêtir sa chape, et toutes les personnes présentes, puis il se pencha vers le cadavre qu'on avait recouvert à la hâte d'un sac vide ayant contenu de la farine. La senestre du mort, sortie du linceul de fortune, apparut tournée vers lui, les doigts repliés en contradiction avec le mouvement implorant des mains. Puisque personne ne remuait l'ombre d'une phalange, Benicio prit l'initiative de soulever le suaire afin de voir le corps. Au toucher, la toile qui enveloppait la dépouille craqua comme un linge frais. Le visage gonflé et livide qu'il découvrit en était comme poudré à blanc.
Mendoza, écœuré, savait qu'il n'avait rien à faire là. Que cet ultime affront envers ce corps, envers l'humanité, le souillait et l'accompagnerait dans ses pensées, dans son sommeil, jusqu'aux tréfonds de sa propre mort. Cependant, il observa le savetier qui faisait la grimace. Sans enthousiasme, ce dernier constata:
Ben: C'est bien ce que je pensais. Ce gibier de potence, dont l'âme doit déjà rôtir en enfer, se nommait Paco, dit Coco. Dieu! Il a dû passer un sale quart d'heure!

Le justicier se posa des œillères, essayant d'ignorer son ouvrage: les marbres émeraude damés sur le visage du cadavre. Il tentait de faire abstraction du carnage opéré sur ce qui fut vie.
Les jets lumineux du soleil levant s'étiraient sur les murs du moulin en blessures oblongues. Une inspiration d'amertume gonfla les poumons du Catalan. Dans les mousselines opaques de la nuit, alors qu'il faisait l'amour à Isabella, un autre homme avait officié à sa place, n'abandonnant dans son sillage que la désolation d'une terre brûlée par sa furie. C'était sûrement l'œuvre d'un démon tapi dans l'ombre, d'une bête furieuse affamée de cruauté...
Ben: Ce misérable était le cousin de votre gendre, señor Mendoza et, par conséquent, le neveu de Miranda.
Parfois, lorsque le capitaine marchait en bordure de mer où le temps paraissait clément, il arrivait qu'une bourrasque surgie de nulle part le percute en pleine figure. Il ressentit exactement la même chose à ce moment-là.
Le curé remarqua:

Ben: Naturellement! Vous n'étiez pas encore arrivé à Sant Joan Despí, mon père, quand la soeur de Miranda en est partie avec sa crapule de fils. Elle avait déjà été la honte de la famille, vous pouvez m'en croire, mais son rejeton en a été l'abomination de la désolation!
Le capitaine secoua la tête. Ses pupilles s'étaient dilatées comme des soleils noirs. Il s'enquit:

Ben: Douze ou treize ans, peut-être... C'était peu de temps avant que vous ne repreniez l'exploitation de votre frère, señor.

Ben: Inmaculada était une ribaude. Jamais prénom n'avait été plus mal porté. Elle s'en est allée par la suite en Italie, à la traîne des soldats, comme beaucoup de son espèce.

Ben: Il s'est mis à fréquenter à Barcelone la pire chiennaille de la truanderie et, de mauvaise graine qu'il était déjà, est devenu un franc vaurien qui courait volontiers le jupon.
Le meunier demanda:
Julio: Êtes-vous bien sûr de le reconnaître?
Ben: Hélas, oui! Il devait revenir de temps en temps soutirer un peu d'argent à sa tante... ou à son cousin... Je les ai vu ensemble une fois... Et lors d'un de ses passages au village, il n'y a pas si longtemps, Paco est entré dans la bourrellerie, à la brune. Tu t'en souviens, Guillem?
Guillem: Mais oui! Il a acheté une bride neuve.
L'abbé répéta:


C'est ce qu'affirma le tonnelier en se mêlant à l'entretien, après un moment d'hésitation.


Les explications du savetier avaient eu pour effet de rembrunir considérablement Mendoza. Il approuva de la tête ce que venait de dire le prêtre, mais ne fit aucune remarque. Comme tous ceux que la curiosité avait réunis autour de la lamentable dépouille, il savait que lorsque l'Empereur était absent, la souveraineté du royaume revenait à Juan Fernández Manrique de Lara. Il était donc tout naturel, dans une affaire de sang comme celle-ci, d'en référer à lui.
Le meunier soupira:
Julio: Je me demande qui a jeté à l'eau ce... Paco, après l'avoir si proprement assommé.
Qui?
C'était la question récurrente dans la tête des personnes présentes. Chaque paroissien regardait son voisin avec suspicion. Chaque individu se demandait ce qui se cachait derrière les apparences tout en étant parfaitement conscient d'être observé avec la même interrogation dans le regard.
Mendoza dissimula sa main bandée. Des aiguillettes de douleur se hissaient en lui jusqu'à lui faire mordre la langue. Il les observait aussi, conscient de son extranéité par rapport au reste de l'assistance. Son destin était semblable à celui des ombres qui couraient sur les murs comme pour échapper à la lumière du soleil.
Julio: Il me semble qu'on aurait pu s'en débarrasser ailleurs que dans mon bief! Quelle histoire si son corps avait bloqué la roue de mon moulin!
Diego, qui, avec quelques autres paysans était demeuré sur place depuis la découverte du cadavre par un pêcheur matinal, railla:
Diego: Ma foi, c'est une façon fort courante de faire disparaître les victimes encombrantes. Le fleuve digère tout et c'est là une double façon de noyer le poisson!
Sa plaisanterie tomba à plat. Le curé dit encore:

Joaquim s'empara de la main de son père dont l'air soucieux et la voussure inhabituelle de son dos le déconcertaient.

Ils s'éloignèrent tous deux, après avoir salué les assistants de cette scène insolite, et se dirigèrent vers l'hacienda. Joaquim se taisait, fier d'avoir participé à un événement aussi extraordinaire, alors que Pablo et le reste de la compagnie étaient rentrés directement au logis. Confronté à la mort pour la première fois de sa vie, il n'en avait pas été effrayé et s'était même montré apte à reconnaître, dans ce corps privé de vie, l'étrange homme qui s'était adressé à sa petite sœur alors qu'il chassait les oiseaux avec son arc. Le mutisme de son père, dont il se serait attendu à recevoir des félicitations, l'étonnait bien un peu, mais il s'en consolait en imaginant le récit qu'il allait faire de cette aventure aux garçons du village.
Comme ils traversaient le jardin, Mendoza dit soudain:

Joaquim: Pourquoi se cacherait-il, papa?
Juan caressa la tête de son fils.

Joaquim: Tu crois que Paco est resté dans les parages durant tout ce temps?

Joaquim: Comme je voudrais savoir le fin mot de l'histoire!
Le Catalan fixa son petit garçon avec gravité, sembla vouloir parler, se tut et posa une main sur la tête ébouriffée qui était levée vers lui.

D'un mouvement spontané, Joaquim s'empara de la main paternelle qui s'appesantissait sur ses cheveux, la baisa et se sauva en courant.
Le capitaine n'avait pas faim. Comme il se doutait que le repas du matin n'était pas fini et que sa petite famille devait encore se trouver dans la grande salle, il gagna le fruitier où il lui arrivait de se réfugier pour réfléchir.
L'odeur surette des pommes mûres, dominant le reste des denrées présentes, l'accueillit familièrement. Il prit un des escabeaux qui traînaient là et s'y assit.
Ainsi donc, l'homme qu'il avait roué de coups si copieusement la veille au soir venait d'être abattu! On en finissait jamais avec le Mal! Mais pourquoi avait-on supprimé ce serpent? Et qui d'autre que lui avait eu intérêt à le faire? Il fallait le savoir.
À sa grande déception, le feu nourri de questions qu'il se posait ne révéla rien de particulier. Le mari d'Isabella espérait peut-être l'évidence, mais madame Évidence avait décidé de rester blottie loin de lui et, pour le moment, il devait faire avec.
Lorsque ce morbide cortège de pensées se décida à l'abandonner, de nouveaux grondements de tonnerre roulèrent leur fracas au-dessus de la vallée du Llobregat.

Il se leva et sortit du fruitier.
À suivre...