La petite caravane composée de deux bédouins et six voyageurs étrangers était arrivée au campement des Chaldis vers la fin de l'après midi. La journée avait été très chargée que ce soit en émotions ou en actions. Les retrouvailles avec Mendoza, Sancho et Pedro, le voile au lion du Cheikh Hakim, l'annonce de l'approche d'Ambrosius, l'assaut des Chaldis sur la nef, la découverte de la cité de Kûmlar, la trahison de Laguerra, … Les enfants étaient exténués. Sancho et Pedro, eux, étaient affamés (comme à leur habitude) et attendaient impatiemment que le repas soit prêt. Mendoza, quant à lui, s'était éloigné du groupe pour se rafraîchir près du point d'eau et surtout pour se reposer un peu.
Pendant tous le trajet du retour, le capitaine était le seul à être resté muet.
Quelques minutes plus tard, Malik l'avait sorti de sa somnolence en venant lui annoncer que le repas était prêt. Le capitaine remit sa cape d'un geste souple et rejoignit les autres près du feu accompagné de Malik.
Au vu des événements précédents, le repas se déroula dans une bonne humeur pour le moins surprenante. L'atmosphère s'était détendue après la petite blague d'Esteban envers Tao : Esteban avait rajouté du safran dans son plat d'Estam boli Polo ba morgh. La réaction de Tao fit rire tout le monde. Toujours en riant, Esteban articula :


Le jeune mueen voulait paraître en colère mais l'envie de stopper l'effet de l'épice était plus forte.





Un silence s'installa.








Le jeune atlante se tourna vers Mendoza.

Le regard de tout ceux présents (Hakim, Malik, Nadim et nos héros) se posa sur le capitaine qui n'avait pas encore touché à son assiette ou alors très peu. Il paraissait encore plus soucieux que d'ordinaire, Malik intervient :
Ma : Et bien, mon ami ! La nourriture ne te sied guère ?

Mendoza semblait ne pas avoir entendu ses deux amis. Zia se leva, s'approcha et lui toucha l'épaule pour le faire sortir de ses songes.









Les enfants se regardèrent surpris du comportement du marin à la cape. Tao pris la parole après avoir un peu réfléchi et surtout pour changer de sujet.

Mendoza regarda Tao. Le capitaine ferma les yeux et laissa échapper un soupir avant de répondre :



Mendoza les regarda tour à tour et vit des regards d'incompréhension sur les visages des trois enfants. Celui de Tao devint vite un visage de colère

Ma : Non Tao ! Il ne l'est pas !
L'intervention de Malik surpris le jeune naacal

Ma : Si Mendoza était à bord de cette étrange machine que vous appelez « nef », c'est parce qu'il s'est laissé capturer pour moi : il m'a sauvé a vie au péril de la sienne.
Il se tourna vers Mendoza :
Ma : Merci, mon ami.



Le capitaine avait répondu avec un léger sourire, il savait que connaissant le caractère du jeune garçon, il aurait probablement dû commencer par parler de sa capture et non par la manière par laquelle il était entré dans la cité d'or.

Esteban s'était écrié d'un coup et avait fait sursauter Sancho et Pedro qui étaient retournés à leurs assiettes.


Emporté par la colère, il rajouta :



Mendoza vit dans les yeux de son protégé une lueur d'espoir et surtout d'impatience, alors en guise de réponse, le marin se contenta de fouiller dans sa sacoche et d'en sortir un petit objet avant de le présenter aux enfants avec un petit air de satisfaction.



Ils s'étaient écriés tout les trois en même temps, ils avaient de nouveau le sourire aux lèvres.



Le visage du capitaine s'assombrit et pris un air triste, Mendoza soupira une nouvelle fois. Esteban et Zia se regardèrent : ils ne l'avaient jamais vu ainsi.

Visiblement Tao commençait à s'impatienter devant la réponse de Mendoza qui ne venait pas. Le capitaine sut qu'il ne pourrait plus se rétracter alors il prit une grande inspiration :






Mendoza se mit en colère :







Sur ces mots et après avoir aidé un minimum leurs hôtes Esteban, Zia, Tao, Mendoza, Sancho et Pedro regagnèrent la tente qui leur était dédiée pour leur séjour dans le camp. Sancho et Pedro furent les premiers à s'endormir, bientôt suivi par les enfants, Mendoza, lui, resta éveillé et pensa à ce que la fille d'un de ses anciens ennemis pouvait faire en ce moment, il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il se remémora le visage d'ange de Laguerra ainsi que l'unique baiser qu'ils avaient pu échanger. Sur cette image fortement agréable, le capitaine s'endormit.