Voici une petite modif, la suite suit
Pendant ce temps chez Rico:
La soirée s'annonçait morne, la salle était à moitié vide, seuls quelques marins assoiffés vidaient chopine sur chopine dans un coin. Rico soupira, se disant qu'au moins il allait pouvoir fermer plus tôt que d'ordinaire. On avait pourtant annoncé dans l'après-midi l'arrivée de l'Estrella, mais l'équipage avait dû se rendre chez son concurrent, ce prétentieux de Miguelito, qui venait de refaire sa taverne à neuf. Si ça continuait, il faudrait aussi qu'il investisse dans des travaux...mais où trouver les fonds nécessaires? Alors que Rico était plongé dans ces considérations financières, la porte de la taverne s'ouvrit. Une femme vêtue d'un manteau à capuchon noir se tenait sur le seuil. Une voilette de dentelle noire empêchait de distinguer son visage, mais son élégance ne laissait pas de doute: une riche cliente, quelle aubaine! Sûrement une passagère de l'Estrella! Qu'elle ait choisi de mettre les pieds dans son modeste établissement n'étonna pas Rico, elle avait sans doute entendu parler de son bonne réputation...une chance que les marins soient relativement calmes ce soir! Mais elle n'était pas accompagnée, ce qui n'était pas très prudent pour une dame. Rico s'empressa vers elle tandis qu'elle s'avançait vers le comptoir.
- Bonsoir, que me vaut le plaisir de votre visite madame? Soyez la bienvenue chez Rico!
- vous seriez bien aimable de donner cette lettre à Mendoza et ses protégés la prochaine fois que vous les verrez je vous prie, ils ne devraient pas tarder…
Rico fut déconcerté, il s'attendait à une commande royale, mais pas à ça! Qu'est-ce que Mendoza et les enfants avaient à voir avec cette inconnue? La prudence s'imposait, il fallait jouer au plus fin...
- Ah, très bien, vous connaissez Mendoza? puis-je savoir qui vous êtes ?
- une vieille amie perdue de vue il y a 5 ans....
La femme se retourna et quitta la taverne sans un mot de plus…Rico examina la lettre cachetée de cire. Le sceau ne lui dit rien. Un sablier...il haussa les épaules et la posa sur le comptoir, déçu.
Quelques minutes plus tard Mendoza arriva.
- Rico j’ai besoin de toi !
- bonsoir Mendoza, à ton service, mais avant, tiens, j’ai ceci pour toi, apparemment ça vient d’une de tes vieilles amies…
- une vieille amie, dis-tu? on verra ça plus tard, je n'ai pas de temps à perdre avec toutes les Magdalena, Carlotta, Pepita qui veulent me revoir!
- attends, la femme qui a apporté ça, elle n'était pas ordinaire, c'était pas le genre de la maison, si tu vois ce que je veux dire...bien habillée, élégante et tout, mais elle cachait son visage sous une voilette...tu devrais lire!
Mendoza prit la lettre que lui tendait Rico sans dire un mot, sourcils froncés. En apercevant le sablier sur le sceau, il plissa les yeux...puis il décacheta la lettre d'un geste brusque et lut. Rico put observer les traits du visage de son ami se décomposer en un éclair. L'instant d'après, Mendoza avait glissé le papier dans sa tunique et partait en courant.
- Mendoza, que se passe-t-il ?! Et qu'est-ce que tu voulais me dire?
Mais Rico n'obtint pas de réponse, Mendoza était déjà loin...