Aller, j'en remet une dose, voici le second chapitre
Chapitre 2 :
Salbris (Sologne) - 28 novembre 2010
Le lendemain matin vers onze heures, Mendoza qui n’avait pas encore vu Esteban et Zia se permit d’entrer dans la chambre du jeune atlante et fut surpris par le spectacle qui s’offrait à lui. Il resta bloqué dans l’entrebâillement de la porte et fut bientôt rejoint par Tao qui esquissa un sourire. En effet, dans la nuit la jeune inca avait rejoint Esteban par peur de l’orage et ce dernier lui avait permis de dormir à ses côtés.
Lorsque les acolytes de Mendoza virent à leur tour observer le spectacle, Pedro chuta lourdement par terre après avoir été bousculé par Sancho, ce qui réveilla Zia qui secoua immédiatement Esteban.

: Hmmmm…laisse-moi dormir tu veux…marmonna-t-il

: Esteban ! Debout !
Le jeune homme sursauta et tomba du lit dans un fracas avant de tourner sa tête vers l’entrée de la pièce où se trouvaient leurs quatre autres compagnons.

: Petits cachotiers, vous nous l’aviez caché que vous deux c’était du sérieux

: Mais…

: Je savais bien que cela arriverai un jour souria le naacal

: Cette nuit il a eu de l’orage et Zia a eu peur, il n’y a aucun sous-entendu, d’accord ?
De son côté, la jeune femme rougissait et balbutiait des mots incompréhensibles alors que Mendoza et ses marins s’éloignaient en direction du cockpit.

: Vous ne pouviez pas faire moins de bruit ? Il doit être très tôt en plus.

: Il est onze heures Esteban

: Quoi ?
Le jeune atlante se leva et se dirigea vers la porte avant d’aller se mettre aux commandes du condor afin de le faire décoller.

: Pas si vite Esteban, tu ne sais même pas où nous allons aujourd’hui.

: C’est juste, j’ai tellement l’habitude de le faire décoller dès le réveil.

: Nous partirons dans l’après-midi pour Paris, je veux voir à quoi la capitale de la France ressemble, je ne l’ai jamais vu, ni au seizième siècle ni à l’époque à laquelle nous a envoyé le condor.
Le jeune homme retourna vers la chambre où il avait dormi et y entra afin de refaire le lit mais ne fit qu’un pas avant de rester bloqué devant Zia qui avait les cheveux libres de tout accessoire.

: Qu’est-ce qui se passe Esteban ? On dirait que tu as vu une sorcière ria-t-elle avant se diriger vers la sortie
Le jeune atlante rougit et la suivit jusqu’au cockpit avant de s’installer aux commandes afin d’écouter les directives de Mendoza qui lui demanda de mettre le cap au nord.

: M…Mais o…on a même p…pas enc…encore mangé soupira le marin bègue

: Nous mangerons plus tard lorsque nous serons arrivés à Paris rétorqua le capitaine

: D’a…d’accord.

: Bien
Peu après, Esteban fit décoller le condor et prit la direction du nord, laissant derrière lui la Sologne et sa forêt pour se diriger vers une grande ville dont le jeune atlante ne connaissait aucunement le nom, pilotant ainsi à l’aveugle dans un ciel pourtant totalement bleu malgré le froid qui avait refroidi l’orichalque.

: Vous voyez cette ville les enfants ? questionna Mendoza

: Oui, tu la connais ?

: Sur une carte seulement, elle s’appelle Orléans et on dit qu’une femme du nom de Jeanne d’Arc l’a libérée en 1429 de l’emprise des anglais.

: Ah bon ? Qu’est-elle devenue ?

: Elle a été faite prisonnière au cours d’une autre bataille, livrée aux anglais et brûlée vive à Rouen.

: C'est horrible ! Où se trouve cette ville ?

: En Normandie, au nord-ouest du pays.
Le grand oiseau d’or survola rapidement l’orléannais avant d’arriver sur l’agglomération parisienne dont l’étendue s’élevait jusqu’à l’horizon.

: C’est ça Paris ? Drôle de nom vous ne trouvez pas ?

: Non, c’est encore un peu plus loin.
Vers midi et quart, le jeune atlante posa le grand condor dans un parc près duquel s’élevait un château dont le rôle n’était pas de tenir contre un assaut.

: Où sommes-nous encore ? demanda Pedro. J’en ai marre de me balader comme ça moi.

: Libre à toi de partir, rien ne te retient
Sur ces mots, le marin se tut et continua à suivre le groupe non sans protestations.
Lorsque le groupe fut sorti de la zone boisée, le regard des passants s’imposa comme un fardeau.

: J’ai l’impression que nos accoutrements ne sont pas adaptés pour cette époque affirma le naacal. Esteban et Mendoza, vous avez bien fait de laisser vos armes dans le condor, je pense que cela les aurait terrorisés.

: C’est fort possible confirma-t-il songeur
Les six compagnons se dirigèrent vers la capitale française à pied et se retrouvèrent bientôt dans un restaurant situé dans l’est de Paris.
Le serveur les installa dans la grande salle située à l’étage et où était allumée une télévision accrochée à un mur. Sur l’écran, défilait un épisode des « Mystérieuses cités d’or ».
Dans la salle, personne ne fit attention à eux jusqu’au moment où un petit garçon dont l’âge pouvait être estimé à huit ans s’approcha d’eux.

: Vous ressemblez aux personnages de la série qui passe à la télé, c’est marrant

: Quelle série ? demanda gentiment Zia en se penchant vers l’enfant.

: Tu ne connais pas les mystérieuses cités d’or ? C’est impossible, tu es habillée comme la fille inca qui est enlevée de son pays étant petite et qui y retourne accompagnée d’Esteban.

: Hein ?
A l’étage, tout le monde avait entendu la discussion entre le petit garçon et la jeune fille et de nombreuses personnes tournèrent leurs têtes l’air interdit devant le spectacle qui s’offrait à eux et certains lâchèrent leurs couverts.

: Que se passe-t-il ? questionna un serveur qui venait du rez-de-chaussée faisant des va et vient avec sa tête entre l’écran où était diffusé le dessin-animé et Zia et ses compagnons.
Le silence régna aussitôt dans la salle et bientôt tous les clients assis en bas montèrent observer la scène qui se déroulait à l’étage.
Dans l’assistance, certains parlaient de comédiens et d’autres de prophétie qui se réalise tandis que d’autres exposaient des thèses plus loufoques les unes que les autres.
Rapidement, la salle fut remplie et les six compagnons furent portés par les clients qui les accompagnèrent bientôt dans la rue, avertissant les autres passants de la réalisation de la prophétie selon laquelle les six héros qui avaient découvert les cités d’or au seizième siècle devaient revenir sur la terre un jour.
Où nous emmènent-ils ? se questionna Esteban avant que le groupe ne soit conduit sur une large avenue boisée.
Dans les alentours, un concert de klaxons rythmait leur visite forcée de la ville avant qu’un véhicule de police ne s’arrête à leur auteur.
Les deux policiers présents à bord du véhicule restèrent interdits devant les six membres du groupe qui avaient été portés jusqu’à ce large axe de circulation.
Ensuite, profitant d’un détour d’attention de leurs fans, Esteban, Zia, Tao, Mendoza, Pedro et Sancho les quittèrent discrètement avant de courir vers le condor qui était entouré de journalistes qui parlaient d’une prophétie qui se réalise.

: On fait comment maintenant ? grogna Tao. C'est qu'ils nous ont porté pendant longtemps.

: Je ne sais pas, c’est toi qui es censé avoir les idées brillantes du peuple de Mû, non ? répondit Esteban avec une pointe d'agacement.
D’un seul coup, Pichu, le perroquet de Tao qui n’avait donné signe de vie depuis quelques jours apparut et s’approcha des deux enfants qui s’étaient embusqués derrière un arbre.

: N’oublies pas l’honneur du peuple de Mû !

: Tais-toi Pichu ! ordonna le naacal
Le mal était fait, la horde de journalistes qui entouraient le condor se précipita dans la direction des deux adolescents qui furent rapidement rejoints par une nuée de caméras et de micros.
- Qu’est-ce que cela fait de voyager dans le temps ? demanda un journaliste
- Vous avez découvert les sept cités d’or ? questionna un autre reporter
Devant l’absence de réponse de la part d’Esteban et de Tao, certains prirent la décision de partir tandis que d’autres débusquèrent Zia, Mendoza et ses deux marins dont l’un n’avait pas résisté à l’envie d’éternuer.
La nuée de journalistes qui entourait Esteban et Tao se déplaça vers les quatre compagnons alors que ces derniers se mirent à courir vers le condor avant d’y entrer.

: Décolle Esteban, je t’en prie ! hurla la jeune inca

: Impossible, regardez ! rétorqua-t-il en montrant le ciel qui était désormais nuageux et duquel tombaient des flocons de neige qui blanchirent progressivement les arbres, le sol et bientôt le condor.
Néanmoins, le jeune atlante fit fermer le bec de l’oiseau en orichalque et actionna la commande de réchauffement de l’air ambiant avant de se diriger vers sa chambre et de s’y étendre tandis que Mendoza et ses deux acolytes rejoignirent bientôt leur chambres.
Tao de son côté préféra se retrancher dans son laboratoire afin de poursuivre ses recherches sur la pyramide de Mû.
Quant à Zia, elle s’assit d’abord aux commandes, regardant la zone boisée où campaient des dizaines de personnes qui attendaient que les six voyageurs ne sortent du condor puis se décida finalement à rejoindre Esteban qui regardait le mur situé en face de lui.

: Esteban…il neige dehors…appelles le soleil et dégage nous ces nuages qui nous empêchent de décoller le supplia Zia
Pour toute réponse, le jeune atlante épuisé par leur course à travers les rues de la ville lumière tira la couverture du lit sur lequel il était étendu et la ramena à lui.
La jeune inca le poussa et s’allongea à ses côtés et l’enlaça avant de s’endormir à ses côtés.
J'espère que ce passage vous aura plu ^^