"Sa Machine Ailée" et autres histoires

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par nonoko »

C'est un très beau récit, même si tu idealises sans doute Mendoza, mais qui pourrait te jeter la pierre pour ça? Tout n'est pas convaincant mais tu as le mérite d'expliquer ce miracle et de nous replonger dans cette histoire mythique. Je trouve aussi que tu réussis très bien les évocations de l'hermanito, on croirait de l'expérience vécue. Et vu que j'ai moi même été une maman Mendoza, forcément ça me parle ( ma cape a servi de doudou). Le passage dans la cabine avec Esteban sur les genoux et qui bave, c'est top! Une belle fin, classique, mais belle. Encore une fois, bravo.
PS: j'ai du retard dans mes lectures de tes nombreux textes, mais je finirai bien par tout lire un jour, dont le récit que je te réclamais...
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Sandentwins »

nonoko a écrit : 31 août 2019, 22:22 Tu idealises sans doute Mendoza, mais qui pourrait te jeter la pierre pour ça?
Certainement pas les cap'saouleuses, ou la saison 1.

T'en fais pas, prends le temps de lire ce qui te plait.
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Sandentwins »

Boooooon.

La prochaine pièce que j'ai à vous offrir est un petit Mendoza/Gomez comme on aime. Toutefois, je me dois de vous mettre en garde avant lecture.
Cette fanfic contient des scènes sexuelles explicites, et n'est donc pas à la portée de tous. Si vous n'avez pas l'âge requis par la loi de votre pays pour consommer du matériel pimenté, veuillez passer votre chemin.

Bien entendu, je ne vais pas la poster directement ici, mais sur un site de fanfictions. Je précise que je ne connais pas du tout la procédure à suivre sur cette manière de présenter du contenu normalement défendu, donc s'il s'avère que j'ai pas le droit de faire ca, merci de me le dire. J'aime ne pas aller en prison.

Je ne mets ici que les premiers 1000 mots, où il n'y a rien de choquant, et ferai suivre d'un lien vers l'oeuvre complète. Une fois encore, j'invoque le pouvoir du "Je sais pas comment on fait donc ne me tapez pas sur les doigts sivouplé" parce que j'aime bien ne pas me faire taper sur les doigts.


:condor: Fantômes perdus en mer :condor:

Au bout d'une courte minute d'observation de l'horizon, Gomez replia sa longue-vue, secouant la tête avec un léger soupir d'agacement. Ce qu'il avait pris pour une terre au loin n'était qu'une baleine qui se prélassait lentement sous le soleil marin, et il se sentait assez frustré de cette illusion. Il semblait bien qu'ils n'accosteraient pas aujourd'hui, une fois encore.

Dépité, il rangea l'instrument dans sa poche, et observa un instant le pont du navire. Il était assez tard dans la soirée, et la majeure partie de l'équipage s'était retirée pour la nuit, après avoir effectué leurs corvées. Il n'y avait personne en vue sinon de rares marins de garde, s'occupant de l'entretien de ce vieux rafiot flottant. Les deux enfants qui mettaient habituellement un peu d'ambiance au voyage avaient disparu de vue, mais Gomez ne s'en plaindrait pas.

Ce qui le surprit, toutefois, fut une présence assez inattendue. Assis sur les marches qui menaient au pont supérieur, Mendoza astiquait lentement son épée, concentré sur sa tâche avec l'aisance de celui qui l'avait fait des centaines de fois. Lui qui d'ordinaire aimait à se retirer de la vue de tous, se trouvait encore debout à cette heure, et Gomez ne put retenir un haussement de sourcil. Il est vrai qu'au-delà de leurs quelques altercations, il avait rarement eu la chance de le voir ainsi, sans qu'il n'y ait tout un équipage entre eux. Et malgré lui, il s'en sentit d'humeur à pousser un petit bout de conversation.

« Vous ne dormez pas encore, señor Mendoza? », demanda-t-il, une certaine once d'amusement dans sa voix. « Il se fait tard, pourtant. »

Le marin ne lui répondit pas, se contentant d'admirer la brillance de sa lame sous la lune pendant quelques instants.

« Je pourrais vous retourner la question, commandant Gomez. », répondit-il au bout d'un temps. « Mais ce serait hypocrite de ma part, n'est-ce pas? »

Se déclarant satisfait de son travail, il rengaina son épée, et se releva lentement. Son regard se tourna vers l'océan, vers l'horizon encore pailleté de faibles lueurs d'or. Le peu de lumière qui restait dans le ciel le fardait d'un certain éclat, qui faisait ressortir les couleurs de son visage. Ses traits semblaient découpés dans le bois dur d'un navire, sa sempiternelle cape vacillant dans la brise comme une voile cherchant à avancer par tous les moyens. Peut-être était-ce là une comparaison ridicule, mais sur le coup, Gomez la sentait juste. À quoi d'autre s'attendre de ceux qui passaient leur vie en mer?

Mendoza se tourna alors vers Gomez, et celui-ci se rendit compte qu'il le fixait sans ciller depuis un moment. Hâtivement, il détourna son propre regard, feignant d'observer un nuage à l'horizon, et heureusement Mendoza ne remarqua rien des pensées de son interlocuteur.

« Ce serait dommage de rester à l'intérieur, pourtant. C'est une si belle nuit que nous avons là. »

Une nuit classique, somme toute. Le ciel était assez dégagé pour laisser voir les étoiles, et la lune pâle brillait sur les voiles et les cordages de l'Esperanza pour lui donner un air de navire fantôme. Il en avait déjà vu de plus belles, mais celle-ci avait une certaine simplicité dans son apparence qui lui plaisait.

« Je ne vous prenais guère pour un esthète, señor Mendoza. Ni pour un amateur de promenades sous la lune. »

« – Oh, je ne suis rien de tout ça. Mais même les marins les plus endurcis reconnaissent la beauté des paysages en mer. Loin des lumières et du bruit de la ville. »

Mendoza se pencha sur la barrière, admirant la mer qui leur faisait face. Gomez ne savait s'il parlait honnêtement, ou bien s'il se payait sa tête, mais sur le coup il décida de ne pas s'en poser la question. Il avait autre chose à faire que de chercher la petite bête; il se contenta donc de l'imiter, et de s'accouder à son tour pour observer l'immensité bleue devant lui.

La mer bougeait, respirait comme un être vivant au gré de ses vagues, menaçant à tout moment de se réveiller et de causer une tempête capricieuse, comme un gigantesque chat qui se vengerait de celui qui oserait le déranger. Le bateau tanguait mollement sur le courant, presque comme un berceau, qui portait leurs âmes enfantines et naïves vers l'autre bout du monde. Un voyage dont ils n'étaient pas sûrs de tous revenir.

Gomez avait certes eu ses craintes. Ce n'était pas son premier voyage en mer, mais c'était son plus conséquent. Il partirait pour ne pas revenir avant de longs mois, voire des années. Les terres sauvages du Nouveau Monde recelaient mille trésors, mais également mille dangers. S'il venait à rencontrer sa fin dans ces contrées inconnues, il ne reverrait jamais son Espagne natale. Il laisserait derrière lui peu de biens, quelques exploits, mais beaucoup de regrets.

Comme pour lui rappeler qu'il n'était pas seul, Mendoza tapotait des doigts sur la barrière, agité de quelque pensée anxieuse. En d'autres circonstances, Gomez l'en aurait réprimandé, mais il n'en avait guère l'envie pour le moment. Dans le calme de la nuit, un petit bruit comme celui-ci n'était pas indésirable, d'autant plus qu'il lui remettait en tête la présence de ce grand gaillard près de lui. Un grand gaillard qui, dans le silence et l'obscurité, semblait n’être qu'une silhouette sans visage errant sur l'océan, tel un fantôme perdu en mer. Un fantôme tombé par dessus bord, que personne n'aurait jugé bon de repêcher, et que l'on aurait abandonné ainsi à son sort, avant qu'il ne revienne hanter l'épave qu'était l'Esperanza comme pour leur rappeler qu'ils pourraient très bien être les prochains. Et bien que Gomez ne fusse guère superstitieux, une telle histoire lui donna un soupçon de pensée étrange.

Un fantôme des mers, qui serait revenu pour discuter avec lui. Qui aurait arraché ses mânes du monde de l'au-delà, afin de partager sa compagnie. Dans le silence de la nuit, il n'y aurait qu'eux deux, sans personne pour les observer ni même les entendre. Dans les ténèbres de l'océan, ils seraient coupés du monde.


[La suite disponible sur ao3.com] En cliquant sur ce lien, vous êtes automatiquement prévenus et je décline donc toute responsabilité en cas de choquage de vos petits yeux.
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Routard »

Euh là je m'interroge quelque peu... Pourrais-tu proposer le lien aux personnes qui te feront la demande en MP ? Qu'en pense les modos ? (je dis ça sans avoir rien lu mais le contenu semble assez explicite d'après ton post).
Au revoir, à bientôt
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Sandentwins »

Routard a écrit : 05 sept. 2019, 06:49 Euh là je m'interroge quelque peu... Pourrais-tu proposer le lien aux personnes qui te feront la demande en MP ? Qu'en pense les modos ? (je dis ça sans avoir rien lu mais le contenu semble assez explicite d'après ton post).
Justement, c'est ce que je me demande. Je sais que j'aurais sans doute du demander avant mais je ne sais guère la procédure, et me suis dit que si le lecteur est averti de ce dans quoi il s'engage, ça ira.

Après, c'est pas *non plus* la foire à la charcuterie, c'est même assez sobre sur ce niveau, je sais juste que ça passera pas sur le forum parce que voilà. Si ça ne va pas, je retirerai le lien, mais ça me semble peu pratique d'envoyer 15 mps comparé à si je le laisse là où on peut trouver. Je ne force personne à cliquer, je ne fais que proposer humblement et avec mise en garde. Le site demandera en plus "cette œuvre a du contenu adulte, vous êtes sûr de vouloir continuer ?" donc il n'y a pas de surprise.

Une fois encore, je réitère que je ne connais pas la procédure, mais que dans tous les cas le lecteur est averti. Mieux vaut errer du côté de la prudence que de me faire taper les doigts. (Parce que si j'ai les doigts tapés je pourrai pas écrire, et ça c'est moins drôle.)
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par nonoko »

Je confirme, c'est très explicite mais quand même très soft, (et très bien écrit). Mais c'est sûr que c'est pas à mettre entre toutes les mains. Après, plus on avertit, plus on interdit, plus on donne envie....et le mp ne garantit rien.
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Amaya »

C'est bien écrit et mener surtout avec ces deux personnages (qui ne sont pas les plus grands amis du monde).

Explicite oui (ça dépend pour qui). Mais c'est vrai que c'est soft :tongue: ! Donc en soit, c'est pas hyper choquant (enfin pour ma part).

Il a mis un lien externe. Les personnes qui cliquent dessus sont prévenues par un message.
" Esteban, ne soit pas triste, ne soit pas inquiet. Tu as, toi aussi, ta propre route à continuer. Pour devenir vraiment grand, vois-tu mon enfant, un fils doit dépasser son père."

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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Sandentwins »

Bon, je sais que certains sont encore un peu sur les fesses de mon dernier texte, donc je vous offre quelque chose de plus doux.

Un bon petit Estaozia, du point de vue de cette dernière, mais cette fois moins "Que faire quand j'ai envie d'embrasser mes deux potes de manière hésitante et bi-curieuse" et plus...vous savez quoi, je vous laisse découvrir.
En exclusivité, voici donc comment se finit leur arrangement à trois.



:condor: Il Faut Deux Ailes aux Condors :condor:

L'amour est un engagement. Un effort, un investissement, toujours semé mais si peu récolté. L'amour est difficile, et exigeant: peu sont ceux qui peuvent assez donner d'eux-mêmes pour maintenir une relation solide et durable. Prendre un amant est une tâche difficile, surtout avec des idées de mariage et de partenaire de vie en tête.

Et prendre deux amants à la fois est encore plus dur. Mais cette fois, les bénéfices sont légion.

C'est ce que Zia a vite compris, lorsque leur trio fit ses premiers pas dans le monde non en tant qu'amis, mais en tant que partenaires. Ç’avait été un temps d'hésitation, et une aventure sûrement plus grande encore que toutes celles qu'ils avaient connues jusqu'alors.

Elle ne saurait se souvenir de quand ça avait commencé ou de ce qui avait amené l'idée: elle était venue comme ça. D'un désir et d'une envie communs, tous les trois avaient décidé de joindre leurs vies et leurs destins. Ç’avait été une décision enfantine, innocente, qu'ils avaient prise à un moment où la vie se devait d'être vécue et célébrée, après qu'ils aient connu tant de fois le danger. Pour leur jeunes âmes adolescentes, ce n'avait été qu'un moyen de montrer leur amitié d'une façon nouvelle, intéressante, de lui donner quelque chose de plus officiel, comme un pacte qui se scellait entre eux. Esteban, Zia et Tao, jusqu'à ce que la mort les sépare; n'était-ce alors pas grandiose? Sans doute plus grandiose que ce qu'ils avaient espéré, car s'ils s'en jouèrent au début, ils l'oublièrent bien vite, au fur et à mesure que d'autres soucis plus urgents se montraient dans leurs vies. Et ce ne devint plus qu'une arrière-pensée, qu'un souvenir des jeux de leur enfance.

Mais alors qu'ils grandissaient, elle revenait. De temps à autre, quand les mains se touchaient et les visages se rapprochaient, leur malaise timide se teindrait du souvenir attendri de leur ancienne promesse, et ils s'en servaient comme excuse pour ne pas s'éloigner. Quoi de plus naturel pour des « amoureux » que de s'étreindre et de se toucher çà et là, après tout? Leur pacte imaginaire était certes un souvenir joueur, mais il tenait bon, et justifiait bien assez la curiosité qui leur venait avec l'âge, et toutes leurs petites façons de la satisfaire.

Ainsi, ils feraient semblant. Ils feraient semblant d’être fiancés, parfois même mariés, et ils joueraient ces rôles ensemble. Ça commença avec de petites choses, des baisers timides et de tendres étreintes; et puis, alors que le temps passait et que les aventures allaient et venaient, leur jeu deviendrait de plus en plus osé. Les gages amusés et les contacts curieux laisseraient entrevoir toutes sortes de choses dont on ne leur avait jamais parlé, et qu'ils avaient hâte de découvrir. Les mains se firent baladeuses, les yeux se perdirent, et les lèvres s'emballèrent bien plus d'une fois. Loin du monde, dans l'intimité de leur aventure et de leur monture dorée, ils s'abandonnaient petit à petit à ces besoins grandissants, à ces sentiments fleurissants dont ils découvraient tout juste l'intensité. Personne ne pouvait leur dire s'ils avaient le droit de faire ça ou non, ou si c'était acceptable, et ils s'en réjouissaient. Et avec le temps, sous leur chuchotements affectueux toujours prononcés d'une innocence enfantine, une sincérité nouvelle grandissait lentement, alors qu'ils découvraient peu à peu à quel point ils étaient entichés l'un des autres.

Alors que le temps passait, que les aventures se suivaient l'une après l'autre, que les mois devenaient des années, leurs esprits grandissaient avec leurs corps. Avec chaque jour qui passait, chaque nouveau défi et chaque nouvelle découverte, ils prenaient en maturité et en sérieux. Ils jouèrent de moins en moins, concentrés sur leur tâche. Ils se mirent à douter, à remettre en cause tout ce qu'ils pensaient savoir, y compris leur propre relation.

Ces doutes pesaient dans l'esprit de Zia, qui n'y avait jamais vraiment pensé. Au fil du temps, les inquiétudes de son futur qu'elle avait repoussées depuis son jeune âge refaisaient vite surface. Même si sa vie et son destin étaient étroitement liés à la quête des Cités d'Or et l'héritage de Mu, elle savait qu'elle ne pourrait pas continuer ainsi pour toujours. Un jour viendrait où il lui faudrait laisser cette vie, et devenir adulte: se marier, apprendre les arts domestiques, penser à avoir des enfants et laisser quelque chose d'elle derrière. Et plus elle se rapprochait de ce jour, plus elle s'en inquiétait. De certaines façons plus que d'autres.

L'idée du mariage ne la dérangeait pas. Elle voulait trouver quelqu'un avec qui être heureuse, avec qui construire une vie. Quelqu'un qui voudrait bâtir un foyer avec elle. Et elle avait certainement quelques options en tête...mais elle ne saurait en choisir une seule. Comment choisir entre le radieux, optimiste, joyeux Esteban, et l'astucieux, déterminé, sage Tao? Depuis qu'ils s'étaient mis ensemble tous les trois, ces deux-là avaient essayé de gagner le cœur de Zia dans leur rivalité joueuse mais sérieuse. Et bien qu'elle ait attisé leur jeu pendant quelques temps, ne serait-ce que pour être l'objet de leurs attentions et de leurs petits soins, ça la gênait désormais plus qu'autre chose. Elle ne pourrait choisir entre ces garçons, ses garçons. Tout de chaud et froid qu'ils étaient, elle avait besoin de l'un et de l'autre pour vivre une vie tempérée. Elle ne saurait jamais choisir un seul partenaire de vie; donc tant qu'ils étaient encore jeunes, encore en âge de jouer, elle ferait bon usage de leurs jeux de rôles.

Elle devint avare. Elle devint gourmande. Ces deux-là étaient ses compagnons, et elle acceptait tout ce qu'ils lui donnaient. Ils formaient une équipe, un trio que rien ne pouvait séparer, et même les ombres rampantes de l'âge adulte ne pourraient la forcer à choisir entre eux. À l'un elle était liée de par ses origines, par ses ancêtres et l'héritage qu'elle l'aidait à porter; à l'autre de par les médaillons qu'ils portaient au cou, par les rôles qu'on leur avait choisis et qu'ils devraient jouer. Ils l'aimaient tous deux, et elle les aimait tout autant, et si elle pouvait choisir, elle les épouserait tous deux et vivrait la vie la plus heureuse qui soit.

Ça lui demanderait bien sûr deux fois plus d'efforts. Mais elle était prête. Elle pouvait donner deux fois plus d'effort, de temps et d'engagement pour que ça marche. Même si ça allait à l'encontre des traditions de sa terre natale.

Esteban n'avait jamais vraiment pensé à sa vie adulte, car il avait l'habitude qu'on choisisse et décide pour lui. Tao avait quelques plans, mais ils changeaient toujours au fil des opportunités qu'il trouvait, et il avait du mal à se décider. Ces questions resteraient décidément encore longtemps. Ce qu'ils choisirent de faire au final fut de ne pas s'en inquiéter. Les choses viendraient en temps voulu, après tout. Leur quête était loin d’être terminée; peut-être ne prendrait-elle jamais fin, et ils auraient toujours quelque chose à faire longtemps même après la découverte et l'union des sept Cités. Dans le cas contraire, ils s'occuperaient de leurs affaires personnelles une fois leurs aventures terminées et le Condor posé pour la dernière fois de leurs vies. Seul le temps saurait dire.

Mais le temps n'avait guère envie de leur dire quoi que ce soit, semblait-il. Il ne faisait que passer, et les laisser avec toutes sortes de questions et de doutes. Ils n'étaient alors plus les mêmes enfants qui s'étaient engagés sur ce chemin il y a longtemps, car ils n'étaient plus du tout des enfants.

Tant avait changé au cours de ces dernières années, quand bien même leur but restait plus ou moins le même. Plus ils passaient leur temps en vol, loin de la vie stable et de la société, moins ils s'en préoccupaient. Les conventions de leurs éducations respectives n'étaient plus que des souvenirs lointains, remplacés par un style de vie qui leur était unique. L'influence des gens et des cultures qu'ils ont croisés au fil des années formaient lentement leur façon d’être, d'agir, de voir le monde autour; si bien qu'ils étaient devenus leur propre culture, une société de trois personnes et un perroquet comme ils l'appelaient bien.

Car ils s'étaient tant apporté, et s'étaient influencés les uns les autres de telles façons que ça leur semblait maintenant naturel. Esteban revendiquait plus ouvertement son héritage Atlante, montrait sa fierté de son affinité au soleil; Zia repoussait constamment les limites de l'esprit humain pour mieux comprendre ses pouvoirs extra-sensoriels; Tao n'avait pas mentionné ses ancêtres et leurs prodiges depuis des mois, se concentrant sur ses propres accomplissements présents. Ils avaient tant grandi depuis leurs douze ans, et les questions qui leur avaient miné l'esprit il y a des années trouvaient lentement leur réponse. Il s'avérait que bien souvent, cette réponse était simple: le temps. Le temps et l'expérience étaient tout ce dont ils avaient besoin pour s'en sortir. Et le meilleur moyen d'en gagner était de laisser faire les choses sans crainte. D'apprécier la vie présente, et de ne pas craindre le futur, car il viendrait un jour prochain.

Et c'était dur de ne pas apprécier leur vie présente. Le temps qu'ils deviennent adultes, ils avaient survolé la majeure partie du monde connu, et vu tant de choses que les cartes ne pouvaient pas encore dire. Chaque jour était une nouvelle découverte, une nouvelle source de joie, une nouvelle inquiétude ou préoccupation. Le Grand Condor n'était plus un simple véhicule, mais une demeure façonnée à leur image, qui n'avait presque plus de secrets pour eux. Et bien qu'ils pensaient parfois à se poser et interrompre leurs aventures, voire même s’arrêter pour de bon, ils savaient que rien ne les y forçait. Après tout ce qu'ils avaient vécu, retourner à une vie mondaine serait de la torture. Ils ne voulaient pas rester coincés au même endroit, quand il y avait encore tant à voir et à faire! Tant à apprendre du monde, et de l'origine de toutes choses!

De plus, même s'ils n'avaient pas de maison à proprement parler, ils formaient tout de même un foyer. Suivant toujours leur pacte, ils avaient tous leurs rôles à jouer et leurs devoirs à remplir. Esteban traçait leurs routes, pilotait le Condor et en prenait soin; Zia chassait le danger, trouvait de quoi se nourrir et interagissait le plus avec les autres gens; Tao savait recoudre et cuisiner, et recherchait tout ce que leur quête demandait. Ils formaient une équipe, un trio, une amitié solide; mais au fil du temps, il devint évident qu'ils étaient prêts à être plus encore. Et l'idée revenait parfois, non sans leur mettre du rouge aux joues ou un sourire aux lèvres. Il semblait bien qu'une autre de leurs inquiétudes avait trouvé sa réponse.

Ils avaient déjà abandonné tant de choses de leur passé, qui les bloquaient plus qu'elles ne leur apportaient quoi que ce soit. Une de plus ne changerait rien à la façon dont on les regarderait, ou à leur manière de vivre. Il leur fallut encore quelques années pour s'habituer à l'idée, pour en discuter longuement et pour commencer à se courtiser de manière sérieuse; mais quand le moment fut le bon, et quand tous les trois se furent décidés, ils brisèrent encore une autre règle.

Ce jour-là, Zia devint une jeune mariée, avec un époux à chaque bras. Ce jour-là, le pacte devint une promesse solennelle, jurée sur les Sept Trésors de Mu et d'Atlantide, de se soutenir et de s'aider l'un les autres, peu importe ce que la vie leur réservait. Que serait, serait; et ils étaient prêts à en découdre. Fusse-t-il révélations déchirantes, alchimistes surpuissants chasseurs de trésors ou disputes conjugales, ils étaient prêts.

Ce jour-là, ils firent d'elle leur princesse. Cette nuit-là, ils firent d'elle leur reine.

Zia ne se considérait plus si avare. Au contraire, elle avait mérité ce qu'elle avait. Elle avait refusé de choisir, et ça l'avait menée à un point où elle n'aurait pas à le faire; car ses deux garçons, ses deux hommes étaient avec elle, l'aimant comme au jour où ils scellèrent leur pacte enfantin. Ils se battaient toujours pour elle, mais de manière bénigne, pour détendre la flamme de ces paons à tête brûlée qui se défiaient à coups de parades pour attirer son attention. Bien souvent, ils finissaient en rires et en séductions, leurs flammèches s'harmonisant en quelque chose de plus agréable. Et le reste du temps, elle céderait et leur donnerait à tous deux son attention infinie, car ils méritaient tout ce qu'elle avait à offrir. Ils étaient ses trésors, ses partenaires, et rien ne saurait la faire culpabiliser de les aimer et de vouloir s'en faire aimer. Cette vie qu'elle menait était parfaite, et elle ne pourrait jamais la regretter.

Toutefois, quelque part dans son esprit, elle continuait d'avoir peur. Peur qu'un jour il lui faille faire un choix. Que quelque chose se passe et ne les force à se séparer, à abandonner leur vie, leur petit nid de bonheur qu'ils avaient construit au fil du temps et des voyages. Ils n'étaient que des vagabonds hors du monde, mais ce dernier les regardait toujours, et tant que les gens se jugeraient entre eux, leur trio serait également jugé. Zia se jura de ne jamais laisser cela arriver; et, comme si elle tournait le dos pour de bon à toutes les méchancetés qu'on pouvait dire sur eux, elle donna encore plus de sa personne à leur foyer, à leur mariage. Elle le défendrait de tout son être jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent, que son cœur cesse de battre; les Sages soient-ils témoins.

Mais en se souciant tant d'éloigner les dangers, elle ne remarqua pas ce qui se passait dans leur couple. Et avant qu'elle ne s'en rende compte, les fleurs de leur amour avaient donné fruit; désormais, elle sentait grandir dans son corps les premiers signes d'une vie nouvelle.

Ses aspirations d'enfance l'avaient rattrapée. Elle en ressentit d'abord un grand étonnement, et un peu de confusion, puis l'idée se nicha dans son esprit, et elle l'accueillit avec joie. La maternité l'avait toujours fascinée: durant ses voyages, elle avait rencontré beaucoup de mères de différentes cultures, qui avaient toutes des conseils et des idées intrigantes sur le fait d'avoir et d'élever des enfants. Et elle n'en a jamais touché mot à Esteban ou Tao, mais dans le fond, elle avait toujours voulu essayer. Élever leur propre petite âme, ramener le bonheur et la joie de l'enfance dans leur foyer. Leur donner ce petit quelque chose qui manquait à leur famille.

Mais très vite, sa joie de ternit se soucis qui refirent surface hors de profondeurs inconnues. Autant elle aimait ses époux et s'assurait de partager son cœur et sa vie également, autant cet enfant qu'elle portait n'en savait rien. Elle avait certes brisé les règles de la société, mais elle ne pourrait pas briser celles de la nature: ce bébé ne pouvait avoir qu'un seul père. Elle n'avait aucune idée duquel de ses partenaires il s'agissait, et sans nul doute la naissance de cet enfant raviverait le vieux conflit entre Esteban et Tao, qui ne s'était jamais vraiment éteint malgré leur amour. Celui qui avait engendré le premier enfant de Zia aurait un dessus invisible sur l'autre, une légitimité reconnue même par les créatures de la nature, et l'autre se sentirait délaissé peu importe l'amour et les promesses, qui ne sauraient remplacer cette chance perdue. Et à la pensée de ses partenaires se remettant à se battre pour elle, Zia sentit son cœur s'alourdir.

Elle resta silencieuse aussi longtemps que possible. Elle cacha sa condition et parvint à éviter les soupçons; mais son corps qui changeait la trahissait. Bientôt aucun vêtement ne pourrait cacher cette rondeur croissante, aucun œil qui l'avait connue depuis si longtemps ne pourrait se poser sur elle sans voir que quelque chose n'allait pas. Elle eut peur d'avoir à commettre l'irréparable, et de s'en débarrasser pour ne pas provoquer un conflit qui déchirerait leur couple; mais la pensée d'avoir à tuer son propre enfant à cause de sa peur lui donna honte d'elle-même. Elle ne saurait pas le faire. Il lui faudrait...elle devait leur dire la vérité.

C'était une autre épreuve qu'on leur envoyait, un autre obstacle sur le chemin tortueux du destin. Une autre difficulté qui s'annonçait, et qu'elle devrait prendre par les cornes. Elle devait se rappeler qu'elle n'était pas seule, et qu'elle faisait confiance à ses partenaires pour prendre la bonne décision. Ils étaient adultes, désormais, ils trouveraient une solution. Ils le feraient ensemble, comme ils l'ont toujours fait.

Ce qu'elle ignorait, par contre, fut que là où elle voyait une inquiétude, Tao et Esteban ne virent que de la joie. Emplis de bonheur à l'annonce de sa grossesse, ils ne se soucièrent même pas du problème de la paternité avant de l'avoir copieusement couverte d'affections et de gaieté. Et elle pouvait déjà sentir les étincelles de rivalité filer entre eux, n'attendant que l'occasion de s'enflammer.

Mais les choses avaient changé. Ils n'étaient plus des enfants chamailleurs. Ils étaient une famille, désormais, et devaient agir ainsi. Eux qui avaient été privés de leurs parents dès leur plus jeune âge pouvaient désormais donner à cet enfant, leur enfant, ce qu'ils n'avaient pas eu dans leur propre jeunesse. Ils pouvaient tous deux en être le père, peu importe celui à qui il ressemblerait, ou ce que les gens clamaient être légitime ou pas. Telle était la promesse qu'ils se sont faite, celle qu'ils garderaient.

Leur famille avait transcendé les continents, les guerres ancestrales et les conventions sociales; elle transcenderait bien les liens du sang. Telle fut la pensée qui calma les angoisses de Zia, et qu'elle garda avec elle en toutes circonstances. Elle avait une chance de donner une véritable enfance à ce bébé, un foyer qui l'aimerait et s'en occuperait à tout prix. Elle avait la chance de lui donner l'amour d'une mère, celui qu'aucun d'eux ne se remémorait; et elle ferait de son mieux, elle se battrait pour que son enfant, leur enfant s'en souvienne, et n'oublie jamais à quel point ses parents l'aiment.

Peut-être qu'un jour, elle pourra donner à sa fille le médaillon que ses propres aïeules lui avaient confié. Un jour, une nouvelle aventure verra le jour, dans le monde qui a vu renaître les Cités d'Or, et cette fois-ci Zia n'y participera pas; mais elle sera là, et Esteban et Tao seront là aussi, et tous les trois verront leur petite voler de ses propre ailes, et emporter avec elle l'héritage encore vivant des empires solaires.

Peu importe les aventures qu'elle vivra dans ce nouveau monde, leur enfant aura toujours un foyer où revenir. Et tous les trois attendront son retour avec impatience.



(et pis un peu d'art parce que je vous aime bien.)
Ils sont grands, ils sont beaux, ils sont tout juste mariés.
triowedding.png
triowedding2.png
J'en ai bavé pour faire ces motifs mais ca vaut le coup.
Modifié en dernier par Sandentwins le 05 mai 2020, 13:07, modifié 3 fois.
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par nonoko »

Tout sonne plutôt juste, l'idée qu'ils s'élèvent au dessus des règles et interdits grâce à leur vie nomade me plaît bien, mais de mon point de vue les craintes de Zia à propos de l'enfant qui risque de les diviser sont de trop. Elle a déjà fait tant de chemin, et elle se laisse gagner par une peur qui la rend moins sage et trop fragile. Bon, je peux comprendre que de vieilles craintes ressurgissent de façon irrationnelle, mais de là à envisager de sacrifier l'enfant pour ménager la susceptibilité des deux mâles ( c'est comme ça que je le vois, alors qu'elle devrait avoir bien plus confiance en elle, en eux, en leur force à tous les trois).....
Les dessins sont sympas, Esteban est très mignon ( trop?), mais je trouve que tu accentues trop la différence entre muens et atlante, du coup Esteban fait un peu pièce rapportée ( pardon), je verrais plus un équilibre entre les trois ( oui je chipote, Zia a une robe orange et Tao une tunique jaune à l'origine donc leurs costumes sont de toute façon semblables de base!)
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Re: "Sa Machine Ailée" et autres histoires

Message par Sandentwins »

nonoko a écrit : 11 sept. 2019, 20:39 Les dessins sont sympas, Esteban est très mignon ( trop?), mais je trouve que tu accentues trop la différence entre muens et atlante, du coup Esteban fait un peu pièce rapportée ( pardon), je verrais plus un équilibre entre les trois ( oui je chipote, Zia a une robe orange et Tao une tunique jaune à l'origine donc leurs costumes sont de toute façon semblables de base!)
C'est uniquement car d'un côté j'adore dessiner ces décorations fleuries, et de l'autre j'adore faire des motifs géométriques façons spirales grecques. N'y vois pas de grande raison culturelle, c'est purement pour l'esthétique.
et puis esteban n'est jamais "trop" mignon.

Merci de ta lecture, comme toujours ! :D Prends donc cette vieille planche non-canonique dont je viens juste de me souvenir qu'elle allait avec cette fic.
mayna.png
"Mayna, c'est qui maman? Bien! Et c'est qui mamie? Très bien! Et maintenant, Mayna...c'est qui ton père?"
Modifié en dernier par Sandentwins le 05 mai 2020, 13:24, modifié 1 fois.
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