[FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

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Lia
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Re: [FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

Message par Lia »

J'adore cette histoire, les réactions et les sentiments des personnages sont si bien écrits. Pauvres enfants, ça doit être compliqués pour eux. Surtout pour Zia et Tao qui doivent cacher un si terrible secret :/ Nous fait pas une crise d'angoisse en plein moment de danger hein Tao !
A quand la suite ?
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Marcowinch
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Re: [FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

Message par Marcowinch »

Lia a écrit : 28 mars 2022, 12:02 J'adore cette histoire, les réactions et les sentiments des personnages sont si bien écrits. Pauvres enfants, ça doit être compliqués pour eux. Surtout pour Zia et Tao qui doivent cacher un si terrible secret :/ Nous fait pas une crise d'angoisse en plein moment de danger hein Tao !
A quand la suite ?
Oui ! A quand la suite ? :)
*** :Tao: :Zia: :Esteban: Ma fanfic MCO : La Huitième Cité :) :Esteban: :Zia: :Tao: ***
J'espère qu'elle vous plaira :D

:Esteban: Bah voyons, Pattala ! C'est pas dans ce coin-là que vit la jolie Indali ? :tongue:
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Yelen
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Re: [FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

Message par Yelen »

Chapitre 4

Perché sur un rocher, Esteban observait le paysage qui s’étendait devant lui. Les yeux plissés, il tentait de distinguer à travers la brume une irrégularité dans la roche qui lui permettrait de trouver une entrée secrète. Pour le moment, ses recherches avaient été infructueuses, de même que celles de ses amis. Il y avait un bon moment qu’ils étaient arrivés, et pourtant, ils ne faisaient aucune avancée. Des ruines, rien que des ruines.

Esteban avait été frappé de constater que toutes les traces de la cité d’or avaient disparu. Personne ne pourrait soupçonner que là, sous la pierre, se cachait une ville merveilleuse qui avait fait rêver tant d’hommes… et de femmes. Plus rien ne restait désormais de cette cité. Les gardiens de l’île eux-mêmes semblaient avoir disparu, comme évaporés dans la nature.

Les pensées d’Esteban se dirigèrent vers le Grand Prêtre, Athanaos. Il était maintenant presque habitué à la douleur qui saisissait son cœur dès que le souvenir de l’homme masqué apparaissait dans son esprit. Pire encore était cependant l’image de son corps mutilé, couvert de bandages. Le bruit de sa respiration sifflante hanterait sans doute les cauchemars du jeune garçon pendant encore longtemps. Malgré tout, il s’était décidé à aller de l’avant. C’était ce que cet homme aurait voulu.

Esteban soupira et s’assit lourdement sur la pierre. Un coup d'œil au loin lui apprit que ses amis étaient aussi contrariés que lui. Il fallait dire que le temps n’aidait pas : un fin brouillard humide s’était formé depuis leur arrivée, conséquence de la proximité du lac. Il était léger, mais suffisamment opaque pour ralentir leur exploration. A ce rythme, songea-t-il, on ne trouvera jamais la porte secrète à temps. Tao refusait de parler des calculs qu’il avait effectués avant leur départ, mais son ami n’était pas dupe : il avait dû calculer la vitesse de propagation du nuage toxique. Et à en croire son expression anxieuse, le résultat n’avait pas été encourageant. Zia, de son côté, semblait agitée, ce qui contrastait avec le calme dont elle ne se départissait que rarement. Esteban mit cela sur le compte des événements des derniers jours. Après tout, le décès de Papacamayo était encore récent, et elle en souffrait sans doute encore. De plus, qui ne serait pas troublé à l’idée d’avoir le destin d’un monde entre ses mains ? Oui, c’était la seule explication plausible.

Un endroit attira soudain son regard. Il se redressa : il fallait qu’il en aie le cœur net. Un peu plus haut sur la montagne, la pierre cessait d’être irrégulière et devenait plus lisse, comme si elle avait été taillée volontairement. Esteban poursuivit sa recherche. Bientôt, enfin, elle porta ses fruits.

- Tao, Zia ! Venez voir, je crois que j’ai trouvé !

Ses amis ne se firent pas attendre. En un instant ils furent à ses côtés, et laissèrent échapper une exclamation d’étonnement. Devant eux se dressait une petite stèle taillée à hauteur d’enfant et surmontée d’une gravure. Aussitôt, Tao se mit à l’examiner sous toutes ses coutures, retroussant le nez sous l’effet de la concentration. Après quelques minutes, il se tourna vers Esteban.

- Bon, c’est sûr et certain, cette construction ne peut pas être là par hasard. Esteban, tu as bien trouvé ce que l’on cherchait ! Bravo, mon vieux, ajouta-t-il avec un sourire que son ami lui rendit.

- Mais, ça ne nous avance pas beaucoup. Il n’y a pas la moindre ouverture, ni d’inscription, c’est curieux ! fit remarquer Zia.

- L’inscription a peut-être été écrite ailleurs ? suggéra Esteban.

- Oui, c’est possible, concéda Tao. Mais si c’est le cas, il faudra couvrir toute la surface de l’île pendant nos recherches, et avant ce soir ! On n’y arrivera jamais...

- A moins … qu’on n’en ait pas besoin ! s’écria Zia. Je crois que j’ai trouvé quelque chose.



Sous les yeux ébahis d’Esteban, elle se mit à déblayer énergiquement la roche qui se trouvait à leurs pieds. Le jeune garçon ne pouvait s’empêcher de la trouver belle en cet instant, même couverte de poussière après leur fouille de l’île. Elle est jolie en toutes circonstances, se disait-il. Cette idée lui revenait régulièrement, et ce depuis le jour où il l’avait rencontrée, dans la cale du navire qui devait les emmener jusqu’au Nouveau Monde. En fait non, c’était plus ancien encore : il se rappelait l’avoir remarquée aux côtés de la reine et de la princesse Margarita, le jour où on l’avait hissé en haut d’un mât pour appeler le Soleil. Au milieu de cette assemblée de nobles agenouillés, elle était restée debout, les yeux fixés sur quelque chose qu’il ne voyait pas. Cela ne remontait qu’à quelques mois, mais il semblait à Esteban qu’une vie entière s’était écoulée depuis. Il avait perdu son père adoptif, appareillé pour un continent inconnu, rencontré des amis qui avaient changé le cours de son existence. Qui lui avaient donné un sens. Et avec ces mêmes amis, il s’apprêtait à tenter de sauver le monde.

Zia se releva enfin, essuyant ses genoux d’un revers de main. Elle avait mis au jour un aplat rocheux situé sur le seuil de cette stèle, qui était d’ailleurs plus vraisemblablement une porte, se fit remarquer Esteban. Au pied de cette porte, son amie venait donc de découvrir deux encoches ayant une curieuse forme de croissant de lune, ainsi que des dessins que le Fils du Soleil reconnut immédiatement.

- Tao, regarde ! s’exclama-t-il. Est-ce que ça ne serait pas des idéogrammes de la langue de Mü?

- Mais oui, tu as raison ! Attendez, il faut absolument que je les traduise…



Tao s’accroupit et se mit à observer les glyphes sous toutes les coutures. Un moment passa ainsi, durant lequel Esteban et Zia se regardèrent en fronçant les sourcils : d’habitude, Tao ne mettait pas si longtemps à traduire.

- Est-ce que tout va bien ? Tu arrives à lire ? tenta Zia.

- Oui, mais j’ai l’impression que ça ne veut rien dire, c’est bizarre… Voyons voir, répondit-il en se relevant. La gravure au-dessus de la porte représente la Lune, et le signe Mü à côté signifie Lune, lui aussi. C’est ça que je trouve étrange : en temps normal les indices sont davantage liés au Soleil. Et puis il y a ces curieuses encoches, là, en bas. Je n’arrive pas à comprendre leur signification, ce ne sont ni des lettres, ni des gravures… Sans parler de cette phrase qui n’a aucun sens.

- Même si ça ne veut rien dire, dis-nous ce que tu as compris ! répliqua Esteban. Tes ancêtres se manifestent souvent de façon énigmatique, ça ne serait pas la première fois.

- Voilà ce qui est écrit : “Hélios rejoindra Séléné pour que s’ouvre le chemin”.



Les trois amis se regardèrent tour à tour en silence, mais aucun ne semblait savoir ce que pouvait signifier cette curieuse énigme. Le tempérament d’Esteban, prompt à l’action mais aussi irréfléchi, était mis à rude épreuve. Il luttait contre l’envie de mettre un grand coup de pied dans la porte en espérant que cela l’ouvre de force. Il savait bien que c’était inutile : le mécanisme avait survécu à l’apparition et à la fermeture de la Cité d’Or, ce n’était pas lui, pauvre gamin, qui allait le mettre à mal. Mais l’envie de défouler ses nerfs se faisait pressante. Il jouait avec son médaillon du bout des doigts, histoire de s’occuper les mains. Depuis que Tseila avait été ouverte, il ne portait plus le coeur du bijou, qui avait retrouvé l’aspect qu’il avait avant que le jeune garçon ne parvienne à récupérer la partie manquante auprès de Mendoza. Sans son centre en forme de Soleil, le médaillon semblait dénudé, se résumant à un arc de cercle pointu qui faisait penser à…

Mais oui !

- Je sais! s’écria-t-il.



Tao et Zia se tournèrent vers lui d’un seul mouvement. Esteban se mit à expliquer à toute vitesse:

- Jusqu’à présent, nous avons pensé que la science de Mü et sa mythologie n’étaient basés que sur le Soleil. Mais pourtant, ce n’est pas le cas ! Tao, tu te rappelles du Cap de la Lune, sur ton île ? (Comme son ami acquiescait, il poursuivit : ) c’est bien la preuve que la Lune avait aussi son importance ! Et cela se retrouve même… dans la forme de nos médaillons ! finit-il en exhibant triomphalement le croissant doré qui pendait à son cou.

- Je crois que j’ai compris ! répondit Tao, le regard soudain éclairé. Les ouvertures liées à vos médaillons fonctionnaient avec la partie centrale, mais cette fois-ci, c’est différent ! Comme l’a dit le proph… euh, le grand prêtre, se reprit-il au dernier moment en voyant Zia froncer ostensiblement les sourcils, nous sommes maintenant face à un dispositif à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence. J’imagine donc que mes ancêtres avaient prévu qu’on puisse y avoir recours même après l’ouverture de la Cité d’Or, et donc… Esteban, Zia, vite ! Enlevez vos médaillons !



Les deux amis s'exécutèrent. En passant le collier au-dessus de sa tête, Esteban effleura les pointes des cheveux qu’il avait coupés le matin même, en guise d’offrande. Il se demandait encore ce qui lui avait pris, mais en définitive, il était heureux d’avoir choisi ce cadeau d’adieu pour Athanaos. En plus, se disait-il, ses cheveux ressemblaient un peu aux miens, finalement…

Tout à son excitation d’avoir visiblement enfin compris l’énigme avec laquelle ils se débattaient depuis maintenant un bon moment, Tao faillit lui arracher le médaillon des mains. Il s’agenouilla à nouveau et plaça les médaillons chacun dans une encoche. Dépourvus de leur cœur, les deux bijoux avaient une forme de croissant de lune qui correspondait parfaitement et ils entrèrent dans les trous avec un petit clic. Les trois enfants retenaient leur souffle.

Dans un léger vrombissement, la porte se mit à bouger, pour finalement pivoter sur des gonds jusque-là totalement invisibles, révélant une pièce de petite envergure, creusée à même la montagne et recouverte de symboles Müens. Ils avaient réussi ! Esteban était soulagé : la première étape de leur périple avait, semblait-il, été couronnée de succès. Il était encore très surpris de l’usage inhabituel de leurs médaillons. Cela expliquait cependant pourquoi le grand prêtre n’avait jamais réussi à percer ces énigmes malgré sa vie passée à garder la Cité d’Or. Le jeune garçon ramassa les deux colliers qui étaient ressortis du mécanisme, remit le sien autour de son cou et tendit l’autre à Zia. Tao, quand à lui, s’était précipité dans la pièce pour observer les diverses inscriptions qui l’ornaient. Esteban entra à sa suite et contempla le spectacle qui se révélait à lui. La salle était vide, à peine assez grande pour qu’ils s’y tiennent tous les trois debout. Les murs et le sol étaient constellés de motifs qu’Esteban reconnut comme des symboles astraux. Une étrange peinture attira son œil ; elle lui rappelait quelque chose. Après une brève réflexion, il reconnut des représentations d’étoiles et des assemblages de constellations, qui ressemblaient à ceux figurant sur le globe céleste qu’ils avaient admirés au Vieux Pic. Il en déduisit qu’il devait s’agir d’une carte du ciel. Mais à quoi pourrait-elle bien leur servir ?

Laissant Tao à son étude des idéogrammes écrits sur les parois, Esteban s’apprêtait à ressortir, mais son ami le retint en l’attrapant par le bras.

- Pas la peine de t’éloigner, j’ai déjà traduit, je sais ce qui est écrit ! C’est même très simple : il s’agit de la même phrase répétée en boucle, et c’est aussi celle qui figurait devant la porte, “Hélios rejoindra Séléné pour que s’ouvre le chemin”.

- Encore cette phrase ! Mais on ne la comprend pas mieux que tout à l’heure…

- Non, tu as raison, concéda Tao. Mais je suis sûre qu’elle a son importance. Il doit sûrement y avoir quelque part dans cette pièce un élément qui permette de percer cette énigme, il suffit de le trouver.

- Facile à dire, maugréa le Fils du Soleil. Cette salle est recouverte d’inscriptions du sol au plafond !

- Raison de plus pour s’y mettre tout de suite, répondit Zia. De toute façon, c’est notre seule piste.



Ses deux compagnons approuvèrent lentement. Esteban enrageait intérieurement. Même dans un mécanisme d’urgence, le peuple de Mü trouvait le moyen de perdre son temps avec des énigmes, des devinettes et autres jeux de réflexion dont ils auraient pu aisément se passer. Au fond de lui, il savait qu’il avait tort : ce mode de fonctionnement permettait essentiellement d’éviter que des intrus ne s’emparent de leur science et de leur savoir, il en avait bien conscience. Seulement, le côté désespéré de leur situation rendait le jeune garçon encore plus irritable que d’ordinaire. Il se sentait impuissant face à ces murs couverts de signes qu’il ne comprenait pas. Il avait le sentiment désagréable de ne servir à rien.

Tao remarqua l’agitation de son meilleur ami et le rejoignit rapidement, son encyclopédie à la main.

- Esteban, j’ai besoin de ton aide !

Surpris, ce dernier haussa un sourcil.

- De mon aide ? Je ne vois pas comment je pourrais t’être d’une quelconque utilité…

- Regarde, poursuivit néanmoins Tao. Il désignait une série d’idéogrammes qu’il avait recopiée sur une page de son livre. Ce signe là, c’est ce que j’ai traduit par “Hélios”. Et l’autre, à côté, c’est “Séléné”. Je pense que ce sont des noms propres, mais qu’ils ont aussi une autre traduction, qui a peut-être été indiquée quelque part sur l’un de ces murs. Donc, j’aimerais que tu cherches si l’un de ces signes est représenté accompagné de quelque chose, un dessin ou un symbole, qui permettrait de mieux le comprendre… Tu me suis ?

- Moi aussi, je vais t’aider ! intervint Zia. Voyons voir… Je n’ai qu’à chercher le signe “Séléné”, et toi, Esteban, tu chercheras “Hélios” !

- D’accord, faisons comme ça, répondit Tao en opinant du chef. Je vous laisse l’encyclopédie pour que vous reconnaissiez les signes. Pendant ce temps, je vais chercher s’il n’y a pas d’autres indications dehors.



Il sortit promptement de la pièce. Esteban et Zia échangèrent un regard vaguement perplexe, puis se mirent chacun à chercher l’idéogramme qui leur avait été attribué. Le brouillard au-dehors s’était encore épaissi, diminuant la visibilité même à l’intérieur de la petite pièce, qui n’était profonde que de quelques mètres. Les deux enfants devaient être pratiquement collés à un mur pour distinguer les signes qui y étaient inscrits. Esteban avait beau se concentrer, il avait l’impression qu’il ne trouverait pas ce qu’il cherchait même s’il avait eu le nez dessus. Cependant, au bout d’un moment, Zia poussa un cri de triomphe.

- Là ! J’ai trouvé !



A l’endroit qu’elle pointait frénétiquement du doigt se trouvait la carte du ciel qu’Esteban avait remarquée un peu plus tôt. Chaque astre était surmonté d’un idéogramme qu’Esteban supposait être leurs noms. En regardant de plus près, il vit que Zia désignait un corps céleste en particulier, qui était flanqué du signe qu’il reconnut comme étant Séléné.

- Zia, tu es géniale !

- Merci, répondit-elle en rougissant légèrement. Le signe que tu dois chercher est probablement aussi dans cette carte du ciel…

- Mais oui, regarde ! s’écria Esteban au bout de quelques secondes. Il pointait lui aussi un astre, plus gros que les autres. Par contre, je n’ai aucune idée de quelle étoile il peut bien s’agir… Heureusement que nous avons un grand savant à notre disposition, ajouta-t-il avec un clin d'œil.



Avoir trouvé un début de réponse avait partiellement rendu sa bonne humeur à Esteban. Il appela Tao qui se hâta de consulter la carte céleste. Quelques instants suffirent pour qu’il se retourne vers ses amis en souriant.

- Vous avez raison, ce sont bien les mêmes signes ! Et les deux points qu’ils désignent ne sont pas des astres ordinaires. Celui que tu as trouvé, Zia, c’est la Lune. Et le gros, au milieu, c’est le Soleil !

- Donc, commença Zia, Séléné serait la Lune, et Hélios le Soleil ?

- C’est bien ça. Mais je n’avais jamais vu ces noms auparavant… Peut-être qu’ils viennent d’une autre langue ?

- Ce doit être une langue très ancienne, pour qu’elle soit mélangée à celle du peuple de Mü, fit remarquer la jeune Inca.

- Je ne sais pas, répondit Tao. J’ai l’impression que ces inscriptions sont bien plus récentes que celles que nous avons pu voir dans le reste du pays maya. Mais c’est difficile à affirmer avec certitude.

En tous cas, l’interrompit Esteban, nous savons enfin ce que signifient ces mystérieux signes.



Hélios, le Soleil, et Séléné, la Lune. Le Soleil rejoindra la Lune pour que s’ouvre le chemin. Le jeune garçon n’était pas sûr de comprendre, et à en voir l’expression dubitative de ses deux amis, ils n’étaient pas beaucoup plus avancés. Faute de mieux, ils ressortirent à l’air libre et s’assirent à même la roche pour réfléchir. Esteban soupira. Il pensait à nouveau au grand prêtre… Athanaos. Qu’aurait fait cet homme en pareille situation ? Il aurait été capable de garder son calme, certainement. Mais maintenant il était mort, et c’était à eux, des enfants étrangers, qu’il avait donné la mission de sauver le monde.

Il fut interrompu dans ses pensées par Zia qui lui secouait gentiment le bras.

- Esteban ! Ça fait trois fois que Tao t'appelle !

- Désolé, j’arrive, dit-il machinalement en se levant. Qu’est-ce qu’il y a, Tao ?

- Esteban, une fois de plus, nous allons avoir besoin de tes talents ! répondit Tao du tac au tac en levant légèrement les yeux au ciel. Puis il poursuivit d’un ton ironique : Après tout, que ferions-nous sans le Fils du Soleil, nous, pauvres mortels…



Esteban se mit à rire, bientôt imité de Zia, mais il retrouva bien vite son sérieux.

- J’en déduis que tu as compris ce qu’il faut faire ?

- Parfaitement ! L’inscription dit que la Lune et le Soleil doivent se rejoindre. La Lune, c’est celle-là, fit-il en montrant du doigt la gravure ornant la porte de la salle, qui représentait effectivement l’astre nocturne.

- Et le Soleil ?



Tao désigna le ciel de la main.

- C’est facile, c’est comme pour les ruines du serpent ailé ! Il faut que la lumière du Soleil tombe sur la gravure de la Lune !

- Nous sommes sur la côte est, le Soleil devrait pouvoir éclairer cet endroit, non ? Sauf que… Avec ce brouillard, on n’aura jamais assez de lumière ! C’est fichu !



Pour toute réponse, Zia et Tao échangèrent une œillade complice avant de regarder Esteban en souriant à pleines dents. La jeune Inca, soudain d’humeur à plaisanter, se mit à réciter d’un ton dramatique :

- Ah, pauvres de nous ! Ce brouillard nous empêche de progresser ! Si seulement il existait une personne capable de faire apparaître le Soleil et de dissiper cette brume !

- Je crois que j’ai compris, Zia, c’est bon, répliqua Esteban avec un sourire.



Cette dernière lui répondit par un clin d'œil. Le jeune garçon, dont le rôle de Fils du Soleil allait encore être mis à profit, s’avança un peu à l’écart. Il était lui-même étonné de la rapidité avec laquelle leur petit groupe avait repris ses habitudes humoristiques, alors qu’ils venaient de traverser la période la plus difficile depuis le début de leur aventure. Mais il savait que, même s’ils souriaient et riaient de nouveau, leurs blessures, physiques ou mentales, mettraient encore longtemps avant de cicatriser.

Il frissonna. Le brouillard humidifiait l’air et le rendait plus frais. Heureusement, si tout se passait bien, il disparaîtrait bientôt… Esteban inspira un grand coup et inclina la tête, les mains jointes dans un geste de prière, et ferma les yeux. Il avait l’impression que sa nuque chauffait tant il sentait les regards de ses amis dans son dos.

- Mon Dieu, je vous en prie, faites que ce brouillard se dissipe, faites que le Soleil nous illumine de ses rayons ! murmura-t-il. Il songea au Père Rodriguez, comme à chaque fois qu’il priait ; après tout c’était le Supérieur de la cathédrale qui lui avait prodigué l’essentiel de son enseignement religieux.



Esteban serrait les paupières, essayant de ne pas briser sa fragile concentration. Il s’arrêta seulement lorsqu’il sentit un rayon de chaleur lui caresser le visage. En relevant la tête, il fut ébloui par une intense lumière et constata en souriant que le brouillard s’était entièrement levé. Le Soleil brillait maintenant de mille feux, haut dans le ciel.

Zia et Tao se précipitèrent pour enlacer leur ami en le félicitant. Une autre vague de chaleur, intérieure celle-là, parcourut le corps de ce dernier. Il était heureux d’avoir réussi. Bien qu’il n’aie aucune explication quand à son éventuelle relation avec le Soleil, il avait désormais admis qu’il ne pouvait s’agir d’une coïncidence ou de vieux racontars de marins. Il savourait désormais le sentiment d’avoir réalisé ce que d’aucuns appelleraient un miracle, sensation à laquelle il s’habituait petit à petit.

Heureux et occupés à s’étreindre dans la lumière éclatante, les enfants mirent un certain temps à remarquer que la terre s’était mise à trembler…
illu chapitre 4.jpg

Merci d'avoir lu ce chapitre :) désolée, je sais que ça fait un bon moment que j'ai pas posté, oupsie
S'ils sont mêlés à tout cela, alors tout devient possible, même le plus incroyable.
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isamidala
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Re: [FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

Message par isamidala »

Bravo encore un excellent chapitre que j'ai adoré ! 👍
Aides-nous Esteban puisque tu es le Fils du Soleil !
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Marcowinch
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Re: [FANFIC] - Le Soleil se lève à l'Ouest (début ep 39 S1)

Message par Marcowinch »

Un très bon chapitre, qui respecte les personnages et met bien en avant les talents des trois enfants :)
J'ai hâte de lire la suite.
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J'espère qu'elle vous plaira :D

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