FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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Anza
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CHAPITRE 20

Ego es-tu là ?


H1 grandissait tandis que les tensions à Apuchi devenaient intenables. Loumen en étant évidement la cause.
Les seuls scientifiques à être restés dans son équipe était soient médiocres, soit dépourvus d’égo.
Le reste de la base s’était considérablement militarisée et Loumen supportait de moins en moins les « incursions » de ses commanditaires impatients restés à Sitnalta.
Ces longues années avaient vu mourir deux des quatre Atlantes qui avaient financé le projet, et les relations avec les deux membres de la richissime famille Tiz-Altis restants, étaient devenues houleuses.
Loumen et eux ne cessaient de se prendre le bec, les premiers pressant le scientifique d’avoir des résultats et le second, de plus en plus en proie à une mégalomanie effrayante, les envoyant balader comme s’ils n’étaient que deux moustiques agaçants.

Dans l’imposant manoir familial, l’oncle et le neveu venaient de se voir rembarrer pour la énième fois par le biochimiste.
Haltiz et Prenntiz fulminaient. Loumen les avait une fois de plus traité de stupides ignorants incapables de voir le génie qu’il était et de comprendre la grandeur et la portée de ses recherches.
Ils en avaient assez !
Néanmoins, toute animosité mise à part, les rapports de recherches qu’ils recevaient leur prouvaient que cet égocentrique personnage était tout près de mettre le doigt sur la solution et il leur fallait donc se maîtriser et continuer, autant que faire se peut, à le brosser dans le sens du poil.
-Je ne le supporte plus ! s’exclama le plus jeune des deux.
-Je sais Prenntiz, je ne suis pas plus fan que toi de ce type. Mais tu sais à quel point nous avons besoin de lui, tacha-t-il de calmer.
Prenntiz qui faisait les cent pas, venait de s’immobiliser pour se servir un copieux verre d’alcool qu’il avala d’une traite.
-Si mes affaires ne me retenaient ici, je serais bien tenté d’aller jeter un œil dans cette base, histoire de voir par moi-même où en sont les choses, grinça Prenntiz.
-Prenn, fit son oncle. Je sais que c’est difficile, mais maîtrise-toi. Nous touchons au but et quand nous n’aurons plus besoin de lui, il s’en mordra amèrement les doigts.
Prenntiz lança à son oncle une mine entendue et se décrispa un peu.
-Vous avez raison mon oncle.


A des dizaines de millier de kilomètres de là.
-Ces deux têtes à claque de politicards de merde me traitent comme leur larbin ! Mais pour qui se prennent-ils ? vociférait Loumen à qui voulait l’entendre.
Le biochimiste avait déboulé dans les entrailles de la base à la recherche de l’oreille compatissante de son cadet. Et maintenant qu’il le tenait…
Kiémen se voyait servir les doléances habituelles :
« Et je suis un génie et ces deux cons n’y comprennent rien ! »
« Et mes recherches sont sans précédent, ils s’imaginent sans doute que c’est simple ! »
« Ah si y’en a un des deux qui se pointe ici, je m’en vais lui expliquer comment je vois les choses ! »
Et ça continuait des heures où le généticien préférait se mettre en « veille » et faire semblant d’écouter. De toute façon, Loumen n’écoutait que lui-même, alors à quoi bon s’exposer à ses foudres en essayant d’argumenter ?
Pour donner le change, Kiémen opinait du chef de temps en temps en faisait un « mmmmhhh » compatissant. Laissant son frère s’époumoner dans le vide.


A une journée de marche de là, la petite Noa venait de fêter ses neuf printemps, mais son anniversaire n’avait pas l’allure d’une fête avec du gâteau et des invités. Comme à son habitude, l’enfant s’était enfermée dans la pièce de musique où elle aimait passer autant de temps que possible.
En grandissant, son caractère impétueux s’assagissait un peu et comme le lui avait demandé le Grand-Prêtre, elle faisait maintenant preuve de beaucoup plus de compréhension à l’égard d’Okana.
Hayotzli ne fut pas surpris de la trouver occupée à essayer de dompter un nouvel instrument. A cordes cette fois. Elle avait passé plusieurs mois sur les instruments à vent et commençait à les délaisser au bénéfice des harpes et autres cithares qui avaient sa faveur pour le moment.
Le Grand-Prêtre entra en tapinois, s’émerveillant du don musical incroyable que l’enfant possédait.
Les légendes prétendaient que rien n’était impossible aux Incarnations d’Origine et Noa en était la preuve.
Elle pouvait dessiner le matin, débattre de physique excessivement pointue en fin de matinée, chanter une comptine en apprenant une nouvelle langue à midi et finir la journée en écrivant de la poésie ou en composant un morceau de musique.
Quand Noa s’aperçu qu’elle n’était plus seule, elle s’interrompit et adressa au Prêtre un sourire désarmant.
-Hayo !
-Noa, j’étais certain de te trouver ici. Le moment est venu, fit-il sur un ton solennel.
La petite fille reposa avec soin l’instrument qu’elle tenait en mains avant de rejoindre le gardien.
-Je pensais qu’il fallait attendre que je sois plus grande ? s’étonna la petite.
-Tu es déjà bien assez mure pour ça, assura-t-il. Viens, fit-il en lui tendant la main pour qu’elle la saisisse et lui emboite le pas.
Ils marchèrent jusqu’à l’antichambre de la Sheila où se dressait l’immense porte donnant accès à la cité d’or.
Noa était déjà venue se perdre en contemplation devant cette porte des dizaines de fois, curieuse et impressionnée.
Mais cette fois-ci, c’était le grand jour. Elle allait enfin savoir à quoi ressemblait ce Grand-Héritage si important.
Hayotzli l’attira sur le côté de l’antichambre et lui montra une petite porte qu’un habile trompe-l’œil dissimulait complètement dans le décor. Noa en demeura ahurie une courte seconde.
-On ne passe pas par-là ? demanda-t-elle en montrant l’immense porte de la cité.
Hayotzli s’en amusa avant de lui répondre.
-Non, Noa. Cette porte-là ne pourra s’ouvrir qu’avec les médaillons du soleil que deux Élus porteront peut-être un jour jusqu’ici. Mais toi, tu as le pouvoir d’accéder à Sheila comme bon te semble.
Le Grand-Prêtre lui montra une petite plateforme ovale au sommet d’un socle d’or.
-Pose ta main là, Noa.
La petite hésita une seconde.
-Laquelle ?
-Peu importe, assura Hayotzli de sa voix calme et chaleureuse.
Un peu nerveuse, la petite tendit la main pour la poser sur le promontoire tout juste plus petit qu’elle. A peine eut-elle touché la surface lisse qu’une lumière apparut et que le sol tout autour d’eux, sur plus d’un mètre de diamètre, se mit à s’enfoncer. La surprise déséquilibra sensiblement Noa qui ne s’y était pas du tout attendue.
La descente se poursuivit sur près d’une dizaine de mètre avant de s’immobiliser devant un passage sous-terrain.
Ca sentait un peu le refermé et l’humidité.
Une douce lumière habillait le couloir qui semblait ne pas avoir de fin.
Le bruit de leurs pas se perdait dans la galerie.
Après plusieurs minutes de marche : un mur. Et un nouveau socle.
La petite eut un regard interrogatif à l’attention du Grand-Prêtre et celui-ci se contenta d’hocher la tête.
Noa posa donc à nouveau la paume de sa main sur la surface ovale.
Et le sol sous eux se mit à remonter à la verticale.
Ils débouchèrent peu après dans une sale qui s’alluma à leur entrée.
-Nous nous trouvons sous le Temple de Sheila, c’est ici qu’est entreposé le Grand-Héritage en attendant qu’on actionne peut-être un jour le mécanisme pour le récupérer.
La salle n’était pas très grande et assez basse de plafond. Noa regarda avec avidité tout autour d’elle. Il y avait une ouverture visible dans le plafond par laquelle le Grand-Héritage était sensé remonter si le mécanisme était enclenché.
-Où il est ?
-Mais juste devant toi.
Noa écarquilla les yeux.
Devant elle se trouvait ce qu’elle avait pris pour une sorte de garniture bizarre avec une forme de vase au milieu.
Elle fronça les sourcils d’un air sceptique.
-Le gros sablier moche là ?
Hayotzli rit.
Elle n’avait pas tors, le Grand-Héritage, dont il n’avait jamais vu que des représentations schématisées, était bien moins imposant qu’il ne l’avait imaginé.
Patiemment, Hayotzli se mit à lui expliquer son rôle de gardienne du Grand-Héritage. La dangerosité de l’appareil et le fait qu’il ne fallait jamais tenter de l’utiliser sans sa « clef de contrôle » matérialisé par un vase dont l’emplacement demeurait inconnu à ce jour. Le Grand-Prêtre termina son exposé en lui confiant que s’il avait tenu à la mettre au courant plus tôt que ne le prévoyait la règle, c’était parce qu’il redoutait que la raison de la venue d’une Incarnation après tant d’années d’absence soit le signe que de graves événements se préparaient.
Modifié en dernier par Anza le 08 juin 2021, 11:57, modifié 1 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
Perso préféré : Calmèque, cherchez pas, mon psy a jeté l'éponge ! MDR

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CHAPITRE 21

Plus le temps d'attendre


-Tous des incapables ! Je ne suis entouré que d’incapables !
Et une fiole valsa à l’autre bout de la pièce, s’écrasant misérablement contre le mur et répandant son contenu à la couleur peu engageante sur le sol, au milieu de nombreux autres débris de verre. La savant fulminait et dans ces instants de furie intense, malgré ses soixante-quatorze ans biens avancés, il était plus agile qu’un singe, tant l’adrénaline le portait dans son débordement. Loumen ne décolérait pas depuis des heures et rien ni personne ne trouvait grâce devant sa rage. Tout, ou presque dans le laboratoire, avait fini sa course sur le plancher et les rares collaborateurs, suffisamment inconscients que pour ne pas avoir fui depuis des mois, avaient préféré sortir et observer la scène de l’extérieur, pétrifiés. Kiémen avait été appelé à la rescousse, mais, pas fou, il se tenait à bonne distance, lui aussi, accompagné de Kanan, son jeune assistant.
Loumen venait d’essuyer un nouvel échec et comme à son habitude, son orgueil démesuré ne lui permettait pas de se remettre en question une seule seconde, et du coup, il tenait tout ceux qui l’entouraient, de près ou de loin, pour responsables, honteux saboteurs jaloux de son génie, insectes infâmes et inutiles tout juste dignes d’être foulés aux pieds,… j’en passe et des meilleurs…
Si son équipe avait l’habitude de ses brusques coups de gueule, celui-ci avait, néanmoins, la particularité de pouvoir prétendre à la palme de l’intensité !
-Moi j’en ai marre, j’me casse ! déclara un des scientifiques assistant médusé au spectacle que leur infligeait le biochimiste. Il est complètement taré ce mec !
-C’est un génie, rétorqua un plus grand en haussant les épaules.
-Possible, siffla le premier, mais ça n’excuse pas tout ! Plein le cul de me faire traiter comme une merde !
Et l’homme en blouse blanche lança un regard pénétrant au cadet.
-J’voudrais pas être à votre place Professeur, l’apostropha-t-il. Moi, un frère pareil, ça fait longtemps que je l’aurais planté là !
Kiémen lui adressa une mimique résignée.
L’autre se renfrogna avant de tourner les talons.
-C’est bien dommage que ce ne soit pas vous qui chapeautiez ce projet. Il serait plus humain, conclut-il en s’éloignant et en laissant tomber par terre sa blouse blanche en signe d’abandon.
Deux autres Atlantes le suivirent et la minable poignée de scientifiques restants, baissa les yeux, impuissants, le fracas ininterrompu que faisait Loumen dans le laboratoire leur tenant désespérément lieu de seule compagnie.

Plusieurs heures plus tard, Kiémen et Kanan avaient regagné leur laboratoire sous-terrain, dans un silence épais. Les choses devenaient compliquées. Ils continuaient tous deux à travailler en parallèle, mais Loumen se faisait méfiant depuis un moment. Soupçonnant son plus jeune frère d’essayer de lui nuire. En fait, les échecs répétés et la frustration rendaient Loumen doucement parano et Kiémen redoutait que son ainé ne finisse par tout faire capoter. A tout moment, il était capable de débarquer et de tout détruire. Ca avait déjà été moins une quelques semaines plus tôt et le généticien sentait qu’il était temps de conclure avant que ce ne soit plus possible. Jamais une occasion comme celle-ci ne se représenterait dans toute sa vie de scientifique et il fallait qu’il éprouve sa théorie. Et si ça marchait ? Peut-être que le Haut-Conseil reverrait sa position sur le métissage ? Peut-être qu’ils pourraient rentrer à Sitnalta ? Peut-être qu’il pourrait prendre un peu de repos, l’esprit apaisé, avec la satisfaction d’avoir sauvé son peuple de l’extinction ?
Il n’y avait plus de temps à perdre. H1 était encore un peu trop jeune, mais tant pis !
Les néons du plafond se mirent à clignoter dans un petit bruit énervant à chaque rallumage. Kiémen soupira.
-Encore des fluctuations d’énergies, constata placidement son assistant.
-Le cristal seul a bien du mal à tout alimenter. C’était à prévoir, le maintient en stase des Élus est énergivore ! Reste à espérer que ces mini-coupures n’entravent pas nos travaux, soupira le généticien.
-Vous avez un peu lu les communiqués qui nous parviennent de la Capitale ? interrogea le plus jeune.
-Oui, oui, soupira Kiémen. Pas réjouissant. Ces dissidents qui tentent tout et n’importe quoi.
-Il paraît que des membres du Haut-Conseil ont échappé à une tentative d’assassina y’a deux jours.
Le généticien tira une moue peu convaincue.
-De toutes façons, on nous fait croire ce qui arrange l’État. Il faut prendre toutes ces informations avec la plus grande parcimonie, crois-moi.
-Je ne savais pas que vous faisiez partie des partisans de « La théorie du complot », s’amusa Kanan.
Kiémen se fendit d’un sourire.
-Moi, justement, je ne suis partisan de rien et c’est bien mieux comme ça !
-Faut bien avoir des opinions, renchérit l’autre.
-Bien sûre ! Mais on n’est pas obligé d’en parler.
Et il lui décocha un clin d’œil qui en disait long sur le fond de sa pensée. Kanan acquiesça silencieusement en souriant et se remit au travail.
Un petit temps s’écoula avant que le généticien ne reprenne la parole sur un ton plus grave.
-On va devoir accélérer nos plans.
Il releva la tête et découvrit la figure indéchiffrable de son compagnon. En fait, ça faisait un moment qu’ils savaient tous les deux qu’ils allaient devoir agir plus rapidement que prévu, mais ils n’en avaient pas encore parlé. Kanan se redressa et croisa ses bras lentement en se calant contre le dossier de sa chaise, fixant le savant avec insistance.
-Elle est encore jeune.
-Je sais, soupira Kiémen. Mais nous n’avons plus le loisir d’attendre éternellement. Tu le sais comme moi, mon frère est de plus en plus invasif et imprévisible. Et s’il découvre ce que nous traficotons dans son dos, je préfère ne pas essayer d’imaginer quelle sera sa réaction.
Le jeune homme hocha positivement la tête quelques secondes, pensif.
-En tous cas, tout est prêt en bas. La salle de gestation a été percée et aménagée. Votre frère en ignore complètement l’existence et nous avons fini, avec les ingénieurs, d’amener le nécessaire. L’électricité sera raccordée d’ici deux jours et c’était la dernière chose qui nous manquait. Quoi qu’on décide, conlut-il, on sera opérationnels d’ici fin de semaine.
-C’est parfait, assura le scientifique d’une voix un peu faible.

Les derniers préparatifs furent rapidement mis en œuvre et c’est un peu à contre cœur, s’interrogeant longuement sur le bien fondé de ses motivations que Kiémen ordonna l’enlèvement de la petite H1, recommandant une extrême précaution quant à la discrétion de l’opération mais aussi à la sécurité de l’enfant. Zamis, un jeune lieutenant, ami de Kanan, avait préparé l’opération dans ses moindres détails et comptait mener ce rapt de façon chirurgicale. Les dernières recommandations furent échangées et Zamis, accompagné d’une poignée d’hommes, en qui il avait une totale confiance, prit les choses en mains et partit en direction de la position de H1. Une petite île au centre d’un lac, à un jour de marche de là.

Deux jours plus tard, Zamis était de retour, aucun de ses hommes n’avait été perdu en chemin et la petite était avec eux. Tout semblait s’être déroulé comme prévu. L’enfant avait été sédatée rapidement et n’avait même pas eu le temps de s’affoler. Il l’avait trouvée, flânant seule à proximité de la berge d’une petite crique. Ils n’avaient pas cherché à attirer l’attention et trop contents de se voir faciliter ainsi la tâche, ils avaient déguerpi sans éveiller les soupçons de quiconque. Ils s’étaient attendus tout le long du chemin à se voir confrontés à des poursuivants ou des représailles, mais rien, pas âme qui vive et c’est dans un calme presque suspect qu’ils regagnèrent Apuchi.
La petite fut traitée avec beaucoup d’égards et transportée dans la salle secrète, aménagée pour l’occasion. L’ensemble du matériel avait été transféré là, et seul quelques ordinateurs et reliquats sans importance avaient été laissés en haut, en guise de décor pour ne pas éveiller les soupçons. Tout était en place et l’infime quantité d’Atlantes au courant de l’expérience sentait qu’ils étaient à l’aube de quelque chose d’important.

La salle n’était pas franchement accueillante, creusée grossièrement dans la roche, elle avait des airs de caverne préhistorique, mais l’apparence des lieux n’avait guère d’importance. Il y avait là tout ce qui se faisait de mieux en matière de technologie atlante et ils avaient même pensé à construire un accumulateur d’énergie qui prendrait le relais en cas de coupure prolongée.
Les deux scientifiques observaient la petite H1 comme s’il s’agissait du Saint Graal, osant à peine la toucher. Ils étaient stupéfaits par son apparence. Elle n’avait aucun trait commun avec les autochtones. Ses cheveux blonds, sa peau claire, ses traites délicats. D’où venait-elle ? Du Nord de l’Europe ? Avait-elle des origines vikings ? C’était possible, les Vikings étaient des navigateurs hors-pairs qui avait conquis de lointaines contrées bien avant que Portugais et Espagnols ne sachent construire de bateaux ! Étaient-ce ses origines particulières qui la rendaient aussi compatible avec l’Alpha ? Et comment une enfant au physique aussi singulier pouvait survivre dans la région ? Les autochtones la prenaient-ils pour une déesse ou un démon ? Était-elle destinée à un sacrifice rituel ? Y en avait-il d’autres comme elle ? Mille questions… aucune réponse. Juste une enfant à l’apparence inattendue qui dormait paisiblement sur une table d’opération dans un laboratoire sous-terrain. Une enfant dont ils ne savaient rien, mais dont l’ADN allait peut-être sauver leur espèce,...
-Pensez-vous qu’on ait le droit de faire ça ? s’inquiéta le plus jeune.
Le généticien inspira profondément. Il avait l’air fatigué, sans doute le fruit de plusieurs nuits sans sommeil. Tiraillé entre l’excitation, l’angoisse d’un nouvel échec, sa conscience, la peur à l’idée que son frère vienne à tout découvrir, la réaction du Haut-Conseil s’il venait à réussir, l’éthique,…
-Avec un peu de chance dans moins d’un an nous pourrons la rendre aux siens sans qu’elle ne garde aucun souvenir de son séjour parmi nous.
Le laborantin ne répondit rien, absorbé par ses pensées contradictoires. Ils touchaient du doigt la solution et ils étaient tous les deux transis d’appréhension. Elle était si jeune, si pure, si jolie, elle avait l’air d’un ange et ils allaient « la salir »… A ces pensées, Kanan se fit une réflexion étrange qui le mit mal à l’aise. Si la petite avait été moins jolie, auraient-ils eu moins de scrupules ? L’apparence extérieure avait-elle autant de pouvoir ? Avait-elle la capacité d’anoblir ou d’inspirer plus de pitié ? Une enfant moins ravissante leur aurait-elle facilité la tâche ? Nourrissons-nous moins d’empathie pour la souffrance d’une créature qui serait laide à nos yeux ?
Kanan déglutit péniblement et se demanda comment de telles pensées pouvaient lui venir en de telles circonstances. Il fallait qu’il se reprenne. Il était un scientifique, pas un philosophe contemplatif, bon sang ! Et ils n’avaient pas l’intention de faire « de mal » à cette enfant.
-On a tout ce qu’il nous faut ? interrogea brusquement Kiémen.
Kanan sursauta sensiblement et la question acheva de le ramener sur terre.
-Oui oui ! Et on a suffisamment de semence « Alpha » pour donner naissance à un régiment, tenta-t-il de plaisanter.
Kiémen lui offrit un regard un peu réprobateur.
-Si déjà nous pouvions en voir un seul qui survive, ce serait déjà merveilleux, coupa le savant. Pour le régiment, on verra plus tard.
Kanan baissa la tête, contrit et gêné par sa maladresse.
-Évidement, Professeur.
En réalité, en d’autres circonstances, Kiémen aurait ri, mais là, il était bien trop nerveux.


La démarche traînante et le teint pas très frais, Kanan venait de pénétrer dans le laboratoire de gestation taillé dans les entrailles de la montagne. Il portait deux gobelets de thé fumant et ouvrit la porte menant à un petit bureau dans le fond comme il pu, en actionnant la poignée avec son genou et en rattrapant le battant avec son pied dans un équilibre précaire. Une giclée de thé valsa hors de son récipient et vint miraculeusement s’échouer sur le sol sans atteindre les vêtements du laborantin. Il entra. Une odeur de nourriture, provenant d’un plat à peine entamé traînant sur une petite desserte, s’était emparée de la pièce. De la vaisselle, des piles de documents, un appareil en partie démonté dans un coin, un liquide indéfinissable qui était tombé sur le sol et avait laissé une grande tache brunâtre, une blouse plus très ragoutante, dont on s’était servi pour, sans doute, essayer d’éponger le dit liquide, jetée sur le dossier d’une chaise,… Kanan soupira. L’endroit avait besoin d’un sacré coup de propre !
Il fit le tour du bureau, qui faisait face à la porte, et posa un des deux gobelets. Il regarda avec tendresse le vieux scientifique qui s’était endormi sur le meuble, comme souvent. La tête posée sur ses avant bras, à son réveil, il allait encore se plaindre de son dos et de ses rhumatismes… mais il fallait dire qu’il cherchait les emmerdes. Kanan se mit en devoir de le réveiller et il le secoua doucement. Kiémen émergea assez vite, il ne devait pas avoir le sommeil bien profond. Il s’étira et fit la grimace. Mais le fumet du thé lui arracha un sourire.
-En voilà une bonne idée, Kanan.
Il bailla en se saisissant du gobelet et porta le breuvage à ses lèvres.
-Rien de neuf j’imagine ? s’enquit le plus jeune.
-Il est trop tôt pour se prononcer, bougonna l’autre, le nez plongé dans sa boisson chaude.
Dans un premier temps, ils avaient opté pour une fécondation in-vitro, espérant ne pas devoir recourir à d’autres méthodes bien plus délicates à contrôler. Les cellules reproductrices mises en présence s’étaient comportées de façon encourageante et la mitose cellulaire avait très vite commencé. Six embryons avaient été sélectionnés et placés dans l’utérus de la jeune mère. Il fallait maintenant espérer que l’un d’eux « s’accroche » et arrive à terme.
Machinalement, Kanan lança un regard à une petite pièce adjacente plongée sans une semi obscurité. H1 était là, allongée dans un lit, reliée à des appareils de contrôle, semblant simplement assoupie, mais maintenue, en réalité, dans un coma artificiel.
« Si tout se passait bien, dans moins d’un an ils pourraient la rendre aux siens. », tels avaient été les mots exactes de Kiémen. Mais était-ce un pronostic vraiment réaliste ?



-Je savais que cette petite nous causerait bien du souci, vous avez été beaucoup trop laxiste avec elle ! Et la voilà volatilisée !
Okana ne désarmait pas et fustigeait le Grand-Prêtre depuis plus d’une heure, tournant en rond comme un lion en cage, le dos recourbé et les gestes hiératiques. Hayotzli, lui, restait muet, le regard tourné vers le sol. Écoutait-il le flot interminable qui sortait de la bouche de la vieille prêtresse ? Rien de moins sûre. Il paraissait bien loin. Anormalement calme, à moins que ce ne fut sa façon de gérer l’inquiétude. C’est à peine s’il avait bougé. Et cette attitude ne faisait qu’alimenter l’exaspération de celle qui s’exprimait pour deux.
-Mais vous m’écoutez à la fin ?
Le Grand-Prêtre mit un moment à réagir et finit par relever la tête et observer passivement Okana.
-Bien sûre que je t’écoute…
-Et ben on dirait pas ! Vous restez là, planté comme un légume ! Il faut qu’on la retrouve ! On a déjà fouillé les alentours, elle n’est nulle part ! Elle a dépassé les bornes !
Hayotzli fit la moue et se leva lentement, faisant quelques pas en direction de la salle de musique. Il laissa ses yeux errer un instant sur les instruments avant de revenir à la conversation.
-Elle réapparaîtra quand le moment sera venu. Ai confiance Okana.
-Hein ? s’offusqua la vieille femme. Notre Incarnation d’Origine, qui est une petite tête de mule doublée d’une tête brûlée, a fait une fugue, et vous, ça vous inquiète pas ?
La voix d’Okana était péniblement trop aigüe, surtout avec l’énervement, et Hayotzli commençait à fatiguer. Il porta sa main à l’arrête de son nez et se massa une longue minute devant l’air médusé de son interlocutrice.
-Elle reviendra… j’en ai la certitude, lâcha-t-il. Il faut juste avoir un peu de patience.
Okana roula des yeux vers le plafond et partit en maugréant.
-Un peu de patience… c’est ça !
Modifié en dernier par Anza le 08 juin 2021, 11:58, modifié 1 fois.
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CHAPITRE 22

En s'approchant des côtes


Le Détroit de Gibraltar était un chenal vraiment étroit entre l’Europe et l’Afrique du nord et Mendoza avait eu raison de vouloir l’aborder de nuit. Depuis le navire, on pouvait voir les petits points lumineux du port, quelques lanterneaux laissés là pour éclairer un peu le chemin des badauds. Bon nombre de marins étaient sur le pont et contemplaient la terre avec bonheur. La traversée s’était très bien passée et ils rentraient à la maison seins et saufs. Une certaine joie était palpable dans l’atmosphère. On entendait parler à voix basse, les uns et les autres racontant quelle serait leur premier acte en arrivant au port après tant de temps. Mais les conversations tiraient toutes invariablement vers « le bon gueuleton », « la beuverie » ou « les femmes »… mais il était fort à parier, que ces trois éléments feraient tour à tour partie des réjouissances de chacun, dans des ordres différents !
Il y avait aussi le Rocher de Gibraltar, dominant le paysage, ombre noire et imposante sur fond d’étoiles, hérissé de-ci de-là par des oiseaux marins nichant en nombre pour la nuit.
-Il est plein de singes, lança Jiménez à l’attention de Marinchè qui observait l’énorme promontoire rocheux avec intérêt.
-Pardon ?
-Le Rocher ! Il est envahi de petits macaques, apportés là par les maures qui les gardaient comme animaux de compagnie. Ils sont plutôt marrants, mais c’est de sacrés chapardeurs, faut pas laisser traîner ses affaires où elles s’envolent avec eux et… bonjour pour les rattraper ! s’amusa-t-il.
Ca sentait le vécu.
Mendoza avait tenu à tenir la barre lui-même, pas tellement que l’endroit ait demandé une grande connaissance maritime, mais ça lui faisait plaisir de naviguer en longeant les côtes de son enfance. Un sentiment de fierté qui le submergeait à chaque fois qu’il regagnait l’Espagne, que tout s’était bien passé et qu’il était parvenu à ramener son navire et son équipage au bercail. C’était comme une victoire sur l’Océan, sur les éléments et sur les probabilités qu’il aimait déguster aux commandes de son vaisseau. Un petit orgueil personnel qu’il entendait savourer pleinement. En plus, la nuit était particulièrement agréable et il pouvait redécouvrir, à mesure qu’ils s’approchaient, ces odeurs si familières des rivages ibériques portées par une faible brise. Des odeurs de pêche, d’embrun, de sel et de bois mouillé. C’était bon de rentrer chez soi !
Il leur faudrait moins de deux jours pour gagner les Baléares et l’Ile de Minorque, deux jours qu’il comptait mettre à profit pour éclaircir l’histoire de la Comtesse. Maintenant que les côtes devenaient une réalité, elle semblait plus nerveuse et il était temps de démêler les fils de l’intrigue qui l’entouraient. La peur lui délierait la langue.
-C’est marrant deux continents aussi proches ! On dirait presque qu’on pourrait faire la traversée entre les deux à la nage, s’étonna Calmèque à l’intention de Mendoza.
Il était adossé au balustre de poupe, juste derrière le Capitaine. Discret jusque là.
Le Navigateur eut un petit rire sarcastique.
-Je te le déconseille vivement ! Les courants sont plus violents qu’il n’y parait et tu aurais tôt fait de t’épuiser contre eux, finissant noyé à mi-chemin.
Calmèque lui lança une mine sceptique.
-J’ai essayé étant adolescent avec deux amis… et heureusement qu’un bateau de pêche nous a récupéré ! assura l’Espagnol en aparté avec un brin de nostalgie dans la voix. Et pourtant, crois-moi, je suis un excellent nageur ! La mer est attirante… mais elle peut se faire vicieuse ! conclut-il à la boutade.
L’Olmèque ne répondit rien et se contenta d’émettre une petit « Mmmm », songeur.
L’animosité entre lui et ses deux charcuteurs du dimanche s’était rapidement calmée après le méfait et une entente agréable s’était à nouveau imposée au sein du trio. Assez naturellement. Comme s’il avait été de bon ton qu’il bougonne un temps pour laisser couler ensuite. Et puis, ça avait été fait pour son bien, pouvait-il leur en vouloir indéfiniment pour cela ? Il était certain que depuis cette amputation, à part la couleur de ses cheveux et de ses yeux, plus rien de le différenciait vraiment d’un autre. Il était clair qu’il attirerait beaucoup moins l’attention comme ça et qu’il courait donc bien moins de risque de se faire repérer par l’Inquisition. De plus, il avait beau faire, il n’était pas de nature rancunière. Et puis, il y avait Erin. Dont la présence avait, à n’en pas douter, aidé à passer l’éponge plus rapidement.
Erin ? A ce propos, où pouvait-elle se trouver ? Calmèque avait pu constater que la jeune femme était d’humeur un peu maussade ces derniers jours. Il avait bien essayé de l’interroger, mais elle avait fui comme une anguille. Il en avait déduit qu’elle appréhendait son retour sur le vieux continent, après tout, elle avait tenté de le fuir et voilà qu’elle revenait à son point de départ sans jamais avoir gagné son but. Ca devait la travailler.

A mi-pont, toujours aux côtés de Jiménez, Marinchè demeurait pensive. Ils allaient bientôt toucher terre et elle ne cessait de penser à ses enfants. Le cœur serré, elle se demandait si elle pourrait jamais les retrouver, s’ils étaient encore en vie,… quelle serait leur réaction, la reconnaîtraient-ils ? Mendoza avait bien ébauché un embryon de plan pour les retrouver, mais pour le moment, ça restait très évasif. Elle savait que retrouver sa fille lui importait, à lui aussi, mais son naturel introverti n’aidait pas à décrypter le fond de ses pensées. Et Marinchè regrettait que son bel Espagnol ne soit pas plus facile à cerner. Calmèque en avait d’ailleurs fait les frais, se retrouvant à devoir subir les plaintes répétées de l’Indienne quant au comportement taciturne de son homme, des soirées durant.
A quelques mètres d’elle, Marinchè reconnu l’Irlandaise qui sortait son nez des cabines. On ne l’avait pas beaucoup vue ces derniers jours et elle s’en réjouissait. Elle avait toujours beaucoup de mal avec la rouquine, qu’elle soupçonnait du pire quant à ses intentions vis-à-vis de son Olmèque. Mais comme la jeune femme ne s’en laissait pas compter une seconde et ignorait complètement l’Inca, celle-ci la détestait d’autant plus ! Rien ne l’insupportait d’avantage que d’avoir la sensation d’être transparente. Et ça aussi… Calmèque en avait fait les frais… durant les mêmes longues soirées… :
Tous les deux dans la cabine du premier, elle débarquait à l’improviste, comme une tornade, et sans même laisser à l’Olmèque le temps d’objecter quoi que ce soit, elle se mettait à lui déballer toutes ses frustrations. Les heures passaient, où seule la voix de Marinchè répondait à Marinchè. Un long monologue où l’Indienne se plaignait du peu de réactivité de son interlocuteur pour repartir de plus belle sans lui laisser l’opportunité d’en placer une. Il se faisait alors une raison, et s’affalait lentement en essayant de ne plus l’entendre… mais ses oreilles avaient beau avoir été raccourcies, ça ne suffisait pas à le rendre sourd…
Et au bout de quelques heures, l’Indienne ressortait, tout aussi abruptement, calmée et sereine.
C’était lors de ces longues soirées, que Calmèque avait fini par apprécier le vin, qui pouvait se révéler être un précieux allié en certaines circonstances.
Erin regarda autour d’elle, visiblement à la recherche de quelqu’un. Quand elle vit que Calmèque était en compagnie du Capitaine, elle renonça à le rejoindre, mais elle lui lança un regard appuyé. L’Olmèque le remarqua et esquissa un mouvement pour aller à sa rencontre, mais fut coupé dans son élan par Mendoza.
-Marinchè ne peut pas la sentir, lâcha-t-il platement.
Un profond étonnement se peignit sur le visage de l’Olmèque, de coutume, Mendoza, était plutôt avare de ce genre de commentaires et Calmèque mit quelques secondes avant d’acquiescer.
-Oui, c’est le moins qu’on puisse dire.
Un petit silence s’en suivit mais Calmèque sentit que Mendoza n’en avait pas fini et il resta encore quelques instants, l’invitant à poursuivre et révéler le fond de sa pensée.
-Elle te raconte quoi, Marinchè, quand elle passe des soirées entières dans ta cabine ?
Toute forme de jalousie tacite avait complètement disparue entre les deux hommes. Mendoza savait maintenant avec certitude que ce sentiment avait été tout à fait injustifié et que le lien qui unissait Marinchè et Calmèque n’était pas du tout de nature à faire de l’Olmèque un « rival ». C’était un lien que l’Espagnol ne comprenait pas vraiment, mais il avait acquis la certitude qu’il ne devait pas s’en inquiéter. Et ça l’avait considérablement rasséréné.
Calmèque réfléchit quelques secondes, se demandant s’il était préférable de rester nébuleux ou pas. Il décida que non.
-Elle me raconte que vous l’énervez.
Mendoza partit d’un petit rire élégant.
-Elle aussi, elle m’énerve ! assura-t-il.
-Oh, ça j’en doute pas, s’exclama Calmèque. Moi elle va finir par me rendre alcoolique.
Mendoza lui céda un petit regard interloqué. Et l’Olmèque lui répondit en haussant les épaules.
-Elle est plus supportable avec un verre dans le nez…
-Je pensais que tu ne buvais pas…
-Elle m’a fait changer d’avis.
Le Navigateur sourit, goguenard.
-Les femmes rendent fou !
L’autre sourit avant de faire quelques pas et de conclure à la boutade.
-Ouais, mais j’ai été à bonne école. Supporter Menator, ça prépare à supporter n’importe quoi ! Je suis blindé !
Mendoza rit encore un peu, le sourire en coin, les yeux fixé sur le large, loin au devant du bateau.
-C’est ce qu’on verra Calmèque… on en rediscutera quand ta rouquine te donnera des envies de meurtre.
L’Olmèque lui décocha un air amusé puis il se figea et eut un instant d’hésitation.
-Je peux vous poser une question ?
Petit silence.
-Dis toujours.
-Vous trouvez Erin… « inconvenante » ?
Les yeux de Mendoza s’arrondirent en une expression difficilement descriptible.
-Pourquoi tu me demandes ça ?
L’Olmèque paraissait chercher ses mots.
-Erin serait la fille du milieu d’une fratrie de trois enfants. Une famille aisée. Son frère ainé a repris les affaires de son père, son titre et les terres. Quant à elle, son père l’a donné en mariage à un homme fortuné et sa sœur cadette a pris le voile…
-Schéma classique, constata l’Espagnol. Ca t’ennuie qu’elle soit déjà mariée ?
-Non non ! Pas du tout, là n’est pas la question, assura-t-il. Ce que je trouve bizarre, c’est qu’il se trouve que son époux, justement, aurait trouvé qu’Erin était trop « inconvenante »…
Il laissa ce mot un peu en suspend avant de reprendre. De toute évidence, cet adjectif le perturbait. Il avait du mal à comprendre. Il reprit.
-Selon la coutume, apparemment, qui voudrait qu’une femme soit occupée par des tâches plus… enfin moins…, il ne savait pas comment formuler ça. En gros, elle ne faisait pas assez potiche de décoration et son époux s’en est plaint auprès de son père. Du coup, son mari, son frère ainé et son père, couverts de honte par son comportement inopportun, auraient fait en sorte de la faire passer pour folle et de l’interner dans un couvent où les religieuses avaient fait vœux de silence. Et c’est sa sœur cadette qui a pris sa place aux côtés de son ex-époux…
Il marqua un temps d’arrêt avant d’en venir à sa question.
-C’est possible ce genre de choses ? Je veux dire… c’est courant ? Ils avaient le droit de faire ça ?
Mendoza prit son temps pour répondre.
-Une cousine de ma mère, qui était une forte tête, a subi une histoire semblable, oui, fut-il obligé d’avouer à regret. Mais devant l’air ahuri de son compagnon. Il se sentit en devoir de s’expliquer.
-J’ai la chance d’avoir voyagé, vu d’autres cultures, côtoyé d’autres peuples, d’autres croyances et ça m’a ouvert l’esprit. Aujourd’hui, ce genre d’histoires me scandalise tout comme toi, mais il faut que tu comprennes que dans la société où je suis né, c’est l’homme qui dirige, et il aime croire qu’il est seul capable de le faire. Aussi, toute femme un tant soit peu insoumise ou un peu atypique qui rue dans les brancards ou fait tache dans le décor, sera impitoyablement écartée.
Le Navigateur eut un regard fugace en direction de la rouquine avant de reporter son attention sur son cap.
-Qu’Erin ait fait figure d’accroc à la tapisserie ne m’étonne pas du tout. Elle est trop « vivante », trop « hors normes ». Et il n’a certainement pas été compliqué de la faire enfermer.
Puis il ajouta :
-« Vœux de Silence » pour une musicienne… dur ! C’est pour ça, je suppose, qu’elle voulait rejoindre le Nouveau Continent, elle s’est enfuie du couvent…
Calmèque fit « oui » de la tête en soupirant tandis que de son côté, le visage du navigateur venait de se peindre d’un sourire amusé.
-Tout s’explique… je comprends mieux à présent…, lâcha-t-il, énigmatique.
La mine étonnée de l’Olmèque fut la seule réaction qu’il obtint, avant quelques secondes.
-C'est-à-dire ?
-Je me comprends…
Calmèque attendit un éclaircissement qu’il savait vain. Mendoza aimait bien ce genre de sorties. Énervantes.
Il attendit encore quelques secondes inutiles, avant de descendre rejoindre la musicienne.
Modifié en dernier par Anza le 08 juin 2021, 11:58, modifié 1 fois.
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

PETITE ILLUSTRATION DE ERIN
2015-10-08 17.08.24.jpg
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

RÉACTION.

Loumen les avait une fois de plus traité de stupides ignorants incapables de voir le génie qu’il était et de comprendre la grandeur et la portée de ses recherches. :arrow: Ça va les chevilles, Loumen? :lol:
... à le brosser dans le sens du poil. :arrow: Alors qu'il n'en a pas un sur le caillou! :x-):
-Vous avez raison mon oncle. :arrow: En lisant ceci, j'entends la voix de Aurélien Portehaut (Gauvain dans Kaamelott) :x-): :x-): :x-):
« Et je suis un génie et ces deux cons n’y comprennent rien ! » :arrow: Il a toujours le melon, ce Loukoum!
Les légendes prétendaient que rien n’était impossible aux Incarnations d’Origine et Noa en était la preuve. :arrow: Noa? Ne serait-ce pas la mère de Zia, par hasard?
-Le gros sablier moche là ?
Hayotzli rit. :arrow: Moi aussi! :lol:

:Pichu: :Pichu: :Pichu:

... son orgueil démesuré ne lui permettait pas de se remettre en question une seule seconde, et du coup, il tenait tout ceux qui l’entouraient, de près ou de loin, pour responsables, honteux saboteurs jaloux de son génie, insectes infâmes et inutiles tout juste dignes d’être foulés aux pieds... :arrow: On dirait Ambrosius, version Olmèque! :roll:
Moi j’en ai marre, j’me casse ! :arrow: Tu fais bien! :D
Plein le cul de me faire traiter comme une merde ! :arrow: Mais quel langage! :lol:
Mais nous n’avons plus le loisir d’attendre éternellement. :arrow: Si ma théorie est exacte, si Noa est bien la mère de Zia, l'Élue serait une espèce de bébé éprouvette! :shock:
L’électricité sera raccordée d’ici deux jours et c’était la dernière chose qui nous manquait. :arrow: Ils ont téléphoné à EDM (Électricité Du Mexique) :x-): :x-): :x-):
Ses cheveux blonds, sa peau claire, ses traites délicats. :arrow: Pfff! En fait, je suis perdue. Attendons la suite.
L’endroit avait besoin d’un sacré coup de propre ! :arrow: Ils n'ont qu'à appeler Danièle Odin et Béatrice de Malembert de l'émission "c'est du propre". :x-): :x-): :x-):

:Pichu: :Pichu: :Pichu:

Calmèque: Elle me raconte que vous l’énervez.
Mendoza partit d’un petit rire élégant.
:Mendoza: : Elle aussi, elle m’énerve ! :arrow: Amour vache! :x-):
Calmèque: Ouais, mais j’ai été à bonne école. Supporter Menator, ça prépare à supporter n’importe quoi ! Je suis blindé ! :arrow: À ce point! :x-):
Aussi, toute femme un tant soit peu insoumise ou un peu atypique qui rue dans les brancards ou fait tache dans le décor, sera impitoyablement écartée. :arrow: Avec cette "réalité parallèle", tu ne connaîtras pas Isabella Laguerra! :lol:

CORRECTION.

CHAPITRE 20.

Loumen en étant évidemment la cause.
A des dizaines de milliers de kilomètres de là.
« Ah si y’en a un des deux qui se pointent ici, je m’en vais lui expliquer comment je vois les choses ! »
-Tu es déjà bien assez mûre pour ça.
La descente se poursuivit sur près d’une dizaine de mètres avant de s’immobiliser devant un passage sous-terrain.
Ca sentait un peu le renfermé et l’humidité.
Ils débouchèrent peu après dans une salle qui s’alluma à leur entrée.
Elle n’avait pas tort, le Grand-Héritage, dont il n’avait jamais vu que des représentations schématisées, était bien moins imposant qu’il ne l’avait imaginé.
La dangerosité de l’appareil et le fait qu’il ne fallait jamais tenter de l’utiliser sans sa « clef de contrôle » matérialisée par un vase dont l’emplacement demeurait inconnu à ce jour.

CHAPITRE 21.

Le savant fulminait et dans ces instants de furie intense, malgré ses soixante-quatorze ans biens avancés...
-Faut bien avoir des opinions, renchérit l’autre.
-Bien sûr ! Mais on n’est pas obligé d’en parler.
Il bâilla en se saisissant du gobelet et porta le breuvage à ses lèvres.
Écoutait-il le flot interminable qui sortait de la bouche de la vieille prêtresse ? Rien de moins sûr. Il paraissait bien loin.
Le Grand-Prêtre mit un moment à réagir et finit par relever la tête et observer passivement Okana.
-Bien sûr que je t’écoute…
-Elle réapparaîtra quand le moment sera venu. Aie confiance Okana.

CHAPITRE 22.

La traversée s’était très bien passée et ils rentraient à la maison sains et saufs.

:Pichu: :Pichu: :Pichu:

C'était superbe, comme d'habitude! ;)
On arrive au bout de la traversée. Que va-t-il se passer ensuite?
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par IsaGuerra »

Chapitre 20
→ Si Loumen n'est pas la définition même d'avoir la grosse tête je ne vois pas qui pourrait l'être ! :lol:
une Incarnation après tant d’années d’absence soit le signe que de graves événements se préparaient : Oh bah à peine hein :roll:

Chapitre 21
de plus en plus invasif et imprévisible : Si encore ce n'était que ça

Chapitre22
Bon bah on arrive à la fin d'un voyage pour en commencer un autre, quoi de plus normal en fait

En tout cas bah comme l'a dit Teeger c'est super
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Coucou, je retravaille le chapitre suivant, donc ça prend un peu de temps.
Je vais donc juste prendre un peu de temps pour expliquer la formation des noms atlantes selon ma fic ;)
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Comment je forme les noms atlantes :

Nom complet :
Calhayan Ezran Nati Mek-Enzi Ori-Nalta

Calhayan est le prénom dirons-nous
Ezran et Nati sont les prénoms du père et du grand-père (on remonte donc sur 2 générations).
Ensuite vient l'équivalent du nom de famille, mais qui se dit "nom de lignée" : Mek-Enzi
Et le "Ori-Nalta" est une adjonction qui précise d'où est originaire la lignée, Ori-Nalta voulant dire "originaire de la cité de Nalta (Sitnalta).
Sur base de ces noms, est tiré le nom usuel, qui sera le nom par lequel l'Atlante/Olmèque sera nommé la plupart du temps.
Ce dernier est formé par la première syllabe du prénom et la première syllabe du nom de lignée, ici donc : Cal + Mek

Ainsi, le nom usuel est toujours formé de 2 syllabes !
Cette façon de faire, permet de savoir directement si on a affaire à une personne importante ou non dans le peuple atlante. En effet, une personne lambda, sera donc appelée par son nom usuel en 2 syllabes alors qu'une personne importante sera nommée par son nom de lignée qui lui, est composé de 3 syllabes.
Donc, si on se fait présenter un Atlante avec un nom à 2 syllabes, c'est un péquin, alors que si on se fait présenter un individu avec un nom à 3 syllabes, là, on sait qu'on a qqn de notable ;)

Ainsi donc, à titre d'exemple, 2 autres Olmèques apparaissant dans mon histoire sont les frères Men-Ator.

Il y a le plus âgé des 2 :

Louciann Andari Tarek Men-Ator Ori-Nalta
Qu'on appelle Loumen

et son frère cadet

Kiénori Andari Tarek Men-Ator Ori-Nalta
Appelé Kiémen

Bon à savoir, un diminutif affectif est parfois utilisé entre membre d'une même famille. Ce qui réduit le nom usuel à sa toute première syllabe. Ainsi, les 2 frères se nomment entre eux parfois "Lou" et "Kié".

Voilà ! ;)
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par Anza »

Hello, sorry pour le silence, mais j'ai un gros souci en ce moment...
et du mal à écrire du coup... la suite arrive, juré, mais soyez patientes ;)
8) Fane absolue de la 1ère saison, certes imparfaite, mais avec tant de qualités qu'on peut lui passer beaucoup de choses !
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Re: FANFIC : "Au-delà des Mers" - republication

Message par TEEGER59 »

On attendra. Prend ton temps.
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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