Impressions en cours de lecture ~ Chapitre 18
Partie 1
Tout d’abord, je dois dire que j’aime bien la dichotomie entre le titre du chapitre (qui n’annonce évidemment rien de bon) et son début, tout en douceur, sous le soleil matinal.
« Des restes de repas jonchaient le sol, arrêtes de poisson et pépins de grenade. »
→ Ah bah c’est du propre ! Z’auraient pas pu nettoyer ?!
« si ensuite Tao lui reprochait d’avoir mal fixé les cordages, il n’aurait à s’en prendre qu’à lui-même. »
→ T’as bien raison, Esteban !
« Entassés sur la plage, ils brillaient si intensément que n’importe quel navire croisant au large pouvait être intrigué par cet éclat inhabituel.
» → Quelle bande de tire-au-flanc !
T : Mission accomplie. Vérification faite. C’est bien de l’orichalque.
→ On ne s’en doutait pas du tout !
« Mendoza risque de l’avoir sur le dos »
→ Si ce n’est pas déjà le cas…. Ahem !
E : Alors il n’a qu’à déménager, et changer de métier.
→ Le pragmatisme d’Esteban dans toute sa splendeur !
« Mais imagine un peu qu’elle était au courant pour l’orichalque ? »
→ C’est le nœud de la question, en effet.
E: Oui, ben le rat il court drôlement vite !
→
T : Mais si Hava est au courant pour l’orichalque…non mais tu te rends compte ?
E : Au moins elle aura ce qu’elle veut et elle nous laissera tranquille.
→ Je ne sais pas pourquoi, mais je n’en suis pas si sûre…
T : On pourrait transformer ces lingots en pièces pour éviter tout risque…
N : Qu’est-ce que ça changerait ?
T : Eh bien, si elle veut de l’or, elle croira en avoir, enfin, sauf si elle essaye de faire fondre les pièces, parce que l’orichalque ne fond pas, et on sera tranquilles, et si elle veut de l’orichalque, lingots ou pièces, ça ne fait aucune différence, et on sera tranquilles !
→ Je vois qu’une de mes précédentes remarques n’est effectivement pas tombée dans l’oreille d’un sourd !
T : Et mon Solaris ? Tu exagères, franchement !
→ Ouh, mais c’est qu’il est toujours aussi susceptible, notre Tao !
E : Laisse tomber, je préfère ne pas perdre de temps. Et puis Romegas sait que le trésor consiste en lingots.
→ Un point pour Esteban !
E : Mais Nacir a raison, si les chevaliers voient ça, ils te prendront pour le Diable en personne. A moins que cela ne les intéresse prodigieusement.
→ Ou les deux…
T : Je comprends, même si je n’approuve pas. Bon, je suppose que tu auras le temps de repérer les lieux. Mais si tu vois quelque chose de suspect, sur une île ou une autre, surtout ne tente rien tout seul !
E : Tu me connais…je suis la prudence incarnée.
→ Hin-hin-hin…
Quand elles s’abattirent toutes en même temps dans la mer, il éclata de rire.
→ La joie de Nacir me fait toujours autant sourire. ^^
Il resta quelques minutes à admirer la cadence parfaitement régulière avant de courir le rejoindre, tandis que le Solaris II fendait majestueusement les flots sous le soleil matinal.
→ Tout ça pour dire que trop de bonheur en début de chapitre, ça n’annonce jamais rien de bon !
Partie 2
Elle avait accueilli l’annonce de Ruiz avec un tel sang-froid que le chevalier doutait qu’elle ait vraiment mesuré la portée de cette accusation et de ses conséquences.
→ Mon pauvre Gabriel, si tu savais…
Un lingot qui ne fond pas ! Un faux trésor ! Tant de risques pris inutilement, et des menaces à présent, alors qu’elle avait besoin de réconfort plus que jamais !
→ Awwwwww… but no !
Et puis, trop de choses lui échappaient : il ne comprenait pas l’attitude d’Isabella, il ne comprenait pas qui pouvait être l’inconnu qu’il avait surpris la nuit dernière, et dont la silhouette lui paraissait pourtant familière, et il ne comprenait pas pourquoi ce fichu lingot se refusait à fondre.
→ Pas bon, ça… Le rat va fouiner !
mais il avait l’impression qu’elle voulait dire par là qu’elle savait que le lingot ne fondrait pas. Non, c’était stupide, il se faisait des idées, assurément : comment cette jeune fille, ignorante sans aucun doute, pouvait-elle comprendre quelque chose à ce qui se jouait là ?
→ T’étais sur la bonne piste, pourtant… Ahlàlà, ce que c’est que d’avoir un esprit enfermé dans un carcan.
Il fut tout d’abord étonné, puis il se traita d’idiot : quoi de plus naturel qu’une femme s’y connaisse dans ce domaine ?
→ No comment…
[Indali] partit en songeant qu’elle était décidément bien heureuse de pouvoir observer tant de choses, de pays et de gens différents. Quant à Gabriel, il sortit de la cour en songeant que les hommes ne seraient rien sans les femmes pour les rappeler à l’humble réalité.
→ Tant de sagesse en si peu de phrases.
Zia s’en voulut de se montrer si faible : elle voyait bien qu’Isabella s’efforçait de tout garder pour elle, comme si, sachant le lien qui les unissait, elle tentait de la protéger, elle, Zia, contre des visions dont elle se sentait responsable.
→ Oh… Pincement au cœur. Qui a besoin d’un gros câlin ?
Mendoza s’était montré si insensible qu’il avait provoqué la colère d’Esteban, mais Zia songeait à présent qu’il devait se sentir bien démuni face au chagrin d’une petite fille à laquelle il avait été incapable de rendre ce qu’elle désirait le plus au monde.
→ Belle réminiscence de la saison 1, et de cette scène si forte. Et c’est très plaisant de voir Zia, maintenant adulte, tâcher de regarder de l’autre côté du miroir.
Z : Tu as peur qu’il ne revienne pas, n’est-ce pas ? Mais ça ne sert à rien de garder ça pour toi, tu le sais bien. De toute façon, moi aussi j’ai peur. Rien de plus normal, vu les circonstances. Tu sais quoi ? Nous ferions mieux d’aller nous dégourdir les jambes.
→ Bravo, Zia. Toujours aussi diplomate et pleine de bon sens.
I : Je te dirais bien d’aller cueillir tes herbes toute seule, mais je sens que tu ne me laisseras pas tranquille.
Z : Ah…tu capitules bien vite. Je m’attendais à devoir batailler un peu.
I : Je suis tellement lasse que je ne sais plus comment réagir.
→ C’est Isabella qui a besoin d’un gros câlin, même si elle ne le dira jamais !
Elle [Isabella] éclata soudain de rire.
→ Aïe ! Passage brusque d’une émotion à une autre. Voilà qui sent mauvais la crise de nerfs…
Soudain, le rire de la jeune femme se brisa. Un gémissement déchirant la cloua sur place. Elle s’effondra, le souffle bloqué, privée de forces. Implacables, les larmes se mirent à couler, et les bras de Zia qui la soutenaient avec peine lui semblaient un étau intolérable. Elle s’abandonnait au chagrin, mais elle luttait toujours pour ne pas s’abandonner à la consolation. Aux paroles apaisantes murmurées par sa compagne, elle répondit par des hurlements sauvages qui achevèrent de l’épuiser.
→ J’aime pas. Enfin, si, c’est très bien écrit, mais mon petit cœur sensible s’est serré dans ma poitrine. Bon… le point positif, c’est que tout ça a fini par sortir.
[Zia] reprit haleine, comme si elle avait oublié de respirer lorsqu’elle tentait de contenir la violence d’Isabella. C’est alors que la vision l’assaillit.
→ En temps normal, je vous aurais détesté de vous arrêter là, mais comme je sais que la suite se trouve un peu plus bas, ça va. ^^
Partie 3
H : A notre dernière nuit, capitaine.
→ On peut dire que tu ne perds pas de temps, Nonoko. Me voilà déjà en train de grincer des dents !
H : Ce petit cœur qui bat, qui bat…pour qui bat-il, pour quoi ? Pour la gloire ou pour moi ?
→ ça me rappelle une chanson, mais je n’arrive pas à me souvenir laquelle. C’est normal ?
H : Pour l’or ou pour Hava ? Sens-tu mon cœur, mon petit cœur, qui ne bat que pour toi ?
Elle resta ainsi un long moment à le contempler, sa main à elle sur son cœur à lui, sa main à lui sur son cœur à elle. Il respirait paisiblement. Elle aurait voulu que ce moment ne finisse jamais.
→ Ok, temps mort. Elle l’aime ? Je veux dire, elle l’aime vraiment ? Parce que jusqu’à présent, on avait plutôt l’impression qu’elle voulait « juste » le mettre à sa merci et se servir de lui, mais là, je n’en suis plus si sûre. Bon, tu me diras, il n’y a qu’une fine frontière entre l’amour et la haine.
Elle n’était qu’une passante dans sa vie, comme pour tant d’autres hommes. Pour tous les hommes, à vrai dire, même pour son mari.
→ Ah ! Point sensible !
Tout le paragraphe suivant m’a laissée pensive. Je dois avouer que j’apprécie l’épaisseur qui vient d’être donnée au personnage. Cette profondeur qui commence à nous faire comprendre le pourquoi du comment, et qui fait que je ne peux plus me contenter de contempler Hava d’une façon unilatérale. Mais attention : ça ne veut pas dire que je l’aime !
Plusieurs perspectives s’offraient à elle : partir, fuir, loin d’ici, et prolonger à jamais cette dernière nuit ; elle lui ferait oublier sa Pénélope, quoi de plus facile ?
→ Ben voyons !
Quant à son fils…il poursuivrait sans elle. Mais que dirait le Maître ? Elle ne pouvait oublier ses menaces.
→ Raaaaaah ! Mais c’est QUI, ce grand maître ?!?
Il était bien capable de s’en prendre à son enfant.
→ C’est rassurant, quelque part, de voir qu’Hava n’a pas renoncé à toute forme d’amour, en l’occurrence de celui d’une mère pour son fils.
Et s’il les retrouvait, elle et Mendoza, alors elle préférait supprimer de sa propre main son amant…. →
On dirait Lancelot avec Guenièvre, dans Kaamelott ! « Je préfère vous tuer de mes propres mains plutôt que de vous perdre. » / « Celle-là, en revanche, on ne me l’avait jamais faite ! »
Elle avait apporté ce soir un poison qu’ils pouvaient encore boire ensemble.
→ Un petit côté Roméo et Juliette ? Mmm.
Cependant, c’était renoncer à sa vengeance, mettre de côté des années d’humiliation, et laisser un autre cueillir le fruit de tant de sacrifices.
→ Je retire ce que j’ai dit.
H : Si j’abandonnais…je n’aurais pas le plaisir de te voir mourir en regrettant deux femmes, et en croyant que tu n’as trahi aucune des deux.
→ D’accord. Machiavélique… Hava a donc visiblement une mâchoire entière (et non pas juste une dent) contre les hommes et leur incapacité, selon elle, à tenir leurs engagements vis-à-vis d’une femme, exception faite de la relation filiale.
Les dés étaient jetés. Le poison resterait dans sa fiole. Mendoza disparaîtrait de sa vie. Elle continuerait à vivre, sans lui, et elle continuerait à être la maîtresse de son propre destin. Elle se leva et le contempla une dernière fois, mélancolique et déterminée à la fois. Puis elle quitta la pièce en emportant sur un plateau d’argent la carafe du vin capiteux qu’il appréciait tant, la coupe où il avait laissé la trace de ses lèvres, et la fiole du poison qu’il ne boirait pas.
→ Très beau paragraphe, avec une mention spéciale pour la dernière phrase dont le rythme tertiaire me plaît particulièrement.
R : Nous avons juré aide et protection ! Je ne peux pas abandonner ma mission sans savoir quelle en sera l’issue ! J’ai déjà échoué une fois à délivrer les prisonniers, et je n’ai pas l’intention de laisser cette femme se jouer de nous une fois de plus !
→ Un orgueil blessé, Romegas ? ^^
Si vous ne deviez pas revenir, Romegas, sachez que je considère que votre mission sert les intérêts de la communauté, et de toute la Chrétienté. Il n’en a jamais été autrement.
→ « Si vous ne deviez pas revenir »… Voilà qui est encourageant !
N : Au pire, tu n’as pas un système pour hisser les lingots depuis le bateau jusqu’au sommet de la falaise ?
T : Eh, bon sang, mais c’est une sacrée idée, ça !
→ Ces deux-là sont faits pour s’entendre !
T : Le temps qu’on perd en installant le système, on le gagne ensuite sur la montée des lingots ! Et surtout on se fatigue moins !
→ Cela me rappelle un texte que j’ai lu, une fois, et dans lequel il était écrit que la roue avait forcément dû être inventée par un paresseux…
Pourquoi leur demander de laisser le trésor au sommet du cap ? Viendrait-elle donc par la terre ?
→ Ou y-a-t-il une autre machine quelconque… ?
Indali s’est agenouillée à la hauteur de son amie, mais Zia est incapable de prononcer un mot. Lentement, elle entoure les épaules de son amie de ses bras, l’attire à elle, et pleure.
→ Nous voilà bien loin du soleil matinal et du sommeil bienheureux du début de la première partie !
Partie 4
Au moins, on lui avait remis ses bottes. Il constata qu’il ne manquait pas un élément de son costume, à part son épée.
→ Classique !
G : Si tel s’avère être le cas, soyez assuré que je ferai tout mon possible pour vous aider à rembourser. Je..je me sens responsable. Sans moi, nous n’en serions pas là.
→ Il se sent responsable, le petit chou ! Tu parles ! Quelle langue de vipère !
M : Mais comment résister à l’attrait d’un beau trésor ?
→ Hin-hin-hin… Sous toutes ses formes, hein, le trésor, pas vrai ?
M : Je n’abandonne jamais.
→ Hmm-mmm. Et c’est là à la fois sa plus grande qualité et son pire défaut.
M : Je n’ai rien fait que vous n’auriez fait vous-même. Vous avez sauvé Isabella, et vous m’avez suffisamment prouvé votre valeur.
→ Bon sang, la déconvenue que tu vas connaître à un moment futur va être dure à avaler…
G : Vous m’excuserez, mais à ce moment-là je pensais juste que je préférais tomber aux mains d’une femme que d’un de ces pirates puants ; ça m’apprendra à être si naïf.
→ Il est fort, il faut le reconnaître. Il est très fort. ^^
Vous n’allez pas me dire que vous sentez que votre âme avait préparé notre rencontre.
→ La sienne, non, mais celle de Nonoko, en revanche…
« il n’y a que des rendez-vous » ; « les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes bien avant que les corps ne se voient ».
→ C’est très joliment dit. Sans forcément penser que nous ne sommes pas maîtres de notre destin, je ne crois (de façon personnelle, bien évidemment) pas vraiment au hasard.
La nuit suivante, quand il ne l’espérait plus, elle était venue.
→ Ah, toute la torture de l’attente.
Mendoza remarqua le sourire de son compagnon ; comme pour son regard quelques instants auparavant, ce sourire le mit mal à l’aise, sans qu’il comprenne pourquoi.
→ On se le demande…
Mendoza avait lâché ces mots avec véhémence, d’un ton rogue qui dissuada Gonzales de répliquer, mais qui le fit exulter intérieurement.
→ *CENSURÉ*
Elle leva alors les yeux vers Mendoza et déposa un baiser sur ses lèvres. Il ne résista pas à l’envie de le lui rendre. Quelques instants plus tard, le sol était jonché de vêtements entremêlés.
→ Pfff. Ça valait vraiment le coup de se rhabiller….
H : Votre épée, capitaine. Chose promise, chose due. Quand vous serez en enfer, pensez à moi.
→ J’ai connu des messages d’au-revoir ou d’adieu autrement plus sympathiques !
H : Adieu, messieurs ! Je vous souhaite bien du plaisir ! Ne manquez pas de saluer Pénélope de ma part !
→ Mayday, mayday, mayday ! Ça sent le coup fourré à 10 kilomètres à la ronde !
[…] tandis qu’il sombrait, lesté du poids de ses chaînes, incapable à cause de ses poings liés de nager pour ne pas couler, les quelques battements de pied qu’il réussissait à faire au prix d’efforts épuisants n’aboutissant qu’à retarder sa noyade inévitable.
→ Brrr. Hava a beau avoir gagné de l’épaisseur, elle n’en reste pas moins très cruelle, voire sadique en l’occurrence. Je crois que la noyade est l’une des morts qui m’effraie le plus. Tu as bien le temps de te voir mourir…
Il n’était certain que d’une chose : Mendoza avait coulé, enfin.
→ Nacir, tu as intérêt à faire valoir tes talents de plongeur, et vite !
Partie 5
T : Non, non, mais c’est juste que…vous ne trouvez pas bizarre qu’elle nous les ait fait monter ici, et qu’elle arrive par la mer ?
→ Un point pour Tao. Égalité !
Il désignait deux silhouettes dont l’une était aisément reconnaissable à la cape que le vent plaquait sur le corps de son propriétaire.
→ Que ne ferait-on pas sans cette cape ? ^^
Nacir s’était déjà précipité. Esteban resta figé quelques secondes, incapable de réagir. Puis il fonça à son tour.
→ Bien ! Allez, bougez-vous !
[…] il fallait venir à leur secours avec la chaloupe du Solaris : pourquoi Esteban n’y avait-il pas pensé, au lieu de se précipiter sans réfléchir ?
→ Parce que c’est Esteban, et qu’il n’y a pas trop le temps… Mais tu as raison, Tao. Heureusement que tu es là. ^^
C’est alors qu’il comprit : au loin, à sa gauche, se profilait la masse puissante de la galère de Romegas.
→ Oooh, les choses s’accélèrent ! Ça me plaît !
Sa vue se brouillait, tandis que les larmes lui montaient aux yeux. Il serra les dents, et mit toute sa rage dans ses coups d’aviron.
→ Pauvre Tao !
Il n’était que rage et souffrance, comme elle. Isabella…ne valait-il mieux pas la laisser en paix ? Il espérait seulement qu’elle n’était pas là, non, pas là pour assister au spectacle elle aussi. Rage et souffrance…Isabella n’y échapperait pas, sûrement pas, il n’y avait rien à faire, plus à rien à faire, non, pas même à demander pardon…
→ Et pauvre Mendoza… mais ça va, je sais qu’il ne va pas mourir. Pas comme ça. Pas cette fois. Après, on verra.
La difficulté qu’il éprouva à le faire acheva de le conforter dans sa certitude d’avoir retrouvé Mendoza ; il lâcha la cape et replongea plus profondément
→ Brave Nacir !
Ce fut sa teinte d’un bleu sombre et luisant, tranchant sur l’éclat métallique des flots qu’une lumière blafarde commençait à éclairer, qui attira immédiatement l’attention d’Esteban
→ Je vais le répéter : que ne ferait-on sans cette précieuse cape ? ^^
Les quelques secondes où il sentit peser dans ses bras le poids du corps inerte de cet homme à qui il devait la vie lui parurent une insupportable éternité.
→ Un étrange retournement de situation, n’est-ce pas ? Je dirais même plus : une épanadiplose, en quelque sorte ! La boucle est bouclée.
Heureusement, l’aube lui facilita la tâche [pour repérer Gonzales]
→ Heureusement, ouais…
Gonzales reprenait son souffle, assis à quelque pas, sans quitter des yeux Nacir.
→ Tu m’étonnes, il doit avoir la haine ! Pas touche à Nacir ! Ou alors, au contraire… Qu’il réagisse et dévoile son jeu.
Gonzales vit Esteban s’agenouiller près du corps, et le contempler en silence, les poings serrés, pendant à ses côtés. Il aurait juré que le jeune homme luttait pour retenir ses larmes. Il se retint de sourire.
→ *CENSURÉ* (BIS)
Brave Nacir, qui avait réussi à le sauver des eaux, afin qu’il reçoive un dernier hommage avant de retourner à l’élément marin.
→ Ben voyons… En revanche, pendant qu’on y est, je me suis souvent dit que si Mendoza devait mourir, il faudrait que ce soit en mer. Bref.
Soudain, Esteban s’anima, et frappa de ses poings la poitrine de Mendoza, lentement d’abord, puis de plus en plus fort, comme pris de folie.
→ Bien ! Allez, Esteban ! Sauve ton papa adoptif ! ^^
Tous se figèrent, horrifiés par l’outrage.
→ Surtout pour des marins…
Mais après tout, il s’en fichait, qui étaient-ils pour le juger, eux qui ne connaissaient même pas Mendoza, qui ne savaient pas qui il était, ni ce qu’il représentait pour lui.
→ Pour des raisons évidentes, il m’est impossible de rester insensible à ce paragraphe. Donne-moi deux minutes, le temps que ma gorge arrête de se serrer.
Esteban se figea, retint son souffle, et colla son oreille sur la poitrine de Mendoza, pris d’un fol espoir. Il battait. Son cœur battait
→ Allez, c’est le moment. Et tant qu’on y est, pourvu que Gonzales tente de s’interposer…
En un bond, Gonzales était debout.
G : Non ! C’est impossible ! Ni Nacir ni Tao ne sont parvenus à le ranimer tout à l’heure ! Cela fait trop longtemps ! Esteban, c’est inutile, il ne reviendra pas parmi nous !
→ Trèèèèèèèèèèès bien, voilà qui va enfin jeter les soupçons sur notre jeune métis (quand les choses se seront un peu calmées) !
Gonzales, incrédule, s’approcha à son tour, le visage cireux. Dans ses yeux de feu brillait plus intensément que jamais une flamme haineuse, et sa bouche se déformait sous l’effet d’une rage mal contenue. Heureusement, personne ne le remarqua, car tous étaient occupés à s’émerveiller du miracle.
→ NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !! C’est pas juste !
« je parie que tu ne survivras pas, ou alors pas sans séquelles »
→ Ça, ça ne me plaît pas, mais alors pas du tout.
G : Ecoutez, je vous dois la vie. Mais je ne supporte pas que cette femme s’enfuie après ce qu’elle a fait. Je vais rester sur ce navire. Je le dois, pour Mendoza. Comprenez-moi.
→ Le… Le… MAIS NON ! TU N’AS PAS LE DROIT !
N : Esteban, j’ai réfléchi…je reste moi aussi.
E : Comment ? Mais…rien ne t’y oblige !
N : Je sais, mais je ne peux pas les laisser se battre sans même savoir pour qui ils le font. Moi, je le ferai pour Mendoza, et pour Isabella, et crois-moi, si je peux contribuer d’une façon ou d’une autre à la capture de cette femme, je le ferai. Ne me retiens pas.
→ Non, non, non, Gonzales va s’en prendre à lui…
T : Pardonne-moi, Esteban, j’ai pris des risques inconsidérés.
E : Tu n’avais plus toute ta tête…mais vu les circonstances…je ne peux pas t’en vouloir.
→ C’est certain.
Et si elle était bien à bord, qui était venu sur la falaise, et comment ? Où se trouvait le trésor à présent ?
→ C’est ce que je disais ! Une autre machine ! Et peut-être ce fichu Grand Maître, ou un autre de ses sbires.
Partie 6
Mais la lettre qu’il regardait brûler lui donnait bon espoir d’aboutir à un résultat concluant, qui impressionnerait son père, ainsi que tous ses ennemis. « Les matériaux seront bientôt entre nos mains. Ce n’est plus qu’une question de jours. »
→ D’accord. Donc, nous avons affaire à quelqu’un qui connaît les propriétés de l’orichalque et qui est prêt à les vendre au plus offrant, en l’occurrence le fils de Charles Quint. Pour servir quelqu’un d’autre ? Pour son pays ? (ça, je n’y crois pas)… Pour lui-même ? Probablement. Le titre du chapitre ne parle que de cela, pas vrai ? Des trahisons de toutes parts.
Philipe prit un air outré, espérant jouer les innocents.
CQ : Et cesse de prendre cette mine ridicule. Je n’ai pas de temps à perdre.
→ Waouh, l’ami Charles ne s’en laisse pas conter !
CQ : Hum, ce n’est pas une demande anodine que tu me fais là…Et quels arguments concrets as-tu pour me convaincre ? Je ne me contente pas de vagues promesses. Dis- moi, de quels moyens ces jeunes gens t’ont-ils doté ?
Ph : D’armes impressionnantes je dois dire…
→ Le vil serpent ! (Désolée, Cobra, si tu passes par-là ! )
Charles avait ri intérieurement durant toute la conversation, mais il était temps de mettre un terme à la plaisanterie. Philippe dépassait les bornes, et son insolence devait être punie. Oser demander ainsi le contrôle de toutes les armées !
→ Bien dit. Remets-le à sa place, ton rejeton !
D’ailleurs je me demande pourquoi tu as attendu tout ce temps pour venir me parler de cette fameuse visite, si elle avait eu une issue si favorable pour toi. Ce n’est pas ce que j’ai cru comprendre, d’après leur point de vue à eux.
→ Hin-hin-hin !
Philipe déchanta, et prit un air étonné.
→ Ben voyons…
Ph : Comment oses-tu t’adresser ainsi à moi ! Et dans cette tenue ! Je te somme de te taire, et de t’habiller correctement ! Père, comment pouvez-vous tolérer pareil laisser-aller ? Je vois qu’il serait utile que je m’occupe davantage des affaires de l’empire, et de notre famille !
→ Il ne manque pas de culot, l’autre. Deux ou trois baffes lui feraient le plus grand bien !
CQ : Philippe ! Prends garde, mon fils, méfie-toi de ceux qui te promettent monts et merveilles…
→ Oui, souviens-toi un peu du mythe d’Icare. À force de vouloir s’approcher du soleil, on finit par s’y brûler les ailes…