FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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TEEGER59
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

C'était tip-top!
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Seb_RF »

Bonsoir tout le monde voici la suite ecrite avec nos quatre petite main synchrone ;)
en espèrent que vous prendrez autant de plaisir a le lire que nous a l'écrire :x-):



Quatrième partie

Indali s’était lancée avec un tel zèle dans la préparation du déjeuner, qu’Esteban n’osa pas proposer de rentrer immédiatement à Porto Conte quand il remonta à bord du condor en compagnie de Zia, Tao et Gabriel. Il était évident qu’elle s’était donné beaucoup de mal pendant qu’il se prélassait sous son olivier avec Zia, et il savait à qui tout cela était destiné. Tao n’avait probablement rien mangé depuis la veille, mais dans ces cas-là, une discussion passionnée comme celle qu’il avait eue avec Gabriel, ou une expérience qui l’absorbait entièrement suffisaient à le satisfaire, son esprit prenant le dessus sur son estomac, jusqu’au moment où le fumet d’un plat ou la vue d’une assiette bien remplie venaient lui rappeler qu’il mourait de faim. Aussi Esteban s’était-il attendu à le voir se précipiter à table dès son arrivée à bord, tant l’air embaumait les épices. Tous avaient échangé des regards chargés de gourmandise en entrant dans la salle principale, à l’exception de Tao. Il s’était mis à table sans un mot et avait mangé machinalement. C’est à peine s’il avait remarqué la présence d’Isabella, et il n’avait semblé prêter aucune attention aux nouvelles rassurantes qu’elle avait données de son compagnon. Il n’avait guère levé le nez de son assiette de tout le repas, terminé rapidement. Il s’était alors mis à jouer distraitement avec le boitier caché dans sa manche un peu plus tôt dans la matinée, et Gabriel n’avait pas manqué de lui demander des explications supplémentaires à propos de son fonctionnement. Quand Indali avait annoncé qu’elle se retirait dans sa chambre pour se reposer un peu, Tao avait toutefois levé la tête et l’avait regardée s’éloigner, avant de reprendre ses explications. Le retour à Porto Conte se déroula sans encombres. Il ne restait plus qu’à attendre la galère de Romegas, et Gabriel pourrait repartir pour Malte, sa mission terminée. Pourtant, depuis qu’il avait lui-même évoqué le sujet avec Tao, le chevalier se tourmentait pour le sort du couple qu’il avait contribué à réunir. Il sentait qu’il ne pourrait partir l’esprit tranquille s’il n’avait pas la certitude qu’ils s’uniraient bientôt devant Dieu. Dès le soir de leur retour à Porto Conte, il proposa à Isabella une promenade au crépuscule afin de pouvoir aborder la question avec elle. La jeune femme accepta de bon cœur . Après ces heures confinées à bord du condor, en compagnie du malade, elle avait besoin de se ressourcer. Ils quittèrent l’abri des bois pour marcher sur les hauteurs dominant la baie. Gabriel ne se décidait pas à rompre le silence qui s’était installé entre eux après quelques pas. C’était peut-être la dernière fois qu’il se trouvait ainsi seul avec elle, aussi proche, dans la quiétude du soir tombant. Mendoza allait mieux. Il se lèverait sans doute bientôt. C’est avec lui qu’elle marcherait dans la semi-pénombre propice aux confidences et aux aveux, à l’heure où l’on se laisse gagner par la douceur de l’air encore tiède qui caresse la peau, fait tomber les barrières et libère la conscience du poids qui l’accable. Gabriel ne pouvait s’abandonner cependant à cette atmosphère trop douce, si douce qu’elle en était envoûtante. Il sentit qu’Isabella allait rompre le charme en lui parlant encore de Mendoza. Il la devança.
GA : Vous souvenez-vous de la première fois où nous avons cheminé ensemble ?
I : Oui, je m’en souviens très bien. Vous m’avez guidée hors de la forteresse Saint Ange jusqu’à la maison de Catherine.
GA : Vous attiriez tous les regards, mais vous sembliez n’en avoir cure.
I : Dites plutôt que j’aurais voulu frapper tous vos collègues.
GA : Mais vous avez su parfaitement vous maîtriser. C’est ce que j’ai admiré chez vous en premier. Bien des hommes rêveraient d’avoir une épouse de votre qualité. Aussi fidèle. Aussi digne. Prête à tout pour l’homme qu’elle aime. Je n’oublierai jamais la façon dont vous avez tenu tête au Grand Maître.
I : Je n’avais guère le choix. Je ne pense pas qu’il m’aurait accordé la moindre attention sinon. Dans ce monde, la faiblesse ne pardonne pas.
GA : Détrompez-vous. C’est parce que vous étiez faible que vous avez pu trouver la force de persuader Juan de Homèdes de vous aider. Et c’est votre faiblesse qui l’a touché, soyez-en convaincue.
I : Peut-être…Il est vrai qu’il m’a montré le chemin de l’acceptation…mais où voulez-vous en venir, Gabriel ? Vous avez quelque chose en tête, c’est évident. Vous allez bientôt repartir, et vous voilà tout nostalgique !
GA : Je regarde vers le passé, mais c’est pour mieux vous parler de l’avenir. De votre avenir, de..
I : Je vois. Vous vous inquiétez encore pour cette histoire de mariage.
GA : Je sais que cela ne me regarde pas, mais…vous ne pouvez pas rester ainsi, à vivre dans le péché ! Et vous avez promis au Grand Maître que vous …
I : Je n’ai rien promis du tout, j’ai juste dit que je ne serais pas contre l’idée de me marier si je retrouvais Juan. Quant au péché, vous savez ce que j’en pense.
GA : Pardonnez-moi.
I : Il n’y rien à pardonner. Vous ne m’avez pas offensée. Je sais que vous vous inquiétez pour moi, pour l’enfant…
GA : Et pour le capitaine Mendoza. Jusqu’à présent, on vous a laissés tranquilles, mais il suffit parfois de bien peu, un nouvel évêque, une volonté royale ou une directive du Pape…Je veux vous savoir à l’abri. Dieu vous a accordé sa bénédiction en vous réunissant, ne l’oubliez pas !
I : Gabriel….je ne vais pas me marier pour remercier Dieu. Je vais me marier parce que j’aime le père de mon enfant. Et parce qu’il me déplairait effectivement de le voir finir dans un sac au fond de la mer parce qu’il aura pris la fantaisie à un évêque de punir ceux qui vivent leur amour hors des liens sacrés du mariage, bien que le mariage n’ait souvent rien à voir avec l’amour, mais vous savez cela aussi bien que moi. Si cela peut vous rassurer, je consens à me marier.
GA : Dieu soit loué ! Vous voilà raisonnable !
I : Je n’ai jamais cessé de l’être. Mais pour se marier, il faut être deux.
GA : Insinuez-vous que le capitaine… ?
I : Si je ne suis pas assez persuasive, je compte sur vous pour m’aider.
GA : Vous vous moquez !
I : Un peu. Je ne doute pas qu’il se range à mes arguments, mais vous savez comment sont les hommes : bien moins raisonnables que les femmes, et souvent plus têtus.
GA : Dans ce cas, je me ferai un plaisir d’aborder la question avec lui, dès que vous m’en donnerez l’ordre.
I : Je n’ai pas d’ordre à vous donner, Gabriel. Vous êtes, et vous serez toujours pour moi un fidèle ami. Je suis heureuse que nos routes se soient croisées.
GA : J’en suis heureux, moi aussi.
La nuit était tombée. Isabella frissonna.
GA : Il est temps de rentrer, ne croyez-vous pas ?
Ils rebroussèrent chemin. Le silence s’était à nouveau installé entre eux, et à nouveau, Gabriel sentit l’impérieux besoin de le rompre pour s’arracher à la douceur dont les paroles d’Isabella avaient enveloppé son cœur.
GA : Vous ne pouvez plus vous marier ici, à Porto Conte.
I : C’est sans importance. Barcelone fera l’affaire. Ou tout autre endroit où mon état ne posera pas problème.
GA : Je peux écrire une lettre de recommandation.
I : Je vous remercie. On ne sait jamais.
GA : Il ne faudra pas tarder cependant.
I : Il ne sortira pas avant le mariage, je vous le garantis. Il est bien accroché.
GA : Je suppose que je n’aurai pas trop longtemps à attendre avant de faire sa connaissance, lors d’une escale de ses parents à Malte.
I : Je vous promets que nous viendrons vous rendre visite, un jour.
GA : Je serai peut-être devenu Grand Maître à ce moment-là.
I : Vous ? Vous êtes bien trop rêveur pour cela.
GA : Oui…et il me semble que depuis que je vous connais, vous et vos amis, rêve et réalité ne font plus qu’un.
I : Prenez garde à ne pas vous laisser influencer par Tao. Il vit un peu trop dans sa bulle.
GA : Mais il est si clairvoyant sur certains points !
I : Et pas du tout sur d’autres. Je parierais que même vous avez remarqué qu’Indali et lui forment un couple bien assorti.
GA : J’ai même cru qu’il avait lui aussi un projet de mariage. Mais il a semblé fort embarrassé quand j’ai abordé le sujet.
I : Eh bien ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Tout le monde vous en sera reconnaissant, et vous aurez bien employé le temps qu’il vous reste à passer en notre compagnie si vous parvenez à lui ouvrir les yeux.
GA : Je m’y emploierai de mon mieux. Mais je crains fort qu’il ne préfère parler avec moi de ses expériences.
I : Relevez le défi, chevalier !
GA : Devant votre détermination, je serais bien fou de me dérober à cette nouvelle mission…
Le lendemain matin, Tao sortit en sursaut d’un sommeil agité qui l’avait terrassé alors qu’il se livrait en solitaire à ses travaux dans son laboratoire, comme la plupart des autres nuits. Il n’avait pas revu Indali depuis qu’elle s’était retirée dans sa chambre pour se reposer, la veille en milieu d’après-midi. Comme un automate, il se leva, sous l’effet d’une résolution soudaine, qui le poussa vers la porte de la chambre de son amie, où il toqua, le cœur battant. Un silence de quelques secondes suffit à faire fondre sa résolution. Il s’apprêtait à renoncer, quand la porte s’ouvrit sur une Indali à l’ air boudeur, qui le fixa sans le saluer, attendant qu’il s’explique d’abord. Les mots sortirent de la bouche de Tao sans qu’il ait l’impression d’avoir eu l’intention de les prononcer.
T : Excuse-moi, je ne te réveille pas au moins ?
In : Ne t’en fais pas, j’ai eu mon compte de sommeil depuis hier…j’étais en train de réfléchir un peu, en attendant de me lever.
Tao brûlait d’envie de lui demander à quel sujet, mais il se ravisa devant la mine fermée de son amie. Se rappelant les événements de la veille, il en conclut qu’il l’avait certainement vexée sans même sans rendre compte. Il s’en voulait, mais ne savait pas quoi dire pour se tirer d’affaire.
La jeune indienne, confuse suite au silence de son ami, relança la conversation.
In : Tu n’es quand même pas venu pour ne rien dire, qu’y a-t-il…?
Tao repensa à sa conversation avec le chevalier d’Aubusson, la veille au soir, après que ce dernier soit rentré de promenade avec Isabella. Tao lui avait montré le Thalios, et Gabriel avait évoqué son envie d’aller visiter une grotte sous-marine de l’autre côté de la baie. Il avait suggéré d’emmener aussi Indali.
T : Le chevalier d’Aubusson…
Aussitôt, Indali fronça les sourcils. Tao se reprit, mais cela n’arrangea rien.
T : Gabriel m’a demandé…
In : Le chevalier d’Aubusson t’a demandé de venir prendre de mes nouvelles ? Eh bien tu lui diras que je vais bien. Et maintenant, laisse-moi, j’ai à faire.
Elle s’apprêtait à refermer la porte.
T : Attends ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! On prévoit de faire un tour en Thalios pour voir une prétendue grotte sous-marine près d’ici, je voulais te demander si ça t’intéressait, je n’ai pas vraiment envie de rester seul avec lui …
I : Vous m’avez pourtant l’air de bien vous entendre…
Ces paroles touchèrent le jeune Muen droit au cœur.
T : C’est vrai, mais …
Avec une grande hésitation, il prit sa main entre les siennes, avec un soin sans pareil qui fit tressaillir la jeune femme. Elle avait l’impression que Tao était sur le point de tomber à genoux devant elle, sa colère commença à disparaitre. C’était dans ce genre de moment qu’elle était certaine de ses sentiments pour lui…
T : Je préfère de loin… passer du temps avec toi…
Indali se demandait ce qui se passait dans la tête de son ami, il n’était pas vraiment habituel pour Tao de parler ainsi. Se pouvait-il qu’il se décide enfin ? Mais il ne dit rien de plus. Quoi de plus normal après tout ? Qu’espérait-elle ? Il n’avait aucune obligation à son égard, et ils étaient juste des amis, des amis proches. Elle voyait bien dans le regard du jeune homme que consciemment ou non, il attendait une réponse. Elle ne put répondre que très succinctement avec deux mots venus droit de son cœur.
I : Moi aussi…
Tao perçut toute l’intention qu’elle mettait dans son intonation. Il voulait lui parler, tout lui dire… lui dire qu’il ne pensait qu’à elle, presque en permanence… lui faire tous les compliments qu’elle méritait, sur son intelligence, ses cheveux ondulés , son visage fin, ses yeux brillants, sa silhouette toujours magnifique et radieuse…Il aurait voulu l’enlacer, et l’embrasser comme il en rêvait depuis longtemps déjà !
Deux mots, deux mots si simples… c’est tout ce qu’il avait à dire…Le chevalier lui avait pourtant donné confiance, la veille, et cette nuit, en rêve, il avait vécu la scène comme si elle était réelle. Il avouait ses sentiments, c’était si facile. Gabriel l’avait encouragé, l’avait sermonné, lui avait dit que Dieu avait insufflé en eux cet amour et qu’il fallait ouvrir son cœur. Mais il en était incapable… Cette même pensée le hantait à chaque occasion « et si, et si ça n’était pas réciproque ? » Et pourtant ça l’était, il le sentait !
Un léger contact sur son bras le fit sursauter.
In : Tao… Tao !? Tu es toujours avec moi ?!
T : … Hein, oui…
I : Tu m’as écouté au moins?
T : Excuse moi j’étais perdu dans mes pensées, tu disais ?
I : Tu n’es pas croyable… il n’y a que toi pour divaguer en pleine conversation… Je te demandais si tu avais des informations sur cette grotte.
T : Pas grand-chose… Les quelques informations que Gabriel a obtenues auprès des villageois me permettraient peut-être de la dater, mais c’est tout…
Intérieurement, Tao pesta. Voilà qu’il se remettait à parler du chevalier d’Aubusson, alors qu’il savait que cela contrariait Indali. Elle perçut son affolement et sourit. Elle avait perdu toute rancune à son égard, elle se sentait bête elle aussi. Elle lui avait si vite pardonné, mais pourquoi donc lui en voulait-elle ? Elle ne se souvenait déjà plus des raisons de sa colère. C’est vrai qu’elle aurait tant désiré qu’ils soient plus que des amis, mais si Tao ne voyait pas les choses de cette manière, elle ne pouvait lui en vouloir.

In : Allons voir ça par nous-mêmes, ça nous changera les idées. Le chevalier a eu une bonne idée. J’ai hâte de découvrir le Thalios.
Tao lui rendit son sourire, et serra plus fort la main de son amie. Qu’avait dit encore le chevalier ? Qu’il n’existait pas qu’un seul langage, et que lorsqu’on laissait parler son cœur, il trouvait le moyen de se faire entendre, même quand les mots manquaient.

Esteban et Zia s’étaient levés de bonne heure et batifolaient sur la banquette du poste de pilotage, mais Zia semblait ailleurs, en pleine réflexion. Esteban finit par se tenir tranquille et observer sa compagne sans rien dire. Zia sentit soudain une légère caresse derrière son dos qui la tira de ses pensées. C’était Esteban qui se lassait de la pause songeuse de sa fiancée.
E : A quoi penses-tu ?
Z : A rien… rien d’important…
Il lui chatouilla le cou pour la taquiner.
E : Je te connais assez pour savoir que c’est faux, je t’écoute…
Elle prit la main d’Esteban avant de la poser contre sa joue.
Z : Tu me connais trop bien…
Il esquissa un sourire, tout en déplaçant sa main sur sa cuisse. Elle la laissa remonter un peu avant de s’en emparer doucement.
Z : Ta main est brûlante…laisse moi arranger ça.
Elle la leva jusqu’à sa bouche et souffla délicatement sur la paume. Esteban ferma les yeux pour se laisser pénétrer par cette sensation délicieuse.
E : Parfois j’ai l’impression que tu es un véritable mystère…
Un rire léger lui répondit.
Z : Un mystère, moi, mais je n’ai rien à cacher, certainement pas à toi en tout cas…
Tout en tournant son regard vers le soleil levant, elle continua.
Z : Je pensais juste qu’on avait oublié quelqu’un dans notre liste d’invités…
Esteban rouvrit brusquement les yeux.
E : Oublié ? Qui donc?
Z : Tu me connais suffisamment, réfléchis et je suis certaine que tu devineras …
Elle avait énoncé sa dernière réplique tout en le regardant avec un petit sourire moqueur.
Après un petit instant de réflexion il sembla comprendre, ce qui n’échappa pas à Zia.
Z : Alors tu es d’accord ?
E : A ton avis… Evidemment, cependant ça risque d’être compliqué tu ne crois pas ?
Z : Je préfère rester optimiste, et sa présence me rendrait vraiment heureuse…
E : C’est tout ce que je souhaite, que tu sois la plus heureuse possible.
Z : Tu es un amour.
Elle s’accroupit sur la banquette, profitant de la hauteur ainsi obtenue pour attirer la tête d’Esteban contre son cœur. Ce geste de tendresse inédit le surprit, mais il n’osa se dégager d’une place si confortable.
E : Tu trouves ça raisonnable ? Surtout ici…
Z : Esteban, grandiras- tu un jour ? On n’est plus des enfants…
Il se contenta de fermer les yeux, le sourire aux lèvres sans répondre tandis que Zia resserrait son étreinte.
Une dizaine de minutes plus tard, lorsqu’ils voulurent emprunter le couloir, ils tombèrent nez à nez avec leurs deux camarades qui semblaient tout guillerets, main dans la main.
E : Oh Oh, y aurait-il de la romance dans l’air aujourd’hui ?
Indali tenta aussitôt de dégager sa main, mais Tao la retint fermement.
T : On a juste besoin que vous déplaciez le condor sur la rive pour qu’on mette le Thalios à l’eau …
Z : Une excursion ? Bonne idée, depuis le temps qu’on voulait faire un tour par ici, il y a pas mal d’épaves dans le coin d’après les villageois…
T : En fait on voulait aller visiter une grotte sous-marine que le chevalier veut absolument voir, et je dois admettre que ça m’intéresse aussi : la grotte de Neptune ! Enfin, c’est ce que prétendent les légendes locales, tu sais, c’est comme l’antre du Cyclope qu’on trouve sur chaque île de la Méditerranée. D’après les quelques informations à notre disposition, et en prenant en compte la teneur en sels minéraux de l’eau par ici, il serait possible que cette grotte soit encore plus vieille que la chute de nos civilisations… ça vous intéresse ?
Z : Fidèle à toi-même, comme toujours… Je viens, ne serait-ce que pour éviter que tu t’éternises comme à l’accoutumée…
E : Moi aussi, même si Indali est plus douée que nous dans ces situations.
In : Enfin, ça dépend, tu me prêtes un bien grand pouvoir, car quand le chevalier est là…
T : Je n’oublie jamais que tu es là aussi.
Esteban et Zia sourirent devant l’assurance nouvelle de leur ami.
Z : Par contre, il n’y aura personne pour rester avec Isabella et Mendoza.
I : Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis en pleine forme et Juan semble en mesure de me tenir compagnie aujourd’hui.
Isabella se tenait dans le couloir, l’air radieux.
E : Eh bien, c’est le jour des bonnes nouvelles on dirait ! Alors nous partons le cœur léger !
Il passa derrière Zia, tout en glissant ses bras devant son ventre et en passant sa tête au sommet de son épaule avant de la coller à celle de sa fiancée qui frémit de plaisir, ravie de cette attention des plus agréables.
T : Au fait, tu l’as déjà visitée, toi, cette grotte ?
I : Oui, c’est une curiosité locale qui en vaut la peine. Mais les gens du coin n’osent pas s’y aventurer, à part quelques pêcheurs plus téméraires que les autres. Ils disent que c’est un endroit sacré. Pourtant par la mer elle est assez facilement accessible. Mais je vous laisse la surprise, amusez-vous bien !


Une demie heure plus tard le Thalios flottait près de la rive, et Tao expliquait pour la énième fois à Gabriel les précautions d’usage.
T : Vous avez tout bien compris ?
GA : Oui, enfin si j’ai bien saisi, pour résumer je ne touche rien.
Tao se mit à marcher rapidement sans lui répondre, il sauta sur la carlingue avant de tendre la main à Indali qui s’apprêtait à difficilement grimper.
Elle lui fut reconnaissante de son geste attentionné, et ne se priva pas d’exprimer un petit sourire de remerciement, ce que Gabriel remarqua avec satisfaction. Tao rayonnait. La mission semblait être une réussite totale. L’excursion promettait d’être des plus excitantes, et la bonne humeur de ses compagnons comblait de joie le chevalier.
Esteban aida de même Zia, et Gabriel les rejoignit l’instant suivant.
Une fois à l’intérieur, Tao se dirigea vers les commandes et sortit la clef de sa poche.
T : Gabriel, si vous voulez que je vous montre le maniement du Thalios avant que nous partions…
In : Tao … Loin de moi l’idée de t’interrompre, mais j’ai très envie de faire un tour.
GA: Mademoiselle a raison. Honneur aux dames, mon cher Tao!
T : Ah ? Eh bien, d’accord, allons-y .
Tao inséra la clef pour activer l’engin, ce qui fit sursauter Gabriel, qui ne s’attendait pas à ce concert de vrombissements et de lumières. Il ne put s’empêcher de partager ses pensées à haute voix mais en s’adressant explicitement à Esteban.
GA : Je croyais que seul vous et votre amie pouviez manœuvrer ces engins… comment se fait-il qu’il le puisse ? M’auriez-vous menti ?
E : Je ne vous ai pas menti, cependant cette restriction ne s’applique qu’au condor.
GA : Hum…voilà qui est fort intéressant. Cela signifie-t-il que n’importe qui peut piloter cet engin ?
T : Oui, je ne vous l’avais pas dit hier soir ? Vous pouvez essayer, si vous voulez.
GA : Plus tard, peut-être, je vous remercie, Tao. J’avoue que je ne me sens pas aussi à l’aise ici que dans l'oiseau.
T : Le démarrage est un peu bruyant, mais on s’habitue, et écoutez, à présent, quel silence ! Rien de tel pour apprécier la plongée dans les profondeurs.
GA : Les profondeurs…
T : Elles sont aussi belles que l’infini du ciel, croyez-moi. Mais il est vrai que le spectacle qu’elles offrent est plus étonnant. Préparez-vous à être surpris, mais ne vous effrayez pas. Nous sommes en parfaite sécurité, et ce que vous allez voir est aussi l’œuvre de Dieu, ne l’oubliez pas.
Il se tourna vers Indali.
T : Tu ne veux pas essayer de piloter, puisque Gabriel n’est pas prêt ?
Elle accepta avec joie malgré une certaine appréhension et s’approcha pour prendre les commandes, les mains tremblantes. Mais Tao les lui saisit doucement de derrière son dos, les guidant avec précaution jusqu’à ce que ses tremblements cessent. A partir de ce moment il libéra ses mains de son emprise, et ce fut Indali qui dirigea l’engin sous les yeux de ses trois amis qui la voyaient ainsi plus souriante qu’ils ne l’avaient jamais vue.
Il fallut à Gabriel un bon moment pour oser s’approcher de la grande vitre, mais dès qu’il fut devant le tableau de bord, il l’examina avec intérêt.
GA : Qu’est-ce que c’est que cela ? Je n’ai rien vu de semblable à bord de votre oiseau.
Il désignait l’écran.
Z : Ça ? C’est juste l’écran de contrôle extérieur…
GA : Je vois…
Alors qu’il tentait de comprendre ce que Zia avait voulu dire, la jeune femme s’approcha à son tour et remarqua un point autour du cercle extérieur.
Z : Regardez devant, je crois qu’on va avoir de la visite !
Tao et Esteban constatèrent brièvement l’écho sur l’écran avant de regarder droit devant eux.
Indali fut la première à la remarquer : à quelques dizaines de mètres en avant, une baleine s’approchait. Jusqu’à présent il n’y avait eu aucun obstacle sur le chemin, mais dans ces nouvelles circonstances, elle préféra laisser les commandes à Tao.
T : Je vais m’approcher en douceur, ne craignez rien. Admirez plutôt le spectacle !
Zia fit signe à Gabriel et Indali, qui hésitaient, de venir près d’elle.
Tout le monde se trouvait à présent le nez collé devant la vitre, sauf Tao qui pilotait. Le Thalios était désormais à quelques mètres du géant des mers.
In : Quel est cet animal ? Il est immense !
GA : C’est une baleine, mademoiselle, et de taille moyenne… Je dois quand même dire que c’est très impressionnant d’en voir une sous l’eau…Je n’en ai aperçu que de très loin depuis nos navires, et je ne les connais que par les livres, qui les représentent plus comme des animaux fabuleux. Dans les océans, il paraît qu’elles sont vraiment gigantesques.
Z : Ce sont des animaux incroyables, et parfois très joueurs !
GA : Comment savez-vous cela ?
Z : Contrairement à vous, j’ai eu la chance d’en approcher plus d’une fois.
E : Et tu oublies de préciser que personne ne sait mieux comprendre les animaux que toi.
Zia ne répondit rien, elle restait accoudée devant la vitre, silencieuse, tout en fixant l’animal droit dans l’œil. Gabriel observait les deux créatures qui semblaient entrer en communication l’une avec l’autre. Il était fasciné, mais était loin de se douter des capacités réelles de la jeune femme.
E : L’homme fait partie de l’univers au même titre que les animaux, les végétaux et les minéraux, et tous les autres éléments qui forment la Nature et rendent la Terre si belle, mais il a oublié quelle était sa place, et comment il pouvait être en osmose avec cette Nature. Loin d’être une sorcière, Zia a gardé la conscience de sa place, et la capacité à interagir avec le monde qui nous entoure.
GA : Je n’ai nulle intention de la considérer comme telle !
E : Je sais, je vous taquinais. Vous révérez un Dieu sans connaître véritablement sa nature, et ce qu’il a voulu pour ses créatures. Le paradis a peut-être été perdu, mais il est possible de le retrouver. Vraiment.
Le chevalier ne savait que répondre. Il se sentait bouleversé. Il comprenait confusément qu’Esteban avait raison. Et il souhaitait de tout son cœur retrouver lui aussi ce paradis qui lui paraissait si proche, au contact de ces êtres extraordinaires qui semblaient capables de réconcilier hommes et bêtes, et de semer autour d’eux la paix et la beauté. Il ne se lassait pas de regarder Zia, qui par des gestes gracieux semblait inviter à présent la baleine à exécuter une danse autour de leur engin. Enfin, la jeune femme fit un geste d’adieu, et l’animal disparut. Gabriel resta absorbé longtemps dans la contemplation des beautés sous-marines, jusqu’à ce que la voix de Tao le sorte de sa rêverie.
T : Je crois qu’on est dans la zone de la grotte, ouvrez l’œil, il faut trouver l’entrée.
GA : D’après mes informations, normalement l’ouverture se voit de la surface. Peut-être devrions nous remonter ?
Tao s’exécuta et le Thalios mit le cap vers la surface.
T : Je reste légèrement sous l’eau, la maniabilité est bien meilleure.
Zia attrapa Tao par l’épaule avant de pointer une crevasse dans le roc de la falaise.
Z : Regarde là-bas , on ne voit que ça, ne sois pas si distrait Tao !
Tao ne dit rien, il se contenta de sourire en voyant les filles rire.
En s’approchant, ils se rendirent compte que la crevasse n’était qu’une illusion d’optique provoquée par différentes ombres sur la falaise, la véritable ouverture était bien moins impressionnante.
In : Est-ce normal que l’entrée ait l’air si… géométrique… rien que ce plafond plat me fait un drôle d’effet pas vous ?
Le reste du groupe acquiesça, mais Tao ne put s’empêcher de fournir une explication lorsqu’ils passèrent sous la voute creusée parfaitement à l’horizontale.
T : Que veux-tu, il y a des choses étranges dans la nature… parfois l’eau sculpte la roche de manière étonnante.
E : Tao, fais attention à ne rien abimer…
T : C’est à moi que tu dis ça … Ne t’en fais pas, aucun risque…
Z : Tao, ce qu’Esteban veut dire, c’est que le Thalios est large et que l’ouverture est assez étroite, alors fais attention…
T : Mais oui, ne t’inquiète pas …
Malgré les paroles rassurantes de Tao, une nageoire frôla tout de même la paroi, apparemment sans dégâts sur cette dernière. Quelques mètres plus loin, le sol de la grotte les obligea à s’arrêter.
Même s’ils avaient vu ce sol bien plus tôt, seule Indali exprima l’évidence, en riant.
I : Il y a effectivement de l’eau partout, mais on va devoir y aller à pied…
E : On aurait pu venir en barque… inutile de sortir le Thalios…
Z : Ne dis pas ça, on aura quand même passé un bon moment, et j’en connais une qui a apprécié la balade….surtout quand elle était aux commandes, entre les mains expertes du capitaine Tao.
T : Hum, oui, bon, j’espère que les zones d’eau ne sont pas trop profondes.
Gabriel proposa de débarquer sans attendre, ce qui fut accueilli avec enthousiasme par les autres, malgré l’évidence qu’ils allaient tous se mouiller.
Une fois au sol tout le monde se rendit compte qu’ils ne pourraient pas visiter la grotte sans se tremper au moins les chevilles, voire les mollets, si bien qu’Indali et Zia durent faire un ourlet à leurs robes pour ne pas être gênées par le tissu mouillé qui ne manquerait pas de leur coller aux jambes. Gabriel et Tao détournèrent le regard avec pudeur, et s’efforcèrent par la suite de ne pas regarder trop bas, ce qui ne fut pas trop difficile vu les merveilles qui accaparèrent bientôt leur attention. Le sol et le plafond étaient couverts de pics impressionnants, que Tao éclaira à l’aide d’une de ses lanternes de poche.
In : Mais qu’est-ce que c’est ?
T : Ce sont des stalactites et des stalagmites, des concrétions qui se forment grâce aux infiltrations d’eau gorgée de calcaire, la formation est très lente…
In : A quel point ?
Il lui répondit en indiquant une stalactite d’environ cent cinquante centimètres.
T : La vitesse de formation peut grandement varier, selon la quantité de sels minéraux et les débits d’infiltration d’eau dans la roche, ça peut aller de quelques centimètres par an à moins d’un millimètre par millénaire… Donc avec les conditions de cette région celle-ci doit avoir environ dix mille ans … donc quand tu vois la taille des plus grandes, elles doivent être là depuis l’âge d’or de Mu voire même bien plus avant…
In : C’est assez fou, il est fort difficile voire impossible de s’imaginer une pareille durée…
Z : Il est difficile de s’imaginer une durée, lorsqu’on considère son immensité face à la durée de notre propre existence…
Gabriel ne put qu’approuver intérieurement ces sages paroles, prononcées par une jeune femme qui lui paraissait décidément bien digne d’admiration. Il était de plus en plus convaincu qu’il en apprendrait beaucoup plus à ses côtés et à ceux de ses amis que dans tous les livres de la bibliothèque du Grand Maître. Mais sa place n’était pas auprès d’eux, il devait accepter cette évidence, même si cela le contrariait plus qu’il ne voulait se l’avouer.
Une longue marche suivit. La grotte s’étendait sur une importante distance parsemée d’étendues d’eaux de différentes profondeurs variant de dix à cinquante centimètres, et par endroits un éclairage naturel suffisant régnait. Au gré de la luminosité, les concrétions prenaient des teintes variées qui ajoutaient à leur beauté, tandis que les reflets de la lumière dansaient parfois sur les parois.
Au bout de presque vingt minutes de marche, plusieurs grottes adjacentes se dévoilèrent, et le groupe se sépara en trois, malgré les craintes de Gabriel. Ses camarades semblaient au contraire ravis de cette découverte qui ajoutait un peu de piquant à l’exploration. Gabriel n’eut donc d’autre choix que de partir explorer bravement la première excavation, muni d’une des lampes magiques de Tao, tandis qu’ Indali et Tao disparaissaient dans la seconde, et que Zia accompagnait Esteban dans la troisième en lui tenant fermement le bras.
C’était dans ce genre de moment qu’Esteban se rendait compte que sa fiancée arborait deux comportements différents, l’un fougueux et impatient lorsqu’ils étaient seuls tous les deux, et l’autre calme lorsqu’ils étaient en groupe, c’était le jour et la nuit. Cela le perturbait, s’en rendait-elle seulement compte ? Mais il devait aussi avouer que l’assurance de Zia et sa sérénité constituaient pour lui un précieux appui, en particulier dans des moments pareils. Il pouvait compter sur elle pour ne pas paniquer et prendre la bonne décision en cas de danger.
A leur grande surprise après un certain temps de marche ils tombèrent nez à nez avec Tao et Indali : visiblement leurs deux chemins n’en formaient qu’un, qui menait à une paroi couverte d’une fresque qui leur arracha à tous un cri d’admiration. En effet, à la lumière de la lampe de Tao, elle parut scintiller, comme si des fragments de pierres précieuses avaient été mélangés au pigment. Ils remarquèrent qu’elle était parsemée de symboles inconnus, pour Tao en tout cas. Mais l’un d’entre eux interpella Esteban qui changea instantanément d’attitude et se détourna en poussant un juron.

I : Esteban qu’y a-t-il ? Ça ne va pas ?
Esteban se retourna et resta silencieux face à ses trois compagnons qui le regardaient, décontenancés et inquiets ; il répondit avec un ton sombre qu’il ne put dissimuler.
E : Pas la peine de faire cette tête, bien sûr que ça va ! Je pense juste qu’il vaut mieux rentrer avant la marée, sinon le Thalios ne sera plus accessible… Et regardez-vous toutes les deux, vous devez en avoir assez de supporter ces tenues trempées, les creux de profondeur variable nous ont surpris et voilà le résultat, ça doit être bien inconfortable !
Zia le fixa intensément pendant un instant.
Z : Tu joues bien le jeu… mais par ici, nous n’avons pas à nous inquiéter réellement de la marée, tu le sais bien…on sera peut-être un peu plus mouillés qu’on ne l’est déjà, et alors ? Ce n’est pas ça qui te chiffonne, admets le …Tu n’aurais pas réagi avec cette violence s’il ne s’était agi que de ça.
Il faisait tout pour éviter son regard qui le sondait jusqu’au tréfonds de son âme, ce regard auquel il était impossible de mentir, car telle était la force de Zia, elle le connaissait beaucoup trop bien. Soudain il sentit que sa tête était prise dans l’étau des mains de Zia : impossible de lui échapper.
Z : Esteban, tu sais parfaitement que tu ne peux rien me cacher, alors que se passe-t-il ?
Esteban ne voulait pas répondre, non pas qu’il ne voulait pas qu’ils sachent, mais plutôt parce qu’il ne voulait pas s’embarquer là dedans. Mais il savait que Zia ne laisserait pas tomber l’affaire, alors… pourquoi s’obstiner à dissimuler ce qu’il ne pouvait cacher ? Il avait eu une réaction puérile, une fois de plus. Il lui fallait faire face à ses responsabilités, même si cela lui pesait plus que jamais. Il n’y avait aucune échappatoire possible, apparemment. Une simple excursion, et le passé le rattrapait, inexorablement.
E : C’est bon, tu peux me lâcher, tu sais. Je vais avouer mon crime.
Z : J’aime mieux ça.
Il pointa la surface brillante, tout en saisissant la lampe de Tao pour l’éclairer.
E : Ce signe ne vous rappelle rien ?

42_Signe grote neptune.png

Ses trois amis regardèrent attentivement, mais leur expression n’avait pas changé lorsqu’ils repointèrent leur attention sur lui.

E : J’aurais dû m’en douter… vous n’y êtes pas entrés, donc cela ne vous dit rien, bien sûr… La salle de Nazca était totalement couverte de symboles identiques…
Zia soupira, et l’attrapant doucement par les épaules posa sa tête contre son dos. Elle avait compris ce qui le tourmentait. Tao comprit également immédiatement, cependant son esprit scientifique prit le dessus, comme toujours.
T : Mais c’est incroyable ! On va enfin en savoir plus sur cette histoire ! Je t’avoue que j’y repense de plus en plus souvent !
Tous le regardèrent, avec un regard désespéré. Indali avait glissé son index sur sa bouche pour inciter son ami à modérer son enthousiasme.
T : Oh, excuse-moi Esteban, ce n’est pas ce que je voulais dire…
E : Ce n’est rien j’ai l’habitude, et puis, tu as raison, il faudra bien qu’on en sache plus sur cette histoire un jour ou l’autre. Même si j’aurais préféré tout oublier.
Z : Bon, je suppose qu’il y a un second fragment de cette mystérieuse carte ici… Autant le récupérer tout de suite et on quitte cet endroit, d’accord ? Gabriel doit s’inquiéter.
E : Si tu y tiens, personnellement ça pourrait très bien rester ici, je m’en moque complètement !
T : Allons, Esteban, ne fais pas ta mauvaise tête, si on est ici, autant le récupérer, ça t’évitera de te ronger les sangs à te demander plus tard si tu dois revenir pour le prendre ou pas. Tes ancêtres ont voulu que tu te trouves dans cette grotte en ce jour précis justement pour trouver ce morceau de carte !
In : Il n’y a peut-être rien, et tu te tourmentes pour rien. Mais tu ne le sauras qu’en cherchant.
E : Si tout le monde conspire contre moi…
Esteban se rapprocha de ce symbole qu’il avait en horreur, avant de marmonner en rapprochant sa main.
E : L’autre fois au moins je n’ai rien eu à faire, ça s’est ouvert tout seul…
Soudain, comme on pouvait s’y attendre, l’inscription se mit à briller, puis un carré l’entourant apparut et projeta sur le petit groupe une vive lumière. Alors cette zone de la paroi s’enfonça d’une dizaine de centimètres, avant de descendre verticalement laissant apparaitre un creux dans le bloc couvert d’un métal gris. Un objet semi cylindrique, auquel il manquait visiblement des morceaux, flottait au milieu de l’ouverture, certainement par magnétisme ; étonnamment, contrairement au précèdent il était de couleur argentée et non dorée.
Esteban s’en saisit avec hésitation, avant de le lancer à Tao sans même y jeter un œil. Ce dernier prit le temps de le regarder, secondé par une Indali fort curieuse, pendant qu’Esteban se dirigeait vers l’entrée de la grotte, suivi dans un premier temps par le regard de Zia, qui par la suite le rattrapa rapidement.
In : Que vas-tu en faire ?
T : Pour l’instant, je vais le mettre dans ma poche, mais je te garantis que je l’examinerai de plus près à notre retour.
In : Esteban était vraiment contrarié.
T : Il ne s’attendait pas à faire une telle découverte ici, et moi non plus. On est tombé dessus vraiment par hasard. Si Gabriel n’avait pas proposé cette excursion, je ne sais pas si j’aurais pensé à venir visiter cette grotte. Et puis, aucun signe ne nous a guidés, c’est bizarre.
In : Nous n’y avons peut-être pas prêté attention. Nous ne cherchions rien.
T : Tu as peut-être raison. On rejoint les autres, toi tu regardes les parois, et moi je regarde le sol.
In : Avec une seule lampe, on n’y verra jamais assez clair pour faire les deux.
T : Pas de problème, j’en ai pris pas mal, elles sont tellement compactes.
In : Tu veux dire qu’on aurait pu en avoir une chacun depuis le début ?
T : Oui, mais ça aurait été moins drôle, et moins intime.
Indali ne répondit rien, partagée entre le rire, la stupéfaction et l’attendrissement. Elle comprenait que si elle avait dû par moments se serrer contre Tao par crainte de faire un faux pas et de glisser dans un trou d’eau, c’était de la part de son ami un calcul pour être plus près d’elle. Elle aurait pu se fâcher, mais la joie l’emportait sur la colère. Pourquoi doutait-elle encore ? Et que se passerait-il si elle s’approchait de Tao, l’empêchait de sortir une nouvelle lampe, et…
T : Tiens, voilà ta lampe !
Il lui tendait l’objet en souriant, et elle n’osa pas refuser de le prendre, ni esquisser la moindre tentative pour empêcher Tao de se remettre en route aussitôt après. Elle lui emboîta le pas en silence, sans même songer à regarder les parois, alors que Tao avait le nez baissé, à l’affût du moindre signe. Bientôt , il poussa une exclamation de triomphe et s’arrêta. Indali, manqua de le faire tomber en le heurtant et s’excusa en balbutiant, mais il n’y prêta pas attention. Il pointait sa lampe vers le sol et l’invita à regarder.
T : Là ! Tu avais raison !
Elle se pencha et distingua un curieux signe gravé dans la pierre, à moitié recouvert par une plaque calcaire en raison d’un suintement de la roche à cet endroit.
In : Tu sais ce que cela représente ?
T : Il n’est pas entier, mais c’est sûrement un trident, regarde, on voit deux pointes, et la troisième est cachée.
In : Un trident ?
T : Oui, l’emblême de Poséidon, le Dieu des Mers pour les Grecs, et selon leurs légendes, le dieu tutélaire des Atlantes. Et Poséidon est nommé par les Romains Neptune.
In : Et nous sommes dans la prétendue grotte de Neptune.
T : Exactement. Tu n’as rien vu sur les parois ?
In : Moi ? euh…non.
T : Continuons, je suis curieux de voir où ces tridents nous mènent !
Indali n’osa pas objecter qu’ils tournaient le dos désormais à la fresque qui était à n’en pas douter le but indiqué par les pointes du trident, car Tao poursuivait sa route avec empressement. Ils trouvèrent encore trois signes avant de revenir à l’endroit où ils s’étaient séparés des autres à l’aller. Personne ne les y attendait. Ils en conclurent qu’Esteban et Zia étaient entrés dans la première grotte à la recherche de Gabriel.
In : Et s’ils nous attendent au Thalios ?
T : Eh bien ils nous attendront, moi je veux savoir si un trident nous attend dans cette grotte.
In : Pourquoi y en aurait-il un ? Nous ne sommes pas venus par là.
T : Et pourquoi y a-t-il trois grottes ? Je ne partirai pas avant d’y avoir jeté un coup d’œil.
La grotte était déserte, mais cela ne perturba pas Tao, car il trouva ce qu’il cherchait. Les signes le menèrent à une ouverture qu’Indali, qui scrutait les parois, avait découverte avant lui.
T : De plus en plus intéressant…continuons ! Les autres doivent être passés par là.
Ils cheminèrent dans un boyau pendant quelques minutes qui parurent une éternité à Indali, avant de déboucher dans une vaste salle, déserte elle aussi. Pour la première fois, Tao exprima une forme d’inquiétude.
T : Tiens, ils ne sont pas là ? Mais où peuvent-ils être passés ? Je ne vois aucune ouverture pour sortir d’ici. Et où sont les signes ?
Ils se trouvaient à présent au centre de la salle, dans une sorte de vaste dépression qui abritait un petit creux d’eau, que Tao scruta en vain. Les tridents semblaient avoir disparu. Tandis qu’il fouillait la surface humide et glissante, manquant tomber plusieurs fois, Indali s’était approchée des parois, et bientôt elle appela son compagnon : elle avait repéré un trident en hauteur, à plus de deux mètres au-dessus du bord le plus élevé de la dépression.
T : Tu as de bons yeux ! Qu’est-ce qu’il fait là ?
Pour lui répondre, elle baissa sa lampe, et éclaira la paroi, qui présentait à cet endroit un décrochement. Elle montra ainsi à Tao que la roche semblait être taillée afin de ménager un chemin qui aboutissait à l’entrée de la grotte, mais dont on ne voyait pas le début.
T : Eh, bien, il ne nous reste plus qu’à monter. Mais je me demande pourquoi les tridents ne sont plus au sol.
En montant, ils ne trouvèrent aucun autre trident, jusqu’à ce qu’ils débouchent dans un autre boyau , qui montait encore.
T : Bon, vu comme on s’enfonce, on va finir par ressortir de l’autre côté de la falaise, puisque la grotte de Neptune est située à la pointe de la baie.
In : Crois-tu que nous allons déboucher à la surface ?
T : Cela me semble évident. Il doit s’agir d’une autre entrée, sans doute celle qui était prévue à l’origine. Mais je me demande pourquoi tout le monde ignore son existence à présent.
Il avait à peine terminé sa phrase qu’il aperçut une clarté naturelle.
T : On va bientôt le savoir !
Le boyau se terminait par une sorte de sas recouvert d’un métal dont la nature ne faisait aucun doute. Il était ouvert, et de l’autre côté se trouvait une étroite esplanade couverte sur laquelle se tenaient Esteban, Zia et Gabriel. Ils contemplaient le ciel, devant eux. En contrebas, les vagues se fracassaient contre la falaise. Au dessus de leurs têtes, il restait encore sept mètres de paroi verticale avant d’atteindre le haut de la falaise.
T : Ah, vous avez retrouvé Gabriel, tout va bien. Mais comment avez-vous fait ? Sans lanterne, vous avez pu voir les signes ?
Z : Les signes ? Ah, tu veux sans doute parler du trident qui se trouvait sur la porte.
T : Pas que sur la porte ! Partout jusqu’à la fresque ! Mais de quelle porte tu parles ?
GA : La porte qu’Esteban a ouverte afin que nous sortions, enfin, que nous parvenions sur cette plate-forme, car nous ne pouvons hélas aller plus loin. Vous savez Tao, ce trident, c’est certainement la preuve que cette grotte est bien celle de Neptune, ou Poséidon pour les Grecs, et ce sont probablement des Atlantes qui ont créé cette ouverture dans la falaise pour y accéder. C’est incroyable ! Comment ont-ils pu faire ? Et quel était leur but ?
Tao ne répondit pas immédiatement, et jeta un coup d’œil à Esteban, qui se tenait au bord de la falaise, l’air morne.
T : Hum…oui, c’est incroyable, mais si Esteban n’a pas pu vous répondre, ce n’est pas moi qui vais pouvoir le faire.
GA : Oui, vous n’avez rien découvert de votre côté, à part cette fresque dont Zia m’a parlé.
T : Non non, nous n’avons rien découvert, mais cette fresque est vraiment très belle. Sans doute aimeriez-vous la voir ?
GA : Ce serait avec plaisir, si nous avons encore un peu de temps. Et ces demoiselles doivent être fatiguées, nous avons marché bien longtemps déjà.
Z : Ne vous inquiétez pas, nous vous attendrons au Thalios avec Esteban. Puisque nous sommes réunis, je propose que nous redescendions ensemble.
T : Vous ne m’avez pas répondu, comment avez-vous fait pour venir jusqu’ici ? Gabriel avait une lampe, mais vous ? Comment avez-vous pu voir les signes ?
In : Tu sais, je crois qu’il n’y avait pas besoin de suivre les signes…
Z : Oui, nous sommes simplement retournés sur nos pas en tâtonnant jusqu’à l’entrée de la première grotte, où nous avons trouvé Gabriel qui a absolument tenu à nous montrer la porte qu’il avait trouvée, avec le trident gravé dessus.
GA : J’avais essayé en vain de l’ouvrir, mais n’y parvenant pas je me suis dit que j’allais solliciter votre aide, et j’ai bien fait : Esteban n’a eu aucune difficulté à l’ouvrir.
Z : Nous avons dû le prier un peu, mais il s’est exécuté de bonne grâce.
GA : J’avoue que j’ai un peu honte d’avoir insisté.
Z : Ne vous excusez pas, Esteban ne veut pas le reconnaître, mais sans vous nous n’aurions pas trouvé cette porte. Même si nous ne savons pas pourquoi elle est là, il est toujours intéressant de trouver des traces de notre passé, n’est-ce pas, Esteban ?
Esteban se força à sourire.
E : Oui, je vous remercie, Gabriel. A présent, allons-y, nous sommes un peu trop à l’étroit ici, et je suis sujet au vertige.
Et sans plus attendre, il s’engouffra dans le sas. Les autres lui emboîtèrent le pas, et il referma la porte en appuyant sur un mécanisme dont Gabriel n’avait pas soupçonné l’existence. En redescendant, Gabriel fit part de ses réflexions à Tao.
GA : Pourquoi une porte à cet endroit ? Et ce signe, ce trident, vous en avez donc trouvé la trace plus loin, hors de la grotte où vous m’avez laissé m’aventurer seul ?
T : A l’évidence, si on suppose que la porte constitue la véritable entrée, les tridents ont pour but de mener à la fresque au lieu de s’égarer du côté où nous sommes arrivés, et de risquer de se mouiller inutilement. Le niveau de l’eau était sans doute beaucoup plus important par le passé, vous avez remarqué cette dépression au fond de laquelle il ne reste qu’un creux d’eau ? Et je vous parierais que le Thalios aurait eu toute son utilité à une époque où l’entrée que nous avons empruntée était immergée.
GA : Se pourrait-il qu’il y ait eu des variations de niveau aussi importantes ?
T : Je croyais que vous aimez les cataclysmes, les inondations divines, les déluges…Imaginons un peu que les Atlantes considéraient ce lieu comme un sanctuaire auquel ils accédaient par la mer, comme nous l’avons fait, jusqu’à une époque où cela n’a plus été possible, ils ont alors créé cette porte et ce chemin de tridents…
Il parlait désormais plus pour lui-même, tout à ses hypothèses, qui laissaient Gabriel dubitatif.
GA : Hum…en termes d’accessibilité, la porte n’est pas ce que l’on fait de mieux.
T : Parce que la grotte devait rester inaccessible.
GA : Mais elle est accessible, puisque nous y sommes entrés.
T : Mais sans doute ne l’était-elle plus à une certaine période, à moins de posséder un engin comme le Thalios.
GA : Ou de savoir plonger, ou de posséder un oiseau volant qui permette d’accéder à une porte taillée en plein milieu d’une falaise.
T : Le Thalios a été conçu pour nous mener à Sundaggat, et ceux qui l’ont conçu ne sont pas les mêmes que ceux qui ont laissé ces morceaux de puzzle…
GA : De quoi parlez-vous ?
T : Hein ? Oh, de rien…Regardez, voilà un trident ! Vous allez bientôt pouvoir admirer la fresque. Les filles ont été saisies par sa beauté .
GA : Eh bien, j’ai hâte de voir ça ! Mais puisque nous sommes seuls, puis-je vous demander si vous avez réussi à parler à Mademoiselle Indali ? Vous aviez l’air fort proches tout à l’heure, et j’en suis heureux pour vous.
T : Moi, si j’ai réussi à parler ? C’est-à-dire que…oui, en quelque sorte. Elle sait qu’elle compte beaucoup pour moi, enfin, je pense.
GA : C’est-à-dire que vous ne lui avez pas avoué clairement vos sentiments.
T : Ce n’est pas si facile !
GA : Loin de moi l’intention de vous blâmer. Il n’est rien de plus difficile au monde que d’avouer à quelqu’un qu’on l’aime.
Tao ne put qu’approuver intérieurement, tout en se demandant si Gabriel parlait par expérience, tant il avait mis de sincérité dans ses dernières paroles. Mais le chevalier ne dit pas un mot de plus. Ils poursuivirent leur chemin en silence, et rejoignirent les autres après avoir vu la fresque sans plus reparler de ce sujet.
Lors du repas qu’ils prirent à leur retour en compagnie d’Isabella, Esteban et Zia laissèrent Tao, Indali et Gabriel raconter leurs aventures dans la grotte, en se gardant de mentionner la découverte de l’objet mystérieux que Tao s’était empressé de cacher dans son laboratoire. Isabella se montra tout aussi perplexe que Gabriel en apprenant l’existence de la porte dans la falaise, mais elle en savait plus que lui pour se douter que ses amis lui cachaient certainement une partie de l’histoire. Cependant, elle ne chercha pas à en savoir davantage, même quand Gabriel fut sorti de table et que les autres pouvaient parler plus librement. Au contraire , elle s’empressa de le rejoindre, et l’arrêta au seuil de sa chambre.
I : J’ai à vous parler, si vous le voulez bien.
GA : Souhaitez-vous que nous sortions prendre l’air ?
I : Je ne serai pas longue, restons ici. J’ai parlé à Juan du…projet, et de ce que vous en pensiez et…
GA : Qu’en pense-t-il ?
I : Eh bien, c’est cela le problème, il n’a pratiquement rien dit, et je ne sais pas…je ne sais pas s’il est d’accord ou pas.
GA : Il ne peut qu’être d’accord, bien entendu. Il doit encore être bien faible, et vous aurez mal interprété ses silences.
I : Vous avez sans doute raison. C’est moi qui me fais des idées.
GA : Voulez-vous que je lui parle ?
I : Non. Non, c’est inutile. Excusez-moi de vous avoir dérangé. Je vais vous laisser vous reposer.
Elle tourna les talons et s’éloigna avant qu’il ait pu protester.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Akaroizis »

Rah, quelles tartes ces deux-là ! Je parle bien évidemment de Tao et Indali... :x-):
Hmm... quel est donc ce mystérieux objet argenté ? Encore une nouvelle énigme à résoudre pour notre ami Tao ! ^^

La suite ? :roll:
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
Saison 3 : 13.5/20


Ma présentation : viewtopic.php?f=7&t=80&p=75462#p75462
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

Mariage ou pas mariage?
Notre marin a-t-il mauvaise conscience ou entre les deux, son cœur balance?
Réponse au prochain épisode...
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Ra Mu
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Ra Mu »

GA : Qu’en pense-t-il ?
I : Eh bien, c’est cela le problème, il n’a pratiquement rien dit, et je ne sais pas…je ne sais pas s’il est d’accord ou pas.
GA : Il ne peut qu’être d’accord, bien entendu. Il doit encore être bien faible, et vous aurez mal interprété ses silences.
I : Vous avez sans doute raison. C’est moi qui me fais des idées.
GA : Voulez-vous que je lui parle ?
I : Non. Non, c’est inutile. Excusez-moi de vous avoir dérangé. Je vais vous laisser vous reposer.
Elle tourna les talons et s’éloigna avant qu’il ait pu protester.
  • Dépression en cours ou prévue
  • Orages en fin de soirée.
  • Visibilité nulle
Voila qui va être compliqué pour le pilotage à vue... :x-):
- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
- *soupir* Allez, déblaie!
HOP HOP HOP! :x-):
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Oui, je navigue à vue...mais je sais où je vais :x-): Enfin, presque.
Voici une petite suite pour les fidèles lecteurs dont la patience est mise en rude épreuve; les personnages m'entraînent malgré moi dans leurs abîmes et les suivre n'est pas une mince affaire. Bonne lecture ;)

Cinquième partie.

Accoudé au bastingage de la Marie Madeleine, la galère de Romegas, Gonzales songeait qu’il était bien doux de sentir le vent de la victoire gonfler ses voiles. Il se rapprochait du but. Sa mère était sauve, le butin avait été récupéré, et ses ennemis constituaient moins un obstacle qu’une aide. Certes il aurait préféré savoir Mendoza au fond de la mer, mais s’il était encore vivant, ce n’était dû qu’à un contretemps. D’une manière ou d’une autre, il aurait raison de lui. Pour l’instant, il devait continuer à tirer bénéfice de cette noyade avortée qui le mettait, lui, Gonzales, en position de victime, et détournait soupçons et haine sur sa mère. Il pouvait aussi compter à présent sur l’appui inconditionnel de Romegas, qui lui avait même proposé de venir dispenser son savoir aux Hospitaliers de Malte, tant il avait été impressionné par les soins prodigués au jeune Nacir. Gonzales se félicita d’avoir su se maîtriser, et d’avoir réprimé cette pulsion qui pourtant le poussait à trancher le fil de la vie. Il l’avait d’abord crue irrésistible, et s’était mis à trembler au point de jeter son instrument au moment où il avait senti que sa main était prête à s’abattre sauvagement sur le corps souffrant qui s’offrait comme une proie. Heureusement, personne n’avait été témoin de cette faiblesse passagère. Il était seul avec Nacir. Il aurait pu le supprimer si aisément. A son réveil, sur le pont de la Marie Madeleine, il avait eu le déplaisir de constater que le jeune pêcheur ne s’était pas rompu le cou ni vidé de son sang ; il s’était consolé en prédisant sa fin prochaine, en raison de ses multiples fractures ; le chirurgien de bord semblait pessimiste ; cependant le blessé tenait bon. Gonzales avait réfléchi, et calculé qu’il tenait là une occasion en or de renforcer la confiance de tous à son sujet. Il s’était souvenu des leçons de sa mère, et avait analysé la situation sous un angle nouveau, comme elle lui avait toujours appris à le faire. Alors, disait-elle, les défaites pouvaient se transformer en victoires, et ce qui nous paraissait insupportable pouvait se révéler être notre meilleure chance ; il en avait conclu qu’il serait plus intéressant et utile d’essayer de sauver l’homme dont il voulait se venger que de le supprimer, chose trop facile. Concurrencer la Nature en exerçant ses talents sur Nacir ne présentait que des avantages, à commencer par celui de lui éviter de passer trop de temps en compagnie de Romegas ; il doutait d’être capable de dissimuler sa haine jusqu’à l’arrivée à Porto Conte. Gonzales avait donc insisté pour examiner lui-même le blessé, malgré la surprise teintée de méfiance de Romegas et du chirurgien. Il s’était attelé à le sauver en mettant en œuvre tout son talent, mais le plus dur avait été de s’en tenir à sa décision et de ne pas céder à cette pulsion lancinante qui ne le lâchait pas et animait son regard d’un éclat sanguinaire. A présent que Nacir était tiré d’affaire, Romegas ne jurait que par le jeune métis, et aurait été bien incapable de remarquer la lueur qui dansait dangereusement dans les yeux de Gonzales chaque fois qu’il se trouvait aux côtés de l’homme qui rêvait de brûler Hava sur un bûcher. Le jeune métis imaginait le sort qu’il pourrait lui réserver s’il croisait à nouveau sa route, un jour ; cela occupa son esprit lors de ce trajet interminable, et sa soif de vengeance s’en trouva momentanément étanchée. A l’approche de la Sardaigne, la soif pourtant se fit plus vive, plus impérieuse, à la perspective de retrouver Mendoza. Gonzales ne songea alors plus à Romegas et à la façon dont il lui ferait payer son arrogance.

Mendoza contemplait sa compagne endormie à ses côtés. Comment avait-il pu oublier un tel spectacle ? Il la redécouvrait comme un amant découvre le corps de la femme longtemps désirée, longtemps inaccessible, et qui s’offre enfin, alors que tout espoir semblait perdu. Mais il ne parvenait pas à s’abandonner totalement à son émerveillement. Il aurait voulu la toucher, la caresser pour tirer d’elle ces soupirs délicieux dont il s’enivrait, autrefois, et qui le faisaient frémir de désir. Il se souvenait de ces sensations, il savait qu’elles étaient à portée de main, il suffisait d’oser, de se laisser emporter. Un frisson le parcourut. Son corps se glaça. S’il la touchait, il était certain qu’il ne tirerait d’elle qu’un cri de surprise à ce contact glacial. Il tenta de réchauffer ses mains, les frotta l’une contre l’autre, en vain. S’il soufflait dessus, il ne parviendrait qu’à les glacer davantage. Il reposa sa tête sur l’oreiller, pris d’un vertige soudain. Aussitôt, le battement assourdissant des flots se fracassant contre les parois de son crâne reprit. Il était à nouveau sous la surface, et dans sa tête régnait le chaos, qui avait pénétré là en même temps que l’eau qui emplissait son crâne, inexorablement, tandis qu’à l’extérieur tous les bruits s’étaient tus, afin que dans le silence résonne celui, déchirant, de son cœur qui continuait à battre, malgré tout, triomphalement et douloureusement. Il était en vie. C’était la deuxième fois qu’il aurait voulu être mort. La deuxième fois qu’il n’avait pas réussi à quitter la vie. Mais cette fois, supporterait-il de survivre ? De faire semblant et de se traîner de jour en jour en attendant la délivrance ? Car cette fois il n’était pas seul, et cependant il était plus seul que jamais. Isabella était là, à ses côtés. Inaccessible. Il lui fallait l’oubli. L’oubli le réchaufferait, lui apporterait la paix. Mais elle était là dans son corps, dans sa chair, il la sentait en lui, son oreille guettait le son de sa voix, ses yeux voyaient danser ses courbes dans la lumière du soleil, sa peau se souvenait de son contact brûlant. Hava. L’effort qu’il faisait pour l’oublier le vidait de son énergie, glaçant son cœur et son corps, et elle revenait, toujours, à son esprit. La paix de l’oubli n’était pas pour lui. Car comment pouvait-il simplement oublier que pendant qu’Isabella souffrait loin de lui, il avait été incapable de lui réserver son corps et son cœur, incapable d’imposer son souvenir comme un garde-fou à son désir ? Et comment pouvait-il oublier que d’autres avaient risqué leur vie pour lui, alors qu’il ne songeait qu’à rejoindre Hava en Enfer ? Entendre le récit d’Esteban avait été une torture. Comment aurait-il pu lui avouer qu’il aurait préféré couler ainsi qu’une pierre, et ne jamais se réveiller ? Il ne méritait pas le dévouement, la tendresse et l’amour qu’on lui avait prodigués. Mais dire la vérité était inconcevable. En soulageant égoïstement sa conscience, il meurtrirait ceux qui l’aimaient. Entre la trahison révélée par l’aveu et la trahison d’une vérité tue et cachée, il choisissait celle qui ne causerait aucune souffrance supplémentaire. A lui d’en supporter les conséquences, seul. A lui de continuer à vivre sans avoir de réponses aux questions qui le rongeaient. Pourquoi avait-elle voulu le supprimer, et pourquoi ne parvenait-il pas à la haïr ? Il aurait dû se dire que cela n’avait plus d’importance désormais. Il avait retrouvé la femme qu’il aimait. Dans son sommeil, Isabella se tourna, et son ventre rebondi se posa sur les flancs de son compagnon. Un coup de poignard n’aurait pas pu être plus douloureux. Il repensa à la conversation qu’ils avaient eue, à la nécessité de contracter ce mariage. Bien des fois par le passé il avait enfoui au fond de lui des secrets inavouables, des mensonges et des trahisons. Par nécessité. Pour survivre, continuer à aller de l’avant. Sans remords. Parce que la vie est ainsi. Il le ferait encore, pour protéger ceux qu’il aimait, en espérant que son sentiment de culpabilité ne nuirait qu’à lui, et finirait par le tuer.

Par une fin d’après-midi pluvieuse, la Marie-Madeleine entra dans la baie de Porto Conte. Cela faisait deux jours qu’Isabella et Mendoza s’étaient réinstallés dans la petite maison, et que Gabriel les avait suivis, abandonnant le cocon du condor pour sa couche spartiate dans la remise, autant pour veiller sur le couple que pour se préparer au retour à la réalité de sa cellule maltaise. Et puis, si Romegas revenait en pleine nuit, il était plus prudent que Gabriel soit là, au cas où il aurait voulu le voir immédiatement. Pendant ces deux jours, le chevalier avait observé cet homme et cette femme marqués par l’épreuve qu’ils venaient de traverser, et qui faisaient semblant d’être revenus à une vie normale. Il avait respecté le souhait d’Isabella, et ne s’était pas entretenu avec Mendoza, même s’il jugeait qu’il était nécessaire de le faire. La jeune femme cachait mal sa déception et son inquiétude. Quant à son compagnon, il était évident qu’il n’était pas vraiment revenu de là-bas, mais Gabriel n’aurait pu dire avec certitude ce qui le tourmentait. Un homme tel que le capitaine, un aventurier aguerri, était sans nul doute familier avec la mort, à laquelle il avait échappé tant de fois, qu’il avait souvent provoquée, et dont il avait été le témoin. Etait-ce pour lui l’épreuve de trop ? N’en sortait-il pas affaibli, non seulement physiquement, mais aussi moralement ? Ou était-ce uniquement l’inquiétude du sort de ses camarades, restés avec Romegas, qui l’empêchait de sortir d’une humeur taiseuse, d’où émergeaient quelques bribes de paroles en cas de nécessité, quelques gestes timidement tendres envers sa compagne, trop empreints de réserve pour faire s’épanouir sur le visage d’Isabella autre chose qu’un sourire mélancolique ? Aussi, quand Gabriel aperçut au loin les voiles blanches à croix rouge, il se réjouit plus qu’il ne l’aurait cru tout d’abord : enfin, l’attente était terminée, et bientôt l’épreuve serait définitivement derrière eux. Il ne songea même pas que cela signifiait qu’il devait quitter Porto Conte. Malgré la pluie qui tombait en gouttes fines mais serrées, formant un rideau d’humidité presque opaque, il annonça à ses amis qu’il sortait à la rencontre de Romegas. Tous deux acquiescèrent, le visage grave, mais Gabriel remarqua un trouble inattendu sur celui de Mendoza. Il cherchait encore une explication à cette réaction un peu trop vive quand il déboucha sur la plage au large de laquelle la Marie Madeleine avait jeté l’ancre. Bientôt la chaloupe vint vers lui, et il devina l’identité de l’homme qui se tenait aux côtés du chevalier Romegas, quand il s’aperçut qu’il ne s’agissait pas du jeune Nacir. Quelques instants plus tard, il serrait dans ses bras son frère d’armes.

GA : Quel soulagement de vous revoir, Romegas.
R : Je ne suis pas fâché de vous retrouver, mon cher Gabriel. Au moins pourrai-je vous ramener auprès du Grand Maître, qui vous attend avec impatience, et considérer que je me suis acquitté de ma mission sans plus de revers.
GA : Dois-je comprendre que votre expédition s’est soldée par un échec ?
R : Le diable a été le plus fort cette fois, ou plutôt, la diablesse ! Cette damnée femelle nous a encore joué un de ses tours pendables…bref, elle nous a échappé.
Gabriel s’abstint de tout commentaire, malgré la curiosité dévorante qui le pressait de demander à son collègue comment il avait échoué à la capturer alors que Tao lui avait assuré qu’il avait tout mis en œuvre pour que la galère d’Hava ne puisse pas semer la Marie Madeleine. L’explication viendrait d’elle-même, il était inutile de titiller l’amour-propre de Romegas, qui n’était visiblement pas d’humeur à évoquer sa défaite.
GA : Et le jeune Nacir ?
R : Il va mieux. Il a apparemment voulu jouer les héros, bien mal lui en a pris ! Sans l’intervention de notre ami Gonzales, il était bon pour trépasser sans avoir eu l’occasion de se convertir à notre sainte religion.
Il s’était tourné vers le jeune métis, le présentant ainsi implicitement à Gabriel.
GA : Dieu soit loué, qui a voulu épargner les hommes. Ainsi n’avons-nous à déplorer que la fuite de la responsable, ce qui est un moindre mal, convenez-en, Romegas.
R : Puisse-t-elle brûler en Enfer ! J’ai fouillé toutes les côtes que je pouvais aborder sans risquer de tomber sur une galère des mécréants, sans succès, elle s’est volatilisée !
G : Ne vous faites pas de reproches, vous avez fait ce que vous avez pu, et elle avait sans doute pris trop d’avance. Vous avez été fort raisonnable de renoncer.
R : Son navire prenait l’eau, je l’aurais juré ! Nous aurions pu la retrouver !
GA : S’obstiner est parfois une marque d’orgueil.
R : Ah, Gabriel, je ne puis vous donner tort, mais si l’obstination est un péché, alors cet homme qui est devant vous mérite de finir en enfer, Dieu seul sera juge ! Pour ma part, je loue son obstination qui a sauvé la vie du jeune Nacir ! Sans lui, qui s’est acharné à le soigner quand notre chirurgien avait décidé de le laisser aux mains de Dieu, nous aurions eu à déplorer la perte d’un homme.
GA : Soyez-en remercié, senor Gonzales. On m’avait déjà parlé de vos talents, mais les louanges du chevalier Romegas suggèrent qu’ils sont exceptionnels.
R : Je lui déjà proposé de venir avec nous à Malte, mais il semble qu’il ait d’autres projets. Qu’importe ! Un jour peut-être, si Dieu le veut…
G : Croyez bien que je suis touché par l’estime que vous me portez. Je vous promets de réfléchir à cette proposition.
GA : Mais pour l’heure, que diriez-vous de vous mettre à l’abri , vous êtes attendus avec impatience. Je m’étais permis de venir d’abord aux nouvelles, au cas où elles auraient été moins bonnes que nous l’espérions, mais il me semble que nous pouvons rejoindre nos amis sans prendre plus de précautions.
G : Le capitaine Mendoza se porte donc mieux.
GA : Bien mieux, oui. Son complet rétablissement est un vrai miracle. Nous avons craint quelques jours qu’il ne parvienne pas à recouvrer toutes ses capacités, mais Dieu veillait sur lui sans doute possible. Les bons soins d’Isabella ont fait le reste. Ainsi que sa constitution vigoureuse.
R : Voilà une excellente nouvelle !
G : Un vrai miracle, effectivement…cet homme ne se laisse pas facilement abattre.
R : Je me souviens que sur le pont de la Marie Madeleine, quand il est revenu à la vie, vous peiniez à y croire, vous qui pourtant avez réussi à sauver le jeune Nacir.
G : Je ne prétends pas rivaliser avec Dieu. Mendoza paraissait être vraiment déjà mort. Et j’étais sûr d’être incapable de faire quoi que ce soit pour lui. Je m’étais trompé, et j’en suis heureux. Un autre obstiné m’a donné tort.
R : Il est vrai que sans Esteban…Mais dites-moi, Gonzales, lorsque vous avez décidé de rester avec moi, n’avez-vous pas craint de faire défaut à Mendoza ? Il avait sans doute bien besoin à ce moment-là de vos talents.
G : J’avoue que j’ai pris cette décision si rapidement, sans réfléchir véritablement. Je m’en serais probablement voulu s’il avait finalement succombé, mais à quoi bon y penser maintenant que tout danger est écarté ?
GA : Vous avez raison, remercions plutôt le Seigneur.

Lorsque Gonzales, trempé par la pluie fine qui réussissait à rendre sa chemise aussi collante qu’un drap mouillé par une nuit enfiévrée, et maudissant les hommes à cape que les intempéries épargnent, pénétra enfin dans la douce chaleur de la petite maison, il ne put s’empêcher d’être frappé par la beauté de son hôtesse, qui lui fit oublier un court instant le déplaisir de trouver à ses côtés l’homme qu’il souhaitait rayer de la surface de la terre. A leur entrée, elle s’était levée brusquement, et Gonzales put lire sur son visage les émotions provoquées par leur retour. Il se délecta tout autant de sa joie que de l’ombre de tristesse qui rehaussait sa beauté, loin de la ternir. Mais elle ne daigna pas lui accorder plus qu’un bref regard, et s’empressa de s’adresser au chevalier Romegas. Il lui fallut ensuite supporter l’accolade de Mendoza, étreinte qui le troubla malgré lui, au contact de cette énergie retrouvée. Puis il fut poussé vers le foyer, allumé en ce jour pluvieux, et tandis que Romegas faisait à Isabella le récit de l’expédition, Mendoza l’écoutait tout en se tenant debout auprès de Gonzales.
M : Ainsi, elle vous a échappé…
G : Oui, nous n’avons pu lui faire payer la traîtrise qui a failli nous coûter la vie à tous deux.
Le jeune métis jeta un œil à Mendoza, guettant la moindre émotion sur son visage, qui demeura aussi impassible que sa voix était restée neutre.
M : Et nous avons failli perdre Nacir. Sans vous…
G : Oh, ce n’était rien, le chirurgien de bord ne souhaitait sans doute pas s’embarrasser de sauver un mécréant dans cet état. Le laisser aux mains de Dieu était plus simple. Mais ses fractures multiples étaient moins graves qu’il ne l’avait jugé de prime abord, il suffisait de s’en occuper à temps pour éviter la paralysie, voire la mort. Il lui faudra cependant encore du temps pour être complètement rétabli. Contrairement à vous. Vous semblez en pleine forme. C’est un réel soulagement.
Il avait parlé assez bas pour que Romegas ne puisse l’entendre. Ce dernier n’en finissait pas de pester contre Hava. Il venait d’apprendre de la bouche d’Isabella que les lingots avaient été dérobés, ce qui renforçait son amertume. Il avait échoué sur toute la ligne.
I : Grâce à vous, nous sommes tous réunis. C’est tout ce qui compte pour moi.
R : Mais vos dettes ! J’avais espéré qu’au moins vous puissiez garder ce trésor qui vous a coûté tant de peine !
I : Ne vous tourmentez pas pour cela, vous avez fait votre possible pour m’aider, et cela ne vous regarde plus à présent. La rançon est payée, cette femme a eu ce qu’elle voulait. A nous désormais de faire face, ensemble, mon…le capitaine Mendoza et moi.

Romegas approuva silencieusement par un signe de tête. Ainsi l’aventure prenait fin, et il lui restait la satisfaction d’avoir pu réunir cet homme et cette femme. Son échec de Benghazi était effacé par ces retrouvailles, et il devait cesser de se sentir blessé dans son orgueil. Dieu lui donnait peut-être une leçon d’humilité, et la Diablesse n’était que son instrument. Il tourna son regard vers Mendoza et observa encore un moment cet homme qui avait retrouvé sa dignité et sa santé. Il se souvint de la scène du marché aux esclaves, et de sa fierté qui défiait l’humiliation. Puis il le revit, inerte sur le pont de la Marie Madeleine, paquet ruisselant d’où s’écoulait la vie. A l’évidence, l’homme qu’il avait devant lui à présent n’était pas le même que celui de Benghazi, malgré la liberté recouvrée. Il s’en voulut alors de n’avoir pas pu lui éviter la captivité. Il échangea un regard avec le chevalier d’Aubusson et crut y lire le même regret. Il était temps de partir et d’oublier toute cette histoire, où ils prenaient l’un et l’autre trop à cœur les intérêts d’autrui, au détriment de leur mission auprès de l’Ordre, quoi qu’en dise le Grand Maître. Au dehors, la pluie tombait à présent plus drue. Gabriel rompit le silence qui s’était installé dans la pièce.

GA : Eh bien, ce n’est pas le moment de retourner à la Marie Madeleine ! Ce pauvre Gonzales serait trempé, lui qui vient tout juste de se sécher ! Romegas, vous auriez pu lui prêter une cape ou une chasuble !
R : Vous avez raison, Gabriel, mais nous n’en avions plus, et notre ami a décliné l’offre que je lui ai faite de porter celle que vous voyez sur mes épaules, et que je porte en remplacement de celle que nous avons utilisée pour réchauffer le capitaine Mendoza.
M : Ce dont je vous suis infiniment reconnaissant, chevalier. J’attendais de pouvoir vous rendre votre bien en main propre.
Il alla prendre dans un coffre un paquet soigneusement plié qu’il tendit à Romegas.
M : Avec toute ma gratitude. Isabella a raison, vous avez fait tout votre possible. Je n’oublierai jamais les risques que vous avez pris pour nous à Benghazi, puis à Anticythère.
R : Vous n’avez pas à me remercier. Je n’ai fait que mon devoir. Le Seigneur a voulu que nous en réchappions tous. Qu’il en soit loué.
Il prit la cape noire des mains de Mendoza et s’inclina en guise de remerciement puis il se tourna vers Gonzales en lui montrant l’étoffe empesée.
R : Si vous changez d’avis et que vous nous rejoignez à Malte, sachez que cette cape vous y attend !
Il fallut à Gonzales un grand sang froid pour sourire et réitérer un refus poli ainsi qu’une promesse de réfléchir à la proposition.
R : Mais vous pourriez la porter pour affronter la pluie jusqu’au navire.
I : Vous n’allez pas repartir si vite ? Restez à dîner ce soir, je vous en prie.
R : Nous ne voudrions pas vous déranger, vous ne nous attendiez pas.
M : Au contraire ! Restez, c’est la moindre des choses que de vous offrir l’hospitalité.
I : Je ne suis pas très douée, mais vous n’ignorez pas que Gabriel fait des merveilles avec trois fois rien, chevalier Romegas ?
R : Eh bien, je dois avouer que je n’ai jamais eu l’honneur de découvrir ce talent caché…
I : Ce sera donc l’occasion ! C’est entendu !
R : Dans ce cas, nous acceptons avec plaisir. Vous avez attisé ma curiosité. Après avoir trouvé un remarquable chirurgien chez un capitaine, je vais donc trouver un fin cuisinier chez un rat de bibliothèque ! Mon cher Gabriel, j’ai hâte de goûter à votre cuisine ! Nos provisions étaient quasiment épuisées…
GA : Si je ne satisfais pas votre palais, au moins satisferai-je votre appétit pantagruélique !
R : Nous rentrerons à la galère aussitôt après avoir dîné, et si le temps le permet, nous partirons demain.
I : Et Nacir ?
G : J’ai cru comprendre que vous aviez fait signer une sorte d’engagement aux chevaliers, pour qu’ils le raccompagnent, lui et ses camarades, chez lui.
I : Il est vrai que Juan de Homédes s’est engagé à assurer le retour chez eux de Nacir et ses compagnons. Mais il me semblait que Nacir ne souhaitait plus rentrer, du moins, pas dans l’immédiat. Il aurait donc changé d’avis ?
G : Je ne puis vous l’assurer. S’il reste, il faudra aménager pour lui un lieu approprié, pour quelque temps. Mais je pourrai veiller sur lui, pour vous éviter cette tâche supplémentaire.
I : J’ai déjà beaucoup de personnes autour de moi pour m’aider, je vous remercie. Nos amis viennent nous rendre visite chaque jour. Avec la pluie, aujourd’hui, ils ont écourté leur visite, mais ils seront là demain.
G : Ainsi j’aurai le plaisir de revoir Esteban et Tao, et cette charmante Zia !
R : Je me réjouis moi aussi de les revoir avant notre départ. Mais où se trouve donc leur navire ? Je m'attendais à le voir dans la baie en arrivant.
I : Oh, vous savez bien qu’ils préfèrent le port de l’Alguer. Ils y ont leurs habitudes. Gabriel, si nous commencions à préparer le repas, pendant que Mendoza et Romegas font plus ample connaissance ?
M : Venez messieurs, faisons-nous tout petits, pour ne pas les gêner. J’aimerais entendre à nouveau votre récit sur les circonstances de la fuite de cette…femme, si cela ne vous est pas trop pénible. Certains points ne me paraissent pas tout à fait clairs.
G : A quoi bon ? Pour ma part je suis de l’avis du chevalier d’Aubusson, et j’ai hâte d’oublier cette histoire.
M : Je vous en prie, j’ai l’impression que je ne pourrai avoir l’esprit en paix si je ne trouve pas certaines réponses.
R : Je ne vous comprends que trop bien, hélas, mais je crains que nous ne trouvions jamais ces réponses. Je consens cependant à vous faire le récit que vous demandez, si cela peut vous aider. Cela me soulagera peut-être moi aussi, bien que j’en doute ! Gonzales m’a déjà entendu pester tant de fois contre cette diablesse !
G : Une fois de plus ne changera rien à mes sentiments envers elle. Faites donc, chevalier Romegas, et j’ajouterai mon point de vue sur les événements lorsqu’il le faudra.
Il aurait bien ajouté qu’il trouvait l’exercice fort plaisant. L’excitation le gagnait à la perspective de jouer son rôle de victime, et de guetter sur le visage en apparence impassible de son hôte les réactions que le récit ne manquerait pas de susciter en lui, même s’il parvenait à les cacher. Ils s’installèrent dans un coin de la salle, et Mendoza servit un verre de vin à ses hôtes, impatient de les entendre parler de celle qui le hantait, inconscient des regards inquiets que lui jetaient Gabriel et Isabella, qui s’affairaient déjà.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

Dans son sommeil, Isabella se tourna, et son ventre rebondi se posa sur les flancs de son compagnon. Un coup de poignard n’aurait pas pu être plus douloureux. Il repensa à la conversation qu’ils avaient eue, à la nécessité de contracter ce mariage. Bien des fois par le passé il avait enfoui au fond de lui des secrets inavouables, des mensonges et des trahisons. Par nécessité. Pour survivre, continuer à aller de l’avant. Sans remords. Parce que la vie est ainsi. Il le ferait encore, pour protéger ceux qu’il aimait, en espérant que son sentiment de culpabilité ne nuirait qu’à lui, et finirait par le tuer.
Oh, choupinou... :x-): :x-): :x-):

I : Ne vous tourmentez pas pour cela, vous avez fait votre possible pour m’aider, et cela ne vous regarde plus à présent. La rançon est payée, cette femme a eu ce qu’elle voulait. A nous désormais de faire face, ensemble, mon…le capitaine Mendoza et moi.
Mon quoi? ;)

G : Une fois de plus ne changera rien à mes sentiments envers elle. Faites donc, chevalier Romegas, et j’ajouterai mon point de vue sur les événements lorsqu’il le faudra.
Il aurait bien ajouté qu’il trouvait l’exercice fort plaisant. L’excitation le gagnait à la perspective de jouer son rôle de victime, et de guetter sur le visage en apparence impassible de son hôte les réactions que le récit ne manquerait pas de susciter en lui, même s’il parvenait à les cacher. Ils s’installèrent dans un coin de la salle, et Mendoza servit un verre de vin à ses hôtes, impatient de les entendre parler de celle qui le hantait, inconscient des regards inquiets que lui jetaient Gabriel et Isabella, qui s’affairaient déjà.
Est-ce Gonzo ( :x-): ) qui va cracher le morceau à propos d'Hava et de Mendodo pour semer la zizanie?
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Chaltimbanque »

@ Nonoko: No sadness allowed on my watch! So let’s get this baby on the road! 8)

(bon, je sais, je n'ai pas rattrapé tout mon retard, mais je ne pouvais pas te laisser sans rien non plus... ;) )

Impressions en cours de lecture ~ Chapitre 19

Partie 3


Pour elle, il ne faisait aucun doute que l’Espagnole avait vu le condor et qu’elle s’était empressée de fausser compagnie à ses garde-malades, au mépris de toute considération pour leur dévouement, sans penser une seconde à leur inquiétude, et le mot était faible, quand ils découvriraient sa disparition. → Oh, allez, Indali, il faut la comprendre… Qui n’aurait pas fait pareil pour rejoindre Mendoza ? :x-):

Si elle avait pu courir elle aussi vers le condor…Tao devait y être…Esteban n’en avait pas parlé, mais il devait y être… → Eh bah alors, vas-y ! ^^

Les provisions furent accueillies avec gratitude par Esteban, dont l’estomac se mit soudain à crier famine à la vue d’un pain rond et doré qu’il voulut dévorer sur le champ, mais qu’Indali s’empressa de mettre hors de sa portée → Karadoc devant un bon morceau de frometon. :x-):

[…] il était en train de vérifier par maintes délicates manipulations que le cœur de sa fiancée battait toujours pour lui → Comme c’est joliment dit !

Le ton d’Indali marquait une légère inquiétude, qui n’échappa pas à Zia, mais elle ne put devancer la réponse d’Esteban. → Esteban avec ses gros sabots, comme d’habitude ! :roll: Zia, va vraiment falloir que tu lui apprennes la finesse (même si c’est en supplément) !

Pas une seule seconde elle n’avait pensé à Nacir. → Et pourtant, pour le moment, entre lui et Tao, c’est bien Nacir qui va le plus mal…

Esteban eut du mal à déchiffrer le regard que lui jeta Zia avant de suivre Indali → Attends, attends ! Je traduis ! « Tu ne comprends vraiment rien à rien, c’est pas possible ! » :lol:

[…] alors il ne doutait pas que son sommeil serait peuplé de visions paradisiaques → Merci de nous épargner les détails ! :x-):

Gabriel d’Aubusson secoua la tête et se mit à rire discrètement : il avait besoin qu’on le ramène sur terre. → Effectivement ! Quelle Cène ! ^^

E : Oui, mais laisse m’en encore, j’ai toujours de la place pour les bonnes choses ! → Rhooo, le glouton !

I : Je ne t’ai pas remerciée pour tes soins. En fait, je me suis montrée bien ingrate en te faussant compagnie. Pardonne-moi, je n’avais plus toute ma tête. J’essaierai à l’avenir de me conduire de façon moins égoïste. → Aaah, voilà qui va mettre du baume au cœur à Indali. Ça me fait plaisir. ^^

Esteban qui raconte ce qui s’est passé sans dissimuler ses émotions, c’est très intelligent et donne un aspect à la fois réaliste et touchant, de quoi renforcer le lien qui existe entre ces deux personnages. J’aime beaucoup ! :D

E : Isabella…ne pense plus à cela.
Elle lui répondit dans un souffle.
I : Ne me demande pas l’impossible. C’est trop tôt. → Et encore, le plus dur reste à venir…

I : Quand Ruiz a mis Gonzales sur notre route, il ne se doutait pas qu’il se trouverait bientôt sur la paille ! Ce métis est un vrai porte-poisse ! :lol:

E : Ne sois pas si sarcastisque. Gonzales a eu sa part de malheur, lui aussi. Et il aurait pu y rester. […] J’espère sincèrement que nous le reverrons bientôt. Je m’en voudrais de l’avoir laissé risquer sa vie, si jamais il ne devait pas revenir. → Mon pauvre Esteban, que tu es naïf ! :roll: Sinon, petite coquille à « sarcastisque ». Un S en trop. ;-)

I : C’est bien pour te faire plaisir, parce que si je compte toutes mes heures de sommeil depuis deux jours…mais je veux bien te laisser tranquille, pour Zia.
E : Exactement ! Euh…non, non, ce n’est pas ce que je voulais dire ! → Bah, alors, Esteban, serais-tu en train de rougir ? :x-):

I : Tu as raison, il faut profiter de ces instants précieux en compagnie des êtres qui nous sont chers. Qui sait de quoi demain sera fait ? → Des paroles pleines de sagesse. Applicables dans la vie réelle.

Elle lui sourit mélancoliquement, lui caressa la joue et se leva. → *insertion d’un pincement au cœur*

Tao préférait couler son ennemi que d’être coulé, et il n’avait pas l’intention de voir son navire détruit une nouvelle fois. → Chat échaudé craint l’eau froide, hein ? Je sens que cette histoire finira par revenir sur le tapis à un moment donné.

GA : C’est vrai, je sais juste que vous possédez un navire que vous pouvez manœuvrer sans équipage, ce qui est effectivement une bonne raison pour éviter d’en divulguer l’existence. → Tu m’étonnes ! Ouh, le navire fantôme que voilà !!

T : Hein ? Bien sûr ! Mais tu as failli m’empêcher de renvoyer la chaloupe ! Enfin, elle est bien rentrée toute seule, comme d’habitude. → Non ! Tao a une télécommande pour faire rentrer la chaloupe ! Trop fort !

E : Chacun son tour ! J’en avais assez des questions de Gabriel, il est insatiable, tu l’as bien entendu pendant le vol ? → Et je crains que cela ne finisse par se retourner contre vous, d’une manière ou d’une autre. Pas volontairement de la part de Gabriel, mais peut-être s’il y est forcé… Qui vivra verra.

Z : Très bien ! Tu me raconteras s’il s’est jeté à tes genoux pour s’excuser. → Zia en mode « girl power » à fond les manettes !

Bon, j’ai quelques petites recherches à faire sur Marsile Ficin. Merci ! ^^

T : Oui, je me dis souvent que je ferais mieux de détruire tout ça, mais c’est plus fort que moi. J’ai assisté à tant de destructions, impuissant. Mais imaginez, un cœur pur, et armé, capable de dissuader les autres de nuire…
GA : Prenez garde, Tao, Dieu est le seul juge, et le chemin de l’Enfer…
T : Bah, je sais tout ça, et je sais aussi que mes ancêtres ont été anéantis dans une guerre stupide où les deux partis se sont livrés à une surenchère mortelle, mais aujourd’hui, c’est différent, personne ne peut rivaliser avec l’armement du Solaris II, ou du condor.
GA : Les hommes peuvent se nuire de bien des façons. Ne vous illusionnez pas. → Donc, je persiste et signe, l’armement du Solaris va revenir sur le tapis et Tao va devoir faire des choix qui, je suppose, seront relativement cornéliens pour avancer sur la voie de la sagesse.

T : Oui ! Si vous saviez toutes les merveilles que nos ancêtres nous ont léguées ! Et puis non, vous n’êtes pas prêt vous non plus, avec vos idées d’un paradis dans l’autre vie. → Et vlan ! Prends-toi ça dans la tronche, pauvre Gabriel ! :lol:

T : Oui….je me dis que si des savants par le passé ont atteint ce degré de technologie, d’autres peuvent y parvenir à nouveau, tôt ou tard, même sans avoir accès à l’héritage de nos ancêtres. → Et c’est en effet tristement arrivé, nous, nous le savons. Belle manière d’ancrer les paroles de Tao dans notre propre Histoire récente.

T : [...] Je crois me souvenir que l’église catholique n’aime pas les concubins. → Un sacré euphémisme que voilà ! ^^

GA : Ah ? Je croyais pourtant avoir compris que cette jeune femme…mais je vous embarrasse, excusez-moi. → Gabriel est peut-être encore un peu obnubilé par Dieu, mais il a les yeux bien en face des trous ! :x-):
I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I—
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.


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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Seb_RF »

Merci vivi pour ce partage :-@
hate de la partie 4 et 5 :x-):

bon aller faut que jarrete le tel au lit ca me bouffe mes nuit :| [-| [-|
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Décidément, rien ne t'échappe!Tu es une fine lectrice, et c'est pour ça que c'est aussi plaisant (même quand tu relèves une coquille :x-): )
Je vois que j'ai bien fait de vous épargner les rêves de Gabriel, mais tu me donnes d'autres idées, je les suivrai peut-être... ou pas.
Hâte de lire la suite moi aussi.... 8)
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Unagikami mon amour
"It was a skyfall, and a rebirth, a bloody honeymoon, for both of us"
Yokai Circus
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