FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Bien bien bien, il est temps de passer à la publication du chapitre 18, que je dédie à Dek ;)
J'ai gardé le titre que j'avais prévu: Trahisons. Mais ce ne sera sans doute pas le pire chapitre que vous aurez l'occasion de lire, quoique...
Un petit rappel car pas mal de temps s'est écoulé depuis la dernière publication:

- Mendoza passe un agréable séjour chez Hava.
- Une demande de rançon parvient aux mains d'Isabella, mais elle a du mal à encaisser la nouvelle, tout comme Romegas: vingt mille écus, c'est une sacrée somme.
- Esteban, Tao et Nacir vont repêcher le trésor tranquillement pendant que Romegas part à Malte réclamer des sous au Grand Maître et que les filles veillent sur Isabella avec Gabriel.
- Ils trouvent par la même occasion un mystérieux artefact...et se demandent si les lingots ne sont pas en orichalque. Il faut qu'ils vérifient, mais la boussole est faussée par tous les trucs en orichalque qui les entourent. Esteban dépose ses amis près du Solaris II et les laisse faire le job.
- Esteban, trop impatient d'annoncer la nouvelle (ou de revoir Zia), manque de se faire surprendre par le chevalier d'Aubusson.
- Ruiz vient faire un scandale en prétendant que le lingot qu'Alvares lui a apporté n'est pas en or. Il menace Isabella.

Chapitre 18: Trahisons.

Première partie.

E : Eh, les gars ! Debout ! Le soleil est levé depuis longtemps ! Debout, allez ! Vous avez encore du boulot !
T : Huuuum ? Tu as encore du boulot, plutôt….laisse-moi tranquille !
E : Nacir ! Ne me dis pas que tu subis déjà la mauvaise influence de Tao !
N : Hein ? Qui me parle ?
Le jeune pêcheur d’éponge se força à ouvrir les yeux, mais les referma aussitôt, ébloui par le soleil. Il était allongé sur la plage, près d’un feu de camp éteint depuis longtemps. Des restes de repas jonchaient le sol, arrêtes de poisson et pépins de grenade. Non loin, Tao, les bras en croix, s’était remis à ronfler comme un bienheureux. Esteban s’approcha de lui et lui donna un léger coup de pied dans les côtes. Le naacal ne bougea pas mais grommela quelque chose comme « juste encore un peu, Pichu, s’il te plaît ».
E : Tao ! C’est moi, Esteban !
T : Il faudra que je règle mieux ce réveil…quelle voix désagréable…
E : Taaooo !!
T : Pichu…laisse moi tranquille…
Excédé, Esteban abandonna, et décida de revenir à la charge plus tard, une fois qu’il aurait remis le Thallios dans la soute du condor. Evidemment, tout seul ce ne serait pas facile, mais si ensuite Tao lui reprochait d’avoir mal fixé les cordages, il n’aurait à s’en prendre qu’à lui-même. Au moins, cette tâche lui évitait de rester inactif à attendre l’hypothétique réveil de ses compagnons, qui paraissaient avoir besoin de dormir encore pour achever de digérer leur dîner pantagruélique de la veille, à en juger par le nombre de têtes de poisson qui jonchaient le sol. Et ils n’avaient même pas chargé les lingots à bord du Solaris ! Entassés sur la plage, ils brillaient si intensément que n’importe quel navire croisant au large pouvait être intrigué par cet éclat inhabituel.
Trente minutes plus tard, Esteban contemplait avec satisfaction le Thallios à nouveau accroché dans la soute, quand il sentit une présence derrière lui.
T : Hum…pas mal. Tu t’es bien débrouillé.
Le naacal s’étira avec un bâillement sonore.
T : Alors ? Tu as vu Zia ?
Esteban se retourna vers lui.
E : Alors ? Ce trésor ?
Tao hocha la tête.
T : Mission accomplie. Vérification faite. C’est bien de l’orichalque. Mais tu n’imagines pas le travail que ça nous a demandé ! Il a fallu tout sortir du Thallios, puis tout transporter assez loin d’ici pour que la boussole ne soit pas faussée, puis tout ramener…à la fin on a décidé de faire une petite pause, il fallait bien qu’on reprenne des forces…Nacir est un pêcheur hors pair !
E : Sans blague ?
T : Oui, enfin, bref, après tous ces efforts il était épuisé, il s’est endormi comme ça, d’un coup, et moi, j’aurais bien continué sans lui, mais tu sais, la corvée de bois, ça m’avait achevé…
E : C’est bon, te fatigue pas ! Mettons-nous au travail !
Il partit en direction du tas de lingots. Tao s’étira encore une fois avant de le suivre tranquillement. Nacir s’était levé et achevait quelques ablutions. Il salua Esteban et s’excusa.
N : Nous aurions dû finir hier soir comme convenu, je suis désolé…mais sans Tao je n’ai pas osé monter à bord de votre navire…
E : Aucun souci ! A nous trois, nous allons vite venir à bout de ce tas de lingots !
T : Dis, tu ne m’as pas répondu, tu as vu Zia ? Tu lui as parlé ?
E : Affirmatif. Mais j’ai été interrompu par le chevalier d’Aubusson.
T : Quoi ? Il t’a vu ?!
E : Oui, enfin, non, pas vraiment, il faisait trop sombre et j’étais loin. Il a essayé de me rattraper mais je n’ai pas eu de mal à le semer dans l’obscurité.
T : Tu vois, je t’avais dit que c’était risqué ! Mais non, comme d’habitude, tu ne m’as pas écouté ! Imagine un peu si…
E : Il n’a rien découvert.
T : Mais est-ce que ça valait la peine de prendre un tel risque ? On ne savait même pas si les lingots étaient vraiment en orichalque !
E : Je sais, je sais…mais je n’allais pas attendre un jour de plus alors qu’on en avait la quasi certitude.
T : Dis plutôt qu’elle te manquait… bon, je te pardonne, va, mais tu portes deux fois plus de lingots que nous !
E : Pas de problème !
Ils se mirent à la tâche, et eurent bientôt fait de charger les lingots à bord du Solaris. Après avoir posé son dernier lingot, Tao se redressa vers Esteban.
T : Et maintenant ? Quel est le programme ? On va vraiment livrer tout ça à cette femme ?
E : Parce qu’on a un autre choix ? L’or des chevaliers ?
T : Pourquoi pas.
E : Mais on a largement de quoi la satisfaire. On pourrait même garder quelques lingots pour nous.
T : Je suis d’accord. Mais si elle découvre que ce ne sont pas des lingots d’or ? Mendoza risque de l’avoir sur le dos, et nous aussi ! Elle sait où il habite ! Elle peut le courser en mer !
E : Alors il n’a qu’à déménager, et changer de métier. Mais imagine un peu qu’elle était au courant pour l’orichalque ?
T : Mais non, quelle idée ! C’est Zia qui t’as mis ça en tête ?
E : Non…on n’a pas eu le temps d’en parler…en fait j’ai surtout parlé avec Isabella..
T : Ah. Et elle en dit quoi ?
E : Rien…j’ai dû m’esquiver avant que ‘Gabriel’ ne me découvre.
T : Ah…ne me dis pas que tu as eu peur de ce rat de bibliothèque !
E : Oui, ben le rat il court drôlement vite, Isabella a tout juste eu le temps de me prévenir !
T : En somme, on a eu chaud…Mais si Hava est au courant pour l’orichalque…non mais tu te rends compte ?
E : Au moins elle aura ce qu’elle veut et elle nous laissera tranquille. Franchement, ce serait mieux comme ça.
T : On pourrait transformer ces lingots en pièces pour éviter tout risque…
N : Qu’est-ce que ça changerait ?
T : Eh bien, si elle veut de l’or, elle croira en avoir, enfin, sauf si elle essaye de faire fondre les pièces, parce que l’orichalque ne fond pas, et on sera tranquilles, et si elle veut de l’orichalque, lingots ou pièces, ça ne fait aucune différence, et on sera tranquilles !
E : Tranquilles, c’est vite dit, si elle veut de l’orichalque, je ne préfère même pas penser à ce qu’elle veut en faire…
N : Elle pourrait construire une machine comme les vôtres ?
T : Peuh ! Seuls mes ancêtres étaient capables de maîtriser une telle technologie ! Et à présent, je suis le seul détenteur de leur savoir !
N : Il est vraiment impossible de faire fondre ce métal ? Dans ce cas, comment votre oiseau, votre condor a -t-il été créé ?
T : C’est notre secret ! Et ceux qui ont essayé de nous le voler l’ont payé cher, je t’assure !
E : Arrête de lui faire peur ! Tao commence à peine à maîtriser la fameuse technologie de ses ancêtres, à vrai dire…
T : Mais j’ai déjà réalisé des objets merveilleux !
E : D’accord, mais rien qui approche le condor.
T : Et mon Solaris ? Tu exagères, franchement !
E : Oh, c’est vrai…j’avais oublié…mais il n’est pas entièrement en orichalque…
T : Arrête de chipoter ! C’est une merveille de technologie ! Quand je pense que cette Hava ne pense probablement qu’à s’enrichir alors qu’elle pourrait faire un usage mille fois plus intéressant de ces lingots, ça me fait pitié…
E : Je te rappelle qu’on ignore ses véritables motivations.
T : Bah, on aura bien le temps d’y penser plus tard, non ? Alors, tu veux que je fasse des pièces en orichalque, oui ou non ?
E : Laisse tomber, je préfère ne pas perdre de temps. Et puis Romegas sait que le trésor consiste en lingots. Je me vois mal lui expliquer qu’on les a faits fondre pour fabriquer des pièces d’or nous-mêmes. Cela ferait de nous des faussaires, tu le sais bien.
T : Toujours ces règles stupides…on dirait que dans ce monde tout est fait pour gêner l’inventivité, l’esprit d’initiative, le génie créatif !
E : Prépare-toi plutôt à appareiller, ça te changera les idées. Le Solaris est rechargé ?
T : J’ai fait le nécessaire hier, mais il m’a manqué un peu de temps. Je vais redéployer les voiles. Cap sur Malte, c’est bien ça ? Ou tu préfères aller repérer les lieux à Anticythère d’abord ?
E : Cap sur Malte. Mais vous irez seuls, Nacir et toi. Moi, je vais prendre le condor. On se retrouve à Anticythère.
T : Une minute ! Je n’ai aucune intention d’attendre Romegas tout seul à Malte, et de faire route ensuite avec lui !
E : Tu n’auras pas besoin de le faire, et puis, tu oublies Nacir. Hier en attendant la tombée de la nuit j’ai préparé une lettre à remettre à Romegas, lui expliquant que nous avons trouvé le trésor et que nous l’attendons à Anticythère. Débrouillez-vous pour que cette lettre lui soit transmise, sans vous faire trop remarquer. Nacir pourrait se rendre à terre en chaloupe, pendant que tu veillerais sur le Solaris à bonne distance.
N : Et si les chevaliers veulent rencontrer Tao ? L’interroger ? Parce que si j’ai bien compris, votre navire n’est pas ordinaire : à nous trois, nous pouvons le manœuvrer, n’est-ce pas ? Cela risquerait d’éveiller les soupçons des chevaliers, non ?
T : Ne t’en fais pas, tout ira bien. Et je peux même manœuvrer le Solaris tout seul….
E : Mais Nacir a raison, si les chevaliers voient ça, ils te prendront pour le Diable en personne. A moins que cela ne les intéresse prodigieusement. Je ne sais pas ce qui serait pire, qu’ils te torturent pour te faire avouer que tu es un suppôt de Satan ou qu’ils t’enferment dans un laboratoire secret pour que tu mettes au point une flotte de Solaris capable de couler toutes les galères ottomanes, et que tu travailles jusqu’ à épuisement.
T : Personne ne me fera travailler contre mon gré ! Je serai prudent. Nous arriverons à la tombée de la nuit, et je sortirai mes mannequins, au cas où. De loin, ils peuvent faire illusion, comme l’apparence extérieure : la coque est en bois, ne l’oublie pas. Les voiles seront repliées, mais tu sais très bien qu’on croirait à s’y méprendre que ce sont des voiles ordinaires.
E : Oui, je sais, je sais…Tu vois Nacir, Tao a pensé à tout.
N : Mais toi, Esteban, que comptes-tu faire avec le condor ?
E : Je ne sais pas trop…je vais survoler l’île de Cythère. Si Hava compte apercevoir notre signal, elle ne sera sans doute pas bien loin d’Anticythère. Les deux îles se font face. Peut-être son navire mouillera-t-il dans les eaux de Cythère ? Peut-être même détient-elle Mendoza quelque part sur cette île ?
T : Je croyais que tu ne voulais éveiller aucun soupçon pour ne pas faire rater l’opération. Ce serait plus raisonnable qu’on jette un coup d’œil ensemble avec le Solaris.
E : Non. En fait…sur le Solaris, je me sentirais inutile. Excuse- moi Tao, ce n’est pas contre toi, mais je crois que je ne supporterai pas de rester les bras croisés sur le pont à attendre qu’on arrive à Anticythère. Je vous rejoindrai là-bas.
T : Je comprends, même si je n’approuve pas. Bon, je suppose que tu auras le temps de repérer les lieux. Mais si tu vois quelque chose de suspect, sur une île ou une autre, surtout ne tente rien tout seul !
E : Tu me connais…je suis la prudence incarnée.
T : Alors, bonne chance. On se revoit à Anticythère.
Une fois Esteban descendu à terre, Tao s’installa aux commandes du Solaris II. Les voiles se déployèrent comme par magie. Même s’il avait déjà assisté à ce spectacle la veille, Nacir ne put réprimer un petit frisson. Ses nouveaux amis avaient beau prétendre ne pas être des magiciens, leurs machines merveilleuses lui donnaient l’impression de vivre un rêve éveillé. Tao lui avait expliqué le fonctionnement de ses voiles, dont seul un discret chatoiement doré, quand le vent les faisait onduler, révélait qu’elles étaient partiellement tissées d’orichalque. L’éclat du soleil sur la mer donnait les mêmes reflets irisés, mais Tao était parvenu à atténuer ceux de ses voiles jusqu’à donner l’impression qu’elles étaient faites de simple tissu, grâce à un système de double voilage.
T : Je vais te faire voir ce que la bête a dans le ventre, Nacir ! Regarde un peu par-dessus bord !
Les rangs de rames sortirent sous les yeux ébahis du pêcheur d’éponge. Quand elles s’abattirent toutes en même temps dans la mer, il éclata de rire. Il avait cru l’espace d’un instant que des rameurs invisibles se cachaient sous ses pieds ! Il fallait absolument qu’il demande à Tao de lui expliquer comment fonctionnait tout ça ! Il resta quelques minutes à admirer la cadence parfaitement régulière avant de courir le rejoindre, tandis que le Solaris II fendait majestueusement les flots sous le soleil matinal.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Deuxième partie.

Gabriel d’Aubusson était plus que perplexe. Comme l’avait prétendu ce malotru de marchand barcelonais, le lingot ne se décidait pas à fondre. C’était incompréhensible, mais ce qui l’était tout autant, c’était l’attitude d’Isabella. Elle avait accueilli l’annonce de Ruiz avec un tel sang-froid que le chevalier doutait qu’elle ait vraiment mesuré la portée de cette accusation et de ses conséquences. Quand il l’avait entraînée à l’intérieur pour couper court à l’odieux chantage, elle s’était laissée faire sans protester, s’était assise sans souffler mot et avait attendu sagement d’être débarrassée du marchand, en apparence du moins. Gabriel ne pouvait pas croire que son esprit n’était pas en proie à une violente tempête comme celle qui se déchaînait au même moment sous son crâne à lui. Un lingot qui ne fond pas ! Un faux trésor ! Tant de risques pris inutilement, et des menaces à présent, alors qu’elle avait besoin de réconfort plus que jamais ! Il pria pour que Romegas n’échoue pas : désormais, la décision du Grand Maître était cruciale. S’il n’accordait pas la somme requise…Devant le four allumé depuis des heures, il sentit la sueur couler sur son front. Les amis d’Isabella ignoraient qu’ils risquaient leur vie pour un trésor sans valeur. Bien sûr, s’ils trouvaient les lingots, ceux-ci feraient parfaitement illusion, mais jusqu’à quand ? Il haussa les épaules. Cette femme ne découvrirait sans doute pas la vérité immédiatement, il s’alarmait inutilement. A dire vrai, ce qui l’ennuyait le plus, c’était d’être là à attendre, impuissant, détenteur d’une information qu’il ne pouvait transmettre à personne. Et puis, trop de choses lui échappaient : il ne comprenait pas l’attitude d’Isabella, il ne comprenait pas qui pouvait être l’inconnu qu’il avait surpris la nuit dernière, et dont la silhouette lui paraissait pourtant familière, et il ne comprenait pas pourquoi ce fichu lingot se refusait à fondre. Soudain, il entendit des pas légers derrière lui. Il se retourna vivement. C’était la jeune Indienne. Elle s’arrêta aussitôt, et sembla prendre une grande inspiration avant de se décider à parler.
In : Excusez-moi de vous déranger mais…Zia m’envoie vous demander si vous en avez terminé avec votre expérience, car elle aimerait utiliser le four pour cuire quelque chose…puisqu’il est chaud.
GA : Le four ? Ah, eh bien…soit, de toute façon, je crois que je pourrais y laisser le lingot toute la nuit, qu’il ne fondrait pas…
Indali hocha la tête en signe d’approbation, ce qui ne manqua pas d’étonner Gabriel : cela devait sans doute signifier qu’elle avait compris qu’il accédait à sa demande, mais il avait l’impression qu’elle voulait dire par là qu’elle savait que le lingot ne fondrait pas. Non, c’était stupide, il se faisait des idées, assurément : comment cette jeune fille, ignorante sans aucun doute, pouvait-elle comprendre quelque chose à ce qui se jouait là ? Lui-même n’y comprenait pas grand’chose, et il valait mieux en rester là. Indali et Zia avaient raison, le four était bien plus utile pour cuire du pain que pour essayer de percer le mystère du lingot.
In : Je ne suis pas sûre que ce four convienne pour ce genre d’expérience, même si vous l’avez alimenté avec toute la réserve de bois. La température n’est probablement pas assez élevée. Pour le lingot, je veux dire. Par contre, pour cuire nos pains, ce sera parfait, à condition d’attendre que la température baisse un peu.
Elle avait raison. Il fut tout d’abord étonné, puis il se traita d’idiot : quoi de plus naturel qu’une femme s’y connaisse dans ce domaine ?
In : Mais je comprends que vous n’ayez pas envisagé d’utiliser le four du village. Nous avons de la chance que cette maison en possède un. Au fait, puis-je vous demander encore un petit service, chevalier ?
GA : Mais…bien entendu.
In : Il faudrait reconstituer la réserve de bois. On doit toujours avoir du bois d’avance.
GA : Oh ! Bien sûr, je suis confus, je vais remédier à cela immédiatement !
In : Cela ne vous dérange pas ? J’ai encore à faire en cuisine…
GA : Faites donc, je vous en prie ! Je me charge de la corvée de bois avec plaisir.
In : C’est que…vous êtes une sorte de prêtre, et un soldat aussi je crois, alors, je me demandais si…
GA : Sachez, mademoiselle, que mon rôle est avant tout d’être au service des autres, selon l’exemple de notre Bien-aimé Seigneur. Aussi vais-je accomplir ma tâche de toute mon âme.
In : Ah ? Très bien.
Elle le regarda encore un instant, avec surprise et intérêt. L’humilité de cet homme lui plaisait, mais il avait une façon de s’exprimer qui indiquait qu’il aurait plutôt dû être honoré comme un seigneur. Ce contraste l’intriguait. Elle partit en songeant qu’elle était décidément bien heureuse de pouvoir observer tant de choses, de pays et de gens différents. Quant à Gabriel, il sortit de la cour en songeant que les hommes ne seraient rien sans les femmes pour les rappeler à l’humble réalité. Le lingot ne fondait pas ? Et alors ? Il devait accepter de ne pas connaître tous les secrets de la création, et s’en remettre à Dieu. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de protéger et réconforter Isabella, sans compter la corvée de bois. Et si ce Ruiz s’avisait d’importuner à nouveau la jeune femme, il saurait le lui faire regretter.

A l’intérieur, Zia soulevait les torchons qui recouvraient la pâte qu’elle avait pétrie avec tant d’ardeur, malgré sa fatigue. Au moins, cette activité lui avait vidé la tête, et l’avait empêchée de trop repenser aux événements désagréables auxquels elle avait été confrontée depuis la nuit dernière. Si elle avait pu assommer Ruiz d’un bon coup de lingot, elle aurait ressenti un immense soulagement. Et si elle avait pu se lover dans les bras d’Esteban, elle aurait été au comble de la félicité. Elle jeta un coup d’œil à Isabella, qui faisait semblant de lire, assise près de la fenêtre, mais qui levait constamment le nez de son livre pour contempler le paysage longuement, en étouffant quelques baillements. Elle aurait parié que, comme elle, l’Espagnole redoutait plus que tout de s’abandonner au sommeil, et que si elle en avait été capable, elle aurait enchaîné les nuits blanches jusqu’au retour de Mendoza. Mais ce n’était pas en partageant ses angoisses qu’elle allait l’aider, ni se rendre service à elle-même. Zia s’en voulut de se montrer si faible : elle voyait bien qu’Isabella s’efforçait de tout garder pour elle, comme si, sachant le lien qui les unissait, elle tentait de la protéger, elle, Zia, contre des visions dont elle se sentait responsable. Cela lui rappela le jour où son père était mort, alors qu’elle venait à peine de le retrouver. Mendoza s’était montré si insensible qu’il avait provoqué la colère d’Esteban, mais Zia songeait à présent qu’il devait se sentir bien démuni face au chagrin d’une petite fille à laquelle il avait été incapable de rendre ce qu’elle désirait le plus au monde. Bien sûr, il n’était responsable de rien, mais qui sait ? Peut-être se sentait-il responsable, tout comme Isabella se sentait responsable de l’avoir entraînée dans ses ennuis. Et, tout comme Mendoza autrefois, Isabella préférait cacher ses sentiments : était-ce par crainte d’augmenter le trouble de Zia, ou par crainte de se montrer incapable de maîtriser son propre trouble ? Elle se revit, quelques mois auparavant, alors qu’elle-même s’efforçait de donner le change à Esteban et de paraître sereine alors qu’il n’en était rien, tandis que lui n’osait pas lui avouer ses tourments. Que de temps ils avaient perdu alors ! Zia reposa délicatement le torchon au-dessus de la jatte, et se dirigea vers la fenêtre. Isabella replongea le nez dans son livre, feignant d’ignorer sa présence.
Z : Tu as peur qu’il ne revienne pas, n’est-ce pas ? Mais ça ne sert à rien de garder ça pour toi, tu le sais bien. De toute façon, moi aussi j’ai peur. Rien de plus normal, vu les circonstances. Tu sais quoi ? Nous ferions mieux d’aller nous dégourdir les jambes. Un peu d’exercice, rien de tel pour chasser les idées noires. Je suis sûre que je vais trouver de quoi nous préparer une bonne tisane relaxante dans le coin. Ou une tisane pour délier la langue. Ou dénouer les nœuds.
Isabella referma son livre en soupirant.
I : Je te dirais bien d’aller cueillir tes herbes toute seule, mais je sens que tu ne me laisseras pas tranquille.
Z : Ah…tu capitules bien vite. Je m’attendais à devoir batailler un peu.
I : Je suis tellement lasse que je ne sais plus comment réagir. Je croyais pouvoir m’anesthésier en fixant l’horizon, mais j’ai des fourmis dans les jambes, et mes yeux me brûlent, sans compter que je n’arrête pas de repenser à Ruiz, et que j’enrage de ne pouvoir l’écraser sous un tas de lingots en orichalque.
Elle se leva en s’étirant.
Z : Il vaut mieux pour toi aller décharger un peu toutes ces tensions.
I : Mais je crains de m’écrouler après quelques pas et de m’endormir sur place.
Z : Dans ce cas, j’appellerai le chevalier d’Aubusson à la rescousse pour te transporter. Il sera ravi de se rendre utile.
I : Pauvre Gabriel…il est encore en train d’essayer de faire fondre le lingot ?
In : Non, il est parti chercher du bois. Et il nous laisse le four. Mission accomplie.
Z : Ah, tant mieux, je pensais qu’il s’acharnerait. Intervention efficace, Indali, merci.
In : A ton service. Si je peux faire quelque chose d’autre…
Z : Donner quelques leçons de sagesse à Isabella ? On dirait qu’elle est réceptive en ce moment.
I : On ne peut plus réceptive ! Je suis prête à entendre n’importe quoi pourvu que ça me distraie de mes idées noires, ne te gêne pas, Indali, en ce moment le chevalier d’Aubusson pourrait me réciter la Bible entière que cela ne me gênerait pas le moins du monde !
Elle éclata soudain de rire. Indali jeta un regard inquiet à Zia.
Z : Tout compte fait, Isabella et moi allons sortir prendre l’air comme prévu. Tu peux t’occuper de la fournée s’il te plaît ?

Indali acquiesça sans un mot, tandis que Zia entraînait Isabella, toujours secouée d’un rire nerveux, hors de la maison. Une fois à l’extérieur, Isabella sembla se reprendre. Elle sourit à Zia, et lui indiqua d’un signe de tête qu’elle était prête à marcher un peu. Elles franchirent le portail qui fermait la cour pour se diriger vers le chemin côtier . Isabella se détendait peu à peu, quand un nouvel accès irrépressible la fit à nouveau éclater de rire. Zia commençait à douter de sa capacité à contrôler la situation. Inquiète, elle jeta un œil en arrière, pour voir si Indali était sortie, mais la cour était déserte. Soudain, le rire de la jeune femme se brisa. Un gémissement déchirant la cloua sur place. Elle s’effondra, le souffle bloqué, privée de forces. Implacables, les larmes se mirent à couler, et les bras de Zia qui la soutenaient avec peine lui semblaient un étau intolérable. Elle s’abandonnait au chagrin, mais elle luttait toujours pour ne pas s’abandonner à la consolation. Aux paroles apaisantes murmurées par sa compagne, elle répondit par des hurlements sauvages qui achevèrent de l’épuiser. Le chevalier d’Aubusson, alerté par les cris, lâcha les quelques brindilles qu’il avait déjà collectées sur le chemin des bois. Quand il arriva près des deux jeunes femmes, Isabella sombrait, à bout de forces. Indali, affolée, accourut. Délicatement, Gabriel d’Aubusson souleva Isabella, tandis que Zia la laissait échapper à son étreinte, incrédule : elle avait été incapable de faire face au déchaînement de détresse d’Isabella. Tremblante, elle avait l’impression de s’être laissée submerger. Quand elle sentit les mains d’Indali prendre les siennes, elle lui fut immensément reconnaissante ; la jeune indienne la tirait de l’abîme. Elle reprit haleine, comme si elle avait oublié de respirer lorsqu’elle tentait de contenir la violence d’Isabella. C’est alors que la vision l’assaillit.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Akaroizis »

J'aime ! Oui, j'aime ! :D

(l'argumentation est présente, n'est-ce pas ? :x-):)
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
Saison 3 : 13.5/20


Ma présentation : viewtopic.php?f=7&t=80&p=75462#p75462
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Akaroizis a écrit : 29 oct. 2017, 12:27
(l'argumentation est présente, n'est-ce pas ? :x-):)
Naaan, pas d'argumentation, pas de suite, tiens! :tongue:
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Bon, Akar, tu as de la chance, on est dimanche, il fait un temps pourri et j'ai déjà écrit la suite, alors la voilà!


Troisième partie.

H : A notre dernière nuit, capitaine. A moins que vous ne préfériez que nous levions nos verres à vos retrouvailles prochaines et tant espérées avec cette chère Pénélope.
La pièce était plongée dans l’obscurité. Hava but une gorgée, et laissa son doigt errer sur la poitrine de l’homme qui reposait à ses côtés. Elle s’arrêta au niveau du cœur, et tapota plusieurs fois la chair ferme, sans obtenir aucune réaction. Elle ouvrit alors sa main et plaqua sa paume sur la peau moite.
H : Ce petit cœur qui bat, qui bat…pour qui bat-il, pour quoi ? Pour la gloire ou pour moi ?
Elle rit doucement, et souleva la main de celui qui était à sa merci pour la porter à ses lèvres, y déposer un baiser et la poser sur son cœur à elle.
H : Pour l’or ou pour Hava ? Sens-tu mon cœur, mon petit cœur, qui ne bat que pour toi ?
Elle resta ainsi un long moment à le contempler, sa main à elle sur son cœur à lui, sa main à lui sur son cœur à elle. Il respirait paisiblement. Elle aurait voulu que ce moment ne finisse jamais. Elle savait que c’était impossible. Elle se concentra. Elle voulait savourer chaque seconde, chaque souffle, chaque battement. Emporter en elle son souvenir, la beauté de leur rencontre. Il voulait l’ignorer, il voulait garder l’illusion de n’avoir livré que son corps, et pas son âme, et d’avoir verrouillé son cœur comme une forteresse imprenable. Mais il s’était livré, corps et âme, elle en était certaine ! Et cela l’enivrait plus sûrement que ce vin douceâtre qui énervait ses sens plutôt qu’il ne les éveillait. Elle jeta soudain sa coupe. Le bruit du métal heurtant le sol fit tressaillir Mendoza.
H : Non ! Ne te réveille pas…pas encore…Nous sommes si bien, si bien ensemble…
Mais le charme était rompu. Elle se voyait, telle qu’elle était. Elle reposa sa main à lui à côté de son corps, et retira à regrets sa main à elle de son cœur. Elle n’était qu’une passante dans sa vie, comme pour tant d’autres hommes. Pour tous les hommes, à vrai dire, même pour son mari. Elle sentait la colère sourdre en elle. Elle l’avait aimé pourtant…Et il l’avait trahie. La suite n’avait été qu’une nuit de souffrances, à laquelle elle avait décidé de mettre fin en feignant d’ignorer qu’un cœur battait encore dans sa poitrine, un cœur fait pour aimer, le cœur d’une jeune fille qui ignorait qu’un jour elle serait femme, et que ce jour-là elle serait lucide, trop lucide pour croire encore à ces balivernes. Mais ce cœur, ce petit cœur qui bat, continuait de battre, vaillamment, inexorablement, sans se résoudre à s’arrêter, car la vie la plus misérable garde en elle le poison de l’Espoir, et Hava n’avait pu se résoudre à étouffer toute vie en elle, elle avait juste cessé d’écouter son cœur, juste assez pour se croire morte, mais pas assez pour faire taire la voix de l’Espoir, cette voix qui lui murmurait à présent : ‘ et si tu abandonnais…’. Plusieurs perspectives s’offraient à elle : partir, fuir, loin d’ici, et prolonger à jamais cette dernière nuit ; elle lui ferait oublier sa Pénélope, quoi de plus facile ? Quant à son fils…il poursuivrait sans elle. Mais que dirait le Maître ? Elle ne pouvait oublier ses menaces. Il était bien capable de s’en prendre à son enfant. Et s’il les retrouvait, elle et Mendoza, alors elle préférait supprimer de sa propre main son amant….Elle avait apporté ce soir un poison qu’ils pouvaient encore boire ensemble. Cependant, c’était renoncer à sa vengeance, mettre de côté des années d’humiliation, et laisser un autre cueillir le fruit de tant de sacrifices.
H : Si j’abandonnais…je n’aurais pas le plaisir de te voir mourir en regrettant deux femmes, et en croyant que tu n’as trahi aucune des deux. Si j’abandonnais, je vivrais en tremblant à la perspective qu’un jour tu me trahisses, toi aussi. Si j’abandonnais, je perdrais l’amour du seul homme qui ne m’a jamais trahie, mon fils, et l’estime de celui qui voit en moi autre chose qu’un cœur facile à prendre, et qu’un corps facile à posséder, une femme forte, indépendante, et prête à tout. Allons, petit cœur, il est temps de te taire. Cher capitaine, je ne vous oublierai jamais, et je vous aime trop pour vous laisser la moindre chance de me trahir…
Comme chaque nuit, elle aurait aimé pouvoir s’endormir à ses côtés. Comme chaque nuit, elle se lova contre son corps, accompagna son souffle de son souffle, glissant insensiblement vers le sommeil jusqu’à ce qu’un mouvement de son compagnon la ramène vers les rives de la réalité. Cette nuit là, ce furent les larmes qui coulaient sans bruit des yeux d’Hava qui la chassèrent de la poitrine où reposait sa tête. Par réflexe, Mendoza tourna le dos à Hava pour ne plus sentir ce frisson tiède et humide, ce frôlement semblable à celui d’ un insecte rampant sur sa peau. Les dés étaient jetés. Le poison resterait dans sa fiole. Mendoza disparaîtrait de sa vie. Elle continuerait à vivre, sans lui, et elle continuerait à être la maîtresse de son propre destin. Elle se leva et le contempla une dernière fois, mélancolique et déterminée à la fois. Puis elle quitta la pièce en emportant sur un plateau d’argent la carafe du vin capiteux qu’il appréciait tant, la coupe où il avait laissé la trace de ses lèvres, et la fiole du poison qu’il ne boirait pas.
********************
Romegas n’en croyait pas ses yeux : ce qu’il lisait lui paraissait impossible, et pourtant il n’avait aucune raison de mettre en doute ce que cet Esteban lui écrivait, puisque le Grand Maitre en personne lui avait remis la missive en disant qu’il la tenait de ce jeune mécréant, le pêcheur d’éponge, qui était arrivé à bord d’une chaloupe provenant d’une galère qui avait mouillé à quelques encablures du port. Les chevaliers qui avaient escorté Nacir à son entrée dans le port avaient confirmé avoir aperçu à bord un homme de couleur qui correspondait à la description de ce Tao. Le navire étant resté en dehors du port, ils n’avaient pas jugé utile de l’inspecter, et s’étaient contentés de le surveiller pour repérer tout mouvement suspect, mais ils n’avaient constaté aucune agitation à bord. Romegas avait bien été tenté d’imaginer que Nacir était de mèche avec Hava, et lui apportait de fausses nouvelles, mais si l’ami d’Isabella était à bord, il se voyait forcé de tenir pour vraie l’annonce de la réussite de la pêche au trésor. Nacir avait confirmé qu’ils continuaient leur route sans s’arrêter à Malte, afin d’éviter d’éveiller les soupçons si plusieurs navires arrivaient en même temps à Anticythère, car la zone était probablement surveillée par la bande d’Hava. Romegas maugréa : il aurait bien répliqué à Nacir que cette femme n’aurait probablement pas le temps d’arriver à Anticythère avant eux, mais il n’était plus sûr de rien.
JH : Eh bien ? Vous semblez contrarié, chevalier Romegas ?
R : A dire vrai, je le suis ! Ces jeunes gens se jettent dans la gueule du loup sans aucune protection ! Nous avions pourtant convenu que je les accompagnerais pour plus de sûreté.
JH : Nacir m’a tout raconté, il semblerait qu’ils aient changé d’avis. La fougue de la jeunesse… à moins qu’ils n’aient raison, et que votre aide ne constitue plutôt un handicap. Si j’ai bien compris, ils n’ont plus besoin de notre or.
R : Je n’ai aucune confiance en cette femme ! Elle ne tiendra pas parole ! Pourquoi ne capturerait-elle pas leur navire pour s’emparer du trésor ? Quel intérêt pourrait-elle avoir à procéder à l’échange ?
JH : Allons, ces jeunes gens savent sûrement ce qu’ils font. Et ce n’est plus notre problème à présent.
R : Nous avons juré aide et protection ! Je ne peux pas abandonner ma mission sans savoir quelle en sera l’issue ! J’ai déjà échoué une fois à délivrer les prisonniers, et je n’ai pas l’intention de laisser cette femme se jouer de nous une fois de plus !
JH : Vous prenez cette affaire décidément bien à cœur…
R : Autorisez-moi simplement à repartir, pour honorer ma promesse.
JH : Soit. Mais revenez avec un navire en bon état. Nous en avons besoin, plus que jamais. Que Dieu vous garde.
R : Je vous remercie. Une dernière chose : auriez-vous accédé à ma demande, s’ils n’avaient pas pu récupérer le trésor ?
JH : Comment pouvez-vous en douter ? Même si la somme est considérable, croyez-vous que je mettrais en balance la vie d’un homme et quelques sacs d’écus ?
R : Non, mais n’avez-vous pas l’habitude de mettre en balance la vie des hommes et l’intérêt de notre communauté, qui est celui de toute la Chrétienté ?
JH : Nous sommes amenés à faire des choix. J’espère que Dieu m’inspire toujours les bonnes décisions. Dans ce cas précis, il m’a évité d’avoir à consacrer les revenus annuels de votre commanderie de Provence au sauvetage de deux hommes. Il est évident que cette somme sera employée utilement pour le bien de notre communauté, et de toute la Chrétienté. Quant au sort final de toutes les personnes impliquées dans cette affaire, il est entre les mains de Dieu. Si vous ne deviez pas revenir, Romegas, sachez que je considère que votre mission sert les intérêts de la communauté, et de toute la Chrétienté. Il n’en a jamais été autrement. Adieu, et n’oubliez pas de ramener le chevalier d’Aubusson avec vous. Entre nous, son remplaçant, le chevalier de Saint Elme, fait un bien piètre secrétaire.
R : Je n’y manquerai pas. Adieu.
*********************
L’après-midi était déjà bien entamée quand le Solaris II arriva en vue d’Anticythère.
T : Nous y voilà enfin ! J’espère qu’Esteban a déjà repéré les lieux, et qu’il se tient prêt à nous aider à transporter le trésor en haut de ce fameux cap Kefali, parce que tu vois ce que je vois, Nacir, les côtes ont l’air raides !
N : A mon avis, le temps que nous accostions, que nous déchargions, la nuit sera près de tomber. Nous ferions mieux d’attendre demain pour tout mettre en place. Cela laisserait le temps au chevalier Romegas de nous rejoindre. Vous ne comptez pas tout installer ce soir, et lancer le signal ?
T : Cela dépendra d’Esteban, tu ne le connais pas, il serait bien capable de nous demander de grimper en haut de ces falaises l’estomac vide.
N : Avec le condor, ce serait facile de transporter les lingots là-haut…
T : C’est sûr….mais imagine un peu qu’on nous observe.
N : Tout de même, posséder des machines si pratiques et ne pas pouvoir s’en servir, tout simplement…
T : A qui le dis-tu ! ça fait des années que je dis à Esteban que j’en ai assez de tenir tout ça secret, en plus, tu parles d’un secret, quand on compte tous ceux qui sont au courant, je peux te dire que ça fait un paquet ! Mais il prétend que le monde n’est pas prêt, et que c’est trop risqué…bon, c’est vrai que je ne peux pas lui donner entièrement tort, mais ça me ronge, si tu savais, ça me ronge…
N : Eh ! regarde, là-bas, sur cette plage, quelqu’un fait signe !
T : C’est Esteban, parfait, il nous a trouvé un point de débarquement sur l’île pas trop loin du cap.
N : Au pire, tu n’as pas un système pour hisser les lingots depuis le bateau jusqu’au sommet de la falaise ?
T : Eh, bon sang, mais c’est une sacrée idée, ça ! Si Esteban m’en laisse le temps, je suis sûr que je peux nous faire ça pour demain ! A condition de pouvoir aller récupérer deux trois trucs dans le condor. Je me demande où il l’a caché…
Il jeta l’ancre à quelques mètres du bord, puis ils rejoignirent Esteban en chaloupe. La plage était une minuscule enclave de galets bordée de falaises abruptes. Quand ils eurent débarqué, Tao interpella son ami.
T : Eh, Esteban, comment as-tu fait pour descendre ? Ne me dis pas que tu es descendu en rappel ?
E : Vous voilà enfin ! Je commençais à m’inquiéter. Et ça n’a pas été facile de trouver une cache pour le condor, j’ai dû le laisser à l’autre bout de l’île, dans une espèce de grotte à ciel ouvert creusée dans les falaises.
N : Cette île n’est pas très hospitalière…
E : Elle a l’avantage d’être quasiment déserte, j’ai juste aperçu deux ou trois masures en venant, on sera tranquilles.
T : Tu n’as pas vérifié si Hava ne s’y cachait pas ?
E : Non, mais je ne pense pas qu’elle soit déjà sur l’île : j’ai fait le tour, et je n’ai vu aucun navire.
T : Elle aurait pu s’y faire déposer, et quand on fera le signal, son navire viendra la rechercher.
E : Tu crois sérieusement qu’elle resterait tapie dans une bicoque visible de tous ?
T : D’accord, tu as raison, c’était une idée stupide…
E : Non, je ne voulais pas dire ça…
T : Trève de bavardages, alors, comment on va monter là-haut ? Il était bien précisé dans la lettre qu’il fallait déposer le trésor au sommet du cap Kefali.
Il pointait une excroissance rocheuse battue par les flots, un peu plus loin sur leur droite, et qui s’élevait à environ vingt mètres du niveau de la mer.
E : Il y a une sorte de sentier dans ce coin.
T : Une sorte de sentier ?
E : Ce ne sera pas facile, mais on peut y arriver. Il faudra transporter les lingots dans des toiles accrochées à notre dos, parce qu’on va avoir besoin de nos mains pour s’accrocher. A certains moments, la paroi est complètement verticale, mais on a assez de prises.
T : Et tu ne crois pas que ce serait plus simple que je nous fabrique un système de poulies, à utiliser directement depuis le Solaris ?
E : J’y ai déjà pensé. Mais tu ne pourras pas approcher assez près du bord, les rochers au pied du cap sont bien trop nombreux.
N : Alors on peut utiliser le système depuis la plage. Ce sera toujours ça de gagné, et ce sera moins dangereux.
E : Mais ça va nous faire perdre du temps…
T : Le temps qu’on perd en installant le système, on le gagne ensuite sur la montée des lingots ! Et surtout on se fatigue moins ! Sois réaliste, Esteban, il est déjà tard, on ne va pas se lancer dans la montée maintenant ! Laisse-moi faire, et je te promets que demain matin le trésor sera au sommet du cap !
Esteban ne répondit pas immédiatement. Tao avait raison, mais cela signifiait encore une nuit perdue, une nuit de plus où il abandonnait Zia à ses visions de cauchemar, car il avait la conviction qu’elles ne la laisseraient pas tranquille si facilement. Lui-même était en proie à une angoisse tenace depuis qu’il avait quitté Porto Conte, et ses survols infructueux de Cythère n’avaient fait qu’augmenter son inquiétude. Ils ne pouvaient rien faire d’autre que suivre les instructions de cette femme, et attendre qu’elle se manifeste. Ils ne pouvaient rien préparer pour parer à une éventuelle tromperie de sa part, car ils ne savaient pas d’où elle viendrait, et comment elle se manifesterait. Ils étaient entièrement à sa merci. Pourquoi leur demander de laisser le trésor au sommet du cap ? Viendrait-elle donc par la terre ? Devaient-ils attendre sur cette plage, la plus proche du cap, ou au sommet ?
T : Esteban ?
E : On fera comme tu veux. De toute façon, j’ai oublié de ramasser du bois cet après-midi pour faire du feu. Non seulement on n’y verra bientôt plus clair, mais on ne pourra même pas allumer le signal.
T : Tu oublies nos lanternes magiques ! J’en ai rapporté trois dans la chaloupe ! Bon, je vais prendre la direction des opérations : tu me conduis au condor pendant que Nacir ramasse du bois, on ramène le matériel nécessaire, on dîne, je bricole tout ça, demain on décharge les lingots et on les monte, on allume le feu…
E : En plein jour ?
T : Ben quoi ? si Hava est pressée comme toi, je suis sûr qu’elle va accourir à la moindre fumée. Après, on peut essayer de tout faire cette nuit si tu veux…
E : C’est d’accord, on essaye ! Dès que les lingots sont prêts, on lance le signal !
T : Mais…
E : Allez, passe-moi une lanterne et viens ! Nacir, rapporte-nous plein de bois, il faut que le signal se voie de loin!
****************
In : Zia ? Qu’est-ce qui se passe ?
Indali regarde son amie avec inquiétude. Cette dernière a brusquement mis ses mains devant son visage, lâchant celles de la jeune Indienne. Elle se courbe en gémissant, tout son être se recroqueville comme sous le coup d’une douleur insupportable et fulgurante. Elle tombe à genoux.
In : Zia !
Elle redresse la tête, enlève ses mains qui découvrent ses yeux baignés de larmes.
In : Qu’as-tu vu ? Zia ! Parle, je t’en supplie !
Indali s’est agenouillée à la hauteur de son amie, mais Zia est incapable de prononcer un mot. Lentement, elle entoure les épaules de son amie de ses bras, l’attire à elle, et pleure.
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TEEGER59
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

ARGH!!!!
Encore dans les bras de cette garce!
L'attente entre chaque "chapitre" est insoutenable!
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Teeger, tu as de la chance, je viens de finir la relecture de la partie 4. C'est Noël avant l'heure...enfin, façon de parler.

Quatrième partie.

G : Mendoza ! Mendoza ! Eh, réveillez-vous ! C’est moi, Gonzales !
Mendoza ouvrit les yeux avec peine. Autour de lui, l’obscurité régnait. Peu à peu ses sens s’éveillaient. Il reconnut l’odeur caractéristique du fond de cale, il sentit le léger tangage du navire. Tout près de lui, il entendait la voix de Gonzales. Après quelques tentatives, guidé par l’éclat de sa voix et par celui de son regard, il parvint à discerner le contour de son visage, en face de lui, à deux ou trois mètres. Il tenta de bouger un bras, mais ses deux mains étaient solidement liées devant lui. Il remua les jambes, mais son mouvement fut vite entravé par la chaîne fixée à ses chevilles. Au moins, on lui avait remis ses bottes. Il constata qu’il ne manquait pas un élément de son costume, à part son épée.
G : Répondez-moi !
M : Je suppose que vous êtes tout aussi attaché que moi. Aucun moyen de sectionner vos liens de votre côté ?
G : J’ai déjà vérifié. Où croyez-vous qu’ils nous emmènent ? Se pourrait-il que nous soyons bientôt libres ?
M : Espérons-le….D’après la demande de rançon que j’ai due rédiger pour Isabella, nous devrions être en route pour Anticythère, puisque c’est là que doit se passer notre remise en liberté. Si Isabella a pu réunir les vingt mille écus demandés. Mais puisque nous sommes à bord, cela doit signifier qu’elle a réussi.
G : Je n’ose pas y croire ! Cette femme a su obtenir ce qu’elle voulait en un temps record ! Je me demande comment Isabella a pu réunir une somme pareille ! Quand vous m’avez fait part du contrat que vous aviez passé avec notre geôlière, j’ai cru à une pure folie.
M : De ma part ou de sa part ?
G : A vrai dire, de votre part à tous les deux. Mais je vous dois des excuses.
M : Les femmes réservent bien des surprises…
G : Vous croyez qu’Isabella a réussi à récupérer le trésor ?
M : Il faut croire…à moins qu’elle ne se soit encore endettée.
G : Si tel s’avère être le cas, soyez assuré que je ferai tout mon possible pour vous aider à rembourser. Je..je me sens responsable. Sans moi, nous n’en serions pas là.
M : Arrêtez, Gonzales ! Si nous sommes là, je suis autant responsable que vous. Et que Ruiz. Il n’aurait jamais dû vous écouter. Mais comment résister à l’attrait d’un beau trésor ?
Le ton était sarcastique.
G : Qui va nous filer sous le nez au final…
M : Nous n’en savons rien. Si Isabella paye la rançon d’une autre façon, nous pourrons toujours, une fois libres, reprendre notre chasse au trésor…
G : Vous seriez prêt à repartir ?
M : Pas vous ? Je croyais que ce trésor représentait votre dernière chance de venir en aide à votre famille.
G : C’est vrai…nous étions si près du but….
M : Je n’abandonne jamais.
G : Mendoza, soyons sérieux. Tout ce qui m’importe à présent, c’est que vous retrouviez votre place auprès d’Isabella. Lorsque nous serons libres, je ne veux pas que vous vous sentiez la moindre obligation envers moi. C’est moi qui vous suis redevable. Vous m’avez sauvé quand j’aurais pu me noyer. Vous avez insisté pour que nous restions ensemble, on me l’a dit. Et vous avez exigé que nous soyons libérés ensemble. Au risque de rendre cette libération impossible, vu la somme demandée.
Mendoza ne répondit pas immédiatement, mais quand il le fit, toute trace d’ironie avait disparu de sa voix.
M : Je n’ai rien fait que vous n’auriez fait vous-même. Vous avez sauvé Isabella, et vous m’avez suffisamment prouvé votre valeur. Du reste, je n’abandonne jamais mes hommes.
G : J’ai beaucoup appris auprès de vous. Et j’espère avoir l’occasion d’en apprendre encore plus.
M : Cela ne dépend pas de moi pour l’instant, mais du bon vouloir de notre hôtesse.
G : Vous la croyez déloyale ?
M : Qu’en pensez-vous ? Avouez que ses méthodes sont pour le moins spéciales. Je n’aime pas tout ce mystère dont elle s’entoure. Déjà à Benghazi, on nous a drogués pour nous emmener je ne sais où, nous sommes restés enfermés chacun de notre côté pendant je ne sais combien de temps, n’ayant droit qu’à une seule entrevue de quelques minutes pendant laquelle nous étions chargés de chaînes comme des baudets, et à présent nous voilà enchaînés à fond de cale sans savoir ce qui nous attend. Pour ma part, la dernière chose dont je me souvienne avant de rouvrir les yeux et de vous trouver face à moi, c’est que je me trouvais dans la chambre qui m’a servi de geôle et que le serviteur muet m’a proposé un verre de vin que j’ai accepté.
G : Tout pareil pour moi.
M : J’espère au moins que l’on vous a bien traité pendant votre séjour forcé.
G : Mis à part le fait que j’étais enchainé à mon lit, je n’ai manqué de rien, hormis de compagnie, car le serviteur muet n’était pas enclin à engager la conversation. Mais je suppose que vous avez vécu la même expérience.
M : Moi ? Oui.
G : Cependant, vous avez eu la chance d’échanger quelques mots avec notre charmante geôlière, tandis qu’elle m’a ignoré superbement. Pas une visite, rien. Moi qui me réjouissais que nous soyons tombés entre ses mains à Benghazi…j’ai été bien déçu !
Il rit doucement.
M : Il m’avait bien semblé avoir remarqué votre mine réjouie en effet…Mais pour ma part, je gardais un trop mauvais souvenir de notre première rencontre pour me réjouir. Ne l’aviez-vous donc vraiment pas reconnue?
G : Pas tout de suite, non. Vous m’excuserez, mais à ce moment-là je pensais juste que je préférais tomber aux mains d’une femme que d’un de ces pirates puants ; ça m’apprendra à être si naïf.
M : Et ensuite ? Quand vous avez compris qu’il s’agissait d’Hava ? N’avez-vous pas trouvé la coincidence troublante ? Que cette femme croise par deux fois notre route…
G : Y voyez-vous autre chose que l’effet du hasard ?
M : Je ne sais pas…
G : Ma grand-mère disait qu’il n’existe pas de hasard. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », voilà ce qu’elle se plaisait à répéter. Elle ajoutait aussi : « il n’y a pas de hasard dans les rencontres, les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes bien avant que les corps ne se voient. » Balivernes de vieille femme, si vous voulez mon avis.
M : Vous n’avez jamais été tenté de croire à ce qu’elle disait ?
G : Quel intérêt ? Chacun sait que nous ne nous trouvons au monde que par une infinité de hasards. Comment pourrais-je croire que la rencontre de ma grand-mère avec l’homme qui allait la réduire à l’esclavage n’était pas le fruit du hasard ? Sérieusement, c’était sans doute la rencontre la plus importante de sa vie, mais il est stupide de penser qu’elle voulait devenir esclave de toute son âme. Et pourtant, si elle n’avait pas quitté sa terre natale, je ne serais pas là en train de vous parler. Notre présence à tous les deux ici en ce moment même résulte d’un enchaînement de faits d’une complexité incroyable, où le hasard, à mon avis, tient la plus grande part. Vous n’allez pas me dire que vous sentez que votre âme avait préparé notre rencontre. Ma grand-mère souhaitait sans doute trouver du sens à son existence, et se consoler d’avoir été arrachée à sa famille. Elle s’est persuadée que son malheur était un destin, et peut-être une chance. Nous voulons tous donner du sens à ce qui nous échappe. Sans quoi, la vie serait proprement insupportable.
M : Votre grand-mère n’était pas croyante ? La religion est un refuge idéal.
G : La religion…laissons cela, si vous le voulez bien.

Mendoza avait écouté le discours de son compagnon d’une oreille distraite. Il ne pouvait se persuader que leur présence sur le navire d’Hava était dû au hasard. Et si le hasard n’existait pas, il devait y avoir une explication plus logique que ces croyances de bonne femme que Gonzales rejetait avec raison. Pourtant, les phrases qu’il avait prononcées ne cessaient de résonner dans l’esprit du marin : « il n’y a que des rendez-vous » ; « les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes bien avant que les corps ne se voient ». Elles le troublaient au plus haut point. Sa vie lui semblait n’être qu’une succession de rendez-vous. Jusqu’à présent, il avait renoncé à chercher une explication, mais la rencontre la plus importante n’avait-elle pas été celle avec Athanaos, et Esteban ? Toutes les rencontres précédentes n’avaient-elles pas abouti à celle-là, et toutes les suivantes n’en découlaient-elles pas ? Pourquoi la rencontre avec Hava devait-elle faire exception ? Et dans ce cas, la rencontre avec Gonzales était forcément liée à toutes les autres. Il tourna la tête vers son compagnon, et rencontra son regard si particulier. Gonzales le fixait avec une intensité qui lui parut soudain insoutenable. Il ne put s’empêcher de fermer les yeux. Aussitôt, l’éclat émeraude des yeux d’Hava brilla dans son souvenir. Hava… « Les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes bien avant que les corps ne se voient »….Etait-ce donc par l’âme d’Hava qu’il avait été attiré, bien avant que leurs corps ne s’offrent l’un à l’autre ? Une âme damnée qui avait trouvé en lui son reflet…car il ne pouvait se mentir. Si elle l’avait possédé quand il était à sa merci, il avait été incapable de rester maître de lui-même par la suite. Elle avait l’art d’éveiller ses sens, et s’était livrée à un jeu de séduction auquel il lui avait été impossible de rester insensible. Avait-il fait une erreur en l’arrêtant alors qu’elle sortait en emportant la lettre qu’il venait d’écrire sous sa dictée ? Il avait cru jouer au plus fin en réclamant ses vêtements. Ne les lui avait-elle pas promis ? Elle l’avait toisé, indécise, avant de finir par les lui apporter. Elle les avait déposés sur le lit.
H : Eh bien, chose promise….
Il avait montré ses poignets toujours entravés.
M : Je risque d’avoir un peu de mal à me vêtir…
H : J’aimerais pouvoir vous aider, mais il se fait tard, et je suis lasse. Et puis, qu’avez-vous besoin de vous habiller pour dormir ? Cela n’a aucun sens. Nous verrons cela demain. Bonne nuit, capitaine.
Elle était sortie sans se retourner. Il n’avait rien répliqué. Le sommeil l’avait vaincu au petit matin alors qu’il réfléchissait à la meilleure façon de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il avait passé la journée à pester contre elle. Le serviteur muet n’avait pu que hausser les épaules en signe d’ignorance quand il lui avait demandé quand sa maîtresse comptait le détacher pour qu’il puisse passer ses vêtements. De rage, il avait tout jeté à terre. Il avait fini par supposer qu’elle viendrait lui rendre visite pour régler le problème, mais elle ne s’était pas montrée. Il avait alors pensé devoir passer le reste de son séjour dans les mêmes conditions, et en avait pris son parti. Mais il ne pouvait s’empêcher de guetter le moindre bruit, le moindre pas qui aurait pu indiquer qu’elle approchait, qu’elle allait entrer dans la chambre. Et dans ses longues heures d’inaction forcée, quand il ne s’obstinait pas à essayer d’atteindre tout ce qui n’était pas à sa portée au risque de se blesser, il laissait vagabonder sa pensée. Immanquablement, et alors même qu’il essayait d’imaginer où se trouvait Isabella, ce qu’elle faisait, des bribes de ses joutes verbales avec Hava lui revenaient, et il finissait par souhaiter en découdre à nouveau avec elle. La nuit suivante, quand il ne l’espérait plus, elle était venue.

G : Mendoza ! Mendoza ! Vous allez bien ?
La voix de Gonzales le tira de ses souvenirs. Il redressa la tête, à contre-cœur. Non seulement il avait fermé les yeux, mais il s’était laissé glissé dans une sorte d’inconscience. L’effet de cette drogue qu’on lui avait fait prendre, sans doute.
M : Tout va bien.
G : Vous aviez l’air de vous être endormi soudainement.
M : Je dois avoir du mal à supporter ce qu’on nous a fait boire.
G : Oui, j’ai cru remarquer que les anesthésiants avaient un puissant effet sur vous. Tant mieux, me direz-vous, le chirurgien se sent moins coupable de charcuter un patient bien endormi.
M : Tant mieux surtout pour le patient, s’il n’est pas entre les mains d’un chirurgien aux doigts de fée comme vous.
G : Je vous remercie du compliment.
Gonzales sourit. Ce petit face à face avec Mendoza était d’autant plus plaisant qu’il s’agissait du dernier. Et le marin s’obstinait à lui témoigner confiance et reconnaissance. Mendoza remarqua le sourire de son compagnon ; comme pour son regard quelques instants auparavant, ce sourire le mit mal à l’aise, sans qu’il comprenne pourquoi. Il commençait à être à bout de nerfs dans ce huis-clos qui n’en finissait pas, et cela ne lui ressemblait pas. Il s’agita vainement, tentant de desserrer les cordes qui lui liaient les poignets. Il ressentit au cou comme une légère morsure. Rien de tel que la vermine pour vous rappeler à la réalité. Il se gratta, ne faisant qu’irriter sa peau. Inutile d’insister. En temps normal, il aurait eu vite fait d’oublier ce léger désagrément, mais à présent il luttait pour ne plus y penser.
G : Quelque chose vous a piqué ? Surtout ne grattez pas, cela ne fera qu’empirer !
Mendoza feignit de ne pas avoir entendu.
M : Bon sang, quand allons-nous sortir de ce trou ?
G : Oui, je commence à trouver l’attente un peu longue, moi aussi…mais songez que vous allez bientôt retrouver Isabella ! Cette perspective devrait vous aider à supporter votre captivité.
M : Au contraire, cela me la rend encore plus insupportable !
Mendoza avait lâché ces mots avec véhémence, d’un ton rogue qui dissuada Gonzales de répliquer, mais qui le fit exulter intérieurement. Ainsi, le malheureux capitaine n’en pouvait plus…comme c’était touchant… à moins qu’il ne commence à paniquer à la perspective de devoir mentir à la femme qu’il avait trompée. Un honnête marin comme lui….si amoureux de sa femme, et bientôt père….Mais heureusement, lui , Gonzales, allait lui éviter d’être tourmenté par sa conscience.

Mendoza se taisait à présent, le regard perdu dans le vide, la tête tournée vers la porte qui fermait le réduit où ils se trouvaient. De dehors parvenaient les bruits familiers, bruits de pas au-dessus de leurs têtes, craquements et coups divers, cris brefs aboyés à l’intention de l’équipage. Mais au milieu des ordres donnés, Mendoza cherchait en vain à percevoir la voix d’Hava. Etait-elle à bord ? Allait-elle ouvrir soudain la porte pour venir les chercher, et les rendre à la liberté ? Il la revit entrant dans la chambre, cette nuit-là, quand il n’y croyait plus. Il lui avait fallu quelques minutes pour reprendre ses esprits, et se préparer à l’affronter, tandis qu’elle s’affairait dans la pièce, posait un plateau, allumait une chandelle, sans un mot, sans un regard pour lui. Chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes respirait la grâce. Elle était vêtue d’un long manteau serré à la taille, d’un tissu si léger et si fin qu’il semblait soulevé d’un souffle délicat à chacun de ses pas. Enfin, elle se planta devant lui, poings sur les hanches. Il s’était assis au bord du lit, bras croisés. Ils se jaugèrent ainsi un instant, puis elle alla prendre les vêtements que le serviteur avait à nouveau pendus à l’autre bout de la pièce. Toujours sans un mot, elle avait sorti comme par enchantement une clé de la doublure du col de la cape de Mendoza, et avait entrepris de le détacher des chaînes qui retenaient ses pieds, avant de se redresser.
H : Vous me décevez. Vous avez abandonné si vite. Alors que vous auriez pu recouvrer votre dignité si facilement. Quant à votre liberté…cette clé ouvre tous vos liens. Mais pas la porte. Quant aux fenêtres…je ne vois pas avec quoi vous pourriez scier les barreaux.
M : Vous auriez pu me prévenir…me donner un indice…
H : Pour la clé ? C’est vrai, j’aurais pu…mais j’ai décidé qu’il était plus amusant de jouer à un autre jeu que de vous observer tenter de vous évader.
M : Parce que vous pensez qu’à présent je ne vais pas tenter de m’évader ?
H : J’en suis certaine. Vous aimez trop jouer avec moi. Allons, il est temps de vous habiller.
M : A cette heure ? Il est plutôt temps de dormir. Avez-vous l’intention de me conduire quelque part ?
H : Pas du tout. Allons, tendez cette jambe.
M : Je refuse. Tout cela est ridicule. Donnez-moi la clé, je sais très bien m’habiller tout seul.
H : Ne soyez pas naïf. Je ne vous la donnerai pas.
M : Vous attendez que je vous la prenne de force ?
H : Vous ne me feriez pas ce plaisir.
M : Alors, vous pouvez me rattacher. Je suis très bien ainsi. Laissez-moi la clé en partant, je m’habillerai demain.
H : Je reviendrai demain.
Elle était partie en emportant la clé, mais sans le rattacher. Il en avait profité pour revêtir ce qu’il pouvait, mais n’avait pas remis ses bottes. Le lendemain soir, elle était revenue.
H : Bravo ! Je vois que vous avez été raisonnable, vous n’avez pas essayé d’enfiler votre tunique. Vous auriez risqué de l’abîmer, sans compter que le contact des chaînes contre votre peau aurait été fort désagréable. Ne souhaitez-vous pas que nous remédiions à ce petit problème ?
M : Laissez-moi la clé.
H : Allons, je vais vous détacher. Mais auparavant, je rattache un de vos pieds.
M : Ecoutez, j’en ai assez de vos enfantillages. Sortez et laissez-moi tranquille.
H : Je vous ai connu plus joueur. Sans doute préfériez-vous nos joutes verbales.
M : C’est ça. Mais puisque la question est réglée, nous n’avons plus besoin de parler. Sortez, je vous prie.
H : Nous avons réglé la question de votre libération, mais cela me chagrine de ne pouvoir honorer ma promesse concernant vos vêtements. Laissez-moi rattacher votre pied…
M : Il suffit !
Il s’était dressé d’un bond, lui faisant face, les bras tendus par les chaînes qui le retenaient.
H : Vous perdez patience, cher capitaine.
Elle lui souriait, triomphante, la clé à la main. Elle s’approcha jusqu’à le toucher. Il ne bougea pas.
H : Si vous reculiez, ce serait tout de suite plus confortable. Et vous pourriez même tenter de me prendre la clé. Vous reculez, je m’approche, vous essayez de prendre la clé, je vous en empêche…ce serait un petit jeu délicieux, qu’en pensez-vous ?
M : Je pourrais aussi vous donner un bon coup de pied pour vous faire lâcher la clé.
H : Mais vous ne le ferez pas.
M : Qu’est-ce qui m’en empêcherait ?
H : Vous n’êtes pas une brute.
En disant ces mots, elle glissa la clé dans le cadenas qui fermait le bracelet enserrant la main gauche de Mendoza, puis lui libéra le poignet, en le massant quelques secondes avant qu’il ne retire brusquement sa main et se recule.
M : Donnez-moi la clé.
Il tendait sa main libre, et regardait Hava droit dans les yeux. Pour toute réponse, elle s’approcha et libéra son autre main. Cette fois, il ne la retira pas.
M : Pourquoi faites-vous cela ?
H : Et vous, pourquoi ne faites-vous rien ?
M : Il n’y a aucune possibilité de s’échapper, n’est-ce pas ?
Elle secoua la tête.
H : Aucune. A moins que vous ne teniez pas à la vie. Mais vous pourriez me prendre en otage.
M : Vous ne portez aucune arme, et rien dans cette pièce ne pourrait en tenir lieu. Vous avez fixé les chaînes au sol.
H : Le chandelier, peut-être ?
M : Cessez de vous moquer !
H : Dites plutôt que vous n’avez pas envie de vous enfuir. Mais comment savez-vous que je ne porte aucune arme ? Avez-vous vérifié ? Et puis, je pourrais vous servir de bouclier humain, vous savez…comme cela.
Elle colla soudain son dos contre sa poitrine, obligeant son bras à lui enserrer la taille. Il se dégagea vivement.
M : Veuillez sortir à présent !
H : Eh bien, capitaine, vous voilà libre de vos entraves, que ne finissez-vous pas de vous habiller à présent ? Laissez-moi vous aider, je partirai ensuite.
Elle se précipita sur la tunique, et la brandit triomphalement devant lui. Il allait tendre le bras pour la lui arracher quand il se ravisa.
H : Très bien…vous voilà raisonnable. Je vous préfère ainsi.
Il croisa les bras.
H : Hum…vous souhaitez me compliquer la tâche…Qu’à cela ne tienne !
Elle entreprit de lui enfiler la tunique malgré tout. Lentement, délicatement, elle passa le visage, prenant garde à descendre centimètre par centimètre, effleurant les yeux, le nez et la bouche de Mendoza, qui restait impassible. Elle parvint à passer le col, descendit sur les épaules, glissa sur les bras obstinément croisés.
H : Vous allez la déformer à rester ainsi, quel dommage…tant pis, passons à la cape dans ce cas !
Prestement, elle s’empara de l’étoffe bleue et rouge et la déploya dans un large mouvement circulaire autour de son propriétaire, l’enveloppant en un tour de main, qui s’acheva lorsqu’elle tira doucement à elle les deux extrémités du col pour agrafer le cordon. Elle leva alors les yeux vers Mendoza et déposa un baiser sur ses lèvres. Il ne résista pas à l’envie de le lui rendre. Quelques instants plus tard, le sol était jonché de vêtements entremêlés.

« Debout-là dedans ! »
La porte s’était ouverte, laissant pénétrer quatre hommes qui fondirent sur les prisonniers et les mirent debout sans ménagement.
M : Messieurs, nous vous attendions avec impatience !
G : Allons respirer un peu d’air frais !
Ils se mirent en route avec peine, les pieds entravés par les chaînes. Sur le pont, Hava les attendait. L’aube pointait. Les ténèbres s’éclaircissaient à peine, la mer était agitée. La silhouette des côtes d’Anticythère se devinait dans l’obscurité. Un feu brûlait en hauteur, comme suspendu dans le ciel.
H : Descendez-les dans la chaloupe, et attendez mes ordres !
Mendoza scrutait les côtes. Soudain, il distingua deux ombres sur une plage. Près du feu, une troisième semblait hésiter.
H : Approchez davantage ! Qu’ils nous voient distinctement !
Les hommes de main d’Hava poussèrent les prisonniers vers la chaloupe. Quand ils passèrent près d’Hava, cette dernière retint Mendoza par le bras.
H : Votre épée, capitaine. Chose promise, chose due. Quand vous serez en enfer, pensez à moi.
Tout en glissant l’épée à sa place, elle avait murmuré ces paroles si doucement qu’il crut avoir rêvé. Un instant après, on le faisait asseoir dans la chaloupe, en face de Gonzales. Entre eux, un marin s’installa pour ramer. Le navire n’était plus très loin de la plage, mais il aurait été dangereux de s’approcher davantage, car le vent soufflait en direction des terres, et risquait de pousser le bateau vers les rochers du cap Kefali.
H : Descendez la chaloupe !
Ils touchèrent enfin les flots. Ils n’avaient pas dit un mot depuis qu’ils étaient sortis de la cale. Leurs mains entravées les empêchaient de trouver leur équilibre sur l’embarcation ballotée par les flots.
H : Adieu, messieurs ! Je vous souhaite bien du plaisir ! Ne manquez pas de saluer Pénélope de ma part !

La chaloupe prit la mer, en direction de la plage. Gonzales distinguait à présent deux personnes, Esteban et Nacir. Il fit part de son observation à Mendoza, qui tournait le dos à l’île. Lui pouvait voir Hava qui, dressée sur le pont dans le même costume qu’elle portait quand il l’avait rencontrée pour la première fois à Oran, regardait l’embarcation s’éloigner. Soudain, elle leva la main droite, lentement, puis l’abattit devant elle. Le rameur lâcha alors ses rames, et plongea.
M : Gonzales ! Accrochez-vous !
Il avait crié instinctivement. Une fraction de seconde plus tard, le plancher se dérobait sous ses pieds. Gonzales le vit glisser dans l’eau sans qu’il puisse se retenir à quoi que ce soit, malgré l’avertissement qu’il venait de donner. L’eau s’engouffra dans la chaloupe. Le plancher céda à son tour sous les pieds du jeune métis, qui se jeta en avant, et parvint à s’agripper au banc du rameur, tandis que la chaloupe s’enfonçait dans la mer.
Hava contemplait son œuvre. La tête de Mendoza était réapparue à la surface, à côté de la chaloupe, une fois, deux fois, sans qu’il parvienne à se maintenir hors de l’eau, ni à s’accrocher à l’embarcation, qui s’éloignait de lui inexorablement, poussée par les flots, tandis qu’il sombrait, lesté du poids de ses chaînes, incapable à cause de ses poings liés de nager pour ne pas couler, les quelques battements de pied qu’il réussissait à faire au prix d’efforts épuisants n’aboutissant qu’à retarder sa noyade inévitable. Très vite, elle ne le vit plus.
Gonzales luttait pour ne pas couler, battu par les flots. La chaloupe ne tarderait plus à rejoindre Mendoza au fond de l’eau. Et s’il s’était trompé ? Le plan s’était pourtant déroulé comme prévu, à part cette mer trop agitée, qui mettait en péril sa survie. Qu’attendaient-ils, bon sang ? Il ne parvenait pas à voir s’ils étaient venus à son secours, les vagues le giflaient et lui brouillaient la vue. Il n’était certain que d’une chose : Mendoza avait coulé, enfin.
Une détonation formidable retentit.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par TEEGER59 »

Ah Nono!
Tu es d'une cruauté!!!
C'est quoi ton 2ème prénom? Hava? :tongue:
:Laguerra: : AH! Comme on se retrouve!
:Mendoza: : Ma première leçon ne t'a pas SUFFIT?
:Laguerra: : Cette fois, tu ne t'en sortiras pas si FACILEMENT!
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Akaroizis »

Tchouu !
La suite ! Enfin nous pourrons attendre, tu nous as déjà beaucoup gâtés... ^^
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
Saison 3 : 13.5/20


Ma présentation : viewtopic.php?f=7&t=80&p=75462#p75462
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Raang »

Bon. Aujourd'hui, cela fait un an que j'ai lancé cette fanfiction collective. Ça fait donc un an que, sans le savoir, j'ai lancé l'un des projets parmi les plus importants, enrichissants, et dantesques que j'ai déjà fait auparavant. C'est un peu avec cette fiction que j'ai mûri en terme d'écriture et d'évolution personnelle et avec cette fiction que j'ai rencontré certaines personnes géniales...sauf Seb. Franchement, ça a été un plaisir énorme de vous accompagner lors de l'écriture du premier tome et d'avoir assisté à l'élaboration d'une bonne partie du second -que j'ai dû laisser en cours de route pour raisons personnelles- qui est encore d’excellente facture ^^
De base j'avais prévu un texte spécial pour fêter l'anniversaire, mais ce n'était pas la manière la plus sincère de vous remercier. Donc, voilà. Cette fic est porteuse de beaucoup de choses pour moi même si je ne suis pas prêt de revenir -mon lycée est assez exigent et j'ai déjà plusieurs projets créatifs de plus en plus ambitieux, je suis donc hélas passé à autre chose- notamment de mon premier projet collaboratif avec des créateurs, premières amitiés online, premières tentatives de styles que je pense maîtriser de plus en plus.
Alors merci tous les créateurs qui font encore vivre ce gros navire malgré les intempéries, de mon côté je planche à la construction d'autre chose (nouvelles fictions, futur personnel, poèmes ect) en vous suivant silencieusement. Bon anniversaire à tout l'équipage, membres comme anciens, lecteurs comme critiques.
Bonne chance pour la suite.

PS : Seb, je déconne dude, toi aussi j't'aime bien :x-):
"Notre monde a été bâti dans l'or et dans le sang"-Raang alias Rayan, 2017
Mes fanfictions (hors MCO)https://www.fanfiction.net/u/7150764/Raang
Mon compte Wattpad (histoires originales) : https://www.wattpad.com/user/Raang7
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