par aauurreelliiee » 14 févr. 2017, 15:07
MARINCHE par Eric Nicolas
Nombreuses furent les figures singulières qui se détachèrent lors de l' "épopée" des conquistadores. Parmi elles, celle qui fut connue sous les noms de Malinché (pour les "Indiens" locaux), de doña Marina (pour les Espagnols) et que les scénaristes des Mystérieuses Cités d'Or nous ont présenté sous celui de Marinché. Il est à noter que les "Indiens" désignaient également Cortès sous le nom de Malinché, établissant un significatif amalgame entre les deux personnages.
Marinché (nous la nommerons ainsi, pour simplifier) était la fille d'un cacique, d'ethnie aztèque, offerte par un autre chef aux Espagnols en guise de présent de réconciliation suite à une bataille. Remarquant sa beauté, Cortès en fit rapidement sa maîtresse (1519). Le conquistador n'allait pas tarder à se rendre compte que la belle avait d'autres atouts. De fait, en raison de son apprentissage très rapide de l'espagnol, elle lui fut d'une très grande aide dans la compréhension de la situation locale. Ainsi, grâce aux renseignements qu'elle lui fournit, Cortès put-il être au fait de l'hostilité latente des tribus vassales du royaume aztèque vis à vis de leurs "suzerains"(en raison notamment des prélèvements massifs de jeunes hommes devant être sacrifiés sur le grand autel de la pyramide de cette fabuleuse cité qu'était Technotitlan). Marinché contribua également à conjurer plusieurs complots fomentés par le souverain aztèque, Montezuma, afin d'écarter la menace représentée par ces hommes blancs et barbus, chevauchant des créatures monstrueuses, et tenant des bâtons crachant le feu. Faisant partie de ce que l'on pourrait nommer "l'état major" de Cortès, Marinché resta à ses côtés et joua un grand rôle jusqu'en 1524, lorsque, durant une expédition dans le Yucatán, le conquistador la maria à un gentilhomme castillan de sa suite.
Marinché sortit ainsi de la vie de Cortès, mais très vite la légende s'empara de sa vie. Légende noire s'il en est... De fait, le souvenir de Marinché reste de nos jours honnis au Mexique, où elle est considérée comme la "honte nationale", en raison de sa "trahison". Cette vision peut cependant être nuancée. N'oublions pas le contexte mexicain en 1519: ayant asservi de nombreuses tribus, les Aztèques exerçaient sur eux un pouvoir ressenti comme très oppressif (rappelons "l'impôt du sang" pour les sacrifices). Marinché, si elle était d'ethnie aztèque, n'appartenait pas aux classes dirigeantes du royaume Mexica, et symbolise bien ce ressentiment des vassaux de Technotitlan. Un tel ressentiment joua d'ailleurs en faveur de Cortès, qui put, en plus de sembler être le fameux "serpent à plume", apparaître comme un libérateur, et disposa de l'apport non négligeable de milliers d'auxiliaires "indigènes"(alors que les Espagnols n'étaient qu'au nombre de quelques centaines). Mais, on le sait, même si Cortès, chrétien sincère, ne semble pas avoir été un vulgaire et impitoyable aventurier(du style de Pizarro), la suppression des sacrifices humains fut sans doute l'unique point positif de cette conquête, car, en dépit de la grande prospérité de ce qui allait devenir le royaume de Nouvelle-Espagne, des civilisations et leurs cultures disparurent irrémédiablement.
MARINCHE par Eric Nicolas
Nombreuses furent les figures singulières qui se détachèrent lors de l' "épopée" des conquistadores. Parmi elles, celle qui fut connue sous les noms de Malinché (pour les "Indiens" locaux), de doña Marina (pour les Espagnols) et que les scénaristes des Mystérieuses Cités d'Or nous ont présenté sous celui de Marinché. Il est à noter que les "Indiens" désignaient également Cortès sous le nom de Malinché, établissant un significatif amalgame entre les deux personnages.
Marinché (nous la nommerons ainsi, pour simplifier) était la fille d'un cacique, d'ethnie aztèque, offerte par un autre chef aux Espagnols en guise de présent de réconciliation suite à une bataille. Remarquant sa beauté, Cortès en fit rapidement sa maîtresse (1519). Le conquistador n'allait pas tarder à se rendre compte que la belle avait d'autres atouts. De fait, en raison de son apprentissage très rapide de l'espagnol, elle lui fut d'une très grande aide dans la compréhension de la situation locale. Ainsi, grâce aux renseignements qu'elle lui fournit, Cortès put-il être au fait de l'hostilité latente des tribus vassales du royaume aztèque vis à vis de leurs "suzerains"(en raison notamment des prélèvements massifs de jeunes hommes devant être sacrifiés sur le grand autel de la pyramide de cette fabuleuse cité qu'était Technotitlan). Marinché contribua également à conjurer plusieurs complots fomentés par le souverain aztèque, Montezuma, afin d'écarter la menace représentée par ces hommes blancs et barbus, chevauchant des créatures monstrueuses, et tenant des bâtons crachant le feu. Faisant partie de ce que l'on pourrait nommer "l'état major" de Cortès, Marinché resta à ses côtés et joua un grand rôle jusqu'en 1524, lorsque, durant une expédition dans le Yucatán, le conquistador la maria à un gentilhomme castillan de sa suite.
Marinché sortit ainsi de la vie de Cortès, mais très vite la légende s'empara de sa vie. Légende noire s'il en est... De fait, le souvenir de Marinché reste de nos jours honnis au Mexique, où elle est considérée comme la "honte nationale", en raison de sa "trahison". Cette vision peut cependant être nuancée. N'oublions pas le contexte mexicain en 1519: ayant asservi de nombreuses tribus, les Aztèques exerçaient sur eux un pouvoir ressenti comme très oppressif (rappelons "l'impôt du sang" pour les sacrifices). Marinché, si elle était d'ethnie aztèque, n'appartenait pas aux classes dirigeantes du royaume Mexica, et symbolise bien ce ressentiment des vassaux de Technotitlan. Un tel ressentiment joua d'ailleurs en faveur de Cortès, qui put, en plus de sembler être le fameux "serpent à plume", apparaître comme un libérateur, et disposa de l'apport non négligeable de milliers d'auxiliaires "indigènes"(alors que les Espagnols n'étaient qu'au nombre de quelques centaines). Mais, on le sait, même si Cortès, chrétien sincère, ne semble pas avoir été un vulgaire et impitoyable aventurier(du style de Pizarro), la suppression des sacrifices humains fut sans doute l'unique point positif de cette conquête, car, en dépit de la grande prospérité de ce qui allait devenir le royaume de Nouvelle-Espagne, des civilisations et leurs cultures disparurent irrémédiablement.