Re: Qu'écoutez-vous ?
Posté : 21 oct. 2021, 18:19
Désolé, mais plusieurs choses me choquent dans ce que vous dites:
D'abord (c'est le moins important et le plus objectivement défendable), en quoi l'un empêche l'autre? en quoi le fait d'aimer la littérature empêche-t-il en quoi que ce soit d'aimer le cinéma?.. _ je lis tous les jours, ai dévoré Hugo, Dostoïevski, Hemingway, Homère, Chrétien de Troyes, Agatha Christie, Conan Doyle, Alexis de Tocqueville, Voltaire, Goscinny, André Breton, le marquis de Sade, tout Oscar Wilde: des livres de tous les genres et de toutes les sortes; et pourtant je suis un cinéphile exigeant... _
Ensuite, c'est quoi cette hiérarchie?.. D'où un art est-il supérieur ou inférieur à un autre _ ne dites pas que j'interprète vos dires: j'ai noté le point d'exclamation, le ton péremptoire et définitif, et surtout l'absence de toute formule reconnaissant une subjectivité _?.. Les codes de chaque art sont différents et aucun ne peut être objectivement comparé à un autre: c'est absurde. _ même le théâtre, que je connais bien, ne peut être comparé à aucun autre art même s'il utilise des "recettes" communes à la littérature, au cinéma, parfois même au cirque _
Enfin, gare aux généralités: elles sont très dangereuses... Je suis amoureux des livres, mais j'ai une certaine allergie envers "Mein Kampf", le "Journal" de Goebbels, et plusieurs livres et essais de Louis Ferdinand Céline... Tout art a ses merveilles et ses étrons (même à l'intérieur de chacun il existe des mouvements trop différents pour être comparés [Le Brun est-il réellement du même "monde" qu'un Magritte, un Kandinsky ou un Warhol?..]).
Rassurez-vous: je ne suis pas idiot. J'ai parfaitement compris qu'il était question d'oeuvres aux thèmes, niveau et ambitions semblables. Mais même là je ne suis pas d'accord: une adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire ne peut se juger qu'à l'aune de codes cinématographiques; j'irai même plus loin: le livre en question doit être adapté si le film ne veut pas être paresseux ("La Ligne Verte" est un film que je déteste car, précisément, il n'est qu'un storyboard du roman de Stephen King, pâle et sans intérêt pour qui a lu le roman [à-contrario j'ai savouré "Orange Mécanique" aussi bien en roman qu'en film car Kubrick a, précisément, fait quelque-chose de personnel du roman de Burgess]). Et la profondeur humaine, esthétique, ou philosophique existe aussi bien en littérature qu'au cinéma (regardez un film de Tarkovski ou d'Antonioni et osez me dire, ensuite, que le cinéma ne peut pas égaler la puissance et la poésie d'un grand roman...). Tout ça pour dire que tout dépend de l'oeuvre et non de l'art. Je conçois parfaitement qu'on puisse en préférer un à un autre, mais dire arbitrairement et péremptoirement qu'il vaut mieux être "filmophobe" que "bouquinophobe" est stupide et potentiellement insultant.
Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.
D'abord (c'est le moins important et le plus objectivement défendable), en quoi l'un empêche l'autre? en quoi le fait d'aimer la littérature empêche-t-il en quoi que ce soit d'aimer le cinéma?.. _ je lis tous les jours, ai dévoré Hugo, Dostoïevski, Hemingway, Homère, Chrétien de Troyes, Agatha Christie, Conan Doyle, Alexis de Tocqueville, Voltaire, Goscinny, André Breton, le marquis de Sade, tout Oscar Wilde: des livres de tous les genres et de toutes les sortes; et pourtant je suis un cinéphile exigeant... _
Ensuite, c'est quoi cette hiérarchie?.. D'où un art est-il supérieur ou inférieur à un autre _ ne dites pas que j'interprète vos dires: j'ai noté le point d'exclamation, le ton péremptoire et définitif, et surtout l'absence de toute formule reconnaissant une subjectivité _?.. Les codes de chaque art sont différents et aucun ne peut être objectivement comparé à un autre: c'est absurde. _ même le théâtre, que je connais bien, ne peut être comparé à aucun autre art même s'il utilise des "recettes" communes à la littérature, au cinéma, parfois même au cirque _
Enfin, gare aux généralités: elles sont très dangereuses... Je suis amoureux des livres, mais j'ai une certaine allergie envers "Mein Kampf", le "Journal" de Goebbels, et plusieurs livres et essais de Louis Ferdinand Céline... Tout art a ses merveilles et ses étrons (même à l'intérieur de chacun il existe des mouvements trop différents pour être comparés [Le Brun est-il réellement du même "monde" qu'un Magritte, un Kandinsky ou un Warhol?..]).
Rassurez-vous: je ne suis pas idiot. J'ai parfaitement compris qu'il était question d'oeuvres aux thèmes, niveau et ambitions semblables. Mais même là je ne suis pas d'accord: une adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire ne peut se juger qu'à l'aune de codes cinématographiques; j'irai même plus loin: le livre en question doit être adapté si le film ne veut pas être paresseux ("La Ligne Verte" est un film que je déteste car, précisément, il n'est qu'un storyboard du roman de Stephen King, pâle et sans intérêt pour qui a lu le roman [à-contrario j'ai savouré "Orange Mécanique" aussi bien en roman qu'en film car Kubrick a, précisément, fait quelque-chose de personnel du roman de Burgess]). Et la profondeur humaine, esthétique, ou philosophique existe aussi bien en littérature qu'au cinéma (regardez un film de Tarkovski ou d'Antonioni et osez me dire, ensuite, que le cinéma ne peut pas égaler la puissance et la poésie d'un grand roman...). Tout ça pour dire que tout dépend de l'oeuvre et non de l'art. Je conçois parfaitement qu'on puisse en préférer un à un autre, mais dire arbitrairement et péremptoirement qu'il vaut mieux être "filmophobe" que "bouquinophobe" est stupide et potentiellement insultant.
Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.