Sa Machine Ailée: juste là.
Entre la Mer et le Ciel: Page 3
Chaleur Familière: Page 4
Nos Chemins sous la Lune: Page 5
Un Serpent dans le Verger: Page 7
Salamandre: Page 9
Ni Richesse, ni Révélation: Page 10
Serres de Lune: Page 10
Frères d'une Mer Lointaine: Page 10
Fantômes perdus en mer: Page 11
Il Faut Deux Ailes aux Condors: Page 11
Relever le Soleil: Page 12
Natures Contraires: Page 12
Après la Pluie: Page 13
Le Périple d'un Héros: Page 16
Where the Abyss and the Surface Touch: Page 17
Liars Must Be Punished: Page 17
Buried in the Cinders: Page 17
Viper and Mongoose: Page 17
Where the Ocean Guides Him: Page 17
The Condor's Last Flight: Page 18
Malgré les Blessures: Page 26
The Daughter of the Sands: Page 27
Everything is Coming Together: Page 32
Série Le Chant du Grand Condor
Série Les Fantastiques Aventures Polyromanesques de la Team Condor
J'avais envie de partager quelques-unes de mes fanfictions anglophones, mais je me suis dit que tout le monde ne parlait pas forcément anglais. Et donc, pour ne pas trop tricher, je me suis dit que j'allais en traduire quelques-unes, à commencer par ma toute première: His Winged Machine. Ca me fera un petit exercice d'écriture.
Accrochez-vous, ca part sur du bien barré.




Esteban ne se souvient de rien. Juste d'une lumière, d'un bruit, et du monde qui s'écroule autour de lui.
Il ne peut pas facilement décrire sa situation. Il ne peut situer ses propres sentiments, les sensations de son corps...c'est impossible. C'est comme...comme si on l'avait enroulé dans une épaisse couverture, qui l'étouffait et bloquait toute sensation extérieure. Il ne voit rien, n'entend rien. Il ne peut pas bouger.
Ses oreilles sifflent, comme si quelque chose de terrible approchait. Il a un mauvais pressentiment, un horrible pressentiment à propos de tout ça. Il n'aime pas ça. Il déteste ça! Faites que ça s'arrête, laissez-le partir! Laissez-le tranquille!
Il essaie de bouger. De voir où il se trouve. Mais il ne peut pas. Il est comme paralysé, incapable de bouger un muscle, son corps ne lui obéit plus. Il essaie de sentir ses mains, ses jambes, mais il ne peut pas.
Il commence à paniquer.
C'est une sensation étrange, comme s'il était dans un rêve. Il ne peut pas bouger, et ne fait que suivre ce que son esprit imagine pour lui. Il peut à peine se sentir lui-même, et le peu qu'il sent lui est étranger. Mais plus le temps passe, et plus il se rend compte que ce n'est pas un rêve, mais un cauchemar qui l'engloutit peu à peu.
Il fait sombre. Il sait ça, mais il ne peut pas le voir. Dans son état, il ne peut voir aucune lumière, même si elle l'enveloppait entièrement. A-t-il seulement encore des yeux pour voir? Il n'en sait rien, et il a peur, et il ne peut s'empêcher d'y penser. Il sait qu'il n'a pas mal, mais comment en être sûr? Quand bien même il ne peut sentir aucune douleur, il se persuade qu'il a mal.
Il a peur, horriblement peur. Mais dans les confins de cette peur et de ce cauchemar, il sent quelque chose monter. Un sentiment qui crie, qui appelle, qui supplie et se rebelle.
Je ne veux pas mourir!
~~~~~
Il n'a conscience ni de son corps, ni de sa position. Il se sent bizarre, et vide à la fois. C'est si bizarre… Tout son corps n'est plus qu'une vague sensation.
Il se rend compte qu'il est dans un rêve, et essaie d'en prendre le contrôle. De bouger les bras, d'avancer, mais il échoue. Il ne sait pas où sont ses bras, mais il sait qu'ils ne sont pas à leur place. Et il déteste ça.
Il se souvient de la bizarrerie des rêves: un étranger devient un ami proche, un visage inconnu devient le sien. Il se dit que cette sensation est quelque chose du même genre, que tout ceci est la faute d'un rêve, où rien n'a de sens mais son esprit est convaincu du contraire. Il n'a pas à s'inquiéter, car il sait qu'il va se réveiller, que cette illusion va disparaître. Il ne s'inquiète pas. Il ne s’inquiétera plus.
Il essaie de se réveiller. De prendre conscience qu'il rêve, et d'en sortir. De laisser le poids de la réalité le rappeler à l'ordre, de sentir à nouveau la gravité, de retrouver son corps.
Et il y arrive, au bout d'un long effort. Il se souvient de la gravité, et peut la sentir– mais il la sent trop, beaucoup trop, et il a peur et ne sait pas ce qui se passe, et– et–
Et il sait où sont ses bras, et ses jambes, et c'est comme un seau d'eau glacée au visage, et il se réveille dans un sursaut, et– il ne voit rien autour, il n'entend rien, mais il sent quelque chose– il sent une chaleur qui caresse son dos et ses bras, qui le revigore et le met en train. Il ne sait s'il est allongé, assis, ou debout– il est juste là, il ne sait pas les détails, il n'est pas sûr de pouvoir savoir. Tout est si bizarre et inconnu, et peut-être qu'il ne saura jamais.
Cette chaleur se répand. Elle se répand dans tout son corps, et il se sent déjà mieux. Il la sent bouger en lui, comme un fluide; il reprend conscience de son corps, il se sent à travers cette chaleur à la fois étrangère et familière. De son dos, elle court jusqu'au bout de ses doigts tendus, qui pointent à ses côtés. Elle court le long de son cou, prenant un temps beaucoup plus long qu'il n'aurait cru, comme si son cou avait doublé, triplé de longueur. Il sent sa nuque, ses joues, son nez beaucoup plus long qu'il ne se rappelle. La chaleur descend le long de son dos, de ses hanches, et en un rien de temps atteint ses pieds, qu'il trouve beaucoup trop lourds. Il se dit qu'il est toujours en train de rêver, mais la chaleur est bien réelle, et elle le réveille encore plus.
Il décide de ne pas s'en faire, et de continuer. Il est en train de se réveiller, et ça prend du temps. Peu à peu, le reste de son corps s'active, poussé par cette chaleur montante, et il ressent plus en détail. Il sent la force de ses bras tendus, la lourdeur dans son abdomen, la puissance que recèle le bas de son dos et qui ne demande qu'à sortir et éclater. Il ne sait pas que faire de ces impressions, de cette forme qu'il ne reconnaît pas. Il rêve encore, il n'a pas peur; mais c'est alors qu'il entend des voix, qu'il sent quelque chose, et qu'il se rend compte que ce n'est pas un rêve.
Il se souvient. Il était...lui et ses amis étaient en train d'explorer, de chercher un indice menant à la cinquième Cité d'Or...et puis il y a eu cet accident, et...et…
Et il ne se souvient plus. Au delà de ça, il n'y a plus rien, et ça l'inquiète. Il essaye de se souvenir, s'y force, mais n'y arrive pas. Et il s'inquiète de plus belle. Même ses souvenirs d'avant ça semblent lui échapper. Les choses qu'il a vécues, les noms de ses connaissances, les endroits qu'il a vus ne sont que des bribes lointaines, comme les souvenirs d'un autre qu'il voit dans son propre esprit. Il n'aime pas du tout ça.
Les voix reviennent. Il les connaît; qui donc parle? Il sait ça, il peut se le rappeler, il peut…
Une autre sensation arrive. Ce n'est ni un son, ni une image, mais il la reconnaît. Il sait qu'il doit obéir. Sans y réfléchir à deux fois, il baisse la tête, ouvre la bouche, et s'immobilise.
Il y a quelqu'un. Quelqu'un avec lui, près de lui, en lui, et il veut être dégoûté, mais il n'y arrive pas. Il n'y arrive plus.
L'arrière de sa tête le gratte. C'est comme si quelqu'un touchait un point précis de son cerveau. Et soudain il tressaillit, et bouge, et ses doigts s'étirent et sa bouche se ferme et sa tête se lève et la chaleur dans son dos se rassemble et s'accumule et soudain elle explose et c'est alors qu'il bouge, qu'il devient plus léger que l'air, que– qu'il s'envole, qu'il vole!! Il est plus léger que la lumière, la lumière dont il est fait, la lumière qui l'anime, et ce sentiment familier lui revient alors pour le rassurer–et c'est là qu'il comprend, mais son esprit lui dit que ce n'est pas ça, que ce n'est pas tant où il est que qui il est. Il connaît ce sentiment, mais c'est bien plus fort que ce dont il se souvient, et c'est alors que ses sens se réveillent et qu'il sait où il se trouve et ce qu'il fait, et pour la première fois depuis son réveil, il sait ce qui se passe.
Il vole. Il vole comme autrefois, comme lors de ses voyages dans le Condor. Mais cette fois, il n'y a pas de levier dans ses mains, pas de siège contre son dos, pas de sol où poser ses pieds. Il vole, mais pas comme autrefois; car si la vitesse, l'altitude, l'adrénaline sont les mêmes qu'avant, elles sont aussi beaucoup plus intenses. Et tout cela lui revient en mémoire.
Il n'est plus le pilote. Il n'a jamais ressenti ça aux commandes du Condor. Maintenant, il ressent ce que sa machine ressent. Et tout commence à faire sens dans son esprit, tout commence à devenir vrai.
Esteban est désormais une machine.
« Je suis le Grand Condor. »
N'hésitez pas à laisser vos remarques et commentaires! Pas la peine de suggérer une suite, celle-ci est déjà écrite, et arrive bientôt en français.
Petite illustration qui fait plaisir: