Passons aux choses sérieuses: chose promise, chose due, en hommage aux boucles 'brun chocolat chaud', à celui qui les porte et à celle(s) qui les révère(nt), voici une petite capsaoûlerie poétique inspirée par un fin connaisseur en matière de passion capillaire.
J'ai repris l'esprit et souvent la lettre de ce poème en prose en procédant à quelques modifications et infidélités, à vous de les retrouver, je n'ai pas pu résister à quelques effets pompeux ou décalés et à un paragraphe-pastiche (pourquoi ne pas proposer le vôtre, les filles?)
Special dédicace à Ra Mu donc, Dodie, profites-en aussi!
Une cité d'or dans une chevelure...
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux bruns, y plonger tout mon visage, comme une femme altérée dans l'eau d'un chocolat chaud, et les agiter avec ma main comme une petite cuillère nappée de miel et de canelle, pour répandre des rêves dorés dans l'air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres fans sur la musique des Cités d'or.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers des continents perdus, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les iguanes et les tortues grillés, et par l'anchois séché.
Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de gigues toniques, d'hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes, découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur, et où passe en planant un condor éclatant, resplendissant, ruisselant de lumière, reflétant le Soleil, suivi d'une nef brûlante de vapeur solaire, tandis que sur la mer un Solaris s'embrase.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire voguant, tanguant, coulant, volant, bercées par le ronronnement imperceptible du poste de télé, entre les pots de crème glacée et les vases lumineux d'où s'échappent des mystères.
Dans la cordillière de ta chevelure, j'escalade des pics poudrés de neige, je survole des sommets enflammés par le soleil couchant, et des volcans endormis; je pétris le cuir étoilé de ta chevelure, je me réchauffe à la lave envoûtante de tes mèches.
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du chocolat mêlé au rhum et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir les murs dorés de la cité cachée; sur les rivages duvetés de ta chevelure, je m'enivre des couleurs combinées du bleu profond et de la pourpre ambrée de ta cape.
Laisse-moi mordre longtemps tes boucles lourdes et sombres.
Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des rêves d'aventure et d'espace.