Et voilà, petit texte
largement autobiographique de 573 mots. J'espère que vous aimerez (et que je n'ai pas fait de grandes fautes... ce serait le comble, celui qui corrige est corrigé
)
L’Enfant et le Printemps
C'était il y a bien longtemps, je crois vers le début du mois de mai de l'année 2008. J'avais 7 ans et demi, avec la hâte habituelle d'avoir un an de plus dans un mois.
Je sors avec ma mère, une de mes grandes sœurs, et mon frère, enfin je crois. En bas de notre tour numérotée A se trouvait (et se trouve) un joli petit parc, avec plusieurs jeux pour enfants, comme des balançoires, un tourniquet, un toboggan, des bacs à sable...
Dehors : 15°C. Le printemps est au zénith, mais le soleil lui préfère jouer à cache-cache avec moi. Ma mère me crie alors de bien m'habiller. Dilemme. Bien évidemment, je ne fais qu'à ma tête. Je sors donc juste avec mon sweat-shirt rayé de couleur marron (taille 6 ans, car j’étais et je suis petit) et un pantalon noir (taille 6 ans aussi), marqué d'une belle ancre au niveau de mon genou droit (elle cachait un vilain trou causé par la chute de mon corps sur le bitume gris du bas de ma tour, lorsque je jouais au foot avec mon frère). D’ailleurs, c’était deux habits que j’ai gardés des années durant. Le sweat, il a fini en chiffon, le pantalon, je l’ai gardé dans mon armoire, pour sa belle ancre et sa texture veloutée.
Nous allons donc en bas (en bas désigne le parc, qui est littéralement en-dessous de notre tour), sans nous soucier de ce que penseraient les gens à nous voir dehors alors que nous devrions être à "l'école". Je n'ai jamais aimé cette situation, lorsqu'un ami me demandait où est mon école. Souvent, soit je mentais, soit je disais que j’allais à l’école St-Joseph, l’école la plus proche de chez moi. Mais je m’égards.
Donc nous étions en bas, et je montais sur une petite maison, faite pour l’escalader, avec des cordes vertes et de grosses encoches pour nos petits pieds. Je crois que c’était ici : là, j’étais en haut de cette maisonnette, et je voulais sauter (la bâtisse fait au moins cinq pieds). C’est à ce moment précis que j’eus vu la beauté de cette saison, le printemps, maintes fois cité comme l’ère du renouveau, de la fertilité, ou autres encore. Mais, en ce moment précis, je sentais la véritable définition du printemps : tout.
Tout, car c’est à cette période que la végétation, la faune et la flore révèlent toutes leurs beautés et leurs éclats. Tout, car seul, il interdit les mots appropriés pour exprimer sa beauté, de s’exprimer. C’est pour cela qu’il faut, très souvent, admirer les belles choses en silence. Voyez comme il est innocent, pur, comme un enfant qui découvre le monde, et s’épanouit au fur et à mesure de sa maturité. Voilà ce que j’étais : j’étais comme le printemps. Nous étions en harmonie, et nous nous comprenions.
Vous pourriez me dire que le printemps, c’est peut-être une belle saison, mais ce n’est pas une saison exceptionnelle par rapport à l’été par exemple. Ah, les grandes personnes, elles oublient souvent l’innocence et la conscience de leur enfance…
Si je vous raconte cela, c’est parce que cette expérience m’a marqué. Elle s’imprima dans mes souvenirs essentiels, et maintenant, à chaque fois, à peu près au même moment de l’année, je grimpe, malgré mon âge et les incompréhensions des grandes personnes (que je devins), et redécouvre ce moment magique.
Proust avait sa madeleine, moi j’ai mon printemps.