Fanfiction "Majesté"

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smilemma
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par smilemma »

Akaroizis a écrit : 31 mai 2017, 23:39 Hé bien si une fanfiction qui annonce déjà une si belle couleur ne nous suscite pas d'intérêt, alors quels citédoriens sommes-nous ? :tongue:
C'est un très bon début, j'attends de voir le déroulement du scénario ! :D
Dans tous les cas c'est très encourageant, je n'ai relevé aucune fautes à mon niveau ! :-@
Rien que pour ça je te dis merci :x-): !
Merci beaucoup Akar ! Dis donc, vous m'avez mis la pression là, j'ai peur de vous décevoir avec la suite maintenant :lol:
Sinon, j'ai cru comprendre que tu vouais une haine viscérale aux fautes d'orthographe... ça tombe bien, moi aussi ! :twisted: :x-):
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Akaroizis
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par Akaroizis »

Bienvenue au club ! Mais faut pas exagérer, une haine viscérale... :roll: juste un peu intolérant niveau fautes :tongue:
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 09/20
Saison 3 : 13.5/20


Ma présentation : viewtopic.php?f=7&t=80&p=75462#p75462
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par smilemma »

Voilà la suite, bonne lecture :x-):

*********

Elle fut réveillée par le son de la pluie qui battait les carreaux des fenêtres. Comme elle s'en doutait, la grisaille avait recouvert Barcelone, la privant de toute perspective de sortie. Eva jeta un coup d'œil à l'horloge posée sur le guéridon. Il serait bientôt l'heure de la cérémonie du Lever.
Elle soupira, tentant de chasser en vain les images de la veille qui assaillaient sa mémoire. Combien de temps encore pourrait-elle supporter les vilenies de cet homme ? Peu, lui soufflait son esprit. Le roi la traitait comme une moins que rien, sans qu'elle n'ait son mot à dire. C'était d'une injustice profonde. Non, elle ne se contenterait pas d'être utilisée comme un vulgaire objet jusqu'à la fin de ses jours. Dès ce matin, elle irait lui parler, qu'il sache au moins à quoi s'en tenir.

***

« Votre altesse ?

— Hmm ?

— Vous n'avez pas répondu à ma question...

— Quelle est-elle ?

— Préférez-vous porter votre robe en velours mauve ou la rouge à large col ?

— La rouge fera l'affaire, répondit distraitement la reine.

— Très bien, majesté. »

Maria échangea un regard interloqué avec les autres domestiques. La souveraine semblait ailleurs depuis la venue du roi la veille. Toutes avaient pu observer la peur que lui inspirait celui-ci, bien qu'elles ne comprennent pas cette réaction. Certes, Charles Quint n'était pas vraiment bel homme, mais son charisme et son titre forçaient le respect. Se voir accorder une marque d'attention de sa part était un honneur, honneur dont la reine ne semblait pas avoir conscience.
Les suivantes ne se doutaient pas des tourments qu'enduraient cette dernière. Dans leur esprit, faire partie de la famille royale était une chance inouïe.

Une fois prête, la reine se rendit à la chapelle afin d'assister à la messe quotidienne. Assise sur le banc au premier rang, elle pria le seigneur de bien vouloir lui donner la force de parler au roi, son époux, et de faire cesser son calvaire. Lors du sermon du prêtre, elle n'écouta que d'une oreille, trop occupée à réfléchir aux propos qu'elle allait tenir au monarque prochainement.
Dès la fin de l'office, elle se leva et quitta le lieu saint, dans lequel résonnait à présent l'orgue. L'endroit l'avait apaisée, l'atmosphère qui y régnait avait le don de la libérer de ses angoisses.

Elle s'engouffra dans le grand couloir au dallage noir et blanc, absorbée dans ses pensées. Elle ne prêta pas attention aux tableaux d'illustres peintres qui ornaient les murs, pas plus qu'aux tapisseries d'une valeur inestimable. Elle longea les grandes fenêtres, emprunta plusieurs escaliers, jusqu'à se trouver devant la porte des appartements du roi. Son cœur battait vite, trop vite. Prenant une profonde inspiration, elle frappa trois coups légers à la porte. Pas de réponse. Peut-être était-il absent ? Elle était sur le point de faire demi-tour lorsque la voix bien connue résonna :

« Entrez. »

Elle tourna doucement la poignée et pénétra dans la pièce. Quand il prit connaissance de l'identité de sa visiteuse, le roi sembla surpris. Il était en effet rare que la reine s'aventure dans ses appartements.

« Señora... » dit-il en rebaissant les yeux sur le manuscrit qu'il rédigeait, tout en passant une main dans sa barbe.

— Je souhaiterais vous parler.

— Je m'en doute bien, railla-t-il sans daigner la regarder.

— Au sujet d'hier soir...

— Hmm, grogna-t-il.

— Je n'ai pas apprécié votre manière d'agir.

— Oh, fit-il sur un ton révélateur du peu de cas qu'il faisait de cette information.

— Serait-ce trop vous demander de me regarder lorsque je vous parle ? demanda-t-elle sèchement.

— Comme vous pouvez le constater, je suis extrêmement occupé. J'ai convenu d'une entrevue qui devrait avoir lieu d'ici un court moment, et je dois encore donner des instructions à mes valets concernant mon départ pour Madrid cet après-midi même. Cette discussion peut donc, vous l'admettrez, attendre quelques jours.

— Vous n'avez décemment pas le droit de me traiter de cette manière.

— La conversation est close.

— Non, elle ne l'est pas. Je vous somme de m'écouter.

— Vous me "sommez" ? répéta le roi entre ses dents, plantant pour la première fois ses yeux dans les siens. Qui êtes-vous donc pour me sommer d'agir comme vous l'entendez ? »

Avant qu'elle ne puisse répondre, il reprit :

« Qui êtes-vous donc pour me donner des ordres, je vous le demande ?! Je vais vous dire qui vous êtes, enchaina-t-il, vous n'êtes qu'une femme, une femme que j'ai été contraint d'épouser et dont le seul rôle est de s'employer à me donner un héritier. C'est là l'unique raison de votre présence ici, vous n'êtes rien de plus à mes yeux. »

La reine le contempla, abasourdie. Quel être ignoble, quel homme abject ! Piquée au vif, elle s'apprêtait à répliquer lorsque l'on frappa à la porte.

« Entrez », fit Charles Quint, non sans un dernier regard haineux envers sa conjointe. Celle-ci le soutint quelques instants, puis se dirigea vers la fenêtre.

Elle entendit le grincement de la porte en bois, suivi de bruits de pas étouffés par le grand tapis persan. Enfin, une voix grave s'éleva :

« Majesté, je vous remercie de m'avoir accordé cet entretien. »

Eva se retourna, désireuse de savoir à qui appartenait cette voix à la fois chaleureuse et assurée, si différente du timbre de son époux.
L'homme qui se tenait près de l'entrée était plus grand que la moyenne, il devait mesurer environ six pieds. A en juger par les marques du temps sur son visage, il était probablement âgé d'une trentaine d'années. Ses cheveux étaient sombres, assortis à ses yeux, qui brillaient d'ailleurs d'une lueur malicieuse. L'étranger revêtait une longue cape bleue et rouge, qui descendait jusqu'au talon de ses bottes. Il dégageait une aura impressionnante, un charisme inhabituel. La reine ne l'avait jamais vu auparavant, ce qui lui parut étrange. Il semblait pourtant faire partie de l'aristocratie, si l'on en croyait ses vêtements.
Lorsqu'il se tourna vers elle, son cœur rata un battement. Il était doté, on ne pouvait le nier, d'un charme certain.

« Je devine me trouver en présence de son altesse Eva ? fit-il avec une courte révérence.

— C'est exact. A qui ai-je l'honneur ?

— Je suis le capitaine Juan Carlos Mendoza, répondit-il en esquissant un sourire.

— Trêve de politesses, lâcha Charles Quint. Mendoza, je suppose que vous aviez une bonne raison pour solliciter cette rencontre.

— En effet, confirma ce dernier en se retournant vers le monarque. J'embarque dès demain à bord de l'Esperanza en tant que navigateur.

— J'en ai été informé. Je suppose que vous venez chercher mes instructions à l'adresse du gouverneur Pizarro.

— Son altesse m'a devancé.

— Je viens d'achever la rédaction de cette missive, je vous la confie », déclara le roi en tendant une enveloppe marquée de son sceau au marin.

« Toutefois, prévint-il en suspendant son mouvement, si j'apprenais que cette lettre n'était pas parvenue au commandant Pizarro, je vous en tiendrais pour seul responsable. Vous en avez bien conscience ?

— C'est très clair, majesté, assura Mendoza sur un ton presque solennel.

— Sur ce, à moins que vous n'ayez d'autres requêtes à me soumettre, vous pouvez disposer.

— Au plaisir de vous revoir, majesté. Votre altesse... » ajouta-t-il en direction d'Eva.

Celle-ci lui répondit d'un signe de tête, des idées confuses bouillonnant sous son crâne. Il avait dit embarquer dès le lendemain, vraisemblablement pour le Nouveau Monde, puisque le commandant Pizarro avait été évoqué. Et si... peut-être pourrait-il... Non, l'idée était trop absurde, trop insensée. Et pourtant... La vie dans ce palais aux côtés du roi la faisait dépérir de jour en jour. Peut-être s'agissait-il là de son unique chance d'échapper à son destin ?

« Puis-je me retirer, señor ? demanda la jeune femme, tentant de contrôler le tremblement de ses mains.

— Faites donc », marmonna-t-il alors qu'il se replongeait dans son travail.

La reine quitta le bureau avec empressement, puis, une fois dans le couloir, s'élança à la poursuite du navigateur.

« Capitaine Mendoza ! », l'interpella-t-elle, alors qu'il s'apprêtait à descendre les marches qui conduisaient à la galerie principale.

Il se retourna, surpris.

« Votre altesse...? »

Elle se planta devant lui, tout en essayant de reprendre son souffle.

« Vous vous sentez bien ? s'enquit-il d'un air inquiet.

— Oui, répondit-elle hâtivement. A quelle heure partez-vous demain ?

— A l'aube, majesté », annonça-t-il, un sourire réjoui flottant sur ses lèvres. Il était visiblement pressé de reprendre le large.

« Emmenez-moi avec vous, demanda-t-elle soudainement.

— Comment ?!

— Je veux embarquer sur l'Esperanza. »

Le navigateur était pris au dépourvu, visiblement perturbé par sa réclamation.

« C'est-à-dire que les rations sont limitées, et, sans vouloir vous offenser, il n'y a pas de place pour une femme à bord. Qu'en pense le roi ?

— Il n'est pas au courant, et il n'a pas à le savoir.

— Je crains de ne pas comprendre... Vous souhaiteriez partir pour le Nouveau Monde à son insu ? »

En guise de réponse, elle détourna les yeux, presque honteuse.

« Ce n'est certainement pas à moi de vous donner des ordres, mais n'avez-vous pas des responsabilités ici, à Barcelone ?

— Cela ne vous concerne effectivement pas.

— Malheureusement, majesté, je ne puis accéder à votre requête, trancha-t-il en faisant volte-face.

— Mendoza, je vous en supplie ! »

Elle avait saisi son bras, les yeux emplis de détresse. Eut-il été moins endurci par la vie, le navigateur aurait été touché par sa sincérité.

« C'est impossible », conclut-il en se dégageant doucement, avant de disparaître dans les escaliers.

Une larme roula sur la joue de la souveraine. Qu'avait-elle espéré ? Il ne pouvait décemment pas prendre le risque d'être son complice, il risquait l'exécution si quelqu'un le découvrait.
La mine triste, elle alla pour regagner sa chambre.
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par Xia »

Super !
La reine d'Espagne sous le charme de Mendoza ? Bonne idée...
Bravo ! Continue
La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre (Tatanka Iyotaka)

Ma fanfic sur la préquelle des Mystérieuses Cités d'or, c'est par ici

MCO 1 : 20/20
MCO 2 : 14/20
MCO 3 : 15/20
MCO 4 : 19/20
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par smilemma »

Merci Xia, contente que ça te plaise ! :D Je me suis beaucoup amusée à introduire Mendoza dans l'histoire, même si j'avoue que j'étais stressée à l'idée de le dénaturer... S'attaquer à un personnage aussi emblématique, ça met la pression ! :')
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par nonoko »

J'attendais l'apparition de Mendoza avec impatience! (d'où mes références à Lady Oscar, pour la relation entre cette chère Marie Antoinette et ce cher Fersen, et à Ruy Blas-un must pour la liaison d'une reine d'espagne avec un homme de rang inférieur; Autant en emporte le vent, c'était pour la violence conjugale, tes personnages me faisaient trop penser à Scarlett O'hara et Rett Butler, pardon pour lui, il est quand même mieux que ton Charles Quint)
Mais je pensais qu'il surgirait dans les appartements de la reine lors de l'enlèvement de Zia...
Après, tu nous embarques dans une drôle de réécriture de la saison 1, si la reine réussit à monter à bord de l'Esperanza...les plus folles hypothèses commencent à naître dans mon cerveau...
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Re: Fanfiction "Majesté"

Message par smilemma »

Décidément nonoko, tu me ferais presque regretter mes choix scénaristiques ! J'ai trop avancé dans l'histoire pour songer à revenir en arrière, mais grâce à toi j'ai quelques idées pour étoffer tout ça... A voir !
Sinon, j'avoue que je n'avais pas pensé à ces oeuvres en écrivant, mais maintenant que tu le dis effectivement il y a un certain nombre de similitudes. D'ailleurs tu m'as donné envie de regarder de nouveau Autant en emporte le vent et de me replonger dans Ruy Blas (que j'avais étudié au lycée mais ça commence à remonter). Merci en tout cas pour cette lecture attentive :)
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