FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
idoine
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par idoine »

Sa yes g rattraper mon retard c super bien écrit bravo l'équipe de rédac c génial j'attends la suite avec impatience 😁😁😁😁😁😁😁😍😍😍😍😍😍
Mon perso préféré : :Mendoza:
Mon couple préféré: :Mendoza: & :Laguerra:
Le perso que je déteste : :Gomez:
Celui qui me fait trop rire :Pedro: :Sancho: (bon ok j'en ai deux )
Et bien sûrs notre fameux trio : :Esteban: :Zia: :Tao:
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Merci Idoine, on va pas te faire attendre trop longtemps alors, surtout avec deux messages d'impatience! :x-):
Pour Akar, je ne publierais pas si rapidement, je sais qu'il est patient! :x-):
Chatchat, au fait, j'ai pas répondu à propos de Galifredi: je crois bien que les filles près de moi causaient de Docteur Who, la planète Galifrey, tout ça...et voilà le résultat! J'ai pas eu beaucoup à me creuser la tête pour lui trouver un nom, à mon pirate!
J'écris en ce moment la deuxième partie, chez Hava. Evidemment, j'ai pris bonne note des suggestions de Ra Mu... 8)
En attendant, voici la partie 1, écrite à quatre mains.

Chapitre 17 : Voyage à Cythère.

Première partie.

La pièce retomba dans l’obscurité. Esteban n’avait pas eu le temps de distinguer le visage des hommes qui entouraient Isabella, mais il était sûr d’une chose : aucun d’eux n’était Mendoza. Avant qu’il ait pu réagir à cette irruption inattendue, Isabella tenta de se dégager pour rejoindre Zia. Esteban l’entendit protester et ordonner de la lâcher. Aussitôt, il se précipita vers elle, une main sur sa dague. Mais une ombre s’interposa : le troisième homme le menaçait de son épée. Le jeune Atlante eut tout juste le temps de s’arrêter pour ne pas se faire embrocher.
I : Chevalier Romegas ! Je vous conseille vivement de ranger cette épée !
La voix d’Isabella, quoique faible, vibrait d’une colère contenue.
R : Mais ces gens…
I : Sont mes amis !
Un silence suivit cette déclaration, puis Romegas se recula en rangeant son épée.
R : Veuillez m’excuser, mais je vous ai accompagné pour vous garantir une sécurité totale, et je compte bien accomplir mon devoir…
I : Quand la situation le justifiera, ce qui n’est pas le cas ce soir !
Le ton était péremptoire, mais c’est avec une voix radoucie qu’Isabella s’adressa à ses autres compagnons.
I : Tout va bien, je vous remercie…
Mais ceux-ci avaient l’air d’en douter. Esteban laissa retomber sa main. Il réalisait qu’ils avaient pu entendre le hurlement de Zia, qui lui avait lui-même glacé le sang. De quoi être sur ses gardes. Sans ajouter un mot, Isabella s’avança vers Zia, qui de son côté s’était levée. Les deux jeunes femmes s’étreignirent en silence, longuement. Au dehors, la tempête faiblissait. Les hommes semblaient embarrassés. Esteban se dirigea vers la porte, avec le vague espoir que quelqu’un d’autre allait arriver. Il scruta les ténèbres, et allait renoncer à apercevoir quoi que ce soit, quand le bruit d’une course lui parvint. Deux silhouettes apparurent, luttant contre les éléments. Quelques secondes plus tard, Tao et Indali étaient devant lui, main dans la main, peinant à reprendre leur souffle. Esteban s’écarta pour les laisser entrer, puis referma la porte derrière eux. A l’intérieur, tous avaient les yeux rivés sur les nouveaux venus. Romegas lança un coup d’œil du côté d’Isabella pour s’assurer qu’il convenait de ne pas intervenir.
T : Isabella ! Content de te retrouver ! Nous avons vu un navire en difficulté dans la baie et nous avons craint…
Il s’interrompit, réalisant soudain l’étrangeté de la situation.
T : Mendoza n’est pas…
Isabella se retourna vers le groupe et se mit à parler d’une voix lente.
I : Tao, Esteban, Zia, Indali, je vous présente les chevaliers Romegas et d’Aubusson, ainsi que Nacir. Ils ont tenu à m’accompagner jusqu’ici. Nous arrivons de Malte, mais c’est une longue histoire. Notre navire est à présent à l’abri dans la baie, et je tenais à monter jusqu’à la maison dès que possible. Je crois que je n’ai pas été très prudente, comme toujours. La chaloupe a pris une vague de côté et me voilà trempée !
Elle rit doucement, puis s’adressa à Zia.
I : J’aurais dû faire attention à mon état, je suis désolée, tu es toute mouillée maintenant toi aussi, mais quand je t’ai vue…que faites-vous ici ? C’est inespéré, je croyais que j’allais devoir me morfondre en compagnie de ces messieurs pendant des jours. Mais à présent, ils vont pouvoir repartir l’esprit tranquille…
Romegas la fixa, l’air visiblement contrarié. Son camarade prit alors la parole pour la première fois.
GA : Nous allons vous laisser en compagnie de vos amis, mais nous reviendrons demain, prendre de vos nouvelles, et si le temps le permet, nous reprendrons la mer dès que possible. Pour cette nuit, ce ne serait guère prudent. Reposez-vous bien, senorita Laguerra.
Il la salua, et se dirigea vers la porte, en faisant signe à Romegas de l’accompagner. Nacir allait lui emboîter le pas.
I : Nacir ! Reste, je t’en prie…Messieurs, je vous remercie et vous dis à demain, sans faute.
Nacir hésitait, mais Gabriel d’Aubusson lui fit signe d’accepter.
GA : A demain !

Dès qu’ils eurent franchi le seuil, Isabella s’effondra sur le sofa où Esteban et Zia avaient pris place quelques heures auparavant.
I : Ce n’est rien, j’ai juste besoin de m’assoir, inutile de vous inquiéter. Il faudra que vous m’expliquiez ce que vous faîtes là. Et pourquoi Zia a poussé ce hurlement tout à l’heure. Encore un peu, et Romegas se serait fait un devoir d’éliminer le dangereux malfrat qui agresse les pauvres femmes en détresse. Esteban, tu l’as échappé belle !
E : Ce sont des chevaliers de Malte ?
I : Exactement. Sauf Nacir, bien sûr. C’est un pêcheur d’éponge. Mendoza l’a engagé sur la côte africaine, près de Djerba. Mais il va vous raconter tout ça. Quant à moi, je vais aller me changer, si vous le permettez.
Elle se leva pour gagner la petite chambre qu’elle partageait d’ordinaire avec son amant, en refusant l’aide de Zia. Quant à Indali, elle était restée à l’écart, comme à son habitude, mais cette fois la timidité n’était pas en cause. Il lui paraissait étrange de revoir dans ces circonstances cette femme qui avait autrefois été la complice du Diable Rouge, et qui lui avait causé tant de mal, à elle et à tous les villageois. Elle devait s’habituer, et elle craignait que cela lui prenne un peu de temps, même si elle savait qu’Isabella était à présent une amie chère aux yeux d’Esteban et Zia. Quant à Tao, il semblait être plein de sollicitude lui aussi, à moins qu’il n’agisse ainsi par loyauté envers ses amis, et envers Mendoza. Isabella n’avait pas semblé être surprise par la présence de la jeune indienne. Peut-être sa présence la gênait-elle, et feignait-elle de l’ignorer ? Si c’était le cas, cela allait très bien à Indali. Elle avait cependant remarqué le ventre arrondi d’Isabella, ses traits tirés et sa fatigue, et ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une certaine pitié. Elle savait que cela ne suffirait pas pour la rapprocher de son ancienne ennemie, qui du reste serait sûrement bien trop fière pour admettre qu’elle avait besoin de soutien. Son attitude ce soir le prouvait. Pourtant, elle avait eu l’air particulièrement soulagée de retrouver ses amis. Indali était bien curieuse d’entendre ce que ce jeune homme embarrassé qu’elle avait appelé Nacir avait à leur apprendre.
Nacir était maintenant seul avec ces quatre inconnus. Il avait l’air complètement perdu. Il ne s’attendait pas à être abandonné ainsi par Isabella, mais il comprenait qu’elle avait sans doute besoin de s’isoler et de se reposer, sans compter ses vêtements mouillés. Il réalisa soudain qu’il tenait d’une main le petit ballot dans lequel elle avait glissé quelques affaires, au cas où. Il le souleva en direction de Zia, hésitant.
N : Peut-être la senorita Laguerra a-t-elle besoin de ceci…
Z : Oh, bien sûr, je vais lui porter.
Un silence gêné s’installa pendant que Zia glissait le maigre bagage par la porte entrebaillée, en demandant si Isabella n’avait pas besoin d’aide. Il lui fut répondu que non. Zia referma donc soigneusement la porte et se tourna vers Nacir.

Z : Eh bien, Nacir, nous sommes ravis de faire votre connaissance, même si j’imagine que vous devez être surpris par nos têtes d’enterrement. Nous ne nous attendions pas à revoir Isabella en compagnie de trois inconnus…Racontez-nous ce qui s’est passé. Je vous en prie. Nous avons besoin de savoir. Mendoza est-il…
Nacir secoua aussitôt la tête, avant d’ajouter : « Enfin, je ne crois pas…Mais nous ne savons pas où il est. »
Esteban soupira : si Isabella elle-même ne le savait pas, quel espoir de le retrouver avaient-ils ? Zia lui lança un regard noir : ce n’était pas le moment de se laisser abattre. Au contraire, le récit de Nacir pourrait sans doute les éclairer, et fournir la clé de ses cauchemars. Sans plus attendre, elle demanda au pêcheur de tout leur raconter. Il s’exécuta, sans pouvoir répondre toutefois à toutes les questions. Il ignorait ce qui s’était passé avant qu’il soit engagé, et savait simplement que Gonzales était à l’origine de la quête du trésor, dont il possédait la carte. Il raconta le sacrifice des deux marins à Lampedusa, la détresse d’Isabella, mais aussi sa force et sa détermination face aux chevaliers de Malte, qui avaient accepté de l’aider. Quand il parlait d’elle, il s’animait, et son admiration transparaissait dans sa voix et ses gestes. Il raconta l’échec pour repêcher le trésor, à part un lingot qu’Alvares était allé porter à Ruiz, à Barcelone. Il reviendrait d’ici peu, pour s’assurer qu’Isabella n’avait besoin de rien. Les chevaliers, quant à eux, avaient insisté pour ramener la jeune femme sur leur navire, et étaient prêts à rester pour la protéger s’il le fallait. Elle avait beau les assurer que ce n’était pas nécessaire, ils n’étaient pas prêts à céder facilement, même si Isabella projetait de le garder auprès d’elle, lui, Nacir. Il raconta comment il l’avait déjà sauvée une fois, à Lampedusa, avant que Gonzales ne vienne à son secours. Il expliqua qu’il était prêt à donner sa vie pour elle et pour le capitaine Mendoza, et qu’il avait décidé de rester avec elle tant qu’elle le souhaiterait. Après leur conversation à l’hôpital de Birgu, le chevalier Romegas était revenu avec les mauvaises nouvelles, et Nacir avait insisté auprès d’Isabella. Elle avait cédé, peut-être par défi envers les chevaliers, qui ne semblaient guère approuver sa décision. Le Grand Maître en personne, Juan de Homedes, avait fait remarquer qu’il avait signé un document spécifiant qu’il s’engageait à garantir la liberté des trois pêcheurs d’éponge et leur retour chez eux. Nacir rit : Isabella avait rétorqué que la liberté précédait nécessairement le retour, et qu’en attendant ce retour ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient. Si Nacir désirait l’accompagner et voir du pays, qu’est-ce qui l’en empêchait ? Juan de Homedes avait donc cédé lui aussi.
E : Et que s’est-il passé exactement à Benghazi ? Etiez-vous présent quand Romegas..
N : Non, la senorita m’a juste expliqué que le chevalier n’avait pu racheter vos amis, et qu’il avait cherché à les délivrer après la vente, mais il n’avait pas réussi à retrouver leurs traces. La personne qui les a achetés tenait apparemment à disparaître.
T : C’est étrange ! Ils n’ont pas été fichus de retrouver son bateau ?
N : Elle n’était pas venue en bateau, il parait.
E : Mais alors, il fallait fouiller tout l’arrière-pays ! Et peut-être que son bateau avait accosté à un autre endroit.
N : Je crois bien que les chevaliers ont fait tout leur possible. Ils ont exploré la côte, envoyé des hommes sur le chemin des caravanes, interrogé tous ceux qu’ils pouvaient. Ils ont pris de gros risques, je pense…Mais ils n’ont trouvé aucune piste. Personne ne semblait connaître cette femme.
T : C’est une femme qui les a achetés ?!
N : Il parait, oui, mais vous devriez interroger le chevalier Romegas, je n’en sais pas plus.
Z : C’est ce que nous ferons, dès demain. J’en ai assez entendu pour ce soir, et vous devez être fatigué.
N : C’est vrai que le voyage n’a pas été de tout repos, et cette tempête, juste à notre arrivée…
Z : Je vais voir si Isabella a besoin de quelque chose.
Elle toqua à la porte, mais aucune réponse ne lui parvint. Elle ouvrit alors pour vérifier que tout allait bien : Isabella s’était endormie, pelotonnée au milieu du lit. Zia n’insista pas.
Z : Bien, nous allons vous laisser. Isabella dort, je pense que nous ferions mieux de revenir demain matin. Nacir, je suppose que vous pouvez vous installer sur le sofa, nous vous laissons la place.
N : Mais…et vous ?
Z : Oh, nous logeons au village, un peu plus loin, ne vous inquiétez pas. La tempête s’est calmée, nous pouvons rentrer.
E : Nous comptons sur vous pour veiller sur Isabella.
N : Je crois qu’elle n’a pas vraiment besoin de moi, elle a juste compris mes rêves d’aventure et m’a laissé venir.
E : J’espère que vous ne le regretterez pas. Bonne nuit, Nacir. Heureux d’avoir fait votre connaissance.

Quelques instants plus tard, ils étaient partis. Sur le chemin, les rafales avaient laissé place à la caresse d’une brise rafraichissante. Indali se taisait, encore sous le choc du récit du jeune pêcheur. Elle repensait aux cauchemars de Zia, mais ne comprenait toujours pas pourquoi ils n’avaient pas servi à éviter ce qui était arrivé à Mendoza. De son côté, Esteban avait entouré de son bras les épaules de Zia.
E : Espérons que tes cauchemars soient finis…tu as eu ton compte d’émotions pour la soirée, et moi aussi.
Z : Je voudrais en avoir le cœur net, il faudra qu’Isabella me raconte elle-même la disparition de Mendoza, en entendant le récit de Nacir, j’avais l’impression que j’avais déjà vécu cela. Comme si j’avais été à la place d’Isabella, que je voyais à travers ses yeux. Mais cela n’explique pas tout. L’homme qui se noie, les yeux de feu, et cette chose que je tiens…
E : N’y pense plus pour ce soir.
T : Esteban a raison, c’est déjà assez pénible de savoir ce qui est arrivé à Mendoza. Si tu veux mon avis, l’homme qui se noie, c’est juste une peur que ressent Isabella, celle de voir Mendoza disparaître vraiment. Pour l’instant, nous n’avons aucune raison de croire qu’il est mort.
E : Et il ne mourra pas ! Nous le retrouverons !
Z : Bien sûr…je suis désolée de ne pas être plus utile…
E : Qu’est-ce que tu racontes ? Sans toi, nous ne serions pas revenus ici avant un mois, et qui sait, c’est peut-être notre présence ici aujourd’hui qui sauvera Mendoza !
T : Mais s’il est maintenant esclave, on aurait peut-être besoin d’argent pour le racheter…
E : Tu n’as qu’à nous fabriquer de la fausse monnaie en orichalque !
T : Tu rigoles ? On a toujours dit qu’on ne ferait jamais ça ! Et puis, l’orichalque, c’est trop précieux pour faire n’importe quoi !
E : Bah, on retourne à Kûmlar, on ramasse un peu de poudre…
Z : Imaginons que quelqu’un s’aperçoive de la supercherie…c’est déjà arrivé avec Jabbar. Non, on ne peut pas prendre ce risque, il s’agit de Mendoza!
E : De toute façon, rien ne dit qu’on devra le récupérer contre de l’or. Et puis Jabbar, si on ne lui avait rien dit, il ne se serait aperçu de rien !
Z : Je sais…mais ça ne me plait pas, je ne sais pas pourquoi…
E : Tu as un mauvais pressentiment ?
Z : Ne te moque pas ! Je ne sais pas…
E : Je ne me moquais pas…
T : Bon, de toute façon on n’a pas la moindre idée de l’endroit où se trouve Mendoza ni de comment on pourrait le récupérer, alors…
I : Et qu’est-ce que vous faites de ce Gonzales ? Nacir a dit qu’ils avaient été capturés ensemble, et vendus ensemble…
Z : Oui, cela semble infirmer les doutes que tu avais à son sujet. Et Nacir a dit qu’il avait sauvé Isabella à Lampedusa.
E : Oui, peut-être, mais cette histoire de trésor, c’est à cause de lui, non ?
Z : Et alors ?
E : Alors, alors…oh, rien, si on doit le sauver aussi, on le fera. Mais pour lui, ça ne me dérangerait pas du tout de payer en poudre d’orichalque !
Z : Esteban !
E : Que veux-tu ? Moi aussi, j’ai le droit d’avoir mes mauvais pressentiments, non ?
T : Allez, on est arrivés, tout le monde au lit, une rude journée nous attend demain, ce chevalier Romegas n’a pas l’air commode ! Vous avez vu comme il me regardait ? Comme s’il n’avait jamais vu de naacal !
Indali pouffa, bientôt imitée par Zia. Esteban leva les yeux au ciel. Au moins, Tao avait le don pour dédramatiser les situations…Soudain, il s’exclama, sous le coup d’une idée de génie dont il avait le secret.
T : Eh, attendez, je sais avec quoi on pourrait payer, au cas où…on n’a qu’à aller récupérer le trésor avec le thalios ! De toute façon, moi, ça m’intéresse ce trésor, pas vous ? Ce serait pas la première fois qu’on repêche des trucs…D’habitude, c’est pas très intéressant…
E : Pas très intéressant ? C’est pas toi qui pousse des cris de joie à chaque fois qu’on ramène quelque chose ?
T : Oui, bon, mais des lingots, on n’en a jamais trouvés ! Et puis les trucs intéressants, tu veux toujours qu’on les donne aux gens du coin.
E : Qui en ont souvent plus besoin que nous. Mais je te laisse les étudier avant, et je te rappelle qu’on a tout un cagibi rempli de vases, de statuettes…
T : Oui bon, ça va, j’ai compris, tu n’as pas l’âme d’un collectionneur, toi !
Z : Inutile de vous chamailler, on verra le moment venu ce qu’il convient de faire.
E : Ce qu’il convient de faire, oui…Une chose est sûre, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir !
Modifié en dernier par nonoko le 28 août 2017, 15:12, modifié 1 fois.
"On savoure mieux ce qu'on a désiré plus longtemps, n'est-ce pas Mendoza?"
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Seb_RF »

Ra Mu a écrit : 22 août 2017, 17:54 Hum, tu me donnes des idées de topic:
"Que feriez vous d'un marin en pleine forme s'il était votre esclave?" ou bien: "Les différents usages d'un Mendodo en état de marche" :lol: :lol: :lol: :lol:
Cireur de botte?
Affûteur d'épée?
Expert en nœuds? (pour faire des tableaux de cordages, bien sûr)
Danseur de gigues pour faire la Java?

Tant de perspectives pour cette chère Hava!
nonoko a écrit : 25 août 2017, 11:48 Merci Idoine, on va pas te faire attendre trop longtemps alors, surtout avec deux messages d'impatience! :x-):
Pour Akar, je ne publierais pas si rapidement, je sais qu'il est patient! :x-):
Chatchat, au fait, j'ai pas répondu à propos de Galifredi: je crois bien que les filles près de moi causaient de Docteur Who, la planète Galifrey, tout ça...et voilà le résultat! J'ai pas eu beaucoup à me creuser la tête pour lui trouver un nom, à mon pirate!
J'écris en ce moment la deuxième partie, chez Hava. Evidemment, j'ai pris bonne note des suggestions de Ra Mu... 8)
En attendant, voici la partie 1, écrite à quatre mains.
Tu ne vas quand même pas faire ce que je pense nonoko :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: bon ok j'ai l'esprit tordu :x-):
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Seb, "bon ok j'ai l'esprit tordu :x-):" as-tu dit? Je te rassure, pas autant que le mien.
"On savoure mieux ce qu'on a désiré plus longtemps, n'est-ce pas Mendoza?"
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Seb_RF »

nonoko a écrit : 25 août 2017, 12:11 Seb, "bon ok j'ai l'esprit tordu :x-):" as-tu dit? Je te rassure, pas autant que le mien.
Es censé me rassurer? :shock: :?

:lol:
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Ra Mu »

E : Qui en ont souvent plus besoin que nous. Mais je te laisse les étudier avant, et je te rappelle qu’on a tout un cagibi rempli de vases, de statuettes…
:lol: :lol: :lol: :lol:
Tu sais, les statuettes , cela vaut cher sur le marché des jeux de rôle. Pour accomplir des prophéties, conjurer le mauvais sort..... Ce serait dommage de les bazarder dans un vide grenier.
nonoko a écrit : 25 août 2017, 12:11 Seb, "bon ok j'ai l'esprit tordu :x-):" as-tu dit? Je te rassure, pas autant que le mien.
Si vous saviez!
Remarque, tant que tu ne parleras pas de dragon des mers, de scorpions et de crème fouettée, cela restera bien sage.
8-x :? :-@
- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
- *soupir* Allez, déblaie!
HOP HOP HOP! :x-):
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par Ra Mu »

TEEGER59 a écrit : 22 août 2017, 11:35 Parce qu'ils doivent se retrouver! Es-tu cruelle à ce point?
Mon petit cœur n'y survivrait pas... :cry:
Déjà que tu veux vendre Mendodo comme esclave sexuel...
Hin hin,, mais qui te dit qu'ils doivent se retrouver? La seule limite que Nonoko s'impose est de ne pas tuer Mendoza.
Il peut très bien finir avec Hava. :x-):
Ceci dit, je vois d'ici le duel Isa/Hava! Le combat des lionnes pour un morceau de choix...
- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
- *soupir* Allez, déblaie!
HOP HOP HOP! :x-):
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par idoine »

Ra Mu a écrit : 26 août 2017, 16:35
TEEGER59 a écrit : 22 août 2017, 11:35 Parce qu'ils doivent se retrouver! Es-tu cruelle à ce point?
Mon petit cœur n'y survivrait pas... :cry:
Déjà que tu veux vendre Mendodo comme esclave sexuel...
Hin hin,, mais qui te dit qu'ils doivent se retrouver? La seule limite que Nonoko s'impose est de ne pas tuer Mendoza.
Il peut très bien finir avec Hava. :x-):
Ceci dit, je vois d'ici le duel Isa/Hava! Le combat des lionnes pour un morceau de choix...
bh heureusement que vous allez pas tuer Mendoza sinon ...... Et Mendoza avec hava ... IMPOSSIBLE dy pensez il est treeeeees bien à ce qu'a et en plus il vas devenir papa donc ik FAUT QUIL SE RETROUVE et avant l'accouchement de madame si possible parce que sa enlèverait la joie de la naissance à mendodo
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Le perso que je déteste : :Gomez:
Celui qui me fait trop rire :Pedro: :Sancho: (bon ok j'en ai deux )
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par nonoko »

Voici donc la suite, j'y ai mis tout mon coeur...devant le résultat, je me sens comme un chaton qui est très fier de rapporter à ses maîtres sa première souris, et qui croit qu'on va le féliciter...Bonne lecture!

Deuxième partie.

Depuis sa chambre donnant sur la baie, Gonzales savourait la vue. En fait, ce n’était pas tant la vue que la possibilité de la contempler librement, pendant que son compagnon d’infortune était encore entravé, et pour combien de temps…cela dépendrait de sa coopération, mais Gonzales comptait bien que Mendoza ne recouvre jamais la liberté. Il songeait que Monemvasia, ou Malvoisie, était une bien belle ville, peut-être la plus belle du despotat de Morée. C’était une chance que les Ottomans l’ait conquise quelques années auparavant, et qu’ils aient pu s’y installer tranquillement, la plupart des habitants ayant été chassés, ou réduits en esclavage. La garnison ottomane assurait la protection de la presqu’île où se dressait la ville, face à la baie. Ils avaient eu l’autorisation d’occuper une superbe demeure abandonnée, moyennant quelques services, sans compter l’or, ou ce qui en tenait lieu. Mais le problème avec l’or, c’est qu’il en faut toujours plus, on n’est jamais rassasié. Enfin, bientôt le problème ne se poserait plus, d’une façon ou d’une autre. S’ils échouaient, il faudrait sans doute encore partir, tout recommencer, une fois de plus. C’était ennuyeux, mais ils trouveraient bien une solution, un autre point de chute, un autre moyen…le plus pénible, ce serait d’avoir à déménager tout le matériel, sans compter les reproches, les insultes. Mais il s’en fichait, après tout, parce que quoi qu’il arrive, Mendoza ne survivrait pas à cette opération. Il trouverait un moyen, cette fois. Il y avait beaucoup réfléchi à bord de la galère pirate, pour se calmer les nerfs. A la satisfaction d’avoir sauvé Isabella avait succédé la rage de se retrouver prisonnier en compagnie de Mendoza. Pourquoi ces stupides pirates ne l’avaient-ils pas éliminé ? L’appât du gain, comme toujours…comme les hommes étaient prévisibles…et souvent si bêtes…ils voulaient le trésor ? Ils n’avaient qu’à déchiffrer la carte ! Bon, leur chef, ce moulin à parole de Galifredi, avait fini par le faire, tout seul comme un grand. Cela avait valu à Gonzales quelques mauvais coups, mais il avait tenu bon. Il n’allait pas leur faire le plaisir de souffrir pour si peu. C’était trop amusant de les entendre s’énerver après lui, à essayer de lui faire cracher le morceau, pour savoir où allait la Santa Catalina, quelle était sa cargaison. Il avait bien songé un moment à coopérer, en échange de l’élimination de Mendoza. Mais c’était risqué : si les pirates voulaient garder Mendoza en vie pour leur profit, la proposition de Gonzales pouvait compromettre tout plan futur, tant qu’il restait une chance d’entrer en contact avec les amis du marin. Ce genre de proposition, il ne pouvait la faire que devant le cadavre de Mendoza. Or il avait vite compris les intentions de Galifredi à leur égard. Il avait paniqué un moment : s’il perdait Mendoza de vue, cela l’éloignait encore plus de son but. Mais le pirate était vite revenu avec une excellente nouvelle : il les vendrait ensemble. Brave Mendoza ! Gonzales en riait encore. Certes, rien n’était gagné : il n’avait aucune certitude qu’Hava était au courant de ce qui s’était passé. Et si elle avait décidé de les attendre en Sicile ? Le temps qu’elle réalise que quelque chose était arrivé, ils seraient déjà vendus. Mais elle avait veillé sur lui, de loin, comme toujours. Une vrai mère poule. Il s’était attendu à ses reproches, mais elle n’avait rien dit. Il lui en avait été reconnaissant. Il lui offrirait bientôt la tête de Mendoza, elle serait fière de lui. Il repensa au marin, que Galifredi lui avait demandé d’examiner alors qu’il était inconscient. « Il parait que t’es chirurgien » lui avait-il lancé. « Alors dis-moi si ton copain va finir par se réveiller. Ce crétin de Nakibullah lui a administré je sais pas quelle cochonnerie pour me pourrir la vie ! Il s’est barré en douce, mais il ne l’emportera pas au paradis ! J’ai bien l’intention de vous vendre tous les deux, en bon état ! » Gonzales avait hésité à mentir, et à dire que Mendoza ne se réveillerait pas, qu’il valait mieux le balancer par-dessus bord. Quelle mort stupide. Cela aurait été trop simple, après tout. Et Mendoza n’en aurait même pas eu conscience, cela gâchait le plaisir. Enfin, Gonzales doutait tout de même que Galifredi le croie, et lui demander de balancer à l’eau l’homme qui avait insisté pour qu’ils restent ensemble quoi qu’il arrive risquait de paraître au pirate plus que bizarre. Plus tard, quand ils étaient enchaînés ensemble, prêts à être vendus, Mendoza s’était excusé auprès de lui : il ferait tout son possible pour les sortir de ce mauvais pas, mais il se pouvait qu’il échoue, et que Gonzales ne revoie jamais sa famille, sa mère et ses sœurs qui avaient tant besoin de lui, et de ce trésor qu’il avait espéré rapporter pour elles. Le jeune métis avait cru qu’il ne parviendrait pas à se maîtriser assez pour ne pas se trahir en laissant éclater son hilarité. Au moins, si la mésaventure de Lampedusa contrariait quelque peu ses plans, elle lui offrait de quoi se consoler d’être ainsi réduit à l’impuissance : l’aveuglement de Mendoza était une source de plaisir qui ne semblait pas près de se tarir.

Gonzales sursauta : on venait. C’était sûrement Hava. Mais les pas dépassèrent la chambre où se tenait le jeune métis. Oh, elle allait lui rendre visite, à lui, une fois de plus. Bon, il devait prendre son mal en patience, mais quand elle sortirait, il l’intercepterait. Cela faisait trop longtemps qu’elle le tenait enfermé là sans qu’il ait le droit de jeter un œil, et elle prétendait qu’il dormait toujours quand il lui demandait de ses nouvelles. Il commençait à trouver cela plus que louche. Soit Hava lui mentait, soit elle avait fait une erreur de dosage et n’osait l’avouer, par orgueil. A moins que l’organisme de Mendoza n’ait vraiment eu du mal à se remettre de toute cette drogue accumulée en quelques jours. Il fallait pourtant bien le transporter jusqu’ici sans qu’il ne puisse rien soupçonner.

La porte de la chambre où était retenu Mendoza s’ouvrit. C’était elle, il avait aussitôt reconnu son parfum. Elle allait s’approcher, l’examiner, le frapper pour le réveiller. Comme toutes les autres fois depuis qu’il avait repris conscience, il ferait semblant d’être toujours inconscient. Au début, elle n’insistait pas, et sortait rapidement. Puis elle s’était attardée, et il sentait son impatience. Elle s’énervait, mais toujours en silence. Sa respiration se faisait plus lourde, ses mains plus insistantes. Elles s’égaraient parfois. Elle finissait par se lever, irritée. Mendoza s’amusait beaucoup. Mais il commençait à avoir faim, très faim. Il se consolait en se disant que s’il s’évanouissait d’inanition, il n’aurait plus à feindre et à supporter sa présence. L’ennui, c’était que cela l’affaiblissait, et la déshydratation le guettait. Or il aurait besoin de toutes ses forces pour s’évader. Pour l’instant, il attendait le bon moment, celui où elle commettrait une erreur. Quand elle était auprès de lui, il se concentrait pour entendre le bruit des clés et il avait fini par repérer où elles se trouvaient. Un moment d’inattention, une bousculade, il lui faudrait être précis et efficace, ou elle reprendrait vite le dessus. Il en avait déjà fait l’expérience, à Oran. Il devrait la mettre hors d’état de nuire suffisamment longtemps pour se rhabillerk, puis trouver Gonzales et la sortie sans alerter personne. Or il n’avait aucune idée d’où il se trouvait ni de la configuration des lieux. En revanche, il avait fort bien vu que ses vêtements l’attendaient, pendus bien en évidence à un crochet, comme pour le narguer. Naïvement, à son réveil, la première fois qu’il les avait remarqués, il avait voulu aussitôt se lever pour les mettre. C’est là qu’il s’était aperçu qu’il était attaché au lit. Il avait été tellement furieux qu’il s’en était fallu de peu qu’il ne secoue ses chaînes bruyamment et attire ainsi l’attention. Il s’était fort heureusement ravisé, en ruminant un plan pour se venger de cette nouvelle humiliation, et gagner sa liberté.

Elle approchait. Mendoza remarqua quelque chose de différent dans sa démarche. Elle devait porter quelque chose de lourd. Son hypothèse se confirma quand il l’entendit poser un objet avec précaution sur le sol. Puis elle s’assit sur le tabouret, à côté du lit. Il se concentra. Qu’avait-elle en tête ? Il sentait qu’il devait mobiliser toutes ses ressources pour ne pas se trahir. Il était temps d’agir. S’il en avait l’occasion, il n’hésiterait pas. Il savait qu’elle allait se rapprocher. Il était maintenant capable de déterminer sa position exacte, il pouvait calculer les distances, il avait déjà senti les clés effleurer sa peau. Mais pour que cela fonctionne, elle devait se pencher suffisamment pour qu’il puisse les atteindre tout en ayant prise sur elle. Il comptait sur l’effet de surprise quand il lui tordrait le poignet et ouvrirait les yeux. Le plus délicat serait de manipuler la clé de la même main que celle qu’il devait délivrer, car il savait que ses deux mains ne pouvaient se rejoindre. Il était attaché par chacun des membres avec juste un peu de jeu pour ne pas être complètement plaqué sur le matelas. Il avait très peu de chance de réussir, l’échec était même quasiment certain, mais il devait essayer. Pour l’honneur.

Elle se pencha, en direction du sol. Il entendit le bruit de l’eau qu’elle remuait, puis comprit qu’elle essorait sans doute un linge. Il s’efforça de garder son calme et de rester totalement impassible. Le silence. Elle avait dû terminer sa tâche. Mendoza aurait parié qu’elle tenait à présent le linge humide d’une main, au-dessus de lui. Il sentit son autre main prendre appui sur le bord du lit. Son cœur se mit à battre plus vite malgré lui. Elle savait. Et elle s’apprêtait à lui donner une bonne leçon. Il n’eut pas le temps de réfléchir à ce qu’il devait faire. Une goutte tomba sur son torse, comme une pointe qui lui vrillait la peau. Il réprima un frisson, serra les dents, tout en essayant de garder le reste de son corps parfaitement détendu. Il fallait qu’elle se penche davantage. Et il ne lui ferait pas le plaisir d’ouvrir les yeux tant qu’elle ne serait pas à sa portée. Soudain, le linge effleura sa peau, puis elle se mit à appuyer doucement sur sa poitrine en effectuant de petits mouvements circulaires. La fraîcheur l’assaillit comme un coup de poignard qui laissa place tout aussitôt à une sensation de bien-être. Depuis combien de temps étouffait-il dans la moiteur de cette chambre ? Il essaya de réfléchir, encore, mais elle lui saisit le bras droit et le souleva pour y passer de l’eau de l’eau fraîche. La clé était hors de sa portée à présent, et c’était elle qui le tenait, pas lui. Il pouvait peut-être tenter de lui saisir le bras à son tour, mais ensuite ?
H : Laissez-vous faire, voyons…n’est-ce pas agréable de se faire bichonner ainsi ? Je parie que cela ne vous arrive pas souvent. C’est peut-être même la première fois. Mais je ne pouvais décemment pas vous laisser mariner plus longtemps sur ce lit, par cette chaleur. La vermine ne vous aurait pas épargné, sans compter la macération. Mais vous devez savoir cela.
Il avait ouvert les yeux, et la fixait du même regard que celui qu’il avait lancé sur elle lors de la vente à Benghazi.
H : Ne me regardez pas ainsi, je ne vous ai rien fait de mal, au contraire. Ne vous ai-je pas sauvé de l’humiliation d’une vente à un inconnu qui ne vous voulait sans doute pas que du bien ? Alors que nous, nous nous connaissons…il est vrai que nous ne nous sommes pas quittés en très bon termes…à mon grand regret.
Elle continuait à frotter le bras de son prisonnier, lentement, délicatement. Puis elle s’arrêta, et le laissa retomber.
H : Vous ne dites rien ? Quelle déception. J’espère que vous ouvrirez tout de même la bouche tantôt. Ne serait-ce que pour vous désaltérer. Vous avez beaucoup transpiré…il serait dommage que vous vous affaiblissiez par entêtement. Dites-moi ce qui vous ferait plaisir : de l’eau ? un petit vin de Chios ? Un lait de chèvre peut-être ?
Mendoza détourna la tête, lèvres serrées. Il n’avait aucune envie de répondre, du moins pas maintenant.
H : Quelle obstination ! Vous forcez mon admiration. Mais peut-être devrions nous causer un peu sérieusement, au lieu de jouer.
Elle trempa son linge dans la bassine, puis l’essora copieusement sur le bas ventre de Mendoza, avant de frotter avec application ses membres inférieurs. Le marin n’esquissa pas un mouvement. Puis elle reposa le linge et elle vint s’assoir sur le bord du lit. Les clés, pendues à sa taille, étaient à portée de main.
H : Bien, je vais commencer, alors. Il me faut ce trésor. Je suis prête à vous libérer, vous et votre ami, en échange du trésor. Rien de plus simple, n’est-ce pas ? La liberté est à portée de main…vous voyez comme je sais être gentille, quand je veux. A condition qu’on ne me maltraite pas comme vous avez osé le faire la dernière fois…
Elle se pencha vers lui, lentement, et passa son bras droit au-dessus de la poitrine du prisonnier, pour aller appuyer sa main de l’autre côté du lit. Il sentit le corps d’Hava prendre légèrement appui contre le sien. Elle se pencha davantage, son visage n’était plus qu’à quelques centimètres de celui de Mendoza, qui gardait la tête obstinément tournée. Il se concentrait sur les clés. Il sentait le métal froid en contact avec sa peau. Si elle se penchait davantage, il pourrait saisir les clés de sa main droite. Même si la chaîne ne lui laissait que peu d’amplitude de mouvement, il pourrait lui agripper le poignet de sa main gauche, et la tirer vers lui pour la déstabiliser.
H : Vous n’avez pas l’air d’avoir entendu ma proposition. Ou vous faites la sourde oreille…elle n’a pourtant rien d’indécent. Pensez que vous pouvez être libre, très bientôt. Mais on dirait que vous n’avez pas confiance en moi…A moins que ce trésor ne soit qu’un leurre, et que c’est moi qui doive me méfier de vous...je serais fort contrariée que vous me trompiez et que je ne récupère pas ma mise…vous m’avez coûté fort cher…il serait peut-être plus raisonnable de rentabiliser mon achat...on se battrait pour vous acheter sur le marché d’Alger…mais cela me contrarierait vraiment de me défaire de vous ainsi…

Mendoza avait du mal à rester concentré sur sa tentative d’évasion. Hava avait adopté cette voix douce dont elle l’avait gratifié dans la maison d’Oran, pendant qu’elle le soignait en compagnie de Gonzales. Il revoyait ses boucles noires aux reflets irisés, ses yeux verts à l’éclat intense. Il l’avait trouvée si belle alors, malgré son visage marqué par la vie. Mais c’était avant qu’elle ne révèle sa perfidie. Le parfum capiteux, entêtant, assaillit ses narines. Il s’efforça de penser à Carlotta. Elle au moins ne recélait aucun piège derrière sa beauté sans apprêt, franche et fraîche. Il serra un peu plus les mâchoires, ferma les yeux pour essayer de chasser l’image de Carlotta qui refaisait surface à sa mémoire. Pourquoi pensait-il à elle dans un moment pareil ? Pourquoi ne parvenait-il pas à lui substituer l’image d’Isabella ? Le souffle d’Hava caressait son visage. Elle l’observait, il l’aurait parié, d’un air moqueur, guettant la moindre de ses réactions. Mais il allait la surprendre. Déjà il tendait les doigts vers les clés, qui se rapprochaient de sa main, à mesure qu’Hava se penchait, sa poitrine effleurant celle du prisonnier. Les boucles virent lui chatouiller la peau, au creux du cou. S’il tournait la tête, il pourrait la mordre. Un détail qu’il n’avait pas envisagé dans son plan, mais qui pourrait s’avérer d’une efficacité redoutable. Il faut saisir les occasions quand elles se présentent, c’est comme ça qu’il s’en était sorti bien des fois. C’est comme ça qu’il avait failli couler la galère de Nakibullah, d’un coup de canon hélas mal ajusté. Il sentait une clé sous ses doigts. Il préparait sa main gauche en vue d’agripper le bras d’Hava. La surprise de cette double attaque lui serait fatale. Elle serait à sa merci, et il lui ferait payer son humiliation. Alors qu’il levait sa main droite et tournait la tête en ouvrant les yeux et la bouche, elle retira brusquement son bras du bord du lit. Sa main droite plongea vers le bas ventre de Mendoza, tandis que sa bouche fondait sur la sienne avec la rapidité d’un épervier s’abattant sur sa proie. De sa main gauche, elle immobilisa impérieusement les doigts du marin, déjà refermés sur les clés. La douleur qu’il ressentit quand le métal s’enfonça dans sa chair coïncida avec la brûlure voluptueuse qui emporta sa raison et eut raison de son sang-froid. Il ne songeait plus à serrer les dents. Sa défaite était totale. Il sombrait.

Gonzales guettait Hava dans le couloir. Cette fois, il ne la raterait pas. Ses yeux brillaient d’une colère prête à exploser. Enfin, il la vit sortir, portant avec précaution la bassine d’eau. Elle s’avança sans le quitter des yeux. Il attendit qu’elle soit à sa hauteur pour l’interpeller à voix basse.
G : Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu joues les infirmières à présent ?
H : Mêle-toi de tes affaires ! Et ne parle pas si fort !
G : Tu veux rire ? C’est à moi que tu dis ça ? Question discrétion…
Elle le poussa rudement à l’intérieur, et ferma la porte derrière elle, puis elle lui tendit la bassine.
H : Tiens, pose-moi ça quelque part, veux-tu ?
Elle le toisait d’un air qui n’admettait pas de refus. Il s’exécuta, furieux. L’eau gicla sur le sol.
H : Quel maladroit…mais tu es toujours aussi mignon quand tu t’emportes…
Elle s’approcha de lui, lui passa les doigts dans les cheveux. Il s’écarta.
G : Arrête ça ! Je n’ai plus cinq ans !
H : Oh ! Excuse-moi…je croyais que tu aimais ça…il y a des tas d’hommes qui aimeraient que je leur passe la main dans les cheveux….
G : Mendoza a apprécié ?
H : Lui ?
Elle rit doucement.
H : Lui…il a compris que j’étais la plus forte…mais ça, tu le sais déjà. Du moins j’espère que tu ne l’as pas oublié.
G : Tu ne manques jamais une occasion pour me le rappeler.
H : Tu me remercieras, un jour…ne t’attache pas, à personne, tu entends ? Fais comme moi, prends ce qui est bon pour toi, sans penser au bien, au mal, à tous ces mensonges…Allons, ne fais pas cette tête, et causons un peu de la suite des opérations. Il est inutile de s’attarder sur la raison de ta mauvaise humeur, ce qui est fait est fait. Et bien fait. Il dort, à croire que j’ai épuisé ses dernières forces. A moins qu’il ne se laisse dépérir, à présent, je crois que nous allons pouvoir en faire ce que nous voulons.
G : Il y avait d’autres moyens !
H : Oh, sans doute…mais pas aussi plaisants. Je n’ai pas besoin de tes reproches. Rappelle-toi que je ne t’en ai fait aucun. Et puis, je t’assure que je n’avais rien prémédité. Il a voulu faire le malin, c’est tout. L’instinct a fait le reste. Je n’allais tout de même pas le laisser me voler mes clés, pour satisfaire sa petite fierté. Quel idiot ! Comment a-t-il pu penser qu’il allait réussir à s’échapper…
G : C’est un homme plein de ressources !
H : Tu dis cela comme si tu l’admirais…et moi, ne suis-je pas une femme pleine de ressources ?
G : Je le hais ! Et je t’admire…
H : Ah, j’aime mieux ça…un fils devrait toujours admirer sa mère…tu sais tout ce que j’ai fait pour toi…
Elle se tut, et sembla perdue dans ses pensées pendant quelques instants. Gonzales ne connaissait que trop ces accès de mélancolie qui le mettaient mal à l’aise. Il aurait voulu la consoler, s’excuser, comme s’il était responsable. Mais elle lui avait répété mille fois qu’elle n’avait besoin de la pitié de personne, et encore moins de son enfant. Tout ce qui importait, c’était qu’il l’aide à accomplir la tâche qu’elle s’était fixée, pour oublier les trahisons, rétablir l’équilibre d’un monde où elle aurait à nouveau sa place. Elle se reprit soudain.
H : Je compte sur toi, tu ne me décevras pas. Tu n’es pas comme ton père, tu n’es pas comme ce Mendoza, tu n’es pas comme tous les autres.

Lorsque Mendoza s’éveilla, il faisait nuit, autant qu’il pouvait en juger par la pénombre plus marquée qui régnait dans la pièce où il était enfermé. Il avait soif, et la faim se fit bientôt sentir. Il resta de longues minutes immobile, perdu dans ses pensées, tentant d’ignorer sa gorge sèche et son estomac vide. Quel imbécile il avait été ! Comment avait-il pu être aussi stupide ! Ce fichu orgueil qui lui avait fait croire qu’il était plus important de prendre sa revanche sur Hava que d’essayer de ruser intelligemment pour sortir de sa prison. De ruser de façon réaliste, c’est-à-dire de trouver un vrai moyen de s’échapper. S’il n’avait pas fait le malin… C’était déjà la deuxième fois qu’elle l’emportait, il ne la laisserait pas gagner une troisième fois. Mais rien ne servait de se lamenter. D’abord, il devait reprendre des forces. Mais si elle attendait qu’il quémande de l’eau et un quignon de pain, elle pouvait toujours attendre. Un moustique se mit à tourner autour de lui, s’approchant de son oreille sans se gêner. Instinctivement, il leva la main pour l’écraser, en maudissant tout aussitôt sa stupidité : il était attaché trop étroitement. A sa grande surprise cependant son geste ne fut pas stoppé net dans son élan, et sa main s’abattit sur l’insecte dans un grand bruit de chaine. Se pouvait-il que…Il tenta immédiatement de se redresser et se rendit vite à l’évidence : ses liens étaient plus lâches, même s’il était toujours attaché. Il regarda autour de lui et remarqua une table basse sur laquelle étaient posés un pichet, un verre et quelques victuailles, dont il s’empara avec avidité. Pas de risque qu’il s’empoisonne, Hava tenait trop à son investissement. Tout en dévorant son repas, il repensa à la coïncidence qui l’avait mise deux fois sur sa route. Qu’attendait-elle de lui et de Gonzales ? Elle avait dépensé deux mille écus pour les acheter, c’était cher payé pour satisfaire sa libido. C’était le genre de femme qui pouvait avoir tous les hommes à ses pieds. Il avait à peine émis cette pensée qu’il interrompit sa mastication, puis balaya d’un geste rageur l’assiette qui se fracassa à terre. Une rasade de vin, en revanche, lui remettrait les idées en place. Mais le pichet ne contenait que de l’eau. Il jeta le verre contre le mur. Puis il prit sa tête dans ses mains. Il devait se calmer, s’emporter ne servait à rien, c’était la réaction d’un homme faible. Il essaya à nouveau de penser à Isabella, mais son image ne parvenait pas à s’imposer à son esprit, elle était parasitée par les boucles d’Hava, les yeux d’Hava, les lèvres d’Hava qui le frôlaient, le caressaient, brûlaient sa peau et son âme. Quant à son cœur, il était à Isabella, à n’en point douter, mais il bondissait dans sa poitrine comme s’il eût voulu s’arracher de son corps. Il se rejeta sur sa couche et ferma les yeux. Peu à peu, sa respiration reprit un rythme normal, et il put penser à nouveau. Le trésor. Elle voulait le trésor. En échange, il serait libre. Il avait à peine écouté ses paroles, qui résonnaient à présent dans sa tête comme une promesse, à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle menace sur son bonheur.

Au matin, il entendit la clé tourner dans la serrure. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Il se redressa pour s’assoir sur le lit, prêt à affronter Hava. Mais un homme entra. Mendoza comprit vite qu’il s’agissait d’un serviteur. Il le regarda s’approcher, mais l’autre ne lui adressa pas un regard. Il se contenta de ramasser les débris et les restes de nourriture au sol sans proférer un son. Puis il versa de l’eau fraiche dans le pichet, remplaça le verre, posa un morceau de pain sur la table, sous l’œil attentif de Mendoza. Un rapide examen confirma qu’il ne portait pas la clé sur lui. Inutile d’essayer de l’attirer dans un piège, Mendoza se dit qu’il avait sûrement plus à y perdre qu’à y gagner. Le serviteur restait à bonne distance, de l’autre côté de la table. Puis il alla chercher un broc d’eau, une cuvette et du linge, ainsi qu’un pot de chambre. Il disposa le tout non loin du lit, et entreprit de pousser chaque objet un par un vers Mendoza à l’aide d’un balai.
M : La maîtresse de maison n’assure plus le service ? C’est bien dommage, sa compagnie me manque. Tu n’es guère causant l’ami.
Soudain, il tenta d’attraper le balai, provoquant le vif retrait en arrière de l’homme, sans qu’un son ne sorte de sa bouche.
M : Je vois…même si tu voulais me donner quelques renseignements, tu ne pourrais pas. J’espère qu’Hava ne t’a pas coupé la langue, ce n’est pas de bon augure pour la suite de mon séjour ici.
En guise de réponse, le serviteur ouvrit grand la bouche, où les dents n’étaient pas seules à manquer. Puis il partit. Il revint trois fois dans la journée, à des intervalles que Mendoza estima à quatre heures. A minuit, alors que le marin somnolait, il vint inspecter la chambre, puis s’en alla, l’air satisfait. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau. Excédé par ces intrusions intempestives, Mendoza ne put s’empêcher de protester.
M : Qu’est-ce qu’il y a encore cette fois ? Tu as oublié de rincer le pot de chambre ?
H : Ne vous inquiétez pas, Théodore n’oublie jamais ce genre de détail. Quant à moi, j’ai pensé qu’un peu de vin vous ferait plaisir. Nous pourrions le déguster ensemble. Il parait que l’alcool délie la langue. Mais je constate avec soulagement que vous avez retrouvé la vôtre. A la bonne heure, nous allons pouvoir causer cette fois ! Vous aviez l’air si épuisé après notre dernière entrevue, que j’ai préféré vous laisser récupérer un peu. Vous ne m’en voulez pas j’espère. Je m’en voudrais terriblement de vous avoir mis mal à l’aise, bien que je pense que ce soit loin d’être le cas.

Tout en parlant, elle posa son plateau sur la table, et y disposa une carafe et deux verres, ainsi qu’un chandelier d’argent. Mendoza aurait pu le renverser facilement et embraser la pièce, mais Hava était bien capable de le laisser griller sur son lit. En tout cas, s’il avait été à sa place et elle à la sienne, il n’était pas sûr à ce moment précis de sa propre réaction en cas d’incendie, accidentel ou non. Cependant, il s’était assez laissé dominer par ses émotions jusque-là : il s’agissait maintenant de garder la tête froide. Elle voulait parler, eh bien, il était également disposé à le faire. Il se redressa pour s’assoir, lentement, et tourna la tête vers elle. Elle s’était installée sur une chaise, de l’autre côté de la table. La chandelle éclairait son visage d’une aura fantomatique. Mendoza ne put s’empêcher d’être frappé à nouveau par l’éclat magnétique de son regard émeraude. Ses cheveux relâchés tombaient en boucles lascives sur ses épaules dénudées. Son corsage, à moins que ce ne fût sa chemise de nuit, laissait deviner sous la finesse du tissu sa poitrine. Elle avait manifestement calculé son petit effet.
H : Je m’excuse pour cette tenue peu décente, mais il fait si chaud encore…je ne parvenais pas à m’endormir, et j’ai eu l’idée de venir vous voir. Efforcez-vous de ne pas y prêter attention, de même que je m’efforce de ne pas prêter attention à votre nudité. Par cette chaleur, je vous envie de n’être point tenu de vous vêtir.
Il soutint son regard quelques instants avant de prendre la parole à son tour.
M : Il me semble qu’en matière vestimentaire, je n’ai guère le choix. Mais je m’accommode de la situation. Vous avez raison, il fait si chaud qu’on est mieux ainsi. Toutefois, votre tenue vous va à ravir. Elle rehausse l’éclat de votre beauté.
Elle se mit à rire, d’un rire léger et charmant.
H : Vous voilà bien galant ce soir, capitaine. J’en suis fort aise. Et pourtant vous n’avez encore pas goûté à cet excellent vin de Malvoisie. Connaissez-vous ce cépage ? Il parait qu’on le sert jusque sur les tables de la cour d’Angleterre. Et à présent que les Ottomans ont conquis la région, ce vin risque d’être un nectar encore plus convoité. Heureusement, j’en avais volé une cargaison il y a trois ans. Alors, buvons à nos retrouvailles. Moi qui craignais que vous soyez toujours d’humeur taiseuse et vindicative, ce début semble marquer une nouvelle étape dans notre relation.
M : Pourvu que je puisse très bientôt retrouver mes vêtements et ma liberté, je suis prêt à vous couvrir de flatteries pour combler vos désirs et votre vanité.
H : Trêve de plaisanteries ! N’êtes-vous pas impatient de boire autre chose que de l’eau ?
Sans attendre sa réponse, elle versa du vin dans les deux verres, et en tendit un à Mendoza.
H : Vous pouvez boire sans crainte. Il ne contient aucune poudre aphrodisiaque. Bien que nous soyons dans la région…
Il prit le verre et le but d’un trait.
M : Cythère ?
H : Allons, capitaine, ce serait trop simple…la Grèce ne manque pas de lieux qui peuvent prétendre avoir reçu la visite de la déesse de l’amour. Mais vous avez bu si vite que nous n’avons pas pu trinquer à nos retrouvailles, quel dommage ! Je vous en sers un autre ?
Pour toute réponse, il tendit à nouveau son verre.
M : Eh bien, trinquons, puisque vous le désirez. Je me garderai bien de vous contrarier. Nous sommes donc en Grèce ?
H : A notre collaboration…puisse-t-elle satisfaire nos désirs les plus chers.
Ils trinquèrent, burent, puis Hava reposa son verre avant de répondre à la question de Mendoza.
H : En Grèce…ou ailleurs…Aphrodite n’a pas de port d’attache. L’Amour mène le monde, et la déesse se joue des pauvres mortels que nous sommes. Certains cependant voient dans son action le principe qui permet aux éléments de s’associer, et de former la matière, et tout ce qui nous entoure…Le poète latin Lucrèce commence son De Rerum Natura par un hymne à Vénus des plus éclairants sur ce sujet…
M : Je ne savais pas que j’avais en face de moi une philosophe épicurienne. Quoique…j’ai pu constater que vous saviez profiter de l’instant présent et cueillir le jour, comme dirait ce cher Horace.
H : Carpe diem…Me preniez-vous pour une vulgaire voleuse ? Vous-même avez su cueillir ma fleur, cher capitaine, de la plus délicieuse façon…Sans doute Aphrodite s’amuse-t-elle beaucoup à observer la tournure que prend notre rencontre.
M : Une rencontre qui n’est peut-être pas le fruit du hasard, ni de la providence ou de la fortune. Pas plus qu’elle n’a été provoquée par les dieux.
H : Tiens donc ? Et comment expliquez-vous que nos routes se soient croisées par deux fois ?
M : Je n’ai pas d’explication pour l’instant. Mais il doit en exister une.
H : Ou alors, vous êtes très chanceux, à moins que ce ne soit moi.
M : Je ne dirais pas que notre rencontre soit une chance, pour moi en tout cas.
H : Qu’en savez-vous ? Tout dépend de la façon dont on envisage les événements. Dans un mal, on peut toujours trouver un bien.
M : Vous philosophez à nouveau, à la manière des sophistes cette fois.
H : Qui se plaisaient à prouver une vérité et son contraire. J’ai étudié Platon moi aussi.
M : C’est drôle, je vous croyais plutôt disciple d’Aristote et de l’école péripatéticienne.
H : Je préférerais que vous me compariez à la nymphe Calypso. Savez que la petite île grecque d’Othoni se targue d’abriter la fameuse grotte où elle a retenu Ulysse tant d’années, alors que tout le monde sait qu’elle était la reine d’Ogygie, en face de Gibraltar ?
M : Si nous étions à Ogygie, je serais sûrement plus près de chez moi qu’Ulysse. J’espère que vous n’envisagez pas de m’enfermer dans une grotte pendant sept ans ?
H : Si ma passion pour vous égale celle de Calypso, qui sait ?
M : Vous aimez trop l’argent.
H : Et vous, vous avez votre Pénélope. Combien de prétendants devra-t-elle repousser pendant votre absence ?
M : Ne vous inquiétez pas pour cela. Mais comment savez-vous…
H : Galifredi m’a livré tous ses secrets, avant de rendre l’âme. Je n’avais par contre pas réussi à faire confirmer cette information par votre camarade, mais cela n’a plus d’importance. Vous êtes plus coopératif que lui. A tous niveaux.
M : Comment va-t-il ? Je veux le voir !
H : Pourquoi vous préoccupez-vous tant de lui ? Galifredi m’a dit aussi que vous aviez insisté pour qu’il reste avec vous…
M : Simple question de loyauté.
Hava sourit.
H : Bien entendu.
M : Comment va-t-il ?
H : Mais, il se porte le mieux du monde, vous savez que je suis une hôtesse prévenante. Ne vous inquiétez pas pour lui.
M : C’est sa liberté et la mienne contre le trésor.
H : Bien évidemment. J’avais espéré un instant qu’il sache lui aussi comment récupérer le trésor, mais il semblerait qu’il l’ignore véritablement…ou qu’il sache garder un secret envers et contre tout. Bref, je n’ai d’autre choix que de me tourner vers vous et me plier à vos exigences.
M : Pourquoi ne pas recourir à la torture ?
H : Pour qui me prenez-vous, vraiment ?
M : Excusez-moi, il est vrai que vous préférez des méthodes plus douces.
Il se rallongea.
M : Puisque vous désirez tant vous plier à mes exigences, et que vous daignez me considérer comme votre partenaire en affaires, que diriez-vous d’approfondir un peu notre connaissance mutuelle, en m’accordant un peu de liberté de mouvement ? Si vous desserrez davantage mes chaînes, je vous garantis que vous ne le regretterez pas.
H : Vous espérez m’étrangler ? Cela décuplerait probablement votre jouissance…
M : Et moi qui croyais que vous m’accordiez votre confiance ! Vous me décevez. Je ne suis pas du genre à agresser une femme qui s’abandonne au plaisir dans mes bras.
H : Tous les hommes ne sont pas aussi délicats que vous…
M : Il semble que vous parliez par expérience…
H : En effet, capitaine, mais cela ne vous regarde pas, et sachez que je n’ai nullement l’intention de me prêter à votre petit caprice !
Il soupira.
M : Tant pis, je garderai mon secret. Vous comprenez que je ne peux vous le livrer si je ne suis pas assuré que vous tiendrez parole. Si vous me faites confiance au point de vous livrer à moi, alors je saurai que vous ne me tromperez pas.
H : Je vois…vous n’avez toujours pas digéré votre charmante défaite et vous voulez une revanche. Je ne vous en veux pas, c’est si banal…les hommes n’aiment pas admettre qu’une femme puisse leur être supérieure.
Mendoza se redressa sur un coude.
M : Alors, c’est non ? Votre décision est peut-être sage, je me sens las, et n’aurais sans doute pas été en mesure de vous combler pleinement. Pour tout dire, vos bavardages et vos revirements me fatiguent. Mais il faudra que vous m’expliquiez un jour comment une femme belle et intelligente comme vous se retrouve à abuser de la faiblesse des honnêtes marins au lieu de briller dans quelque salon du grand monde.
H : Et vous, vous m’expliquerez comment un homme beau et intelligent comme vous se retrouve à jouer à la chasse au trésor au péril de sa vie et de son honneur au lieu de commander quelque flotte espagnole.
M : C’est simple : j’aime trop ma liberté. Et vous ?
H : Votre réponse est bien paradoxale…Moi ? Disons que la liberté est un privilège que l’Espagne n’accorde pas à tous ses enfants. Vous êtes un privilégié, qui peut choisir sa vie. Moi pas.
M : N’avez-vous donc pas choisi cette vie excitante qui doit être la vôtre ? Commander à une bande de voleurs, tromper la confiance des gens, se payer deux esclaves pour satisfaire vos caprices…plus d’une femme rêverait d’être à votre place.
H : Alors pourquoi pensez-vous que je serais mieux à jouer les potiches dans un salon mondain ? Vous êtes un homme plein de contradictions, capitaine…un petit verre de vin vous aidera peut-être à retrouver vos esprits et à dire moins de bêtises.
Elle lui servit un nouveau verre puis se leva pour le lui apporter. Il la regarda faire. Eclairée par la flamme du chandelier, sa silhouette se dessinait sous le tissu de la chemise. Elle s’assit sur le bord du lit et lui tendit le verre, qu’il vida d’un trait, toujours accoudé, sans la quitter des yeux.
H : Les clés sont pendues à une ceinture, sous la chemise, si cela vous tente. Mais auparavant, j’ai un petit service à vous demander.
Il lui rendit le verre sans un mot.
H : J’aimerais que vous écriviez une lettre. Pour votre Pénélope...ou toute autre personne susceptible de me rapporter le trésor, ou son équivalent.
Il fronça les sourcils.
H : Ne vous étonnez pas : il est plus que probable à l’heure actuelle que votre navire ait continué sa route et repêché le trésor. Sans vous.
M : Sans moi ? Mais comment serait-ce possible ?...
H : Parce que vous êtes un fieffé menteur et que vous n’êtes en aucun cas indispensable pour récupérer ce trésor.
M : Ah oui ?
H : Oui, vous avez dit que vous seul saviez comment le récupérer. Je parie qu’il n’en est rien. Par contre, vous allez m’écrire une demande de rançon : c’est le moyen le plus sûr de rentrer dans mes fonds, j’en ai déjà fait l’expérience une fois avec vous.
M : Justement, j’ai déjà coûté fort cher …je doute que vous obteniez le moindre écu. Vous feriez mieux de me vendre.
H : N’avez-vous pas dit tantôt que vous acceptiez ma proposition : votre liberté et celle de votre camarade en échange du trésor ?
M : Je ne pensais qu’à vous faire plaisir. Vous aviez l’air de tant tenir à ce trésor. Il est vrai que vous avez dépensé une somme fort déraisonnable dans le but de l’obtenir. Mais croyez-moi, contentez-vous de mon secret, et allez récupérer le trésor vous-même, ce sera plus sûr.
H : Et s’il n’est plus là ? Et s’il ne vaut rien ?
M : Je ne vous le fais pas dire…avec les trésors, c’est un risque à courir, que voulez-vous…c’est ce qui fait tout l’amusement de la chasse au trésor…mais vous ne pouvez pas comprendre, vous n’êtes pas une rêveuse, mais une raisonneuse à la tête trop froide pour vous amuser du moindre échec.
H : C’est bien pourquoi je laisserai le choix à votre Pénélope : ce sera le trésor ou la somme de vingt mille écus, si le trésor n’équivaut pas à cette somme.
Mendoza serra les dents.
M : Vous ne doutez de rien. Une telle somme dépasse l’entendement !
H : Vous êtes trop modeste. Mais si vous voulez, je peux réduire à dix mille écus, et je revends votre Gonzales. Il est vrai qu’il n’a sans doute pas la même valeur que vous aux yeux de votre Pénélope.
M : C’est inenvisageable.
H : Très bien. Alors, marché conclu ?
M : C’est de la folie !
H : Qui ne tente rien n’a rien…vous pensez que je n’aime pas prendre de risques, or cela devrait vous prouver le contraire. Si Pénélope a l’argent, elle s’empressera de me le donner. Dans le cas contraire, cela lui prendra un peu plus de temps, mais je suis sûre qu’elle parviendra à réunir la somme. Je ne suis pas pressée. Par contre, vous et elle devez l’être un peu plus que moi. Je crois me souvenir que Galifredi m’a dit qu’elle était enceinte. Il serait dommage que vous ratiez les premières années de votre rejeton, je peux vous assurer que voir grandir son enfant n’a pas de prix. Mais qu’y puis-je ? Par contre, je peux vous assurer que je prendrai soin de vous en attendant. Mais si Pénélope tardait trop à répondre, je me verrais contrainte de vendre Gonzales, histoire de rentrer un peu dans mes frais.
M : Je n’ai que faire de vos menaces !
H : C’est vrai, il ne sert à rien de s’inquiéter pour l’instant.
M : Et si je refuse d’écrire ? Et de vous révéler la moindre chose à propos du trésor ?
H : Eh bien, je commencerais par vendre ce charmant métis. Il est d’une rare beauté, mais je ne voulais pas insister sur ce point afin de ne pas vous vexer. Et surtout il est plus jeune. Vous, je vous garderais bien, mais ce serait un sort trop doux. Je pourrais m’attacher à vous, et vous pourriez en profiter…Je vous verrais bien finir votre vie enchaîné au fond d’une mine, bien que vous vendre pour cet usage me ferait perdre de l’argent. Avouez que ce serait dommage…
M : Pour vous ou pour moi ?
H : Pour nous deux, mais aussi pour votre Pénélope et ce malheureux jeune homme dont vous vous sentez si responsable au point d’avoir voulu qu’il soit vendu avec vous. Peut-être s’en serait-il mieux sorti sans vous ? Allons, pourquoi hésitez-vous encore ?

Mendoza ne répondit pas. Il était piégé. S’il refusait, il la savait capable de mettre ses menaces à exécution, et la perspective de recouvrer la liberté s’éloignait, même si on ne pouvait jamais savoir ce que l’avenir nous réservait. Il se sentait responsable de Gonzales, mais peut-être le métis aurait-il plus de chance de s’en sortir s’il était revendu ? S’il acceptait, il risquait de mettre Isabella dans une situation intenable. Avait-elle pu récupérer le trésor ? que valait-il ? Comment trouverait-elle l’argent, si le trésor ne valait rien ou pas assez ? Elle devrait s’endetter à nouveau, et comment rembourser ensuite ? Même s’il était libéré, il n’arriverait jamais à gagner une telle somme avant des années. Il avait déjà le remboursement de sa dette envers Pedro et Sancho sur le dos, à cause de Roberto…sans compter les dettes contractées à cause de l’affaire d’Oran. Il ne serait jamais libre, mieux valait disparaître…mais pouvait-il abandonner Isabella ? Sa disparition la laisserait de toute façon seule face aux dettes, et face à ses responsabilités de mère…si tout se passait bien. Supporterait-il de vivre sans savoir si l’enfant était né en bonne santé ? Un coup de poignard lui transperça le cœur. Supporterait-il de vivre sans savoir si Isabella…Que lui était-il arrivé depuis qu’il avait mis le pied sur la galère de Galifredi ? Soudain, l’image d’Isabella s’imprima au fer rouge dans son esprit. Il la voyait, enfin. Pendant sa captivité aux mains de Galifredi, il s’était efforcé de ne pas penser à elle, pour ne pas devenir fou. Et quand il avait tenté de convoquer son image lorsqu’il était face à Hava, il en avait été incapable. Comme si le désir de revanche sur sa geôlière avait été le plus fort. A moins qu’un autre désir…Il secoua la tête. Elle était là, à quelques centimètres de lui…malgré lui, elle l’attirait. Il revit ses cuisses fermes, le souvenir de sa poitrine effleurant la sienne le submergea. L’image d’Isabella se brouilla. Il allait la perdre, il la perdait comme autrefois, quand il avait cru mourir de chagrin. Et cette fois encore, il était la cause de cette perte. S’il était là, face à Hava, c’était entièrement de sa faute. S’il souffrait, comme Isabella devait souffrir, comme ils avaient souffert tous les deux pendant ces longues années de séparation, il ne devait s’en prendre qu’à lui-même. Comment supportait-elle cette nouvelle séparation ? Comment la supporterait-elle, s’il ne devait jamais revenir ? Mais pouvait-il revenir, après ce qui s’était passé dans cette chambre ? Dans tous les cas, Hava triomphait. Un vertige le prit. Le bonheur n’était-il donc pas pour lui ? Pourquoi sa vie prenait-elle à nouveau un tour tragique ? Il voulait comprendre, mais la tête lui tournait. Qu’avait-elle encore mis dans ce vin ?
H : Vous ne vous sentez pas bien, capitaine ? La décision est difficile à prendre ?
Elle rit.
H : Je sais ce qu’il vous faut…regardez un peu cette chandelle…elle s’éteindra bientôt. Si vous n’acceptez pas ma proposition avant, demain ce cher Gonzales sera vendu…alors ?
Elle était si proche de lui…soudain, il l’agrippa par le bras et l’attira à lui. Sa chaîne se tendit et lui entailla le poignet. Elle réagit immédiatement en empoignant ses cheveux bruns, puis elle le força à la regarder, avant de plaquer ses lèvres sur sa bouche. Aussitôt, il se débattit, et s’arracha à son étreinte. Ils se faisaient face et se regardaient, haletants.
M : Ma décision est prise.
H : A la bonne heure…encore un peu, et la flamme s’éteignait…décidément, vous tenez beaucoup à ce jeune métis…
M : Je vais écrire la lettre, tout de suite.
H : Très bien….mais je crains que nous n’y voyions bientôt plus clair…en revanche, l’obscurité est favorable pour un autre genre d’activité. Quoique vous ne sembliez pas enclin à faire un peu d’exercice ce soir. Vous avez tort, rester allongé ainsi sans rien faire n’est pas bon pour vous.
M : Apportez de quoi écrire, et nous éclairer.
H : Des ordres, à présent…J’adore quand vous me donnez des ordres, capitaine !
M : Dépêchez-vous !
H : La colère vous enflamme, prenez garde de ne pas me brûler…Vous trouverez près de mes clés une petite bourse contenant de quoi écrire. Il est heureux que nous n’ayons rien abîmé tantôt. Mais hâtez-vous de la prendre, ou vous ne verrez bientôt plus rien, et vous risqueriez d’égarer votre main à un endroit peu convenable. Quand vous aurez terminé, j’irai chercher une nouvelle chandelle dans le tiroir de la table, et je rapprocherai celle-ci de votre lit, afin que vous puissiez écrire à votre aise.

Mendoza ne fit aucun commentaire, et s’exécuta prestement, tandis qu’Hava lui adressait un sourire des plus suaves. Mais elle ne tenta aucun geste, se contentant de le narguer. Il soutint son regard pendant qu’il fouillait sous la chemise, la chaîne entaillant davantage son poignet.
H : Je peux me rapprocher si vous le souhaitez…
Tout ce qu’il souhaitait, c’était être délivré de la présence de cette femme le plus rapidement possible, et retrouver Isabella. Alors, plus rien n’aurait d’importance, du moins il l’espérait. Et qui sait, cette lettre permettrait peut-être de le localiser ? Hava commettrait bien une erreur un jour…Pourtant, il savait qu’il devait s’attendre à tout de sa part, et qu’il risquait de tout perdre. Tiendrait-elle sa parole ? Il avait toutes les raisons d’en douter. Mais avait-il le choix ? Pouvait-il abandonner Gonzales ? Si ce dernier était vendu malgré tout demain…Mendoza préférait ne pas y penser. Il parvint enfin à détacher la bourse et la ramena à la lumière.
H : Bravo, vous êtes très agile de vos mains. L’habitude de faire et défaire des nœuds marins, je suppose.
M : Je n’écrirai pas la lettre sans avoir quelques garanties.
H : Des garanties ? Croyez-vous être en position d’en exiger ?
M : Non, mais je peux toujours changer d’avis.
H : Je ne profère pas des menaces en l’air…si vous voulez que votre ami…
M : Il ne s’agit pas de lui. Vous l’avez peut-être déjà vendu…
H : Vous avez donc si peu confiance en moi ?
M : Autant qu’en un serpent venimeux que j’écraserais sous ma botte à la première occasion.
Elle rit.
H : Quelle comparaison éculée…Vous allez baisser dans mon estime, capitaine. Quant à Gonzales, vous le verrez demain à la première heure. Cela vous rassure-t-il ?
M : Que comptez-vous faire de nous en attendant une hypothétique réponse ?
H : Ah, voilà une question pertinente !
M : J’exige de pouvoir me vêtir et être traité décemment. Vous demandez une rançon, ni plus ni moins : je suis votre prisonnier, pas votre esclave. Et cela vaut pour Gonzales.
H : Ne vous inquiétez pas, vos conditions de détention vont s’améliorer. Vous n’étiez nu que le temps que vos vêtements sèchent. Ils avaient besoin d’un bon lavage. Estimez-vous heureux que Galifredi ait accepté de me les céder. Ainsi que votre épée. Vous la récupérerez en temps voulu.
M : Je vous remercie, mais les vêtements ont eu largement le temps de sécher.
H : Oui, mais vous aviez besoin que je vous débarrasse de toute cette huile, et surtout, de cet orgueil qui vous aurait empêché de prêter une oreille attentive à ma proposition. Les hommes ont toujours une fâcheuse tendance à se surestimer face à une femme. Il fallait que vous compreniez à quel point je vous tenais en mon pouvoir.
M : Le véritable pouvoir qu’une femme exerce sur un homme, c’est de le rendre capable de tout sacrifier pour elle. Je n’ai rien sacrifié pour vous.
H : Qu’en penserait votre Pénélope ? Bah, laissons cela, vous lui expliquerez tous vos sacrifices quand vous la reverrez. Si d’ici là vous n’avez pas changé d’avis à ce sujet.
M : Je veux être tenu au courant des conditions de l’échange.
H : Bien entendu. Tout cela sera spécifié dans la lettre : où , quand, comment…mais ne croyez pas que vous serez en mesure de faire échouer mon plan.
M : Je commence à connaitre vos méthodes.
H : Bref, vous serez rendu à votre dulcinée, à moins que d’ici là vous ne vous soyez rendu tellement insupportable que je me serai débarrassée de vous dans un accès de colère. Les femmes maîtrisent mal leurs nerfs, c’est bien connu. Vous avez donc intérêt à vous montrer aimable…
Elle passa une main dans la chevelure de Mendoza. Il resta impassible et ne bougea pas d’un pouce, bien que ce contact le fît frissonner à la fois de dégoût et de désir. La flamme de la chandelle grésillait. Elle était à présent si ténue qu’elle s’éteindrait bientôt, plongeant la pièce dans l’obscurité. Hava se leva.
H : Je pense avoir répondu à vos inquiétudes, capitaine. Si vous le voulez bien, écrivons cette lettre. Quelle joie ce sera pour ce cher Gonzales d’apprendre que vous n’avez pas voulu que je le vende !

Pendant qu’elle allumait une nouvelle chandelle et remplaçait celle qui achevait de se consumer, Mendoza songea que, sans sa rencontre avec le jeune métis, il serait en ce moment en train d’étreindre l’amour de sa vie en savourant son bonheur, au lieu de lutter pour ne pas succomber une nouvelle fois à la beauté fatale d’Hava. Pour la première fois de sa vie, il fut près de regretter le goût du défi et de l’aventure qui l’avait toujours animé. Mais il se ravisa : les regrets ne servaient à rien, et personne ne savait de quoi serait fait demain. Une chose pourtant ne cessait de le tarauder : cette coïncidence qui, inexplicablement, avait mis par deux fois Hava sur sa route, depuis qu’il était à la recherche du trésor. Les suivait-elle donc depuis le début ? Etait-elle au courant pour le trésor, avant leur capture ? Les avait-elle agressés à Oran dans le but de le forcer à récupérer le trésor avec Gonzales ? Les aurait-elle attaqués ensuite pour le leur voler ? L’escale à Lampedusa avait peut-être bouleversé ses plans…Mais cela n’avait guère de sens : il lui suffisait de voler la carte de Gonzales et de se débrouiller seule, elle semblait en avoir les moyens. Non, il y avait autre chose, à moins qu’il ne se fasse des idées. Demain, il reverrait Gonzales, mais il doutait qu’Hava les laisse seuls pour pouvoir échanger leurs soupçons ou préparer un plan d’évasion. Depuis qu’ils avaient été capturés, ils n’avaient pas eu l’occasion de parler librement. Mendoza se souvint à ce moment du visage de son compagnon d’infortune quand la vente s’était conclue au profit de Hava. Il avait l’air soulagé, ou agréablement surpris d’être acheté par une femme. Galifredi avait plaisanté à ce sujet. Hava avait-elle également exercé ses charmes sur le jeune métis, comme le pirate supposait qu’elle le ferait ? Soudain, un soupçon traversa l’esprit de Mendoza. Ce soulagement pouvait-il être le signe d’une connivence entre eux ? Mais il chassa aussitôt cette idée : cela n’avait pas de sens. Quel besoin auraient-ils eu de lui pour récupérer le trésor ? Il songea alors à l’insistance de Gonzales pour obtenir l’aide d’Esteban, dans les premiers temps. Mais il n’en avait plus été question ensuite. Non, décidément, il se faisait des idées. Mais si la lettre qu’il s’apprêtait à écrire provoquait l’intervention d’Esteban, qu’il avait toujours refusé d’envisager ? Il calcula que ses amis seraient bientôt en Sardaigne. Isabella serait peut-être forcée de faire appel à eux, même si elle savait qu’il ne souhaitait pas qu’ils soient mêlés à cette histoire. C’était peut-être Gonzales qui avait suggéré à Hava de procéder ainsi, pour arriver à ses fins. Alors que lui, Mendoza, faisait tout pour qu’ils s’en sortent ensemble, Gonzales avait peut-être décidé de tirer parti de la situation à son profit. Mais quel intérêt pouvait-il avoir à ce qu’Esteban intervienne ? Et Mendoza n’avait aucune raison de douter de sa loyauté : il lui devait la vie, ainsi qu’Isabella. De toute façon, s’il n’écrivait pas cette lettre…Trop de questions restaient et resteraient sans réponse. Il avait pris sa décision, il s’y tiendrait. Tout valait mieux que de demeurer ici à la merci d’Hava. Il se mit à écrire sous sa dictée.
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Message par idoine »

Bravo nono pour se paragraphe le chaton mérite sa caresse et sa pâtée 😂😂😂😂
Sinon g tjrs pas compris à quelle jeu joue ganzales
Et le pauvre mendodo privé de sa femme et de son futur enfant sniff sniff j'attends la suite avec impatience
Mon perso préféré : :Mendoza:
Mon couple préféré: :Mendoza: & :Laguerra:
Le perso que je déteste : :Gomez:
Celui qui me fait trop rire :Pedro: :Sancho: (bon ok j'en ai deux )
Et bien sûrs notre fameux trio : :Esteban: :Zia: :Tao:
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