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Re: Poème (non MCO)

Posté : 07 déc. 2017, 20:57
par Ra Mu
C'est ainsi que j'ai commencé à écrire, à parler sans ma voix,
C'est joli comme formulation!
Au fait, tu n'est plus dans ta 16è année puisque tu as 16 ans révolus, tu entames ta 17è. ;)

Re: Poème (non MCO)

Posté : 07 déc. 2017, 23:39
par Raang
nonoko a écrit : 07 déc. 2017, 20:36 Le dernier vers est le meilleur ;)
Au fait, je suis allée faire un tour du côté de tes fanfics, quelle facilité extraordinaire, je t'envie!
Merci ! ^^ j'ai bien fait de l'ajouter à la dernière seconde du coup xD
Lesquelles as-tu lu parmi les fics ? Je t'avoue que certaines me donnent plus d'embarras que de fierté x)
Ra Mu a écrit : 07 déc. 2017, 20:57
C'est ainsi que j'ai commencé à écrire, à parler sans ma voix,
C'est joli comme formulation!
Au fait, tu n'est plus dans ta 16è année puisque tu as 16 ans révolus, tu entames ta 17è. ;)
Merci encore ! ^^
Hum...remarque pertinente, j'y avais jamais pensé xD

Re: Poème (non MCO)

Posté : 08 déc. 2017, 10:12
par Akaroizis
Un très beau poème.
Nonoko a raison, tu écris comme tu respires, et c'est bien rare ;)

Re: Poème (non MCO)

Posté : 29 déc. 2017, 20:26
par DeK
Le Raang Nouveau est revenu avec un grand cru et nous offre des vers d'une rare beauté.
Avec plusieurs jours de retard, bravo à toi l'ami poète ! Puisses-tu nous régaler encore longtemps de tes sublimes écrits. ;)

Re: Poème (non MCO)

Posté : 04 avr. 2018, 14:23
par Raang
Déterrage de sujet en cours, veuillez patienter s'il vous plaît
Ça faisait un moment que je n'en avais pas écrit un qui me plaisait, alors il était temps de revenir ;)
Celui-là est dédié à un corps de métier parfois difficile à supporter. Vous comprendrez en lisant.
Bonne lecture !

Phrase 40 : Silence

L'air était une cage à la température
aléatoire. Le bruit était comme le soleil :
Brûlant et réconfortant tel une trace vermeil.

Les voix dans cet étrange pénitencier étaient
Des chefs d'orchestre aux bâtons tendus vers le haut,
Au lanières tranchantes et au lourd tempo.
Le concert de la torture se préparait.

L'accusé de la soirée pouvait entrer.
Sur son visage livide se lisaient le dégoût,
La peur, la maladie, l'envie de s'en aller
Mais la cage, trop petite, serrait ses genoux.

L'oxygène commençait à manquer, il criait.
Il criait pour scier les chaînes qui le gardaient,
Des visages qui le fixaient, de ce concert
cacophonique. De la douleur qui l'opère.

Il prend la parole, il essaie, il improvise
Mais les chœurs brisaient son cœur, son silence d'église
tant convoité. Il hausse le ton, tente de primer.
Mais son geôlier, sans aucun remord, l'étouffait.

Le concert adoptait une voie d'opéra
Cet après-midi là. A quoi bon continuer
D'exercer si les élèves étaient les geôliers ?

C'était la question que je me posais jusque là,
Mais après tant de temps, ce métier n'était plus pour moi.
Était-ce générationnel ou bien ma faute personnelle,
Qu'il fallait qu'une cloche pour arrêter le bordel ?

Je deviens vulgaire, tant pis,
Au moins ce concert infernal est fini

Ce soir, je fermerai à double tour les portes de chez moi
Je jetterai ce texte, m'enfermerai dans mon silence,
En me demandant si cela valait encore le coup d'enseigner, en France.

Rayan

les jeunes. Soyez cools avec vos profs ;)

Re: Poème (non MCO)

Posté : 04 avr. 2018, 16:44
par TEEGER59
Joli.
Plus qu'un métier, un sacerdoce.

Re: Poème (non MCO)

Posté : 04 avr. 2018, 20:25
par nonoko
Dédié à un corps de métier difficile à supporter: c'est le métier qui est dur à supporter pour celui qui l'exerce ou ce sont ceux qui font partie du corps de métier et qui l'exercent qui sont difficiles à supporter? 8-x
Un Rayan en grande forme en tout cas.

Re: Poème (non MCO)

Posté : 06 avr. 2018, 14:45
par Raang
nonoko a écrit : 04 avr. 2018, 20:25 Dédié à un corps de métier difficile à supporter: c'est le métier qui est dur à supporter pour celui qui l'exerce ou ce sont ceux qui font partie du corps de métier et qui l'exercent qui sont difficiles à supporter? 8-x
Un peu des deux parfois :x-):
nonoko a écrit : 04 avr. 2018, 20:25 Un Rayan en grande forme en tout cas.
TEEGER59 a écrit : 04 avr. 2018, 16:44 Joli.
Plus qu'un métier, un sacerdoce.
:-@ :-@ merci !

Re: Poème (non MCO)

Posté : 23 avr. 2018, 20:58
par Chaltimbanque
Je mets ça là en passant... Rien d'exceptionnel, mais un peu de douceur.

Le soleil venait de chasser la pluie, parant ainsi le feuillage vert et tendre des arbres du parc de mille éclats liquides.
Nathan, neuf ans et demi (bientôt dix, comme il avait plaisir à se le rappeler), retira sa capuche, sortit les mains de son imperméable rouge et continua de scruter le vieil homme qui venait de s’asseoir sur le banc, humide et mal entretenu, à l’opposé de là où il se trouvait.
Le visage rongé par la vie, les mains aussi noueuses que les racines d’un chêne centenaire, l’homme était maigre et tordu comme un clou rouillé et ne semblait pas se soucier outre mesure de l’eau qui devait sans nul doute mouiller son fessier à travers la fine toile du pantalon beige qu’il portait.
Amusé, l'enfant pouffa de rire.
Puis, celui-ci tourna la tête pour porter son regard en direction de sa mère qui se trouvait en pleine discussion avec la maman de Yannick, un garçon du même âge que Nathan mais que ce dernier n’appréciait que très peu, pour ne pas dire pas du tout.
Après s’être assuré que sa mère ne lui portait plus aucune sorte d’attention, Nathan résolut de se rapprocher du vieil homme afin de pouvoir l’observer de plus près.
Cependant, étant donné que n’importe quelle aventure nécessite un minimum de préparation, Nathan prit soin de refaire ses lacets, de rentrer le bas de sa chemise dans son pantalon et de dégager la mèche rebelle qui tombait devant ses yeux clairs avant de bomber le torse et de s’avance d’un pas décidé vers l’objet, ou plutôt la personne, de sa convoitise.
Il ne pouvait s’en douter, mais le vieil homme avait depuis bien longtemps déjà remarqué son manège et senti peser sur lui le regard inquisiteur de l’enfant.
Il décida de n’en rien montrer et jeta, par habitude, un discret coup d’œil au cadran de sa montre arrêtée. Il ne lui servait plus à rien de savoir l'heure qu'il était réellement ; les mornes journées interminables qui se succédaient inlassablement n’avaient aucune saveur.
Même l’amertume sourde et latente qui lui avait tenu compagnie plusieurs mois durant s’était estompée au profit d’un gouffre d’indifférence qui, jour après jour, avait anesthésié ses émotions jusqu’à ce qu’il n’en laissât plus paraître aucune.
Le bruit incessant, bien qu’infime, d’une trotteuse le stressait au-delà de tout ce qu’il aurait pu lui-même imaginer ne serait-ce que quelques années auparavant. Ce bruit, s’il venait à parvenir à ses oreilles, lui rappelait aussi brutalement qu’un uppercut la dictature implacable du léger «tic-tac» qui avait régi sa vie en maître absolu et lui avait sournoisement volé ses plus beaux instants au profit d’une course aux bénéfices financiers dont les plaisirs, parés d’atours splendides mais rembourrés d’un poison plus sournois et plus venimeux que tous ceux que la nature avait pu créer, s’étaient taris aussi sûrement et avec autant de célérité qu’une goutte d’eau dans le désert.
Son existence – car il n’était désormais plus question de parler de vie – n’était plus qu’une fade aquarelle dont toutes les couleurs, toutes les nuances, s’étaient peu à peu effacées au fil du temps.
Nathan s’approcha du vieil homme, put enfin véritablement observer son visage fatigué et rongé par les regrets d’une vie qu'il songeait ratée. Ils se dévisagèrent et demeurèrent un long moment ainsi ; immobiles, silencieux, étonnés, curieux.
Le garçon, n’y tenant plus, parvint finalement à prendre son courage à deux mains et demanda au vieil homme pour quelle raison étrange ce dernier avait choisi de s’asseoir sur un banc trempé par la pluie. Son interlocuteur demeura un instant interdit, visiblement sans voix face à cette question enfantine particulièrement sensée, puis, contre toute attente, se mit à rire. Et bien que ce rire fût abîmé et sonnât presque faux, faute de n’avoir plus tintinnabulé depuis fort longtemps, il fit couler dans le cœur du vieil homme autant de chaleur et de réconfort qu’un rayon de soleil à l’heure d’un crépuscule d’automne.

Re: Poème (non MCO)

Posté : 23 avr. 2018, 21:56
par TEEGER59
Et Vivi a réussi à placer son "tintinnabulé" ;)