Nous en avions discuté sur le chat...
Voici le poème que mon ancienne prof de français de 3ème (que j'aimais par ailleurs beaucoup) avait écrit la veille du passage à l'an 2001, sur le thème du
Petit Prince. Elle me l'avait offert en fin d'année de 3ème, car elle savait l'affection profonde que je porte au chef-d’œuvre d'Antoine de Saint-Exupéry. Si c'est également votre cas, vous devriez aimer ces quelques vers.
(Moi, en le relisant, j'avais presque la larme à l'oeil, mais bon, c'est moi... )
Petit Prince,
Tu nous fais tant rêver, perdu dans les étoiles
Que tu as transformé comme un peintre sa toile,
Par la grâce d’un rire, notre monde brisé
En jolis camaïeux, en palette irisée.
En tes songes naïfs, à toi si dérisoire
Je dédie ce poème. Ton père créateur
A voulu que tu sois le messager porteur
D’une pensée profonde, ensoleillée d’espoir.
Combien d’enfants ravis ou d’adultes charmés,
Avec toi de concert pour avoir cheminé,
Là-haut, sur ta planète, ont compris tes fêlures
En bas, sur notre terre, ont pansé tes blessures ?
Au-delà de ta rose
Délicate et morose,
Au-delà de l’ivrogne
Et de sa rouge trogne,
Au-delà des puissants,
Au-delà de l’orgueil
D’un piètre sire sans
sujets, de ces écueils
Qui semés sur ta route
Te plongent dans le doute,
Au-delà du serpent
Qui te pique en rampant,
Tu nous dis, Petit Prince, où trouver "l’essentiel" :
En cherchant dans nos cœurs, en regardant le ciel
brillant de mille éclats, dans cette nuit stellaire
où des pépites d’or allument des lumières.
Il faut percer les cœurs et chercher "l’invisible"
Comme un chemin de joie, au bout de l’indicible.
Ah, sais-tu, Petit Prince, qu’il me plaît à songer
Que tu es revenu, pour qu’il ne soit pas triste,
Ton grand ami perdu qui pour toi fit l’artiste,
Oubliant ses soucis, sa peur de naufragé.
J’imagine ton rire, à quitter ta planète,
En cascades, en grelots… La voie lactée et hop !
Tu pris Yakutaké, ensuite Hale-Bopp :
Petit Prince affairé, de comète en comète…
L’étoile la plus belle qui se mire en la mer,
C’est sans doute la tienne et dans ses reflets d’or,
Ce rire cristallin rappellera encore
La beauté de ton cœur, au seuil du millénaire.
C.P. (30 décembre 2000)