Déterrage de sujet en cours, veuillez patienter s'il vous plaît
Ça faisait un moment que je n'en avais pas écrit un qui me plaisait, alors il était temps de revenir
Celui-là est dédié à un corps de métier parfois difficile à supporter. Vous comprendrez en lisant.
Bonne lecture !
Phrase 40 : Silence
L'air était une cage à la température
aléatoire. Le bruit était comme le soleil :
Brûlant et réconfortant tel une trace vermeil.
Les voix dans cet étrange pénitencier étaient
Des chefs d'orchestre aux bâtons tendus vers le haut,
Au lanières tranchantes et au lourd tempo.
Le concert de la torture se préparait.
L'accusé de la soirée pouvait entrer.
Sur son visage livide se lisaient le dégoût,
La peur, la maladie, l'envie de s'en aller
Mais la cage, trop petite, serrait ses genoux.
L'oxygène commençait à manquer, il criait.
Il criait pour scier les chaînes qui le gardaient,
Des visages qui le fixaient, de ce concert
cacophonique. De la douleur qui l'opère.
Il prend la parole, il essaie, il improvise
Mais les chœurs brisaient son cœur, son silence d'église
tant convoité. Il hausse le ton, tente de primer.
Mais son geôlier, sans aucun remord, l'étouffait.
Le concert adoptait une voie d'opéra
Cet après-midi là. A quoi bon continuer
D'exercer si les élèves étaient les geôliers ?
C'était la question que je me posais jusque là,
Mais après tant de temps, ce métier n'était plus pour moi.
Était-ce générationnel ou bien ma faute personnelle,
Qu'il fallait qu'une cloche pour arrêter le bordel ?
Je deviens vulgaire, tant pis,
Au moins ce concert infernal est fini
Ce soir, je fermerai à double tour les portes de chez moi
Je jetterai ce texte, m'enfermerai dans mon silence,
En me demandant si cela valait encore le coup d'enseigner, en France.
Rayan
les jeunes. Soyez cools avec vos profs